Les mouvements et les habitudes des plantes grimpantes/1
LES MOUVEMENTS
CHAPITRE PREMIER.
PLANTES VOLUBILES.
J’ai été conduit à m’occuper de ce sujet par un court mais intéressant mémoire du professeur Asa Gray sur les mouvements des vrilles de certaines Cucurbitacées[1]. Mes observations étaient plus qu’à moitié terminées, lorsque j’appris que le phénomène surprenant des révolutions spontanées des tiges et des vrilles des plantes grimpantes avait été observé depuis longtemps par Palm et par Hugo von Mohl[2], et traité ensuite dans deux mémoires de Dutrochet[3]. Néanmoins je crois que mes observations, basées sur l’examen de plus d’une centaine d’espèces vivantes fort distinctes, sont assez nouvelles pour que je sois en droit de les publier.
Les plantes grimpantes peuvent être divisées en quatre classes : premièrement, celles qui s’enroulent en hélice autour d’un support sans qu’aucun autre mouvement n’intervienne. Secondement, celles douées d’organes sensibles qui, en touchant un objet, s’y cramponnent ; ces organes consistent en feuilles, branches ou pédoncules floraux modifiés. Mais ces deux classes arrivent parfois à se confondre insensiblement jusqu’à un certain point l’une avec l’autre. Les plantes de la troisième classe grimpent simplement à l’aide de crochets et celles de la quatrième par des radicelles : mais comme, dans ces deux dernières classes, les plantes ne présentent pas de mouvements spéciaux, elles offrent peu d’intérêt, et, en général, quand je parle des plantes grimpantes, je fais allusion aux deux premières classes.
Plantes volubiles.
C’est la subdivision la plus nombreuse ; elle est probablement l’état le plus simple ou primordial de cette classe. Mes observations seront mieux présentées en prenant quelques exemples particuliers. Quand la tige du houblon (Humulus Lupulus) s’élève du sol, les deux ou trois premiers articles ou entre-nœuds formés sont droits et restent stationnaires ; mais on voit celui qui leur succède se courber d’un côté, pendant qu’il est très-jeune, et se diriger circulairement avec lenteur vers tous les points de l’horizon avançant, comme les aiguilles d’une montre, avec le soleil. Le mouvement atteint bientôt sa vitesse habituelle. D’après sept observations faites au mois d’août sur des pousses provenant d’une plante qui avait été coupée et sur une autre plante en avril, la moyenne de chaque révolution, durant la saison chaude et pendant le jour, était de 2 heures 8 minutes, et cette moyenne ne variait pas beaucoup pour chacune de ces révolutions. Le mouvement révolutif continue aussi longtemps que l’accroissement de la plante, mais chaque entre-nœud séparé cesse de se mouvoir en vieillissant.
Afin de constater d’une manière plus précise la quantité de mouvement propre à chaque entre-nœud, je gardai une plante en pot, nuit et jour, dans une chambre bien chauffée où j’étais retenu par la maladie. Un long jet s’élança au delà de l’extrémité supérieure du bâton qui servait de support et s’enroula régulièrement. Je pris alors un bâton plus long et j’attachai le jet de manière à ne laisser libre qu’un très-jeune entre-nœud long de 4c,4. Celui-ci était presque vertical et son mouvement révolutif ne pouvait être facilement observé ; mais il avait lieu certainement et le bord de l’entre-nœud de convexe devint concave ; ce qui, nous le verrons plus tard, est un signe certain du mouvement révolutif. Je suppose que la tige opéra au moins un mouvement révolutif durant les premières vingt-quatre heures ; le lendemain matin de bonne heure, ayant marqué sa position, je reconnus qu’elle fit en neuf heures un second mouvement dont la dernière partie fut beaucoup plus rapide, et le troisième cercle fut achevé dans la soirée en un peu plus de trois heures. Ayant trouvé le lendemain matin que le mouvement révolutif de la tige était de 2 heures 45 minutes, j’en concluai que pendant la nuit elle avait dû en accomplir quatre, chacun avec une rapidité moyenne d’un peu plus de trois heures. Je dois ajouter que la température de la chambre ne varia que très-peu. La tige avait maintenant atteint une longueur de 9 centimètres, et portait à son extrémité un jeune entre-nœud long de 2c,5, qui présentait de légères variations dans sa courbure. La révolution suivante, c’est-à-dire la neuvième, fut achevée en 2 heures 30 minutes. À partir de ce moment, les mouvements furent faciles à observer. La trente-sixième révolution fut accomplie avec la vitesse habituelle ; il en fut de même de la dernière ou trente-septième, mais elle ne fut pas complète, car l’entre-nœud se redressa tout à coup et, se dirigeant vers l’axe du support, resta immobile. J’attachai un poids à la partie supérieure, de manière à la courber légèrement et à être à même de découvrir ainsi le moindre déplacement ; mais il n’y en eut aucun. Peu de temps avant que le dernier mouvement révolutif fût à moitié accompli, la partie inférieure de l’entre-nœud cessa de se mouvoir.
Quelques remarques compléteront tout ce qu’il est nécessaire de dire sur cet entre-nœud. Il opéra des mouvements pendant 5 jours ; mais les plus rapides, après la troisième révolution, eurent une durée de 3 jours et 20 heures. Les révolutions régulières, depuis la neuvième jusqu’à la trente sixième inclusivement, s’accomplirent à raison d’une vitesse moyenne de 2 heures 31 minutes mais le temps était froid, et cette circonstance modifia la température de la chambre, particulièrement pendant la nuit, et ralentit par conséquent un peu la vitesse du mouvement. Il y avait seulement un mouvement irrégulier, d’après lequel la tige, après une révolution extraordinairement lente, ne parcourait que le segment d’un cercle, mais avec rapidité. Après la dix-septième révolution, l’entre-nœud avait atteint une longueur de 4c,5 à 15 centimètres, et portait un entre-nœud de 4c,8 de long qu’on voyait à peine se mouvoir celui-ci portait un dernier entre-nœud très-petit. Après la vingt et unième révolution, le pénultième entre-nœud avait une longueur de 6c,2, et l’enroulement avait eu lieu probablement dans une période d’environ trois heures. À la vingt-septième révolution, l’entre-nœud inférieur, encore en mouvement, avait 21c,3, l’avant-dernier 9 centimètres, et le dernier 6c,3 ; l’inclinaison de toute la tige était telle qu’un cercle de 48c, 1 de diamètre était décrit par elle. Quand le mouvement cessa, l’entre-nœud inférieur avait 22,8 centimètres et l’avant-dernier 15,2 centimètres de longueur de sorte que, de la vingt-septième à la trente-septième révolution inclusivement, trois entre-nœuds s’enroulaient en même temps.
Quand l’entre-nœud inférieur cessa de s’enrouler, il devint vertical et rigide ; mais, comme on laissait toute la tige croître sans support, elle se courba, après un certain temps, et se tint dans une position presque horizontale, les entre-nœuds supérieurs croissant toujours en s’enroulant encore à leur extrémité, mais non plus autour de l’axe du tuteur qui la supportait. Par suite du changement de position du centre de gravité de l’extrémité qui s’enroulait, un mouvement lent et léger de balancement fut imprimé à la longue tige qui se projetait horizontalement et je pensai d’abord que ce mouvement était spontané. À mesure que la tige poussait, elle retombait de plus en plus, tandis que l’extrémité croissant et s’enroulant s’élevait davantage.
Nous avons vu dans le houblon que trois entre-nœuds s’enroulaient simultanément, et c’est ce qui eut lieu dans la plupart des plantes observées par moi. Chez toutes, quand elles étaient en bonne santé, deux entre-nœuds s’enroulaient, de sorte que pendant que l’inférieur cessait de s’enrouler, le supérieur était en pleine activité, avec un entre-nœud terminal qui commençait à se mouvoir. D’autre part, chez l’Hoya carnosa, une tige pendante, sans aucune feuille développée, ayant une longueur de 81c,3 et composée de sept entre-nœuds (un petit entre-nœud terminal long de 2c,5 y compris), se balançait d’un côté et de l’autre continuellement, mais lentement dans une direction semi-circulaire pendant que les entre-nœuds extrêmes accomplissaient des révolutions complètes. Ce balancement était certainement dû au mouvement des entre-nœuds inférieurs qui, cependant, n’avaient pas une force suffisante pour enrouler toute la tige autour du tuteur central. Le fait suivant, observé chez une autre Asclépiadacée (Ceropegia Gardnerii), mérite d’être mentionné brièvement. Je laissai le sommet atteindre presque horizontalement une longueur de 79 centimètres ; il se composait alors de trois longs entre-nœuds terminés par deux courts. Le tout s’enroula suivant une direction opposée à celle du soleil (le contraire de celle du houblon), avec une vitesse de 5 heures 15 minutes à 6 heures 45 minutes pour chaque révolution. La pointe extrême décrivit ainsi un cercle de plus de 1m,57 de diamètre et de 4m,88 de circonférence, marchant à raison de 81 à 84 centimètres par heure. Le temps étant chaud, je laissai la plante sur ma table de travail, et c’était un intéressant spectacle d’observer la longue tige décrivant ce grand cercle, nuit et jour, à la recherche de quelque objet autour duquel elle pourrait s’enrouler.
