Les fantômes blancs/12

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Éditions Édouard Garand (p. 22-25).

CHAPITRE XI
TRISTE ARRIVÉE.


En quittant ses amis, Georges se rendit en hâte à son hôtel.

Son domestique avait tout préparé pour le voyage ; les chevaux tout harnachés piaffaient dans la cour. Le jeune homme s’assura que ses pistolets étaient bien chargés ; il monta dans la berline qui roula bientôt à grande allure sur la route durcie par la gelée. Le temps était froid mais sec ; la lune brillait dans un ciel constellé d’étoiles. Georges s’amusa quelque temps à regarder fuir les arbres chargés de givre qui bordaient la route, mais bientôt il s’absorba dans ses rêveries.

Nous le laisserons poursuivre sa route et nous le précéderons au château de Villarnay.

Ce château, situé à quelque distance de la ville d’Épinal, remontait à plusieurs siècles. Il conservait encore un air imposant avec ses hautes tours, ses remparts et ses créneaux que le temps avait revêtus d’une teinte verdâtre. Il se dressait superbe, dominant le village qui se déroulait à ses pieds avec ses blanches maisonnettes au toit de chaume et le clocher pittoresque de sa petite église.

Le comte de Villarnay était un grand vieillard d’aspect sévère et froid ; très autoritaire, mais bon et charitable aux malheureux, on l’aimait et le craignait à sept lieues à la ronde, et sa volonté faisait loi.

Possesseur d’immenses richesses, mais ayant passé une partie de sa vie dans les armées du roi, il s’était retiré du service à 55 ans. Puis, redoutant la solitude, il avait épousé la fille d’un ancien compagnon d’armes, orpheline aussi noble que belle qui lui avait donné trois enfants : Georges, Valentine et Éva.

Au moment où nous arrivons au château, l’horloge de la tour vient de sonner dix heures. Le château paraît frappé par un malheur subit. Les domestiques accomplissent leur besogne en silence ; d’épais tapis sont jetés à profusion sur les escaliers et dans les corridors pour amortir le bruit des pas. En un mot, c’est le silence de la tombe.

Deux personnes, debout sur le perron de la grande entrée, causent à voix basse. L’une de ces personnes est le vieux Jacques, le frère de lait du comte, son ami plutôt que son serviteur ; l’autre est Éva, une délicieuse fillette de 15 ans.

— Ainsi, il n’y a plus d’espoir, disait le vieux Jacques. Pauvre demoiselle Valentine ! Si jeune… Ah ! j’ai trop vécu, moi, pour voir mourir cet ange et ne pouvoir rien pour elle. Si encore M. Georges était ici. Pourquoi ne pas l’avoir prévenu ?

— Maman ne l’a pas voulu, car elle craignait une rencontre entre mon frère et le marquis de P… Cette famille est si puissante !

Le vieillard pleurait silencieusement. La jeune fille lui prit le bras.

— Viens, mon vieil ami, dit-elle, retournons près de ma sœur.

Elle n’acheva pas : un coup de cloche sonné par une main impatiente venait de la faire tressaillir. Puis la porte s’ouvrit et livra passage à une berline qui vint s’arrêter devant le perron.

En un clin d’œil, la jeune fille fut au bas des degrés.

— Georges, mon frère, c’est Dieu qui t’envoie.

Le jeune homme la serra dans ses bras.

— Éva, ma chérie, qu’as-tu ? Tes yeux sont rouges… Que se passe-t-il ?

— Hélas ! sois courageux, Georges. Notre pauvre Valentine touche à ses derniers moments.

Georges chancela.

— Elle, notre pauvre sœur que j’ai laissée si gaie, si pleine de vie ? Oh ! dis-moi que je rêve, Éva !

Le vieux Jacques vint tendre la main à son jeune maître.

— Ce n’est que trop vrai, dit-il. Venez, monsieur Georges, votre présence va adoucir ses derniers moments.

Georges serra la main du fidèle serviteur.

— Conduis-nous, dit-il, toi aussi tu l’aimais bien.

Un sanglot fut toute la réponse du vieillard. Ils pénétrèrent tous trois dans la pièce où agonisait celle que Georges avait quittée, deux ans auparavant, dans tout l’éclat de sa jeunesse et de sa beauté. Quel navrant spectacle ! La malade, belle encore sous la pâleur de la mort qui envahissait déjà ses traits, reposait sur une pile d’oreillers. Sa belle tête, noyée dans les flots de sa chevelure blonde, paraissait nimbée d’une auréole. Sa mère, à genoux près d’elle, essuyait son front où perlait une sueur glacée. Debout, au chevet du lit, le curé du village récitait les prières des agonisants. Georges tomba à genoux et colla ses lèvres sur la petite main qui gisait, inerte, sur la couverture. Sous ces baisers brûlants, la malade ouvrit les yeux et un éclair de joie illumina son visage.

