Les filles de Loth et autres poèmes érotiques/03

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Chanson de l’Hôpital Tenon
Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, Texte établi par Bernard, Edmond Dardenne, Imprimerie de la Genèse (Sodome) (p. 23-25).

Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, Bandeau de début de chapitre
Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, Bandeau de début de chapitre

CHANSON DE L’HÔPITAL TENON


I

Aux confins de Ménilmontant,
Y’a un hôpital épatant
Nul ne l’a dépassé encore
Du nom d’Tenon
On le décore.
Voilà pourquoi nous les chantons
Tous les internes,
Voilà pourquoi nous les chantons,
Tous les internes de Tenon.

II

Pour montrer qu’aucun n’est puceau
Et sait bien monter à l’assaut,

Quand un frais minois les arrête
Aussitôt ils lèvent la tête,
Voilà pourquoi nous les chantons,
Tous les internes,
Voilà pourquoi nous les chantons
Tous les internes de Tenon.

III

Si quelque gibier d’hôpital
Fait vibrer leur sens génital,
Aussitôt ils proposent la botte
Et chacun à son tour barbotte
Au fond des récipients profonds
Ah ! ces internes !
Au fond des récipients profonds !
Ah ! ces internes de Tenon.

IV

Mais l’amour trop près des fortifs
A besoin de préservatifs,
Parfois, ah ! destinée ingrate,
On se soigne au permanganate,
Sur leur malheureux sort pleurons,
Pauvres internes,
Sur leur malheureux sort pleurons,
Pauvres internes de Tenon.

V

Mais les malheurs heureusement
Ça passe très rapidement.
Et aussitôt l’on recommence
Sans souci de la chaude-lance.

Ce sont de gais et francs lurons,
Tous ces internes,
Ce sont de gais et francs lurons.
Tous ces internes de Tenon.

VI

Amis, buvons, chantons, rions,
Soyons heureux et sans façon.
Peut-être un jour au Pèr’ Lachaise
Dormirons-nous tout à notre aise.
En attendant, chantons, buvons,
Chez les internes,
En attendant, chantons, buvons,
Chez les internes de Tenon.


Air : Les tétons de ma Mère Noire.

Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, Vignette de fin de chapitre
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