Si on choisit un jeune plant en croissance, on peut facilement le courber successivement dans tous les sens, de manière à faire décrire à l’extrémité un cercle semblable à celui que décrirait le sommet d’une plante s’enroulant spontanément. Par suite de ce mouvement, le jeune plant n’est nullement tordu autour de son axe. Je mentionne ceci parce que si l’on marque un point noir sur l’écorce du côté le plus élevé quand le jeune plant est courbé du côté de l’observateur, ce point noir tourne insensiblement pendant que le cercle est décrit, s’abaisse vers le bord inférieur et se relève de nouveau, une fois le cercle complété. On a ainsi une fausse apparence de torsion qui, pour les plantes s’enroulant spontanément, m’a trompé pendant quelque temps, d’autant plus que les axes de presque toutes les plantes volubiles sont réellement tordus, suivant la même direction que celle du mouvement révolutif spontané. Ainsi, par exemple, l’entre-nœud de houblon, dont nous avons déjà parlé, n’était d’abord nullement tordu, comme on pouvait le voir par les bords de sa surface ; mais quand, après la trente-septième révolution, il eut atteint une longueur de 22c,8 et que le mouvement révolutif eut cessé, il s’est tordu trois fois autour de son axe, dans la direction de la marche du soleil ; d’un autre côté, le Convolvulus ordinaire, qui s’enroule dans un sens opposé au houblon, se tordit dans une direction opposée.
Il n’est donc pas surprenant que Hugo von Mohl (pages 105, 108, etc.) ait pensé que la torsion de l’axe était la cause du mouvement révolutif ; mais il n’est pas possible que la torsion répétée trois fois de l’axe du houblon eût déterminé trente-sept révolutions. De plus, le mouvement révolutif commença dans le jeune entre-nœud avant qu’on pût découvrir la moindre torsion de son axe. Les entre-nœuds de jeunes Siphomeris et Lecontea s’enroulèrent pendant plusieurs jours, mais ne se tordirent qu’une seule fois autour de leurs axes. La meilleure preuve cependant que la torsion ne produit pas le mouvement révolutif est fournie par un grand nombre de plantes qui grimpent à l’aide de leurs vrilles, comme Pisum sativum, Echinocystis lobata, Bignonia capreolata, Eccremocarpus scaber, et à l’aide de feuilles, comme Solanum jasminoides et diverses espèces de Clematis ; leurs entre-nœuds ne sont pas tordus, mais, comme nous le verrons plus tard, ils opèrent régulièrement des mouvements révolutifs, semblables à ceux des vraies plantes volubiles. De plus, suivant Palm (pages 30, 95), Mohl (p. 194) et Léon[4], on trouve parfois, et même cela n’est pas très-rare, sur une même plante des entre-nœuds qui sont tordus dans une direction opposée aux autres entre-noeuds, ainsi qu’au sens de leur rotation. D’après Léon (p. 356), il en est ainsi pour tous les entre-nœuds d’une certaine variété de Phaseolus multiflorus. Les entre-nœuds qui se sont tordus autour de leurs propres axes, s’ils n’ont pas cessé leur mouvement révolutif, peuvent encore s’enrouler en hélice autour d’un support, comme je l’ai observé plusieurs fois.
Mohl avait remarqué (p. 111) que lorsqu’une tige s’enroule autour d’un tuteur très-lisse, elle ne se tord pas[5]. Je fis donc grimper des haricots le long d’une ficelle tendue et sur des baguettes polies de fer et de verre, de 0c,84 de diamètre. Leur torsion atteignit seulement ce degré qui résulte, comme une nécessité mécanique, de l’enroulement. D’autre part, les tiges qui avaient grimpé le long de bâtons ordinaires et rugueux furent toutes plus ou moins tordues. L’influence de la rugosité du support sur la production de la torsion de l’axe fut évidente sur les tiges qui s’étaient enroulées autour des baguettes de verre ; ces baguettes, en effet, étaient fixées en bas dans des bâtons fendus, et maintenues en haut dans des bâtons transversaux, et les tiges en passant sur ces points devenaient très-tordues. Aussitôt que les tiges qui avaient grimpé le long des baguettes de fer atteignirent le sommet et devinrent libres, elles se tordirent également : ce fait parut se produire plus rapidement quand le vent soufflait que pendant un temps calme. On pourrait citer d’autres exemples qui montrent que la torsion de l’axe a une certaine relation avec les inégalités du tuteur ainsi qu’avec la tige s’enroulant librement sans support. Beaucoup de plantes qui ne sont pas volubiles se tordent jusqu’à un certain point autour de leurs axes[6] ; mais comme ceci a lieu plus généralement et d’une manière plus marquée dans les plantes volubiles que dans les autres plantes, il doit y avoir une connexion entre la faculté de l’enroulement et celle de la torsion de l’axe. La tige gagne probablement de la rigidité en étant tordue, d’après le même principe qu’une corde fortement tordue est plus roide qu’une corde qui l’est faiblement, et la tige se trouve ainsi placée indirectement dans des conditions avantageuses pour passer sur des inégalités dans son ascension hélicoïde et pour porter son propre poids quand on la laisse s’enrouler librement[7].
J’ai fait allusion à la torsion qui, d’après des principes mécaniques, résulte nécessairement de l’ascension en hélice de la tige, savoir, une torsion pour chaque hélice complète. Ce fait fut bien démontré en traçant des lignes droites sur des tiges vivantes qu’on laissait s’enrouler ; mais comme j’aurai à revenir sur ce sujet à propos des vrilles, je n’insiste pas davantage.
Le mouvement révolutif d’une plante volubile a été comparé à celui du sommet d’un jeune plant, dont l’observateur fixerait la base d’une main, tandis qu’avec l’autre il en ferait tourner circulairement le sommet ; mais il y a une différence importante : la partie supérieure du jeune plant, mise ainsi en mouvement, reste droite ; tandis que dans les plantes volubiles chaque partie de la tige enroulante a son mouvement propre et indépendant. Ceci est facile à prouver : en effet, si l’on attache à un bâton la moitié inférieure ou les deux tiers d’une longue tige volubile, la partie supérieure libre continue à s’enrouler régulièrement. Bien plus, si toute la tige est liée, excepté de 2c,5 à 5 centimètres de l’extrémité, cette partie, comme je l’ai vu pour le houblon, le Ceropegia, le Convolvulus, etc., continue aussi à s’enrouler, mais beaucoup moins vite ; car les entre-nœuds se meuvent toujours lentement, jusqu’à ce qu’ils aient atteint une certaine longueur. Si l’on examine le premier, le second ou plusieurs entre-nœuds d’une tige enroulante, on verra qu’ils sont tous plus ou moins arqués, soit pendant la totalité, soit pendant une partie considérable de chaque révolution. Si maintenant (comme cela a été fait chez un grand nombre de plantes volubiles) on trace une raie colorée le long, par exemple, de la surface convexe, on trouve, au bout d’un certain temps dépendant de la rapidité du mouvement révolutif, que la raie marche sur une face latérale de l’arc, puis le long de la face concave, puis sur la face latérale de l’autre côté, et enfin de nouveau sur la face convexe. Cela prouve clairement que, pendant le mouvement révolutif, les entre-nœuds se courbent dans toutes les directions. Le mouvement est en réalité une courbure continuelle de toute la tige dirigée successivement vers tous les points de l’horizon, et il a été bien désigné par Sachs sous le nom de nutation révolutive.
Ce mouvement étant assez difficile à comprendre, nous croyons devoir donner un exemple. Prenez un jeune plant, courbez-le vers le sud et tracez une ligne noire sur la surface convexe ; laissez-le pousser et courbez-le vers l’est, vous verrez la ligne noire courir le long de la face latérale qui regarde le nord ; courbez-le du côté du nord, la ligne noire sera sur la surface concave. Si on le courbe vers l’ouest, la ligne sera encore sur la face latérale, et si c’est vers le sud, la ligne sera de nouveau sur la surface primitivement convexe. Maintenant, au lieu de courber le jeune plant, supposons que les cellules le long de sa surface exposée au nord depuis la base jusqu’au sommet viennent à s’accroître beaucoup plus rapidement que sur les trois autres surfaces, toute la tige se courbera nécessairement vers le sud. Supposons encore que la surface qui s’accroît longitudinalement tourne autour de la tige, abandonnant peu à peu le côté nord et empiétant sur le côté ouest, puis venant au sud, à l’est et de nouveau vers le nord : dans ce cas, la tige restera toujours courbée avec la ligne tracée apparaissant sur les diverses faces qui viennent d’être mentionnées et la pointe de la tige se sera dirigée successivement vers chaque point de l’horizon. En réalité, nous aurons exactement le genre de mouvement opéré par les tiges enroulantes des plantes volubiles[8].
Il ne faut pas se figurer que le mouvement révolutif soit aussi régulier que celui décrit dans les exemples précédents. Dans un très-grand nombre de cas, le sommet trace une ellipse, même une ellipse très-étroite. Revenons encore une fois à notre exemple. Si nous supposons seulement que les surfaces du jeune plant exposées au nord et au midi s’accroissent alternativement avec rapidité, le sommet décrira un simple arc de cercle ; si l’accroissement se propageait d’abord très-peu vers la face ouest, et pendant le retour vers la face est, une ellipse étroite serait décrite et le jeune plant serait vertical dans l’espace intermédiaire. On observe souvent un complet redressement de la tige dans les plantes enroulantes fréquemment ce mouvement est tel que trois des bords de la tige semblent croître régulièrement avec plus de rapidité que le quatrième, de sorte qu’un demi-cercle, au lieu d’un cercle, est décrit, la tige étant rectiligne et verticale pendant la moitié de sa course.
