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Les derniers Iroquois/10

La bibliothèque libre.
Lécrivain et Toubon (p. 141-155).


CHAPITRE X

évasion et duel


En entrant dans le cabinet où, par considération pour leur sexe et pour leur rang, le grand connétable avait invité les dames de Repentigny à se retirer, Léonie ne put retenir un petit cri de surprise.

La propreté élégante, si je puis m’exprimer ainsi, et l’ordre merveilleux qui régnaient dans ce cabinet le lui avaient arraché. Il était étroit, resserré, d’une simplicité primitive, et, cependant, les ustensiles, les outils nécessaires à plusieurs métiers, y étaient renfermés ; et cependant tout y était à sa place propre, rien n’y détonait, chaque chose, chaque disposition semblait avoir été faite expressément pour cette pièce, qui, de plus, servait de chambre à coucher.

Pour large ou luxueuse, de vrai, la couche ne l’était guère : des planches de pin, très-minces, pliantes, avec, une natte de jonc recouverte de peaux d’ours. Des moulures délicates, en noyer tendre, n’en ornaient pas moins le devant du châlit, posé sur des pieds crochus, habilement sculptés.

Il remplissait tout un côté de la chambre.

Dans l’embrasure de l’unique fenêtre, garnie d’un rideau tricoté avec une sorte de laine en poil de martre, on voyait un tour et ses accessoires. Auprès, une petite forge, son enclume, ses étaux, et, en face du lit, un établi de menuisier.

Entre la porte et l’établi, une table à écrire, surmontée d’une bibliothèque exiguë, mais composée avec un certain art. Les œuvres de Shakespeare, Byron, Thomas Corneille, Molière, La Bruyère, les premiers romans de Cooper et de Walter Scott s’y faisaient remarquer, parmi des ouvrages de théologie.

Quelques aquarelles et dessins, bien réussis, signés Paul (on se souvient que c’était le nom chrétien de Co-lo-mo-o), comblaient avec des trophées d’armes sauvages et civilisées les intervalles inoccupés.

Quatre chaises, à fonds de bois brun bordés en jaune, étaient rangées dans les angles.

Le plancher, lavé avec le soin scrupuleux d’une ménagère hollandaise, brillait d’une blancheur aussi éclatante que l’ivoire.

Mais ce qui étonnait et charmait tout à la fois, c’était l’heureux accord, l’harmonie de tant d’objets disparates, réunis dans un si court espace.

— Oh ! mais, dis donc, maman, comme c’est gentil ici ! exclama Léonie.

— C’est sans doute la chambre de ce pauvre et bon jeune homme.

— Assurément. Mais vois un peu comme il a du goût pour un sauvage !

Et la jeune fille désigna la bibliothèque dont le cadre avait été tourné avec beaucoup de mignardise.

— Le fait est qu’on ne se croirait jamais chez un Indien, murmura madame de Repentigny.

— N’est-ce pas ? appuya Léonie.

— Avec quel enthousiasme tu dis cela ! fit sa mère en appuyant doucement la main sur son épaule.

Léonie sentit que ses joues devenaient brillantes. Elle baissa les yeux.

— Il lit nos grands poètes, dit madame de Repentigny.

— Et il écrit aussi, repartit la jeune fille en jetant les yeux sur la table. Tiens, regarde, maman ; voilà un manuscrit : Histoire des grands chefs iroquois.

— En effet, car…

— Écoute donc, maman, s’écria tout à coup Léonie, en posant un doigt sur ses lèvres.

Par un sentiment bien facile à comprendre, madame de Repentigny lâchait de détourner de sir William les pensées de sa fille. L’apparition aussi ridicule que peu séante de l’officier était pour elle un motif de grave contrariété. La cause de son emplumement, elle la devinait. Mais c’était un sujet délicat à traiter avec une jeune personne. Elle appréhendait le moment où Léonie allait faire ses réflexions à cet égard. Méditant les réponses les plus convenables qu’elle pourrait opposer à ses commentaires, elle était enchantée de voir son esprit occupé ailleurs.

