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Les mouvements et les habitudes des plantes grimpantes/0

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PRÉFACE



Cet Essai parut pour la première fois en 1845, dans le tome ix du Journal de la Société Linnéenne. Je le reproduis aujourd’hui, après l’avoir corrigé, et sous une forme plus claire, je l’espère, en y ajoutant quelques faits nouveaux. Les figures ont été dessinées par mon fils George Darwin. Après la publication de mon Mémoire, Fritz Müller envoya à la Société Linnéenne (Journal, vol. ix, p. 344), sur les plantes grimpantes du Brésil méridional, quelques observations intéressantes, auxquelles je renverrai souvent. Le docteur Hugo de Vries a publié récemment, dans les Arbeiten des Botanischen Instituts in Würzburg, Heft iii, 1873, deux importants Mémoires ayant trait principalement à la différence d’accroissement entre les faces supérieure et inférieure des vrilles, ainsi qu’au mécanisme du mouvement des plantes volubiles. Ces Mémoires devront être étudiés avec soin par tous ceux que ce sujet intéresse ; car je ne puis mentionner ici que les points les plus saillants. L’excellent observateur attribue, ainsi que le professeur Sachs[1], tous les mouvements des vrilles à l’accroissement rapide d’un des côtés ; mais les raisons que j’allèguerai vers la fin de mon quatrième chapitre ne me permettent pas de considérer cette cause comme pouvant rendre compte des mouvements dus à un attouchement. Pour que le lecteur sache quels sont les points qui m’ont le plus intéressé, j’appellerai son attention sur certaines plantes pourvues de vrilles, telles que Bignonia capreolata, Cobœa, Echinocystis et Hanburya qui sont certainement les plus beaux exemples d’adaptation qu’on puisse trouver dans n’importe quelle partie du règne organisé. Il est également intéressant d’observer sur le même individu de Corydalis claviculata et sur la Vigne ordinaire des degrés intermédiaires entre des organes adaptés à des fonctions fort différentes. Ces faits démontrent d’une manière frappante le principe de l’évolution graduelle des espèces.

  1. Une traduction anglaise du Lehrbuch der Botanik, par le professeur Sachs, a paru récemment (1875) sous le titre de Text-book of Botany ; c’est là une bonne fortune pour tous les amateurs des sciences naturelles en Angleterre. — Une traduction française a été faite par M. Van Tieghem et publiée par l’éditeur Savy.