Quand une tige volubile se compose de plusieurs entre-nœuds, les inférieurs se courbent ensemble avec la même vitesse, seulement un ou deux des terminaux se courbent plus lentement ; il en résulte parfois que tous les entre-nœuds sont dans la même direction et d’autres fois que la tige est légèrement ondulée. La vitesse de la révolution de toute la tige, si l’on en juge par le mouvement de l’extrémité, est ainsi parfois accélérée ou retardée. Un autre point mérite d’être noté. Des auteurs ont constaté que, chez beaucoup de plantes volubiles, l’extrémité de la tige a la forme d’un crochet ; ce fait est très-général, par exemple pour les Asclépiadacées. Dans tous les cas observés par moi (dans les Ceropegia, Sphaerostema, Clerodendron, Wistaria, Stephania, Akebia et Siphomeris) l’extrémité crochue a exactement le même mode de mouvement que les autres entre-nœuds ; car une ligne tracée sur la surface convexe passe d’abord à une face latérale et puis à la face concave ; mais, vu la jeunesse de ces entre-nœuds terminaux, le renversement du crochet s’opère plus lentement que celui du mouvement révolutif[9]. Cette tendance fortement marquée dans les entre-nœuds jeunes, terminaux et flexibles à se courber à un degré plus grand ou plus brusquement que les autres entre-nœuds, est utile à la plante ; car non-seulement le crochet ainsi formé sert quelquefois à saisir le support, mais (et ceci semble être beaucoup plus important) il force l’extrémité de la tige à embrasser bien plus étroitement le support qu’il ne l’aurait fait autrement, et peut ainsi préserver la tige contre le vent, comme je l’ai observé bien souvent. Dans le Lonicera brachypoda, le crochet ne se redresse que périodiquement, mais ne se renverse jamais. Je n’affirmerai pas que les extrémités de toutes les plantes volubiles, quand elles sont munies d’un crochet, se renversent elles-mêmes ou deviennent périodiquement droites de la manière que je viens de décrire ; car la forme crochue peut, dans quelques cas, être permanente et dépendre du mode d’accroissement de l’espèce, comme pour l’extrémité des pousses de la vigne ordinaire, et d’une manière plus évidente pour celles du Cissus discolor, qui ne sont pas des plantes volubiles.
Le premier résultat du mouvement révolutif spontané, ou pour parler plus exactement du mouvement continu de courbure dirigé successivement vers tous les points de l’horizon, est, comme Mohl l’a remarqué, d’aider la tige à trouver un support. Ceci est admirablement effectué par les révolutions qui ont lieu nuit et jour, un cercle de plus en plus grand étant décrit à mesure que la tige augmente de longueur. Ce mouvement explique également comment les plantes s’enroulent en hélice, car lorsqu’une tige enroulante rencontre un tuteur, son mouvement est nécessairement arrêté au point de contact, mais la partie libre qui se projette continue son mouvement révolutif. Ce mouvement continuant, des points de plus en plus élevés de la tige sont mis en contact avec le support et arrêtés ; ainsi de suite jusqu’à l’extrémité : de cette manière la tige s’enroule en hélice autour de son support. Quand la tige suit le soleil dans sa marche révolutive, elle s’enroule autour du support de droite à gauche, le tuteur étant supposé placé devant l’observateur ; quand la tige s’enroule dans une direction opposée, le sens de l’enroulement en hélice est renversé. De même que chaque entre-nœud perd avec l’âge la faculté de s’enrouler, il perd également celle de se contourner en hélice. Si un homme fait tourner en fronde une corde autour de sa tête et que l’extrémité atteigne un bâton, elle s’enroulera autour du bâton, suivant la direction du mouvement de rotation. Il en est de même pour une plante volubile : une ligne d’accroissement se propageant autour de la partie libre de la tige la fait courber du côté opposé, et ceci remplace le mouvement de l’extrémité libre de la corde.
Tous les auteurs qui, Palm et Mohl exceptés, ont discuté la faculté d’enroulement des plantes maintiennent qu’elles ont une tendance à croître en hélice. Mohl pense (p. 112) que les tiges volubiles possèdent une espèce particulière d’irritabilité sourde, de sorte qu’elles se courbent vers tout objet qu’elles touchent ; mais ce fait est nié par Palm. Avant même de lire l’intéressant mémoire de Mohl, cette manière de voir me semblait si probable que je l’expérimentai de toutes façons, mais toujours avec un résultat négatif. Je frottai un grand nombre de tiges beaucoup plus fortement que cela n’est nécessaire pour exciter un mouvement dans une vrille ou dans le pétiole d’une plante grimpant à l’aide de ses feuilles, mais sans résultat. J’attachai alors une légère petite branche fourchue à une tige de houblon, à celle d’un Ceropegia, d’un Sphœrostema et d’un Adhatoda, de sorte que la fourche pressât la tige d’un seul côté et s’enroulât avec elle : je choisis à dessein quelques plantes très-lentes à s’enrouler, car il me semblait très-probable que celles-ci profiteraient davantage de l’irritabilité qu’elles possèdent ; mais, dans aucun cas, il n’y eut d’effet produit[10]. De plus, quand une tige s’enroule autour d’un support, le mouvement d’enroulement est toujours plus lent, comme nous allons le voir immédiatement, que lorsqu’elle s’enroule librement sans rien toucher : d’où je conclus que les tiges volubiles ne sont pas irritables, et, en effet, il n’est pas probable qu’elles puissent l’être, car la nature économise toujours ses moyens, et l’irritabilité aurait été superflue. Néanmoins je ne veux pas affirmer que les tiges volubiles ne sont jamais irritables, car l’axe de végétation du Lophospermum scandens, plante grimpant à l’aide de ses feuilles, quoique non volubile, l’est certainement. Ce fait me porte à croire que les plantes volubiles ordinaires ne possèdent pas cette qualité ; en effet, immédiatement après avoir appliqué un bâton au Lophospermum, je vis qu’il se comportait autrement qu’une vraie plante volubile ou toute autre plante grimpant à l’aide de ses feuilles[11].
L’opinion que les plantes volubiles ont une tendance naturelle à croître en hélice est due probablement à ce qu’elles prennent une forme hélicoïde en s’enroulant autour d’un support et à ce que leur extrémité, même tout en restant libre, affecte parfois cette forme. Quand les entre-nœuds libres des plantes se développant vigoureusement cessent de s’enrouler, ils deviennent droits et ne montrent aucune tendance à l’hélice ; mais quand la tige a presque cessé de croître ou si la plante est maladive, l’extrémité se contourne parfois en spirale. C’est ce que j’ai vu d’une manière remarquable pour les extrémités des tiges du Stauntonia et de son allié l’Akebia, qui se contournèrent en une spire serrée, exactement comme une vrille, et ce fait pouvait se produire après le dépérissement de quelques feuilles petites et mal formées. En voici, je crois, l’explication : dans ce cas, les parties inférieures des entre-nœuds terminaux perdent insensiblement et successivement leur faculté de mouvement, tandis que les portions immédiatement au-dessus continuent à se mouvoir en avant, et à leur tour deviennent immobiles, ce qui aboutit à la formation d’une spire irrégulière.
Quand une tige enroulante atteint un bâton, elle se contourne en hélice un peu plus lentement qu’elle ne s’enroule. Par exemple, une tige de Ceropegia s’enroula en 6 heures, mais elle mit 9 heures et 30 minutes à accomplir une hélice complète autour d’un bâton. L’Aristolochia gigas opérait un mouvement révolutif en 5 heures environ et mettait 9 heures 15 minutes à compléter son hélice. Ce qui est dû, je présume, à l’arrêt du mouvement de la force impulsive sur différents points, et nous verrons plus tard que même une secousse imprimée à une plante retarde le mouvement révolutif. Les entre-nœuds terminaux d’une tige enroulante de Ceropegia, longue et fortement inclinée, après avoir contourné un bâton en hélice, glissaient toujours en haut, de manière à rendre les spires de l’hélice plus écartées qu’elles ne l’étaient d’abord. Ceci tenait probablement à ce que la force qui déterminait les mouvements révolutifs agissait librement, n’ayant presque plus à lutter contre la pesanteur. Chez le Wistaria, d’autre part, une longue tige horizontale se contourna d’abord en une hélice très-serrée qui resta sans changement ; mais plus tard, la tige se contournant le long de son support, elle fit une hélice beaucoup moins serrée. Dans les nombreuses plantes qu’on laissa grimper librement autour d’un support, les entre-nœuds terminaux décrivirent d’abord une hélice serrée qui, pendant que le vent soufflait, servait à maintenir les tiges étroitement serrées contre leur support ; mais au fur et à mesure que les pénultièmes entre-nœuds augmentaient de longueur, ils se poussaient en haut autour du bâton, en occupant un espace considérable (vérifié au moyen de marques colorées sur la tige et sur le support) et la spire devenait moins serrée[12].
Il résulte de ce dernier fait que la position occupée par chaque feuille, relativement au support, dépend de l’accroissement des entre-nœuds après leur enroulement en spirale autour de lui. Je mentionne ceci à cause d’une observation de Palm (p. 34), qui déclare que les feuilles opposées du houblon sont toujours disposées en rangée, et exactement superposées l’une à l’autre, du même côté du tuteur, quelle que soit son épaisseur. Mes fils visitèrent pour moi un champ de houblon et me rapportèrent que, bien qu’ils eussent trouvé en général les points d’insertion des feuilles au-dessus l’un de l’autre sur une hauteur de 60 à 90 centimètres, cependant cela n’avait jamais lieu sur toute la longueur de la perche, les points d’insertion formant, comme on devait s’y attendre, une hélice irrégulière. Toute irrégularité dans la perche détruit entièrement la régularité de la position des feuilles. Il m’avait semblé voir en passant que les feuilles opposées du Thunbergia alata étaient disposées en lignes sur les tuteurs autour desquels elles s’étaient enroulées : j’élevai donc une douzaine de plantes et leur donnai des tuteurs de diverses épaisseurs, ainsi que de la ficelle pour s’enrouler ; et, dans ce cas, une seule sur les douze eut ses feuilles disposées suivant une ligne verticale : je conclus par conséquent que l’observation de Palm n’est pas tout à fait exacte.