Malheureusement, la chambre de Co-lo-mo-o n’était séparée de la salle que par une légère cloison, à travers laquelle on percevait tout ce qui se disait, à voix haute, dans l’une ou l’autre pièce, et Léonie, qui avait reconnu sir William aussi bien que sa mère, avait entendu ces mots :

— Les misérables ! ils voulaient me brûler à petit feu !

— Regarde la jolie coupe, comme elle est coquettement tournée, dit madame de Repentigny.

— À propos, dit Léonie, que peut-il être arrivé à sir William ?

— Mais, je ne sais trop, balbutia madame de Repentigny ; les sauvages n’aiment pas les Anglais.

— Ah ! mon Dieu ! l’ont-ils arrangé ! dit Léonie en détournant la tête pour cacher un sourire.

La voix du grand connétable répondit :

— Croyez, sir William, que justice vous sera faite. Nous ne souffrirons pas qu’un brave officier de l’armée britannique soit indignement maltraité par une populace…

— Indignement, très-indignement, interrompit le lieutenant.

— Mais, reprit le magistrat, avant toute chose, il faudrait vous changer, sir William.

À ces mots, Léonie ne put maîtriser un éclat de rire ; madame de Repentigny elle-même eut bien de la peine à garder son sérieux.

Le grand connétable poursuivit :

— Il y a encore une pièce de libre ici ; passez-y, sir William. Avec de l’eau chaude et de la potasse, vous enlèverez le plus gros des plumes. Deux de mes hommes vous aideront. On est aller chercher vos vêtements. Quand vous serez habillé, je me tiendrai à votre disposition pour procéder à l’enquête.

— Non, non, repartit vivement l’officier, pas d’enquête sur cette affaire, je vous prie, monsieur, elle me rendrait la fable de la garnison. Étouffons-la plutôt.

— Comme il vous plaira, sir William.

— Monsieur le grand connétable, reprit le lieutenant, d’un ton plus bas, voulez-vous avoir la bonté de faire mes excuses aux dames de Repentigny ; je ne puis me présenter à elles, vous comprenez !

— Parfaitement, parfaitement, sir William. Si elles y consentent, je les reconduirai même à Lachine, en emmenant mon prisonnier.

— Je vous demanderai encore le secret…

— Sur votre aventure ?

— Oui, monsieur, sur cette vilaine, très-vilaine aventure.

— Vous avez ma parole, sir William. En donnant une légère gratification à nos hommes, eux aussi seront muets comme la tombe.

— Je n’y manquerai pas, dit l’officier, en s’avançant vers la porte d’une des chambres à coucher.

— Non, pas celle-là, pas celle-là ! que faites-vous, sir William ? C’est là que sont les dames de Repentigny ; la porte de gauche ! Bien, vous y êtes ! dit le magistrat, en remarquant que le lieutenant marchait vers le cabinet de Co-lo-mo-o.

— Pauvre sir William, je le plains de tout mon cœur, dit ironiquement Léonie ; mais c’est égal, j’aurais maintenant bien de la peine à épouser un homme que j’ai vu dans une situation aussi burlesque.

— Tiens, un portrait qui te ressemble ! s’écria madame de Repentigny, feignant de n’avoir point prêté l’oreille à cette observation.

La jeune fille se rapprocha de sa mère, qui examinait une ébauche aux deux crayons, fixée par quatre épingles à la cloison.

— Ah ! mon Dieu, mais c’est vrai ; on jurerait que c’est moi ! exclama-t-elle, après avoir jeté un coup d’œil sur le dessin.

À ce moment on frappa doucement à la porte.

— Mesdames, dit le grand-connétable, en se montrant, sir William…

— Bien, bien ! nous savons, monsieur, répondit madame de Repentigny.

Et, s’adressant à sa fille :

— Viens, Léonie.

