Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes/Arnolfo DI LAPO

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Traduction par Weiss, Charles (18...-19...; commandant).
DORBON-AINÉ (1p. 131-139).
Arnolfo di LAPO[1]
Architecte florentin, né en 1232 (?), mort en 1301


Dans le commencement du XIIe siècle, les Arts allèrent en s’améliorant quelque peu, grâce aux œuvres d’un certain Guglielmo[2], que je crois avoir été d’origine allemande, et quelques édifices furent élevés à grands frais, et d’un style un peu plus soigné qu’auparavant. D’après ce qu’on dit, ce Guglielmo jeta à Pise, l’an 1174, et concurremment avec Bonanno, sculpteur, les fondations du campanile du Dôme, sur lequel sont gravés les mots suivants : A. D. MCLXXIIIL CAMPANILE HOC FVIT FVNDATVM MENSE AVGVSTL.

Mais comme ces deux architectes n’avaient pas une grande pratique du genre de fondations nécessaire à Pise, et que les pilotis sur lesquels ils assirent la base ne furent pas suffisants, avant qu’ils fussent arrivés à la mi-hauteur de la bâtisse, la tour pencha d’un côté et fléchit sur le point le plus faible, en sorte que le dit campanile penche de six brasses et demi [3], hors de la verticale, et du côté où les fondations cédèrent. Bien que la partie qui s’est enfoncée en terre soit peu de chose, relativement à la hauteur totale, on ne reste pas moins étonné de voir que la tour n’ait pas été ruinée, ni même qu’elle n’offre de lézardes. La raison en est que l’édifice est cylindrique à l’extérieur et qu’à l’intérieur il est façonné en guise de puits, avec des pierres assemblées de manière qu’il est presque impossible que la chute se produise, la bâtisse étant surtout renforcée par les fondations qui font, hors de terre, une saillie de 3 brasses, construite comme on peut s’en rendre compte, depuis le fléchissement de la tour, et pour le combattre. Je crois fermement que la tour ne serait plus sur pied actuellement, si on l’avait construite carrée, parce que les pierres d’angle auraient poussé dans le vide, comme on le voit souvent, et auraient amené la ruine du tout. Et, si la Carisenda [4], tour de Bologne, est carrée, penche et ne tombe pas, cela provient de ce qu’elle est mince, et que son inclinaison n’est pas telle, aggravée par le poids considérable et la hauteur, que celle du campanile de Pise, qui est très célèbre, non pour son profil et son style, mais seulement pour son originalité, celui qui le voit ne pouvant comprendre qu’il puisse tenir debout.

Tandis que Bonanno, le sculpteur susdit, travaillait au campanile, il fit, l’an 1180, la porte royale en bronze du Dôme de Pise [5], sur laquelle on peut lire : Ego Bonannus Pis. mea arte hanc portam uno anno perfeci, tempore Benedicti operali.