Les feuilles des différentes plantes volubiles, avant qu’elles se contournent, sont alternes, opposées ou disposées en hélice sur la tige. Dans ce dernier cas, la ligne d’insertion des feuilles et la direction des révolutions coïncident. Ce fait a été bien démontré par Dutrochet[13], qui trouva que différents individus de Solanum dulcamara s’enroulaient en spirale dans des directions opposées, et, dans chaque cas, les feuilles étaient disposées en spirale dans la même direction. Un épais verticille de plusieurs feuilles gênerait sans doute une plante volubile, et plusieurs auteurs affirment que cette disposition n’existe chez aucune d’elles ; cependant un Siphomeris volubile a des verticilles de trois feuilles.
Si l’on retire subitement un bâton qui a arrêté une tige enroulante, mais qui n’a pas été encore complètement entouré, la tige en général s’élance en avant ; ce qui démontre qu’elle pressait avec une certaine force contre le bâton. Si l’on enlève un bâton autour duquel la tige s’est enroulée en spirale, celle-ci conserve pendant quelque temps sa forme spiralée, puis se redresse et commence de nouveau son mouvement révolutif. La tige longue, très-inclinée du Ceropegia, dont nous avons déjà parlés, offrit quelques particularités curieuses. Les entre-nœuds inférieurs et plus anciens qui continuaient le mouvement révolutif étaient incapables, après des essais répétés, de s’enrouler en spirale autour d’un mince bâton ; ce qui montre que le pouvoir moteur, quoique conservé, n’était pas suffisant pour permettre à la plante de s’enrouler. Je déplaçai alors le bâton à une plus grande distance, de manière à ce qu’il fût atteint par un point situé à 6c,3 de l’extrémité du pénultième entre-nœud ; il fut alors complètement entouré par cette partie du pénultième entre-nœud, ainsi que par le dernier. Après avoir laissé la tige enroulée en spirale pendant 11 heures, je retirai doucement le bâton, et, dans le courant de la journée, la portion contournée se redressa et recommença le mouvement révolutif ; mais la portion inférieure et non contournée du pénultième entre-nœud ne fit aucun mouvement, un point d’arrêt séparant la partie qui se mouvait de la partie immobile du même entre-nœud. Au bout de quelques jours, cependant, je trouvai que cette partie inférieure avait également recouvré sa faculté d’enroulement. Ces différents faits montrent que le pouvoir moteur n’est pas immédiatement perdu dans la portion arrêtée d’une tige enroulante et qu’il peut être recouvré après avoir été perdu temporairement. Quand une tige est restée longtemps autour d’un support, elle conserve sa forme en hélice, même quand le tuteur est enlevé.
Si on plaçait un long bâton de manière à arrêter les entre-nœuds inférieurs et rigides du Ceropegia, à la distance d’abord de 38 centimètres, et puis de 53 centimètres à partir du centre de révolution, la tige droite se glissait lentement et insensiblement le long du bâton, de manière à devenir de plus en plus redressée, mais elle ne dépassait jamais le sommet. Alors, après un intervalle suffisant pour accomplir une demi-révolution, la tige s’éloigna subitement du bâton, tomba du côté opposé et reprit sa légère inclinaison première. Elle recommença ensuite son mouvement révolutif, en sorte qu’après une demi-révolution, elle vint de nouveau en contact avec le bâton, se glissa encore en haut, s’écarta de nouveau et tomba du côté opposé. Ce mouvement de la tige avait une apparence très-étrange, comme si elle était dégoûtée de son échec, mais bien résolue à essayer de nouveau. Nous comprendrons, je crois, ce mouvement en considérant l’exemple cité plus haut du jeune plant dans lequel on supposait la surface d’accroissement rampant tout autour, en se dirigeant à partir du côté du nord vers celui du midi en passant par l’ouest, et puis revenant à celui du nord par l’est, en courbant successivement la jeune tige dans toutes les directions. Maintenant, quant au Ceropegia, le bâton étant placé au sud de la tige et en contact avec elle, dès que l’accroissement circulaire atteignit la surface ouest, il n’y eut pas d’effet produit, si ce n’est que la tige était fortement pressée contre le bâton : mais aussitôt que l’accroissement sur la surface sud commença, la tige était traînée lentement avec un mouvement de glissement le long du bâton ; et ensuite, dès que l’accroissement du côté de l’est commença, la tige était écartée du bâton et son poids coïncidant avec les effets de changement de surface de croissance la faisait tomber subitement du côté opposé, en reprenant sa légère inclinaison première, et le mouvement de révolution ordinaire continuait comme auparavant. J’ai décrit avec quelque soin ce cas curieux, car c’est lui qui m’a conduit tout d’abord à comprendre l’ordre dans lequel, comme je le pensais alors, les surfaces se contractaient, mais suivant lequel, nous le savons aujourd’hui, d’après Sachs et H. de Vries, elles croissent pendant un temps avec rapidité, faisant ainsi courber la tige vers le côté opposé.
Cette manière de voir explique en outre, je crois, un fait observé par Mohl (p. 135), savoir, qu’une tige, quoique s’enroulant autour d’un objet aussi mince qu’un fil, ne peut pas le faire autour d’un gros support. Je plaçai quelques longues tiges enroulantes d’un Wistaria près d’un poteau de 13 centimètres à 18 centimètres de diamètre, mais, quoique aidées par moi de diverses façons, elles ne le contournèrent pas en hélice. Ceci était dû sans doute à la courbure de la tige qui, en s’enroulant autour d’un objet aussi peu courbe que ce poteau, n’était pas suffisante pour maintenir la tige en place, lorsque la surface de croissance gagnait autour de la surface opposée de la pousse ; il en résultait que la tige était écartée de son support à chaque révolution.
Quand une tige libre s’est développée bien loin de son support, elle s’abaisse par suite de son poids (comme cela a été déjà expliqué pour le houblon) avec l’extrémité enroulante tournée en haut. Si le tuteur n’est pas élevé, la tige tombe à terre, y reste et l’extrémité seule s’élève. Parfois quelques tiges, quand elles sont flexibles, s’enroulent ensemble comme un câble et se soutiennent ainsi les unes les autres. Des tiges pendantes isolées, minces comme celle du Sollya Drummondii, tourneront brusquement en arrière et s’enrouleront sur elles-mêmes. Cependant le plus grand nombre des tiges pendantes d’une plante volubile, le Hibbertia dentata, ne présentait qu’une légère tendance à se redresser. Dans d’autres cas, comme chez le Cryptostegia grandiflora, plusieurs entre-nœuds qui étaient d’abord flexibles et enroulés, s’ils ne parvenaient pas à contourner le support, devenaient tout à fait rigides, et, se tenant debout, portaient à leurs extrémités les plus jeunes entre-nœuds qui s’enroulaient.
Nous croyons devoir donner ici un tableau montrant la direction et la vitesse de mouvement de plusieurs plantes volubiles, en y ajoutant quelques remarques. Ces plantes sont disposées suivant le Règne végétal de 1853, de Lindley, et elles ont été choisies dans les différents groupes naturels, pour montrer que toutes les espèces se comportent d’une manière presque uniforme[14].
Lygodium scandens (Polypodiaceæ), se meut en sens inverse du soleil.
18 juin, | 1re révolution fut accomplie en | 6h 0m | |
18 — | 2e | — —6 15 | (tard dans la soirée) |
19 — | 3e | — —5 32 | (jour très-chaud) |
19 — | 4e | — —5 0 | (jour très-chaud) |
20 — | 5e | — —6 0 |
Lygodium articulatum, se meut en sens inverse du soleil.
19 juillet, | 1re révolution fut accomplie en | 16h 30m | (pousse très-jeune) |
20 — | 2e | — —15 0 | |
21 — | 3e | — —8 0 | |
22 — | 4e | — —10 30 |
Ruscus androgynus (Liliaceæ), placé dans la serre chaude, se meut en sens inverse du soleil.
24 mai, | 1re révolution fut accomplie en | 6h 14m | (pousse très-jeune) |
25 — | 2e | — —2 21 | |
25 — | 3e | — —3 27 | |
25 — | 4e | — —3 22 | |
26 — | 5e | — —2 50 | |
27 — | 6e | — —3 52 | |
27 — | 7e | — —4 11 |
Asparagus (espèce innomée de Kew) (Liliaceæ), se meut en sens inverse du soleil, placé en serre chaude.
26 décembre, | 1re révolution fut accomplie en | 5h 0m | |
27 | —2e | — —58 40 |
Tamus communis (Dioscoreaceæ). Une jeune pousse d’un tubercule dans un pot placé dans l’orangerie ; suit le soleil.
7 juillet, | 1re révolution fut accomplie en | 3h 10m | |
7 | —2e | — —2 38 | |
8 | —3e | — —3 5 | |
8 | —4e | — —2 56 | |
8 | —5e | — —2 30 | |
8 | —6e | — —2 30 |
Lapagerea rosea (Philesiaceæ), dans l’orangerie ; suit le soleil.
9 mars, | 1re révolution fut accomplie en | 26h 15m | (pousse jeune) |
10 — | demi-révolution | —8 15 | |
11 — | 2e révolution | —11 0 | |
12 — | 3e | — —15 30 | |
13 — | 4e | — —14 15 | |
16 — | 5e | — —8 40 | quand elle fut |
mise dans la serre chaude ; mais le jour suivant la pousse resta stationnaire. |
Roxburghia viridi flora ( Roxburghiaceæ), se meut en sens inverse du soleil ; elle décrivit une révolution en 24 heures environ.