La jeune demoiselle sortit à regret de la chambre. En rentrant dans la salle, elle tenait ses yeux attachés vers le sol. Cependant elle sentit le regard courroucé que lui lança Co-lo-mo-o, car il était furieux que le secret de sa chambre eût été violé par des étrangers.

Madame de Repentigny dit aussitôt à l’Indien :

— Ma fille et moi ne voulons pas savoir de quoi on vous accuse ; mais soyez sûr, monsieur, que tout ce qu’il faudra faire pour vous rendre la liberté, nous le ferons, et nous nous jugerons encore vos obligées. Quant à votre mère, dites ce que nous pouvons faire pour elle.

— La femme du sagamo est libre ; elle n’a plus besoin de rien, Son fils ne demande et ne veut rien, répondit sèchement le jeune homme, en tournant le dos aux deux dames.

— Vous le voyez, c’est une tête de mule, une vraie tête de mule, je l’ai dit ; mais nous lui mettrons les poucettes, s’écria le grand connétable, en se frottant les mains. — Mesdames, voulez-vous accepter mon canot pour retourner à Lachine ?

— Merci, monsieur, nous avons le nôtre.

— Désolé, mesdames, désolé de ne pouvoir vous être utile, dit l’obséquieux magistrat ;

Léonie et sa mère sortirent du wigwam au milieu d’un attroupement considérable.

Le grand-connétable les suivit de près avec son captif et quelques agents de police. Mais, arrivées à l’endroit où on les avait débarquées, madame de Repentigny ne trouva plus ses bateliers. Ils n’avaient garde de se montrer après l’attentat dont ils étaient les principaux auteurs. En vain madame de Repentigny offrit elle de l’argent à d’autres Indiens pour les traverser. La crainte des policemen l’emportait sur la cupidité. Heureusement que le grand-connétable renouvela sa proposition, qui, cette fois, fut acceptée.

Les dames de Repentigny, son greffier et lui montèrent dans un canot, avec deux rameurs ; on embarqua dans un autre Co-lo-mo-o entre quatre agents de police, et le magistrat donna l’ordre du départ.

À cet instant, un homme chétif fendit la foule curieusement assemblée sur le rivage, s’avança vers le canot qui contenait le Petit-Aigle et fit un signe aux agents de police.

— Qu’est-ce que veut ce nabot ? dit rudement l’un en le repoussant.

Laisse-le, dit un autre, c’est Jean-Baptiste le quêteux. Il veut traverser ; faisons-lui la charité, ça nous portera bonheur.

Le bancal était déjà dans l’embarcation.

Les deux bateaux quittèrent le quai en même temps.

Léonie, songeuse, le cœur oppressé, hasardait, de moment en moment, sur Co-lo-mo-o, des regards timides et sympathiques ; le Petit-Aigle, les mains liées sur le dos, semblait indifférent à ce qui l’entourait. Assis derrière lui, Jean échangeait des signes avec les hommes de police, sans avoir l’air de le connaître.

On atteignit ainsi le milieu du Saint-Laurent ; les deux canots marchant de conserve.

Tout à coup le bancal, qui s’était dressé comme pour examiner un objet à distance, perdit son équilibre et tomba sur le Petit-Aigle.

Les policemen partirent d’un éclat de rire.

Le muet se releva lentement, et, comme s’il eût entendu les rieurs, se tourna vers eux avec colère. L’hilarité des agents de la force publique redoubla. Mais alors Co-lo-mo-o et le nain sautèrent dans le fleuve, chacun d’un côté.

— Tirez dessus ! tirez dessus ! commanda le grand-connétable, qui avait vu ce mouvement.

— Oh ! monsieur ! dit Léonie, en lui arrêtant le bras, car le magistrat avait déjà armé un pistolet.

C’était inutile ; Jean-Baptiste et l’Indien, dont le premier avait coupé les entraves, dans sa chute prétendue, s’étaient enfoncés sous l’eau.

— Il faut les poursuivre ! Nous les attraperons ! nous les attraperons ! Dix piastres à celui qui prendra le sauvage ! cria le grand-connétable.