Dans le même temps, l’ordre des Frères mineurs de saint François, dont la règle fut confirmée, en 1206, par le pape Innocent III[6], prit un tel développement, tant comme dévotion que comme nombre de frères, non seulement en Italie, mais dans tous les pays du monde, qu’il n’y eut presque aucune ville d’importance qui ne lui fît bâtir des églises et des couvents, à grands frais, et chacune selon ses ressources. Deux ans avant la mort de saint François, frère Élie, tandis que le Saint, général de l’Ordre, était à prêcher hors la ville, et que lui-même était frère gardien, fit commencer, à Assise, une église dédiée à Notre-Dame. Après la mort de saint François, comme toute la chrétienté s’empressait d’aller visiter le corps du bienheureux, qui avait été reconnu tant ami de Dieu, aussi bien en mort qu’en vie, et comme chacun faisait au saint lieu l’offrande que lui permettaient ses ressources, on décida[7] que l’église commencée par le frère Élie serait continuée sur un plan plus vaste et plus riche. On manquait alors de bons architectes, et l’œuvre que l’on projetait en demandait un excellent, car il fallait l’édifier sur une colline très élevée, au bas de laquelle coule un torrent appelé Teselo. Après de nombreuses considérations, on appela à Assise, comme étant le meilleur de son temps, un certain maître Jacopo Tedesco[8], qui, après avoir examiné le site, et entendu la volonté des Pères, qui tinrent, à cet effet, à Assise, un chapitre général, dessina l’ensemble admirable d’un couvent, et d’une église, qu’il divisa, sur son modèle, en trois étages, dont l’un se trouvait complètement sous terre, tandis que les deux autres étages formaient deux églises. Celle qui est au niveau du sol devait être précédée d’une place environnée d’un portique de grandes dimensions, l’autre était l’église proprement dite ; on montait de la première à la seconde par le moyen de deux escaliers très commodes, encadrant le chœur, et formant deux rampes séparées par des paliers, pour conduire plus aisément à la deuxième église. Il donna à celle-ci la forme d’un T, ayant en longueur cinq fois sa largeur, chaque travée étant séparée de l’autre par de grands pilastres de pierre, sur lesquels il jeta des arcs très hardis, et entre lesquels il établit des voûtes en croix. C’est sur ce modèle que fut édifiée cette construction, vraiment considérable, et il fut suivi dans toutes ses parties, sauf pour le transept supérieur qui encadre la tribune et le chœur, ainsi que pour les voûtes en croix ; on ne les fit pas comme sur le plan, mais en demi-cintre, à botte, pour qu’elles fussent plus solides. On mit ensuite l’autel devant la grande chapelle de l’église inférieure, et, sous cet autel, quand il fut terminé, on plaça solennellement le corps de saint François. Comme le tombeau qui renferme le corps du bienheureux est dans la première église, c’est à dire dans celle qui est souterraine, où personne ne pénètre jamais et dont les portes sont murées, on entoura cet autel d’une grande grille en fer, couverte de riches ornements de marbre et de mosaïque. Cet édifice est accompagné d’un côté de deux sacristies et d’un campanile très élevé, qui a en hauteur cinq fois sa largeur. Le campanile se terminait autrefois par une pyramide octogone très élevée ; mais on la supprima parce qu’elle menaçait ruine. Cette construction fut achevée dans l’espace de quatre ans seulement, grâce au génie de maître Jacopo, et à la sollicitude de frère Élie, après la mort duquel, pour éviter qu’une pareille masse fût jamais ruinée, on flanqua l’église inférieure de douze tours solides, dont chacune renfermait un escalier en colimaçon, montant jusqu’au faîte de l’édifice, auquel, avec le temps, on ajouta de nombreuses chapelles et de riches ornements provenant de la munificence des papes, des cardinaux, des souverains et autres grands personnages de toute l’Europe.

Ces travaux valurent à maître Jacopo une telle renommée dans toute l’Italie, qu’il fut appelé à Florence par ceux qui gouvernaient alors la cité. Il y fut reçu plus favorablement qu’on ne saurait le dire, et selon la coutume qu’ont les Florentins, et qu’ils avaient autrefois davantage, d’abréger les noms, ils l’appelèrent non plus Jacopo, mais Lapo, tout le temps de sa vie qu’il passa entière avec sa famille dans leur ville. Il s’en éloigna à différentes époques, pour diriger en Toscane les constructions de quelques édifices, tels que le palais de Poppi, dans le Casentin, pour le comte [9] de cette ville, qui avait épousé la belle Gualdrada et avait reçu le Casentin en dot ; l’évêché d’Arezzo[10], et le palais vieux des seigneurs de Pietramala[11]. Mais il eut toujours sa demeure à Florence, où il fonda, en 1218, les piles du pont Alla Carraia, qui alors s’appelait le Ponte Nuovo, et qu’il acheva dans l’espace de deux ans, le recouvrant ensuite de bois, comme c’était l’usage[12]. L’an 1221, il dessina et fit commencer l’église de San Salvadore del Vescovado, et celle de San Michele a piazza Padella, où l’on voit encore plusieurs sculptures de cette époque[13]. Il donna ensuite des plans pour établir des égouts dans la ville, exhaussa la place de San Giovanni[14], construisit le pont qui porte le nom de Messer Rubaconte da Mandella, Milanais d’origine[15], et trouva le moyen si utile de couvrir de larges dalles les rues que, jusqu’alors, on n’avait pavées qu’en briques. Il fit le modèle du palais des Anziani, actuellement du Podestat[16], et envoya enfin un projet de tombeau de l’empereur Frédéric, que Manfired lui demanda pour l’abbaye de Monreale, en Sicile. Il mourut ensuite, laissant son fils Arnolfo héritier de sa fortune et de ses talents[17].