— Georges, console-les, balbutia-t-elle en serrant la main de son frère d’une faible étreinte, et pardonne… J’ai pardonné, continuait-elle en regardant le prêtre, mon Père, bénissez-moi… je vous les confie tous… Elle s’arrêta épuisée, puis, au bout de quelques instants, elle murmura encore : Pardonne… Ce fut tout : Valentine était devant Dieu.

Georges, toujours à genoux, n’avait pas bougé ; ses yeux, fixés sur le visage de la chère morte, ne semblaient pas voir autre chose : on eut dit qu’il cherchait à lire sur ces traits immobilisés par la mort le secret de cette fin mystérieuse, la signification de ce mot : Pardonne… prononcé par la pauvre mourante.

Mme de Villarnay vint l’arracher à cette contemplation et lui ouvrit ses bras sans pouvoir prononcer une parole.

Le jeune homme lui rendit ses caresses et leva sur elle un regard interrogateur.

— Suis-moi, mon fils, dit la comtesse simplement.

Georges la suivit jusqu’à son boudoir où le curé du village les avait précédés. Le vénérable prêtre tendit la main à Georges qu’il connaissait depuis l’enfance et dont il avait su apprécier les rares qualités. Le jeune homme serra la main de son vieil ami ; alors seulement ses larmes se firent jour.

— Pleure-la, mon enfant, dit le prêtre, mais n’oublie pas que tu es chrétien et que tu ne dois pas pleurer comme ceux qui n’ont plus d’espérance.

Mme de Villarnay mit un baiser sur le front de son fils.

— Je te laisse avec M. le curé, dit-elle, il te dira tout. Mon devoir m’appelle près de ta sœur.

Elle sortit et les deux hommes demeurèrent seuls.

— Du courage, mon enfant, dit le vieux prêtre. Vous êtes, maintenant, le chef de la famille.

Le jeune homme leva sur le vieillard ses yeux étonnés.

— Quoi ! je n’ai plus de père ?

— Ton père vit, mais sa raison est éteinte : il ne reconnaît plus personne et s’affaiblit de jour en jour.

— Pauvre mère ! elle souffrait ici tous ces martyres pendant que je vivais insouciant à Paris ? Je veux savoir pourquoi on m’a laissé ignorer tous ces malheurs. Un mystère se cache là-dessous. Parlez, monsieur le curé.

— Hélas ! tu viens de passer deux ans dans une cour où l’on s’abuse étrangement sur la question d’honneur. As-tu gardé, sur ce point, les principes de ton enfance ?

— Oui, monsieur le curé, répondit Georges d’un ton ferme. Malgré la perversité qui règne là-bas, j’ai gardé intacte ma foi de chrétien et mes principes d’honneur et de loyauté.

— Bien, mon fils, je n’attendais pas moins de toi. Ecoute-moi. As-tu connu dans ton enfance le marquis Gontran de P… ?

— Certainement, il vivait dans son château des Ormes avec sa tante, la baronne de Lantaret, une amie de ma mère. C’était, à cette époque, un grand jeune homme à l’air sévère qui nous en imposait beaucoup à nous autres, enfants. Je l’ai revu à Paris. On chuchotait dans les salons qu’il faisait souvent des absences mystérieuses qui duraient des mois. On le disait même affilié aux Frères de la Côte. Mais je ne vois pas quel rapport…

— Tu vas le savoir. Le marquis, malgré ses quarante ans et sa réputation plus que suspecte, s’était mis dans la tête d’épouser Valentine. Un jour, il y a trois mois de cela, ton père travaillait dans son cabinet, lorsque le vieux Jacques vint lui dire que le marquis de P… demandait à être introduit pour une affaire importante. « Qu’il vienne », dit le comte. Le marquis entra, l’air arrogant, et dit, sans préambule :

— J’aime Mlle Valentine, monsieur le comte, et je viens vous demander sa main.

Ton père lui répondit que ta sœur était fiancée à son cousin Philippe de Seilhac et que le mariage devait être célébré sous peu.

Le marquis éclata de rire.

— Et vous prenez cet engagement au sérieux ? Jolie alliance, ma foi, que celle d’un cadet de Gascogne qui ne possède que son épée. En vérité, c’est à pouffer de rire, un tel parti pour la fille du riche comte de Villarnay !

— Ma parole est engagée, dit le comte, je ne pourrais y manquer sans forfaire à l’honneur ; et puis, je ne veux pas briser le cœur de ma fille en m’opposant à son union avec celui qu’elle a choisi.

Gontran de P… eut un geste de colère.