L’autre canot se mit aussitôt à donner la chasse au fugitif, dans la direction des rapides. Celui de l’officier de police allait suivre la même route, quand madame de Repentigny dit à ce dernier :

— Mais, monsieur, on nous attend à Lachine ; vous ne voulez pas, j’espère, que nous participions à vos recherches !

— C’est juste, madame ; pardon de mon oubli. Je vais vous faire conduire à terre.

Cette réponse soulagea Léonie d’un grand poids. Dans le fond de son âme, elle priait Dieu pour que le Petit-Aigle échappât aux agents de police, et ses yeux demeuraient rivés sur le fleuve.

Elle désirait et tremblait, en même temps, de voir reparaître son sauveur.

Mais le canot du grand-connétable arriva à Lachine sans que Léonie eût, de nouveau, aperçu Co-lo-mo-o ou le nain.

Le lunch, chez Xavier Cherrier, fut assez triste, malgré les efforts du jeune homme et de sa femme pour l’égayer. Léonie était soucieuse ; sa mère partageait son anxiété, et les plaisanteries de leur hôte sur l’échauffourée de sir William ne parvinrent pas à leur dérider le front.

Tous quatre revinrent à Montréal.

À la sollicitation de sa fille, madame de Repentigny envoya un domestique pour savoir si le Petit-Aigle avait ou non été repris.

On lui rapporta qu’on ne savait ce qu’il était devenu et que, désespérant de s’en emparer, la police avait abandonné sa poursuite.

Cette réponse rasséréna Léonie ; car elle avait l’intime assurance que Co-lo-mo-o ne s’était pas noyé.

Dans la soirée, sir William se fit annoncer. La jeune fille se sentait de bonne humeur. Au lieu de le plaisanter sur sa mésaventure, elle ne lui en parla que pour le plaindre, et avec une commisération qui enchanta l’officier, peu habitué à de semblables témoignages d’affection.

Outre sir William et Cherrier, plusieurs personnes notables de la ville avaient été retenues à dîner par madame de Repentigny.

Le repas fut animé, joyeux, la maîtresse de la maison ayant préalablement interdit toute conversation politique.

Mais, après le dessert, les dames quittèrent la table, suivant la mode anglaise ; on enleva la nappe, et les domestiques apportèrent des carafes de vin, des noix, des noisettes et différentes espèces de fruits secs.

Les messieurs, délivrés de leur consigne, commencèrent alors à parler des événements du jour. Sir William King, qui avait bu en véritable enfant du nord, fit une sortie furibonde contre les Canadiens-Français. Quoique plusieurs des assistants appartinssent à cette nationalité, la plupart étant fonctionnaires publics, et, comme tels, plus jaloux de leurs emplois que de leur dignité personnelle, n’osaient lui répondre. Quelques-uns même applaudissaient chaudement.

— Nous tondrons, s’il le faut, jusqu’à la peau, ces moutons entêtés, très-entêtés, s’écria sir William en manière de conclusion.

— Ce sera probablement pour vous remplumer, répondit Cherrier, en grugeant une amande.

À cette allusion, le visage de l’officier passa du pourpre au cramoisi.

— Est-ce une insulte ? tonna-t-il.

— Mais, à votre choix, répliqua tranquillement Cherrier.

— Monsieur !… reprit l’Anglais, haussant encore le ton.

— Ah ! messieurs, du calme, je vous prie ; n’oublions pas que nous sommes chez des dames, intervint un des convives.

La provocation en resta là, et l’entretien redevint général. Chacun pensait, sauf les intéressés, que cette dispute n’aurait pas plus de suites que les fumées du vin, auxquelles on l’attribuait généralement.

Mais, le lendemain, Cherrier reçut, dans la matinée, deux officiers anglais, porteurs d’un cartel de la part de sir William King. On lui laissait le choix des armes.

— C’est bien, messieurs, leur dit le jeune homme ; entre quatre et cinq heures, j’aurai l’honneur de vous envoyer mes témoins.