Arnolfo, destiné à avancer l’art de l’architecture autant que Cimabue avait fait pour la peinture, était âgé de trente ans à la mort de son père, étant né en 1232, et jouissait déjà d’un grand crédit, d’autant plus que non seulement son père lui avait enseigné tout ce qu’il savait lui-même, mais encore que Cimabue lui avait appris à dessiner, pour en tirer parti en sculpture, en sorte qu’il était considéré comme le plus habile architecte de la Toscane. En 1284, les Florentins construisirent d’après ses projets la dernière enceinte des murs de leur ville, ainsi que la loggia et les pilastres d’Or San Michele, où se vendait le grain, pour lesquels ils suivirent ses plans, se bornant à la brique et à un simple toit. L’année où s’écroula le Poggio de Magnoli, sur la côte de San Giorgio sopra Santa Lucia, dans la Via de’Bardi, on rendit, sur le conseil d’Arnolfo, un décret qui défendait de bâtir et d’élever à l’avenir aucun édifice dans le même endroit, attendu que la roche minée par l’eau présentait de grands dangers, quelle que fût la construction qu’on y élevât, ce qui a été vérifié de nos jours, par suite de la ruine de tant d’édifices et de magnifiques maisons de gentilshommes. L’an 1285, il éleva la Loggia et la Place des Priori, et construisit, dans la Badia de Florence, la grande chapelle et les deux qui l’encadrent, augmentant ainsi les dimensions de l’église et du chœur qui, primitivement, étaient moindres, quand le comte Ugo, fondateur de cette abbaye, les fit édifier[18]. Il commença aussi, sur l’ordre du cardinal Giovanni degli Orsini, légat du pape en Toscane, le campanile de cette église, qui fut dès lors beaucoup admiré, quoiqu’il n’ait eu son couronnement de pierre grise qu’en 1330[19]. L’église de Santa Croce des Frères Mineurs fut ensuite commencée. L’an 1294[20], sur les dessins d’Arnolfo. Il donna un tel développement à la grande nef et aux deux nefs latérales, qu’après y avoir beaucoup réfléchi, ne pouvant faire les voûte destinées à supporter le toit, à cause du trop grand écartement, il jeta des arcs d’un pilastre à l’autre, et les surmonta de toits à double pente pour faire écouler les eaux pluviales par des chéneaux de pierre ménagés sur les arcs et ayant une pente si rapide que le toit fût à l’abri des infiltrations et, par suite, de la pourriture, comme il l’est en réalité, disposition nouvelle et ingénieuse, digne d’être prise en considération de nos jours. Il donna ensuite le dessin des premiers cloîtres de l’ancien couvent de cette église, et, peu de temps après, fit enlever[21] des parois extérieures de San Giovanni tous les tombeaux et sépultures en marbre et en pierre grise qui y étaient fixés, et qu’il fit placer partie derrière le campanile, partie sur la façade de la maison canoniale, à côté de l’oratoire de San Zanobi[22]. Puis il fit incruster, en marbres noirs de Prato, les huit faces extérieures de San Giovanni, remplaçant ainsi les bandes de pierre grise qui, primitivement, séparaient ces marbres antiques. Pendant ce temps, les Florentins, voulant faire construire, dans le Val supérieur d’Arno, le château de San Giovanni et Castel Franco[23], pour assurer l’approvisionnement de la ville pendant les marchés, Arnolfo en donna le dessin, l’an 1295, et s’acquitta si bien de ces nouveaux travaux, qu’ils le nommèrent citoyen de leur ville.

