Les députés des Trois-Rivières (1808-1838)/TONNANCOUR, J.-G. de

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Les éditions du « Bien Public » (p. 29-31).

V

Marie-Joseph Godefroy
de Tonnancour

(1786-1850)


Fils de Joseph-Marie Godefroy de Tonnancour, colonel de milice et député du comté de Buckinghamshire au premier parlement du Bas-Canada, et de Catherine Pélissier dit La Feuillade, Marie-Joseph naquit à Saint-Michel d’Yamaska le 5 juin 1786.[1]

Digne fils de son père et descendant d’une vieille et honorable famille, Marie-Joseph ne devait pas déroger. Il fut un citoyen intègre et estimé de ses amis comme de ses censitaires qu’il traita toujours avec beaucoup d’égards et de bienveillance.

Il fut co-seigneur de Saint-Michel d’Yamaska, après la mort de son père.

Entré dans la milice comme lieutenant et aide-major le 17 avril 1803, il devint lieutenant et adjudant du premier bataillon d’Yamaska en 1812, fut promu capitaine le 7 octobre 1813 et servit pendant toute la guerre de 1812-15. Promu major le 3 février 1822, il devint lieutenant-colonel commandant le premier bataillon d’Yamaska le 1er juillet 1830.

M. de Tonnancour représenta la ville des Trois-Rivières à l’Assemblée législative du 11 avril au 29 mai 1820. La session n’avait duré que deux semaines. Dans son discours de prorogation du parlement, le 24 avril, l’administrateur du gouvernement, sir Peregrine Maitland, déclara que le parlement se trouvait dissout par la mort du souverain et il proclamait la dissolution le 29 mai suivant.

Un député facétieux fit alors la remarque que le parlement avait été cassé, mais que les morceaux en étaient encore bons. Il était prophète ; presque tous les députés du dixième parlement furent ré-élus au onzième.

M. de Tonnancour ne se représenta pas de nouveau aux élections du mois de juillet ; il eut pour successeur M. Joseph Badeaux.

Marie-Joseph épousa, en premières noces, à Saint-Michel d’Yamaska, le 24 octobre 1815, sa cousine Marie-Anne, fille de Basile Pélissier dit La Feuillade et de Marguerite Dugas, qui lui donna deux filles. Madame de Tonnancour mourut à Saint-Michel d’Yamaska le 15 août 1834. Il convola en secondes noces, aux Trois-Rivières, le 15 septembre 1835, avec une autre cousine, Charlotte, fille de feu Pierre-André Godefroy de Tonnancour et de Charlotte Heney. Elle décéda à Saint-Michel d’Yamaska le 30 juin 1866. Elle n’avait pas eu d’enfants.[2]

La Minerve[3] disait d’elle : « Sa douceur de caractère et sa générosité d’âme la firent estimer de tout le monde ; elle a laissé une mémoire bien chérie de sa famille et non moins des pauvres, dont elle était une tendre et généreuse amie. »

L’aînée de ses filles, Mathilde, née le 5 juillet 1820, épousa, le 24 septembre 1851, Paul Payan, notaire de Sorel. La seconde mourut en bas âge.

M. de Tonnancour mourut dans son manoir de Saint-Michel d’Yamaska le 3 septembre 1850. Le 9 de ce mois, La Minerve faisait de lui l’éloge suivant :

« Décédé à St-Michel d’Yamaska, le 3 septembre 1850, Marie Joseph Tonnancour, écr. co-seigneur du lieu, et âgé de 64 ans. M. de Tonnancour appartenait à l’une des familles les plus anciennes du pays. Ceux qui ont eu l’avantage de le connaître, peuvent seuls apprécier la perte que vient de faire cette famille respectable. À l’urbanité et l’affabilité de manières, qui caractérisent l’homme bien né, M. de Tonnancour joignait les qualités sociales et les vertus chrétiennes qui distinguent le bon citoyen et l’homme éminemment religieux. Aussi l’estime générale dont il a joui de son vivant, le suivra-t-elle dans le tombeau, et sa mémoire chère à ses parents et à ses amis, sera respectée de tous ceux de ses concitoyens qui ont été témoins des qualités aimables et solides dont il était doué. »

Charles-Antoine, frère de Marie-Joseph, né le 28 octobre 1795, fut admis à la pratique du droit le 20 octobre 1821. Le 18 avril 1831, il fut nommé coroner du district de Saint-François et mourut célibataire, à Sherbrooke, le 12 août 1860.

  1. P.-G. Roy — La famille Godefroy de Tonnancour.
  2. P.-G. Roy. La famille de Tonnancour.
  3. 4 juillet 1866. Article reproduit par M. P.-G. Roy.