Xavier était très-brave. Un duel ne l’effrayait pas. Il détestait depuis longtemps sir William King, dont l’impertinente fatuité lui agaçait les oreilles, suivant son expression ; depuis longtemps aussi il ne négligeait aucune occasion de rabaisser sa morgue aristocratique.

Mais Xavier aimait sa femme ; il l’aimait passionnément. Et l’idée d’une rencontre, qui pouvait être mortelle, l’attrista un moment.

Il réfléchit durant une heure en se promenant dans son cabinet, puis il écrivit quelques lettres, traça au crayon cinq ou six lignes sur un carré de papier, le roula entre ses doigts, et monta à une volière qu’il entretenait sous les combles de sa maison.

Dans cette volière, une demi-douzaine de pigeons roucoulaient amoureusement. Xavier en saisit un, lui attacha le rouleau de papier au cou, ouvrit une lucarne, et lâcha l’oiseau, qui prit aussitôt son essor vers le Saint-Laurent.

Trois heures après, un homme de haute stature était introduit dans le cabinet de Cherrier.

— Comment, mon ami, dit-il, après lui avoir serré la main, vous voulez vous battre au moment où nous avons besoin de tous nos bras, de toutes nos intelligences ! C’est une sottise, pardonnez-moi ma rude franchise.

— Il m’était impossible de refuser, monsieur !

— Quel est votre adversaire ?

— Sir William King, un officier anglais.

— Un officier anglais ! dit l’inconnu en tressaillant. Ah ! c’est différent. Je prends votre parti, le voulez-vous ?

— Merci, monsieur, soyez mon témoin, cela suffira.

— Vous avez raison. Je ne savais ce que je disais. Quelles armes ?

— Le pistolet. Mon autre témoin sera M. Décoigne. Souhaitez-vous vous entendre avec lui ?

— Assurément. Où aura lieu la rencontre ?

— Il vaudrait peut-être mieux aller sur la frontière, car les lois…

— Non, non, dit l’étranger. C’est trop loin, et nous n’avons pas de temps à perdre. Je connais un endroit charmant. Si vous voulez vous en rapporter à moi…

Cherrier s’inclina en signe d’assentiment. Après quelques nouveaux pourparlers les deux hommes se quittèrent.

Xavier était si tranquille que sa femme ne soupçonna pas le danger auquel il allait s’exposer.

Le lendemain, deux canots déposèrent six hommes sur un des îlots de Boucherville, à six lieues environ de Montréal.

Parmi ces hommes se trouvaient Xavier Cherrier et sir William King.

Ils se présentèrent mutuellement leurs témoins : MM. Villefranche[1] et Décoigne pour Cherrier, Steven et Johnson pour King.

En abordant, Villefranche avait les traits contractés. À en juger par sa physionomie, une tempête terrible grondait dans son sein. Malgré l’air de force et d’énergie que respirait toute sa personne, il chancelait presque.

Le terrain fut choisi dans une éclaircie gazonnée, au milieu de laquelle s’élevait un petit tertre.

— Il y a vingt et un ans… déjà[2] ! murmura le principal témoin de Cherrier, en embrassant ce tertre dans un regard sombre et douloureux.

— Êtes-vous prêts, messieurs ? demanda M. Steven.

— Oui, dirent les deux adversaires.

Ils devaient tirer à vingt-cinq pas, et rester en place ou marcher facultativement l’un sur l’autre.

On leur remit à chacun un pistolet chargé.

Ils se postèrent.

— Allez, dit M. Steven, d’une voix brève.

Les deux antagonistes étaient également altérés de vengeance. Ils ne bougèrent pas de place.

Une double explosion retentit. Xavier tomba à la renverse, baigné dans son sang.

— Ah ! grommela Villefranche, entre ses dents ; ce misérable Anglais nous échappe ; j’espérais pourtant bien l’enterrer ici ! Mais, patience, patience, je le retrouverai !

  1. Voir la Huronne.
  2. La Huronne, prologue.