Les Florentins, ayant résolu ensuite[24], comme le raconte Giovanni Villani dans son Histoire[25], d’édifier une cathédrale dans leur ville, et de la faire telle que, pour la grandeur et la magnificence, on ne pût désirer œuvre plus grande ni plus belle, due à l’industrie et au pouvoir des hommes, Arnolfo exécuta les plans et le modèle du temple de Santa Maria del Fiore, que l’on ne saura jamais assez louer. Il voulut que cet édifice fût extérieurement tout incrusté de marbre, et orné d’un assemblage de corniches, de pilastres, de colonnes, de feuillages, de figures, et d’autres objets sculptés, dont la plus grande partie, sinon le tout, a été amenée assez près de la perfection qu’il voulait y mettre. Ce qu’il y a de plus surprenant, dans tous ces travaux, est que, pour faire l’aire de l’église qui est admirable, il dut incorporer, outre Santa Reparata, nombre de petites églises et de maisons qui étaient autour, et qu’il jeta les fondations, d’une telle bâtisse, avec tant de soin et de jugement, les faisant larges et profondes, les composant de moellons et d’un mortier de chaux, avec de grosses pierres dans le fond (en sorte que la place s’appelle encore maintenant lungo i fundamenti — le long des fondations), qu’elles ont, depuis, pu supporter sans danger le poids de l’immense masse de la coupole que Filippo Brunellesco édifia dessus[26]. Le commencement des travaux de fondation et de ce temple si important fut célébré avec beaucoup de solennité, car la première pierre fut posée le jour de la Nativité de la Vierge, en 1295, par le cardinal légat[27], en présence de plusieurs évêques, du clergé, du podestat, des capitaines, des prieurs, des autres magistrats de la ville, enfin de tout le peuple. Il l’appela Santa Maria del Fiore[28]. Comme on prévoyait que la dépense entraînée par cette entreprise serait considérable, on établit, à l’Office de la commune, une taxe de quatre deniers par livre sur toutes les marchandises qui sortiraient de la ville, et un impôt annuel de deux sous par tête. De plus, le pape et le légat accordèrent de très grandes indulgences à ceux qui apporteraient leurs aumônes. Je ne passerai pas sous silence qu’indépendamment des fondations très larges et profondes de quinze brasses, à chaque angle des huit faces du monument, on plaça judicieusement de solides contre-forts qui donnèrent à Brunellesco le courage d’y asseoir la coupole, infiniment plus lourde que celle qu’Arnolfo avait peut-être pensé y édifier. On raconte[29] que, lorsqu’on commença les deux premières portes latérales de marbre, Arnolfo y fit sculpter sur une frise des feuilles de figuier, que l’on prétend avoir été ses armoiries et celles de son père, ce qui engagerait à croire que de lui descendrait la famille des Lapi, actuellement comptant dans la noblesse florentine. D’autres prétendent que Filippo di Ser Brunellesco descendait d’Arnolfo. On dit aussi que les Lapi sont venus de Figaruolo, château situé à l’embouchure du Pô, mais revenons à Arnolfo[30].