— Alors, gardez-la bien cette belle Valentine car je la veux et je l’aurai, en dépit de vous et de tous les Seilhac du monde. Il sortit comme un furieux et, le lendemain, l’on apprit qu’il était parti pour un de ses voyages mystérieux dont il avait l’habitude. Quelques jours se passèrent puis, un soir, on vint prévenir Valentine que sa nourrice, la vieille Suzanne, était bien malade et qu’elle voulait la voir. Valentine partit, accompagnée d’une femme de chambre. Dix minutes s’était à peine écoulées que cette fille revenait en criant que sa maîtresse venait d’être enlevée par des brigands. On mit sur pied tout le personnel du château auquel se joignirent les habitants du village ; pendant trois jours, on battit la forêt en tous sens sans autre indice qu’un petit mouchoir trouvé sur la route du château des Ormes. Ta mère, ne prenant conseil que de sa tendresse maternelle, se rendit à ce redoutable château. Un homme à figure de bandit la reçut et lui dit que le marquis était en voyage et que Mme de Lantaret s’était retirée dans ses terres. Elle revint au manoir, la mort dans l’âme. Huit longs jours passèrent. Le soir du huitième jour, vers 11 heures, un violent coup de cloche ébranla les échos du vieux manoir. Jacques alla ouvrir et se trouva en présence de deux femmes qui en soutenaient une troisième dans leurs bras. C’était Valentine à demi-morte de terreur et de chagrin.

Ta mère accourut ; on déposa la pauvre enfant sur son lit, puis ta mère se tourna vers les deux femmes qui l’avaient suivie en silence.

— Où avez-vous pris cette enfant ? Et que lui avez-vous fait ? dit-elle.

L’une des femmes releva son voile et découvrit le pâle visage de la baronne de Lantaret.

— Je vous rends votre fille, dit-elle, et je vais m’enfermer, dans un cloître : j’ai gagné nos geôliers à prix d’or et nous partons pour l’Espagne. Adieu, Isabelle, adieu ma chère Valentine. Priez pour lui, vous qu’il a tant fait souffrir. Adieu encore !

Depuis ce jour, une faiblesse mortelle s’est emparé de la pauvre Valentine. Tous les soins ont été inutiles. Les scènes de violence et les menaces qu’elles avaient eues à subir de la part du marquis pour la décider à l’épouser avaient brisé cette enfant qui n’avait connu que les douces joies de la famille, la dernière surtout, où le marquis l’avait menacée de la faire enfermer dans les souterrains du château jusqu’à ce qu’elle consentît à devenir sa femme. « Jamais », avait-elle répondu. Alors le misérable, exaspéré, était sorti en criant :

— Je pars pour deux jours, et si vous n’êtes pas décidée alors, malheur à vous et aux vôtres !

— Priez pour moi, mon Père, dit Georges qui avait écouté en silence ce long récit. J’espère ne pas oublier que je suis chrétien, mais, mon Dieu, quelle terrible épreuve ! Et, serrant dans les siennes la main du prêtre, il sortit de la chambre pour cacher ses larmes.

Philippe de Seilhac, averti par un message de sa tante que s’il voulait voir sa cousine vivante il eut à faire diligence, arriva le lendemain soir au château de Villarnay.

Lieutenant sur un vaisseau, en ce moment en réparation dans le port de Brest, le jeune homme, dont la présence à bord n’était pas indispensable, demanda et obtint sans peine un congé illimité. Fils d’un gentilhomme gascon, plus riche de noblesse que d’écus, Philippe était le dernier-né d’une famille nombreuse. N’ayant rien à attendre de son père, il entra, à 15 ans, sur un navire de guerre en qualité de mousse. Le commandant, un vieil ami de sa famille, voulut qu’il passât par tous les grades de la hiérarchie du bord ; l’enfant se soumit sans murmure à la discipline : il ne boudait pas à la besogne et accomplissait les plus rudes corvées sans rien perdre de sa gaieté un peu railleuse. Son commandant lui avait prédit un avancement rapide, aussi à 22 ans il était nommé lieutenant, et le commandant de Perval, que son grand âge obligerait bientôt à quitter le service, l’avait désigné pour être son successeur. L’avenir s’annonçait donc très brillant pour le jeune homme lorsque le message de sa tante vint, comme un coup de foudre, l’arracher à ses douces illusions. C’était un énergique, ce jeune méridional au teint brun et aux yeux noirs pétillants de malice. Sous ses dehors bon enfant se cachait une âme tendre et sensible mais brave et prompte aux décisions. Après tout, peut-être sa tante s’alarmait-elle trop vite ? Valentine était si jeune, à cet âge il y a tant de ressources. Philippe fit ses adieux à son commandant, sauta sur un cheval et prit en toute hâte la route des Vosges. La distance était longue à franchir et les chemins impraticables. Ce ne fut qu’après beaucoup de fatigues et d’angoisses que les hautes tours du château de Villarnay apparurent enfin aux regards du voyageur. La nuit était venue lorsque Philippe franchit le pont-levis du vieux manoir et s’en vint sonner à la grille d’entrée. Ce fut Jacques qui vint ouvrir : le jeune homme lui tendit la main.