Humulus Lupulus (Urticaceæ) suit le soleil. La plante fut gardée dans une chambre quand le temps était chaud.
9 avril, | 2 révolutions furent accomplies en | 4h16m |
13 août, | 3e révolution en | 2 0 |
14 | —4e | — —2 20 |
14 | —5e | — —2 16 |
14 | —6e | — —2 2 |
14 | —7e | — —2 0 |
14 | —8e | — —2 4 |
Chez le houblon, une demi-révolution fut accomplie en 1 heure 33 minutes, s’il s’éloignait de la lumière, et en 1 heure 13 minutes, s’il s’en rapprochait différence de vitesse, 20 minutes.
Akebia quinata (Lardizabalaceæ), placé en serre chaude, se meut en sens inverse du soleil.
17 mars, | 1re révolution fut accomplie en | 4h 0m | (jeune pousse) |
18 | —2e | — —1 40 | |
18 | —3e | — —1 30 | |
18 | —4e | — —1 45 |
Stauntonia latifolia (Lardizabalaceæ), placé en serre chaude, se meut en sens inverse du soleil.
28 mars, | 1re révolution fut accomplie en | 3h 30m |
29 | —2e | — —3 45 |
Sphœrostema marmoratum (Schizandraceæ) suit
le soleil.
5 août, | 1re révolution fut accomplies à peu près en | 24h 0m |
5 | —2e révolution fut accomplies en | 18 30 |
Stephania rotunda (Menispermaceæ) se meut en sens inverse du soleil.
27 mai, | 1re révolution fut accomplies en | 5h 5m |
30 | —2re | — —7 6 |
2 juin, | 3re | — —5 15 |
3 | —4e | — —6 28 |
Thryallis brachystachis (Malpighiaceæse) se meut en sens inverse du soleil ; une pousse accomplit une révolution en 12 heures, et une autre en 10 heures 30 minutes ; mais le jour suivant, qui était beaucoup plus froid, la première pousse mit 10 heures à décrire seulement un demi-cercle.
Hibbertia dentata (Dilleniaceæ), placée dans la serre chaude, la tige suivit le soleil et accomplit (le 18 mai) une révolution en 7 heures 20 minutes ; le 19, elle renversa sa direction, tourna en sens inverse du soleil et accomplit une révolution en 7 heures ; le 20, elle tourna en sens inverse du soleil d’un tiers de cercle et s’arrêta ; le 26, elle suivit le soleil de deux tiers de cercle et revint alors à son point de départ, mettant, pour accomplir ce double mouvement, 11 heures 46 minutes.
Sollya Drummondii (Pittosporaceæ) se meut en
sens inverse du soleil ; gardé dans l’orangerie.
4 avril, | 1re révolution fut accomplie en | 4h 25m | |
5 | —2e | — —8 0 | (jour très-froid) |
6 | —3e | — —6 25 | |
7 | —4e | — —7 5 |
Polygonum dumetorum (Polygonaceæ). Cette observation est empruntée à Dutrochet (p. 299), car je n’ai pas observé de plantes des familles voisines ; suit le soleil. Trois tiges coupées et plongées dans l’eau accomplirent des révolutions en 3 heures 10 minutes, 5 heures 20 minutes et 7 heures 15 minutes.
Wistaria chinensis (Leguminosæ), dans l’orangerie,
se meut en sens inverse du soleil.
13 mai, | 1re révolution fut accomplie en | 3h 5m |
13 | —2e | — —3 20 |
16 | —3e | — —2 5 |
24 | —4e | — —3 21 |
25 | —5e | — —2 37 |
25 | —6e | — —2 35 |
Phaseolus vulgaris (Leguminosæ) se meut en sens inverse du soleil.
Mai, | 1re révolution fut accomplie en | 2h 0m |
— | 2e | — —1 55 |
— | 3e | — —1 55 |
Dipladenia urophylla (Apocynaceæ) se meut en sens inverse du soleil.
18 avril, | 1e révolution fut accomplie en | 8h 0m |
19 | —2e | — —9 15 |
30 | —3e | — —9 40 |
Dipladenia crassinoda se meut en sens inverse du soleil.
16 mai, | 1e révolution fut accomplie en | 9h 5m |
20 juillet, | 2e | — —8 0 |
21 | —3e | — —8 5 |
Ceropegia Gardnerii (Asclepiadaceæ) se meut en sens inverse du soleil.
Tige très-jeune, ayant 5,08 de longueur | 1e révolution fut accomplie en | 7h 55m |
Tige encore jeune | 2e | — —7 0 |
Longue tige | 3e | — —6 33 |
Longue tige | 4e | — —5 15 |
Longue tige | 5e | — —6 45 |
Stephanotis floribunda (Asclepiadaceæ) se meut en sens inverse du soleil ; accomplit une révolution en 6 heures 40 minutes et une seconde en 9 heures environ.
Hoya carnosa (Asclepiadaceæ) a opéré plusieurs révolutions dans un espace de temps variant entre 16 heures, 22 heures ou 24 heures.
Ipomœa purpurea (Convolvulaceæ) se meut en sens inverse du soleil. Plante placée dans une chambre avec la lumière venant de côté.
1re révolution fut accomplie en 2h42m | Demi-révolution en s’éloignant de la lumière dans 1 h. 14 m. ; en s’en rapprochant dans 1 h. 28 m. ; différence 14 m. |
2e révolution fut accomplie en 2h47m | Demi-révolution en s’éloignant de la lumière dans 1 h. 17 m. ; en s’en rapprochant dans 1 h. 30 m. ; différence 13 m. |
Ipomœa jucunda (Convolvulaceæ) se meut en sens inverse du soleil, placé dans mon cabinet avec des fenêtres faisant face au nord-est. Temps chaud.
1re révolution fut accomplie en 5h30m | Demi-révolution en s’éloignant de la lumière dans 4 h. 30 m. ; en s’en rapprochant dans 1 h. 0 m. ; différence 3 h. 30 m. |
2e révolution fut accomplie en 5h20m (tard dans l’après-midi) : révolution accomplie à 6 heures 40 m. du soir. | Demi-révolution en s’éloignant de la lumière dans 3 h. 50 m. ; en s’en rapprochant dans 1 h. 30 m. ; différence 2 h. 20 m. |
Nous avons ici un exemple remarquable de l’action de la lumière pour retarder ou hâter le mouvement de révolution.
Convolvulus sepium (variété cultivée, à grandes fleurs) se meut, en sens inverse du soleil. Deux révolutions furent accomplies chacune en 1 heure 42 minutes ; différence de la demi-révolution en s’éloignant ou en se rapprochant de la lumière, 14 minutes.
Rivea tiliœfolia (Convolvulaceæ) se meut en sens inverse du soleil ; accomplit quatre révolutions en 9 heures, de sorte qu’en moyenne chacune d’elles fut achevée en 2 heures 15 minutes.
Plumbago rosea (Plumbaginaceæ) suit le soleil. La tige ne commença à s’enrouler qu’après avoir atteint presque un mètre de hauteur ; elle accomplit alors une belle révolution en 10 heures 45 minutes. Pendant les quelques jours suivants, elle continua à se mouvoir, mais d’une manière irrégulière. Le 15 août, la tige suivit, pendant 10 heures 40 minutes, une longue direction en zigzag et forma alors une grande ellipse. La figure représentait en apparence trois ellipses, décrites chacune en moyenne en 3 heures 33 minutes.
Jasminun pauciflorum. Bentham (Jasminacese) se meut en sens inverse du soleil. Une révolution fut accomplie en 7 heures 15 minutes et une seconde un peu plus vite.
Clerodendrum Thonasonii (Verbenaceæ) suit le soleil.
12 avril, | 1re révolution fut accomplie en | 5h 45m | (pousse très-jeune) |
14 | —2e | — —3 30 | |
18 | —une demi-révolution | —5 0 | immédiatement après que la plante a été secouée en la déplaçant. |
19 | —3e révolution | —3 0 | |
20 | —4e | — —4 20 |
Tecoma jasminoides (Bignoniaceæ) se meut en sens inverse du soleil.
17 mars, | 1re révolution fut accomplie en | 6h 30m | |
19 | —2e | — —7 0 | |
22 | —3e | — —8 30 | (jour très-froid) |
24 | —4e | — —6 45 |
Thunbergia alata (Acanthaceæ) se meut en sens inverse du soleil.
14 avril, | 1re révolution fut accomplie en | 3h 20m | |
18 | —2e | — —2 50 | |
18 | —3e | — —2 55 | |
18 | —4e | — —3 55 | (tard dans l’après-midi) |
Adhadota cydonœfolia (Acanthaceæ) suit le soleil. Une jeune tige décrivit un demi-cercle en 24 heures ; plus tard elle acheva un cercle entre 40 et 48 heures. Une autre tige cependant accomplit un cercle en 26 heures 30 minutes.
Mikania scandens (Compositæ) se meut en sens inverse du soleil.
14 mars, | 1re révolution fut accomplie en | 3h 10m | |
15 | —2e | — —3 0 | |
16 | —3e | — —3 0 | |
17 | —4e | — —3 33 | |
7 avril, | 5e | — —2 50 | |
7 | —6e | — —2 40 | Cette révolution fut accomplie après un arrosement abondant avec de l’eau froide à 8°,33 centigr. |
Combretum argenteum (Combretaceæ) se meut en sens inverse du soleil ; gardé en serre chaude.
24 janv., | 1re révolution fut accomplie en | 2h 55m | De grand matin, quand la température de la maison s’était un peu abaissée. |
24 | —2 révolutions, chacune avec une moyenne de | 2 20 | |
25 | —4e révolutions fut accomplie en | 2 25 |
Combretum purpureum n’accomplit pas son mouvement de révolution aussi vite que le Combretum argenteum.