Pour la grandeur de cette œuvre, il mérite des louanges infinies et une gloire éternelle, ayant particulièrement fait inscruster de marbre de diverses couleurs tout l’extérieur de l’édifice, jusqu’au moindre recoin. Il avait alors acquis tant de crédit qu’on n’entreprenait plus rien d’important sans recourir à ses conseils. L’an 1284[31], comme on avait terminé les fondations de la dernière enceinte, commencées par la commune de Florence, comme nous l’avons dit plus haut, et que les tours des portes étaient très avancées, il donna le plan du palais des Signori, et en commença la construction, en imitant le palais que Lapo, son père, avait construit, dans le Casentin, pour les comtes de Poppi[32]. Bien que ce plan fût vaste et magnifique, il ne put l’exécuter avec la perfection que l’art demandait et qu’il aurait voulu lui donner ; car les maisons appartenant aux Uberti, gibelins rebelles, ayant été jetées à terre, et la place ayant été rendue nette, la sotte opiniâtreté de quelques-uns fut telle qu’Arnolfo, malgré toutes les raisons qu’il invoqua, n’obtint même pas qu’on lui permît de faire son bâtiment rectangulaire, ceux qui gouvernaient la ville ne voulant d’aucune manière que le palais eût ses fondations sur le terrain en question. Plutôt que de le laisser opérer librement au milieu de la place, ils préférèrent le voir abattre la nef septentrionale de San Pier Scheraggio, outre qu’ils exigèrent qu’il unît au palais et rendît praticable la tour des Foraboschi, appelée la tour della Vacca, haute de cinquante brasses, qu’ils destinaient à renfermer la grosse cloche de la ville, plus quelques maisons achetées par la commune pour cette construction. On ne doit donc pas s’étonner si cet édifice est de travers et hors d’équerre, car il fallut, pour placer la tour au centre, et la rendre plus solide, la bander avec les murailles du palais. Comme Arnolfo fortifia la tour avec de bons matériaux, il fut ensuite facile à d’autres architectes de la surmonter du campanile élevé qu’on y voit actuellement, car en deux ans il ne put achever que le palais auquel, depuis, on a apporté chaque jour toutes ces améliorations qui lui donnent aujourd’hui tant de grandeur et de majesté.

Après avoir accompli ces travaux et beaucoup d’autres aussi utiles que remarquables, ayant atteint l’âge de 70 ans. Arnolfo mourut en 1300[33], dans le même temps que Giovanni Villani commençait à écrire l’histoire universelle de son temps. Non seulement il jeta les fondations de Santa Maria del Fiore, mais encore il banda, pour sa plus grande gloire, trois des principaux arcs qui soutiennent la coupole. Il mérita que son nom passât à la postérité dans une inscription de marbre, placée à l’intérieur de l’église, face au campanile, et qui existe encore.

Dans la fresque de Simone de Sienne, au chapitre de Santa Maria Novella[34], il y a une vue de l’extérieur de la coupole de Santa Maria del Fiore, d’après le modèle original en bois d’Arnolfo. On verra d’après cela qu’il avait l’intention de faire reposer directement la coupole sur les piliers, à la terminaison de la première corniche, tandis que Filippo di Ser Brunellesco, pour la soulager et la rendre plus légère à l’œil, l’exhaussa, avant de la voûter, de toute la hauteur du tambour où sont les œils de bœuf, et cette différence serait encore plus claire, si l’incurie, ou le peu de soin de ceux qui ont dirigé l’œuvre de Santa Maria del Fiore dans les années ultérieures, n’avait laissé se perdre le modèle que fit Arnolfo, ainsi que ceux de Brunellesco et d’autres maîtres [35].