— Dis-moi qu’il n’est pas trop tard, mon vieil ami, dit-il avec angoisse. Le vieillard ne répondit que par ses larmes.

— Trop tard ! murmura Philippe, mais je veux la voir, conduis-moi Jacques.

Le vieillard le conduisit à la chambre mortuaire transformée en chapelle ardente. Valentine, vêtue de blanc, reposait sur une couche qui disparaissait sous de riches draperies ; la mort n’avait pas altéré le calme de sa figure où la lueur des cierges mettait une vague teinte de vie. Le jeune homme posa ses lèvres sur le front glacé de celle qu’il avait espéré revoir vivante, et, s’agenouillant près de la couche funèbre, il enfouit sa tête dans les draperies et éclata en sangloté. Le vieux domestique, debout à quelques pas, le regardait avec compassion et des larmes silencieuses coulaient sur ses joues ridées. Enfin, Philippe releva la tête : ses yeux brillaient d’un feu sombre ; il ne pleurait plus.

En ce moment, Mme de Villarnay entrait dans la chambre. Philippe courut se jeter dans ses bras.

— Ma tante, notre chère Valentine, nous ne la verrons plus !

La comtesse lui montra le ciel.

— Nous la reverrons là-haut, dit-elle. Et comme le jeune homme répétait toujours : « Ma tante, quel affreux malheur ! » elle l’entraîna doucement hors de la chambre.

— Du courage, mon cher enfant, dit la noble femme, nous sommes bien seules, Éva et moi, et nous avons besoin de votre énergie pour appuyer nos faiblesses. Tu ne connais pas encore tous nos malheurs.

En parlant ainsi, la comtesse fit entrer son neveu dans un petit salon où se trouvaient le comte, Georges et Éva.

Le comte était assis près d’une fenêtre qui donnait sur le parc et ses doigts tambourinaient sur les vitres en fredonnant un vieux refrain guerrier.

— Fou ! murmura le jeune homme. Pauvre oncle !

Georges et Éva vinrent serrer la main de Philippe, mais trop émus pour parler, ils restèrent silencieux.

La comtesse avait fait signe à son neveu de s’asseoir à côté d’elle, et, pendant quelques minutes, le silence qui régnait dans la chambre ne fut troublée que par la voix du pauvre dément qui continuait sa chanson.

— Ma tante, dit enfin le jeune lieutenant, vous devez avoir quelque chose à m’apprendre. Cette mort imprévue doit cacher quelque mystère, parlez, j’ai le droit de savoir !

Mme de Villarnay soupira.

— Je vais te dire tout, mon petit, mais il faut que tu me promettes d’être calme.

— Je vous le promets, parlez.

Alors, la comtesse fit le long récit que nous connaissons. Philippe, la tête appuyée sur sa main, l’écouta sans l’interrompre. Au tremblement convulsif qui agitait ses membres, Mme de Villarnay devina que ce calme n’était qu’apparent ; aussi, en terminant sa douloureuse histoire, elle remit au jeune homme une enveloppe qui portait pour inscription : « À mon cousin, pour lui être remis après ma mort. »

— Lis, mon enfant, lui dit-elle.

« Mon Philippe aimé, disait cette missive d’outre-tombe, quand tu liras ces lignes ta pauvre petite fiancée ne sera plus de ce monde. Dieu n’a pas voulu que je sois ton épouse, adorons sa volonté sainte. Je pardonne à celui qui est la cause de ma mort, pardonne-lui aussi et Dieu t’enverra la paix. Tu consoleras ma mère et Georges, sois un frère pour Éva, et remplace-moi auprès de mon pauvre père. Adieu, car je sens la mort qui vient. Je te donne rendez-vous au ciel… Ta Valentine. »

Après la lecture de cette lettre, testament sublime où l’âme de l’amie envolée se révélait toute entière, le jeune homme, abîmé dans sa douleur, resta longtemps silencieux. Enfin, il murmura d’une voix brisée :


— Je pardonnerai peut-être, mais pas maintenant.

Le lendemain eurent lieu les funérailles de Mlle de Villarnay. Une foule de paysans, dont Valentine était la providence, avait tenu à accompagner à sa dernière demeure les restes de celles qu’ils nommaient leur bonne demoiselle. Valentine fut déposée dans l’antique caveau où dormaient déjà plusieurs générations de ses nobles aïeux, puis la foule s’en alla, non sans proférer des menaces à l’adresse du lâche ravisseur.

Si Georges et Philippe eussent été moins chrétiens, la vengeance leur eut été facile, car ils auraient rencontré des auxiliaires puissants chez les châtelains du voisinage et parmi la population qui ne cachait pas leur mécontentement.