Loasa aurantiaca (Loasaceæ). Révolutions variables dans leur vitesse ; plante qui se meut en sens inverse du soleil.
20 juin, | 1e révolution fut accomplie en | 2h 37m |
20 | —2e | — —2 13 |
20 | —3e | — —4 0 |
21 | —4e | — —2 35 |
22 | —5e | — —3 26 |
23 | —6e | — —3 5 |
Autre plante qui suivait le soleil dans ses révolutions.
11 juillet, | 1re révolution fut accomplie en | 1h 51m | jour très-chaud. |
11 | —2e | — —1 46 | |
11 | —3e | — —1 41 | |
11 | —4e | — —1 48 | |
12 | —5e | — —2 35 |
Scyphantus elegans (Loasaceæ) suit le soleil.
13 juin, | 1e révolution fut accomplie en | 1h 45m |
13 | —2e | — —1 17 |
14 | —3e | — —1 36 |
14 | —4e | — —1 59 |
14 | —5e | — —2 3 |
Siphomeris ou Lecontea (espèce innomée) (Cinchonaceæ) suit le soleil.
25 mai, | demi-révolution fut accomplie en | 10h 27m | (tige extrêmement jeune) |
26 | —2 révolutions, | —10 15 | (tige encore jeune) |
30 | —2e | — —8 55 | |
2 juin, | 3e | — —8 11 | |
6 | —4e | — —6 8 | |
8 | —5e | — —7 20 | enlevée de la serre chaude et placée dans une chambre de ma maison. |
9 | —6e | — —8 36 |
Manettia bicolor (Cinchonaceæ) jeune plante, suit le soleil.
7 juillet, | 1e révolution fut accomplie en | 6h 18m |
8 | —2e | — —6 53 |
9 | —3e | — —6 30 |
Lonicera brachypoda (Caprifoliaceæ) suit le soleil, gardé dans une chambre chaude de la maison.
Avril, | 1e révolution fut accomplie en | 9h 10m | (environ) |
— | 2e | — —12 20 | (Un autre sujet très-jeune de la même plante) |
— | 3e | — —7 80 | |
— | 4e | — —8 0 | Dans cette dernière révolution, le demi-cercle s’éloignant de la lumière fut décrit en 5 h. 23 m. et celui décrit en se rapprochant de la lumière en 2 h. 37 m. : différence 2 h 16 m. |
Aristolochia gigas (Aristolochiaceæ) se meut en sens inverse du soleil.
22 juillet, | 1re révolution fut accomplie en | 8h 0m | (tige assez jeune) |
23 | —2e | — —7 15 | |
24 | —3e | — —5 0 | (environ) |
Dans le tableau précédent, qui comprend des plantes volubiles appartenant à des ordres très-divers, nous voyons que la vitesse avec laquelle l’accroissement se propage ou circule autour de l’axe (vitesse d’où dépend le mouvement révolutif) offre de très-grandes différences. Tant qu’une plante reste dans les mêmes conditions, souvent le mouvement est remarquablement uniforme, comme chez le Houblon, le Mikania, le Phaseolus, etc. Le Scyphantus accomplit une révolution en 1 heure 17 minutes ; c’est le maximum de vitesse que j’ai observé ; mais nous verrons plus tard une Passiflore pourvue de vrilles s’enrouler plus rapidement encore. Une pousse de l’Akebia quinata accomplit une révolution en 1 heure 30 minutes, et trois révolutions avec une vitesse moyenne de 1 heure 38 minutes ; un Convolvulus décrivit deux révolutions en moyenne en 1 heure 42 minutes, et un Phaseolus vulgaris en accomplit trois avec une vitesse moyenne de 1 heure 57 minutes. D’autre part, quelques plantes mettent 24 heures pour achever une seule révolution, et parfois l’Adhadota exige 48 heures ; cependant cette dernière plante est essentiellement volubile. Des espèces du même genre se meuvent avec des vitesses différentes. La vitesse ne semble pas dépendre de l’épaisseur des tiges ; celles du Sollya sont aussi minces et aussi flexibles qu’une ficelle, mais elles se meuvent plus lentement que les tiges épaisses et charnues du Ruscus, lesquelles paraissent peu appropriées à un mouvement quelconque. Les tiges de la Wistaria, qui deviennent ligneuses, se meuvent plus rapidement que celles des tiges herbacées Ipomœa ou Thunbergia.
Nous savons que les entre-nœuds, pendant qu’ils sont encore très-jeunes, n’acquièrent pas toute leur vitesse de mouvement : il s’ensuit qu’on peut voir sur la même plante plusieurs tiges s’enroulant avec des vitesses différentes. Les deux ou trois entre-nœuds ou même un plus grand nombre qui se forment d’abord au-dessus des cotylédons ou au-dessus du rhizome d’une plante vivace ne se meuvent pas ; ils peuvent se supporter par eux-mêmes, mais rien de plus.
Un plus grand nombre de plantes volubiles s’enroule dans une direction opposée au cours du soleil ou à celui des aiguilles d’une montre que dans le sens inverse ; et par conséquent la majorité, comme on le sait, grimpe le long des tuteurs de gauche à droite. Parfois, quoique rarement, des plantes du même ordre s’enroulent dans des directions opposées : Mohl (p. 125) en cite un exemple pour les Leguminosæ, et dans notre tableau nous en donnons un autre pour les Acanthaceæ. Je n’ai pas vu d’exemple de deux espèces du même genre s’enroulant en hélice dans des directions opposées, et ces cas doivent être rares ; mais Fritz Müller[15] dit que, quoique le Mikania scandens s’enroule, comme je l’ai décrit, de gauche à droite, une autre espèce du sud du Brésil s’enroule dans une direction opposée. Il eût été singulier que des cas pareils ne se fussent pas produits, puisque différents individus de la même espèce, exemple Solanum dulcamara (Dutrochet, C. R., t. xix, p. 299), se contournent et s’enroulent en deux sens opposés ; cette plante, toutefois, est très-peu volubile. Le Loasa aurantiaca (Léon, p. 351) en présente un exemple bien plus curieux ; j’élevai 17 pieds : sur ce nombre 8 accomplirent leur révolution dans un sens opposé au cours du soleil et grimpèrent de gauche à droite ; 5 suivirent le soleil et grimpèrent de droite à gauche ; 4 se contournèrent et s’enroulèrent en hélice d’abord dans une direction, puis dans la direction contraire[16], les pétioles des feuilles opposées fournissant un point d’appui pour le renversement de l’hélice. Un de ces quatre pieds fit sept tours hélicoïdes de droite à gauche et cinq tours de gauche à droite. Une autre plante de la même famille, le Scyphantus elegans, s’enroule ordinairement de la même manière. J’en élevai un grand nombre de pieds dont toutes les tiges firent, dans un sens, un, parfois deux ou même trois tours, et alors, s’élevant verticalement dans une petite étendue, elles renversèrent leur direction et firent un ou deux tours dans un sens opposé. Le renversement de la courbe eut lieu dans tous les points de la tige, même dans le milieu d’un entre-nœud. Si je n’avais observé moi-même ce fait, j’aurais pensé qu’il était des plus improbables. On comprendrait difficilement qu’il fût possible chez une plante s’élevant au-delà de quelques pieds en hauteur ou vivant dans un lieu exposé au vent, car la tige pourrait être aisément détachée de son support en se déroulant un peu ; et elle n’y aurait pas adhéré du tout si les entre-nœuds n’étaient pas devenus bientôt assez rigides. Chez les plantes qui grimpent à l’aide de leurs feuilles, comme nous le verrons bientôt, on observe fréquemment des faits analogues ; mais ceux-ci n’offrent pas de difficulté, car la tige est soutenue par des pétioles préhenseurs.
Sur un grand nombre d’autres plantes enroulantes et volubiles que j’ai observées, je n’ai vu que deux fois le mouvement renversé une fois, et seulement dans une petite étendue, chez l’Ipomœa jucunda, mais fréquemment chez l’Hibbertia dentata. Tout d’abord cette plante m’embarrassa beaucoup, car j’observai continuellement que ses tiges longues et flexibles, évidemment bien disposées pour s’enrouler en hélice, décrivaient la totalité, la moitié ou le quart d’un cercle dans une direction et puis dans une direction opposée ; par conséquent, quand je plaçai les tiges près de bâtons minces ou épais, ou près d’une ficelle tendue perpendiculairement, elles semblaient essayer constamment de grimper sans pouvoir y parvenir. J’entourai alors la plante d’une masse de branchages ; les tiges grimpèrent et passèrent à travers, mais plusieurs sortirent latéralement et leurs extrémités pendantes se tournèrent rarement en haut, comme c’est l’habitude pour les plantes volubiles. En dernier lieu, j’entourai une seconde plante d’un grand nombre de tuteurs minces et verticaux et je la plaçai près de la plante entourée de branchages. Les deux plantes, ayant maintenant ce qu’elles désiraient, s’enroulèrent autour des bâtons parallèles, tantôt autour d’un seul, tantôt autour de plusieurs, et les tiges se dirigèrent latéralement d’un vase à l’autre mais quand les plantes furent plus âgées, plusieurs des tiges montèrent régulièrement le long des bâtons minces et verticaux. Quoique le mouvement révolutif fût tantôt dans un sens, et tantôt dans un autre, l’enroulement en hélice avait lieu invariablement de gauche à droite[17], de sorte que le mouvement de révolution le plus puissant ou le plus persistant doit avoir été en opposition avec la direction du soleil. Cet Hibbertia semblerait être disposé à la fois pour grimper en s’enroulant et pour ramper latéralement à travers les épaisses broussailles d’Australie.
J’ai décrit avec quelques détails le cas précédent, parce que, d’après ce que j’ai vu, il est rare de trouver des adaptations spéciales chez les plantes volubiles ; sous ce rapport elles diffèrent beaucoup des plantes pourvues de vrilles qui ont une organisation plus parfaite. Le Solanum dulcamara, comme nous allons le voir, ne peut s’enrouler qu’autour de tiges qui sont à la fois minces et flexibles. La plupart des plantes volubiles sont disposées pour s’élever autour de supports d’une grosseur médiocre quoique variable. En Angleterre, nos plantes volubiles, d’après mes observations, ne s’enroulent jamais autour des arbres, excepté le chèvrefeuille (Lonicera periclymenum) que j’ai vu s’enrouler autour d’un jeune hêtre de près de 11c,4 de diamètre. Mohl (p. 134) trouva que le Phaseolus multiflorus et l’Ipomœa purpurea, placés dans une pièce où la lumière ne pénétrait que d’un seul côté, ne purent s’enrouler autour de bâtons d’un diamètre de 7c,6 à 10 centimètres ; car cela contrariait, comme nous l’expliquerons tout à l’heure, le mouvement révolutif. En plein air, cependant, le Phaseolus s’enroula autour d’un tuteur qui avait cette épaisseur, mais la plante ne put parvenir à s’enrouler autour d’un autre de 23 centimètres de diamètre. Néanmoins quelques plantes volubiles des régions tempérées plus chaudes peuvent tourner autour de tuteurs aussi épais ; ainsi le docteur Hooker m’apprend qu’à Kew le Ruscus androgynus a grimpé le long d’une colonne de 23 centimètres de diamètre ; un Wistaria élevé par moi dans un petit vase tenta vainement, pendant des semaines, de contourner un poteau dont l’épaisseur variait de 12c,7 à 15c,2 ; cependant, à Kew, un autre pied de cette plante s’est élevé autour d’un tronc qui avait plus de 15c,2 de diamètre. D’autre part, les plantes volubiles des tropiques peuvent grimper le long d’arbres plus gros ; je sais par les docteurs Thomson et Hooker qu’il en est ainsi pour le Butea parviflora, une menispermacée, et pour plusieurs Dalbergia et autres Légumineuses[18]. Cette faculté de mouvement est nécessaire aux espèces qui doivent grimper en s’enroulant autour des grands arbres des tropiques ; sans cela, elles atteindraient difficilement la lumière. Dans nos pays tempérés, cet enroulement autour des troncs des arbres serait nuisible aux plantes volubiles qui meurent annuellement, car elles ne pourraient s’accroître suffisamment dans une seule saison pour atteindre le sommet et gagner la lumière.
Par quels moyens certaines plantes volubiles sont-elles disposées pour ne grimper que sur des tiges minces, tandis que d’autres peuvent s’enrouler autour de tiges plus épaisses, c’est ce que j’ignore. Il me parut probable que des plantes volubiles à tiges enroulantes très-longues pourraient s’élever autour de supports épais ; en conséquence je plaçai le Ceropegia Gardnerii près d’un poteau de 15c,2 de diamètre ; mais les tiges ne purent nullement parvenir à le contourner ; leur grande longueur et leur pouvoir moteur les aidaient seulement à trouver une tige éloignée pour s’enrouler autour d’elle. Le Sphærostema marmoratum est une plante vigoureuse des tropiques ; et, comme elle s’enroule très-lentement, je pensai que cette dernière circonstance favoriserait son ascension autour d’un gros support ; mais, quoiqu’elle fût en position de s’enrouler autour d’un tuteur de 15c,2, elle ne put le faire que sur le même plan et ne forma pas une hélice ascendante.
La structure des fougères étant si différente de celle des plantes phanérogames, nous croyons devoir montrer ici que les fougères volubiles ne diffèrent pas dans leurs habitudes des autres plantes volubiles. Dans le Lygodium articulatum les deux entre-nœuds de la tige (ou plus exactement le rachis) qui se forment d’abord au-dessus du rhizome ne se meuvent pas ; le troisième à partir du sol exécute un mouvement révolutif d’abord très-lent ; mais si cette espèce s’enroule lentement, le Lygodium scandens accomplit cinq révolutions avec une vitesse moyenne de 5 heures 45 minutes pour chacune ; ce chiffre représente assez bien la vitesse habituelle des plantes phanérogames en prenant celles dont les mouvements sont rapides ou lents. La vitesse était accélérée par l’accroissement de température. À chaque période de développement, les deux entre-nœuds supérieurs opéraient un mouvement révolutif. Une ligne tracée le long de la surface convexe d’un entre-nœud enroulant devint d’abord latérale, ensuite concave, puis latérale, et en dernier lieu de nouveau convexe. Ni les entre-nœuds ni les pétioles ne sont sensibles quand on les frotte. Le mouvement suit la direction habituelle, c’est-à-dire une direction opposée à la marche du soleil, et lorsque la tige s’enroule autour d’un bâton mince, elle se tord sur son axe dans le même sens. Après que les jeunes entre-nœuds se sont enroulés autour d’un tuteur, leur accroissement continu les fait glisser un peu en haut. Si on enlève bientôt ce tuteur, ils se redressent et recommencent à s’enrouler. Les extrémités des tiges pendantes se tournent en haut et s’enroulent sur elles-mêmes. Sous tous ces rapports, nous avons une identité complète avec les plantes phanérogames volubiles, et l’énumération précédente peut résumer les caractères principaux de toutes les plantes volubiles.
La faculté d’enroulement dépend, comme Palm s’est efforcé de le démontrer, de la santé générale et de la vigueur de la plante. Mais le mouvement de chaque entre-nœud séparé est si indépendant de celui des autres, que l’enlèvement d’un entre-nœud supérieur ne modifie pas les révolutions d’un entre-nœud inférieur. Cependant le mouvement fut considérablement ralenti dans deux tiges entières du houblon que Dutrochet avait coupées et plongées dans l’eau ; car, dans l’une, la révolution s’opéra en 20 heures et dans l’autre en 23 heures, tandis qu’elles auraient dû s’accomplir entre 2 heures et 2 heures 30 minutes. Le mouvement des tiges du haricot coupées et mises dans l’eau fut également ralenti, mais à un moindre degré. J’ai observé mainte fois que le transport d’une plante de l’orangerie à ma chambre ou d’une partie à l’autre de l’orangerie arrêtait toujours pendant quelque temps le mouvement ; d’où je conclus que les plantes, dans leur état naturel et croissant en plein air, n’opèrent pas leurs révolutions pendant un temps très-orageux. Un abaissement de la température détermina toujours un ralentissement considérable dans la vitesse de la révolution ; mais Dutrochet (t. xvii, pp. 994-996) a fait des observations si précises à ce sujet sur le pois ordinaire, que je n’ai pas besoin d’insister davantage. Quand des plantes volubiles sont placées dans une chambre près d’une fenêtre, la lumière exerce, dans quelques cas, une action remarquable sur le mouvement révolutif, comme Dutrochet (p. 998) l’avait également remarqué sur le pois ; mais ce mouvement varie d’intensité dans différentes plantes : ainsi l’Ipomœa jucunda accomplit un cercle complet en 5 heures 30 minutes, le demi-cercle, en s’éloignant de la lumière, s’opérant en 4 heures 30 minutes, et celui vers la lumière en 1 heure seulement. Le Lonicera brachypoda effectua en 8 heures un mouvement révolutif, dans une direction opposée à celle de l’Ipomœa ; le demi-cercle, en s’éloignant de la lumière, était décrit en 5 heures 23 minutes, et celui vers la lumière en 2 heures 37 minutes seulement. La vitesse de révolution dans toutes les plantes observées par moi étant à peu près la même pendant le jour et la nuit, je conclus que l’action de la lumière se borne à ralentir une demi-révolution et à accélérer l’autre de manière à ne pas modifier notablement la vitesse de la révolution entière. Cette action de la lumière est remarquable quand on réfléchit combien sont peu développées les feuilles dans les jeunes et minces entre-nœuds ; d’autant plus que les botanistes considèrent (Mohl, p. 119) les plantes volubiles comme peu sensibles à l’action de la lumière.
Je terminerai ce que j’ai à dire des plantes volubiles en citant quelques exemples variés et curieux. Dans la plupart des plantes volubiles, toutes les branches, quel que soit leur nombre, continuent à s’enrouler ensemble ; mais, d’après Mohl (p. 4), dans le Tamus elephantipes, les branches latérales seules et non la tige principale s’enroulent en hélice. D’autre part, dans une espèce grimpante d’Asparagus, la tige principale seule, et non les branches, se contournait et s’enroulait ; mais il faut ajouter que la plante n’était pas vigoureuse. Mes pieds de Combretum argenteum et C. purpureum firent un grand nombre de pousses courtes et vigoureuses mais elles ne manifestèrent aucun signe d’enroulement, et je ne concevais pas comment ces plantes pouvaient être des plantes grimpantes ; mais, à la fin, le C. argenteum émit de la partie inférieure d’une de ses branches principales une tige mince, longue de 1 mètre à 1m,8, dont l’aspect différait notablement des tiges précédentes par suite du peu de développement de ses feuilles, et cette tige exécuta vigoureusement un mouvement révolutif et s’enroula : cette plante produit donc deux sortes de jets. Dans le Periploca græca (Palm, p. 43) les tiges supérieures sont seules volubiles. Le Polygonum convolvulus ne s’enroule que pendant le milieu de l’été (Palm, p. 43, 94) : des pieds croissant vigoureusement en automne ne montrent aucune disposition à grimper. Le plus grand nombre des Asclepiadacées sont volubiles ; mais l’Asclepias nigra seulement « in fertiliori solo incipit scandere subvolubili caule (Willdenow, cité et confirmé par Palm, p. 41). » L’Asclepias vincetoxicum ne s’enroule pas habituellement, mais il le fait accidentellement (Palm, p. 47 ; Mohl, p. 112), lorsqu’il croît dans certaines conditions. Il en est de même de deux espèces de Ceropegia, comme me l’apprend le Prof. Harvey ; en effet, dans leur pays sec, le sud de l’Afrique, ces plantes croissent en général verticalement et atteignent une hauteur de 15 à 60 centimètres. Un très-petit nombre de pieds plus grands montrent une disposition à se courber mais cultivés près de Dublin, ils s’enroulèrent régulièrement autour de tuteurs de 1m,5 à 1m,8 de haut. La plupart des Convolvulaceœ sont d’excellentes plantes volubiles dans l’Afrique méridionale, l’Ipomœa argyroides pousse toujours des tiges droites et serrées l’une contre l’autre, depuis 30 à 46 centimètres environ de hauteur. Dans la collection du Prof. Harvey un seul échantillon montrait une disposition évidente à s’enrouler. D’autre part, des plantes élevées de graines près de Dublin s’enroulèrent autour de tuteurs ayant plus de 2m,43 de haut. Ces faits sont remarquables, car on ne peut guère douter que dans les provinces les plus sèches de l’Afrique méridionale, ces plantes se sont propagées elles-mêmes, pendant des milliers de générations, en poussant des tiges verticales ; et cependant elles avaient conservé pendant toute cette période la faculté innée de se contourner et de s’enrouler spontanément toutes les fois que leurs tiges s’allongeaient sous l’influence de conditions particulières. La plupart des espèces de Phaseolus sont volubiles, mais certaines variétés du P. multiflorus produisent (Léon, p. 681) deux espèces de tiges, les unes verticales et épaisses, et les autres minces et volubiles. J’ai vu des exemples frappants de ce fait curieux de variabilité dans la race de haricot appelée « Fulmer’s dwarf forcing-bean » qui produit parfois une seule tige longue et volubile.
Le Solanum dulcamara est une des plantes volubiles les plus faibles et les plus chétives ; on peut la voir s’élever verticalement en arbrisseau, et quand elle croît au milieu d’un fourré, elle grimpe simplement entre les branches sans les contourner mais lorsque, suivant Dutrochet, t. xix, p. 299, elle s’élève près d’un tuteur mince et flexible tel que la tige d’une ortie, elle s’enroule autour d’elle. Je plaçai des bâtons autour de plusieurs plantes et des ficelles tendues verticalement à côté d’autres, et l’enroulement eut lieu seulement autour des ficelles. La tige est volubile indifféremment à droite ou à gauche. Quelques autres espèces de Solanum et celles du genre Habrothamnus appartenant à la même famille, sont décrites dans les ouvrages d’horticulture comme plantes volubiles, mais elles semblent posséder cette faculté à un très-faible degré. On peut supposer que les espèces de ces deux genres n’ont encore acquis que partiellement l’habitude de l’enroulement. D’autre part, dans le Tecoma radicans appartenant à une famille qui abonde en plantes volubiles et pourvues de vrilles, mais grimpant comme le lierre à l’aide de radicelles, on peut soupçonner qu’une ancienne habitude d’enroulement a été perdue, car la tige présentait de légers mouvements irréguliers qui s’expliquaient difficilement par des changements dans l’action de la lumière. Il n’est pas difficile de comprendre comment une plante s’enroulant en spirale arrive insensiblement à se confondre avec une plante qui grimpe à l’aide de ses radicelles ; en effet, les jeunes entre-nœuds du Bignonia Tweedyana et du Hoya carnosa se contournent et s’enroulent, mais ils émettent également des radicelles qui adhèrent à toute surface convenable ; il en résulte que la perte de l’enroulement en hélice ne serait pas pour ces espèces un grand désavantage et constituerait même, à certains égards, un avantage, car elles pourraient grimper le long de leurs tuteurs suivant une ligne plus directe[19].
- ↑ Proc. Amer. Acad. of Arts and Sciences, vol. iv. Août 12, 1858, p. 98.
- ↑ Ludwig H. Palm, Ueber das Winden der Pflanzen. — Hugo von Mohl, Ueber den Bau und das Winden der Ranken und Schlingpflanzen, 1827. Le traité de Palm ne fut publié que quelques semaines avant celui de Mohl. Voyez aussi Anatomie und Physiologie der vegetabilischen Zelle, par H. von Mohl, traduit par Henfrey, p. 147, à la fin.
- ↑ « Des Mouvements révolutifs spontanés, etc. » Comptes rendus, t. xvii (1843), p. 989 ; « Recherches sur la volubilité des tiges, etc. » Ibid., t. xix (1844), p. 293.
- ↑ Bull, soc, bot, de France, t. V (1858), p. 356.
- ↑ Tout ce sujet a été discuté et expliqué avec talent par H. de Vries, Arbeiten des bot. Instituts in Würxbourg, Heft III, pp. 331, 336. Voyez aussi Sachs, Text book of Botany, traduction anglaise, 1875, p. 770, et traduction française par Van Tieghem, p. 1013 ; il conclut « que la torsion est le résultat de l’accroissement qui continue dans les couches extérieures après avoir cessé ou commencé de cesser dans les couches intérieures. »
- ↑ Le professeur Asa Gray m’a signalé, dans une lettre, que dans le Thuya occidentalis, la torsion de l’axe est très-évidente. La torsion est en général à droite de l’observateur ; mais en examinant une centaine de troncs environ, on en trouva quatre ou cinq qui étaient tordus dans une direction opposée. Le châtaignier ordinaire est souvent très-tordu ; un article intéressant sur ce sujet a paru dans le Scottish Farmer, 1865, p. 833.
- ↑ On sait que les tiges de beaucoup de plantes se tordent parfois en hélice d’une manière anomale ; et, après la lecture de mon mémoire devant la Société linnéenne, le Dr Maxwell Masters m’écrivit que « plusieurs de ces cas, sinon tous, dépendent de quelque obstacle ou résistance à leur accroissement en hauteur. » Cette conclusion s’accorde avec ce que j’ai dit de la torsion des tiges qui se sont enroulées autour de supports rugueux, mais elle n’exclut pas l’utilité de la torsion pour la plante en donnant une plus grande rigidité à la tige.
- ↑ L’idée que le mouvement révolutif ou nutation des tiges des plantes volubiles serait dû à l’accroissement est celle qui a été émise par Sachs et H. de Vries ; leurs excellentes observations en démontrent l’exactitude.
- ↑ Le mécanisme, par lequel l’extrémité de la tige reste crochue, paraît être un problème difficile et complexe, discuté par le Dr H. de Vries (ibid. p. 337) ; il conclut « que ce mécanisme dépend de la relation entre la rapidité de la torsion et la rapidité de la nutation. »
- ↑ Le Dr H. de Vries a aussi montré (ibid. p. 321 et 325), par une méthode meilleure que la mienne, que les tiges des plantes volubiles ne sont pas irritables et que la cause qui détermine leur enroulement autour d’un support est exactement celle que j’ai mentionnée.
- ↑ Le Dr H. de Vries dit (ibid. p. 322) que la tige de la Cuscute est irritable comme une vrille.
- ↑ Voyez Dr H. de Vries (ibid. p. 324) sur ce sujet.
- ↑ Comptes rendus, 1844, t. XIX, p. 295 et Annales des Sciences naturelles, 3e série, Bot., t. II, p. 163.
- ↑ Je suis très-reconnaissant à M. le Dr Hooker de m’avoir envoyé de Kew un grand nombre de plantes, et à M. Veitch, de la pépinière exotique royale, de m’avoir généreusement donné une collection de beaux spécimens de plantes grimpantes. Le Prof. Asa Gray, le Prof. Oliver et le Dr Hooker m’ont fourni, comme précédemment, une foule de renseignements et d’indications utiles.
- ↑ Journal de la Soc. Linn. (Bot.). Vol. ix, p. 344. J’aurai occasion de citer souvent ce mémoire intéressant dans lequel l’auteur corrige ou confirme diverses opinions que j’ai avancées.
- ↑ J’élevai neuf pieds de l’hybride Loasa Herbertii, et six d’entre eux renversèrent aussi leur hélice en grimpant le long d’un tuteur.
- ↑ Fritz Müller dit (l. c., p. 349) que dans un autre genre, Davilla, appartenant à la même feuille que l’Hibbertia, « la tige est volubile indifféremment de gauche à droite ou de droite à gauche ; et j’ai vu une fois une tige qui s’élevait autour d’un arbre de 12c,6 de diamètre renverser sa direction, comme cela a eu lieu si souvent chez le Loasa Herbertii. »
- ↑ Fritz Müller rapporte (l. c., p. 349) qu’il a vu une fois dans les forêts du Brésil méridional une plante, appartenant sans doute à la famille des Ménispermacées, contourner en hélice un tronc de 1m,52 environ de circonférence. Il ajoute dans une lettre que j’ai reçue de lui que, dans ce pays, la plupart des plantes grimpantes, qui montent le long de gros arbres, grimpent à l’aide de leurs racines ; quelques-unes sont pourvues de vrilles.
- ↑ Fritz Müller a publié plusieurs faits et émis des considérations pleines d’intérêt sur la structure du bois des plantes grimpantes dans Bot. Zeitung, 1866, pp. 57, 65.