  1. Fausse dénomination. Arnolfo de Cambio, né à Colle.
  2. Il est capo-maestro du Dôme de Milan en 1165.
  3. En réalité 7 brasses 2/3.
  4. Élevée en 1120.
  5. Elle fut détruite dans l’incendie de 1596. On lui doit également la porte de Monréale signée et datée MCLXXXVI.
  6. Inexact. Elle le fut par bulle pontificale d’Honorius III, en 1216.
  7. En 1228.
  8. Mentionné dans une chronique latine de l’église, ainsi que l’architecte en second, Fra Filippo di Campello, qui construisit l’ancienne église de Santa Chiara, à Assise. Jacopo fut nommé au concours ; il était vraisemblablement du nord de l’Italie.
  9. Erreur. Le comte Guido Guerra dont il s’agit vécut un siècle auparavant.
  10. Commencé en 1218 par Jacopo ; continué, après interruption, en 1275, par Margaritone et terminé, on ne sait par quel architecte, sous l’épiscopat de Gugliermino degli libertini, mort en 1289. C’est la cathédrale actuelle.
  11. Détruit par les Florentins en 1384.
  12. Il y a là une erreur manifeste ; Lapo commence l'église d’Assise en 1228, et la date du pont est 1218 !
  13. De ces deux églises, la première existe encore. Mais il ne reste d’antique qu’une partie de la façade, et l’autre, appelée actuellement San Gaetano, fut reconstruite au XVIIIe siècle.
  14. En 1289. Deux délibérations, du 23 janvier et du 12 avril 1289, parlent de paver cette place.
  15. C’est le pont actuel Alle Grazie, entièrement refait de nos jours.
  16. Ou Bargello, commencé en 1250, agrandi en 1345 par Agnolo Gaddi, ou plutôt par Neri Fioravanti et Benci di Clone, dans son état actuel. Voir Villani, lib. XII, cap. XLVI.
  17. Si Lapo mourut du temps de Manfred, roi de Sicile, qui régna de 1258 à 1266, il ne peut être l’auteur des nombreuses constructions que Vasari lui attribue, et dont la plupart sont de beaucoup postérieures. Quant à son fils, un document de 1300 le nomme Magister Arnolfus de Colle, filius olim Cambii, caput Magister laborerii et operis S. Reparate Un autre document de 1266, relatif à l’allocation de la chaire de Sienne à Niccola Pisano, dit qu’Arnolfo et Lapo étaient parmi les disciples de celui-ci : Secum ducal Senas Arnolfumet Lapum, suos discipulos, pour faire ce travail. Milanesi a mis en avant qu’il s’agit ici de Maestro Lapo, florentin, fils de Cinccio de Cicelo, qui travailla au Dôme de Sienne et obtint droit de cité dans cette ville en 1272.
  18. La Badia fut fondée en 978 par la comtesse Willa, fille de Boniface, marquis de Toscane, et mère du comte Ugo. L’église fut refaite dans sa forme actuelle, en 1625.
  19. Erreur. Cette date est celle de la mission du cardinal légal qui, effectivement, fit élever le campanile. Arnolfo était mort depuis longtemps. (Villani, liv. X, ch. CXVII)
  20. Une inscription à l’intérieur de Santa Croce et un décret de la seigneurie donnent la date de 1295. Villani dit 1294. (Liv. VIII, ch. VII.)
  21. En 1293, d’après Villani. (Liv. VIII, ch. III.)
  22. Quelques-unes se trouvent encore dans la cour du palais Riccardi. — Les dalles de marbre du toit furent refaites de 1450 à 1465, en même temps qu’on posa les lames de plomb.
  23. En 1296, d’après Villani. (Liv. VIII, ch. XVII.)
  24. Décret de 1294.
  25. Liv. VIII, chap. IX.
  26. Elles ont un peu cédé sous le poids de la coupole, ce qui a amené une grande lézarde sans danger.
  27. Pietro Valeriano di Piperno.
  28. Le nom de Santa Reparata ne fut modifié qu’en 1412, par une délibération de la Seigneurie.
  29. Tout ce qui suit n’est que de la fantaisie. Vasari donne ensuite les mesures du Dôme, qui n’ont pas été reproduites, étant inexactes.
  30. II s’agit de la famille des Lapi Ficozzi.
  31. Erreur. Le décret de la commune ordonnant la construction du Palais des Prieurs est du 30 décembre 1298.
  32. Voir une vue ancienne de ce palais, sur une fresque giottesque, représentant l’expulsion du duc d’Athènes en 1844, et conservée au théâtre Verdi, via Ghibellina.
  33. Dans le nécrologe de Santa Reparata, conservé aux archives du Dôme, on lit : VIII idus (martii) Obiit magisler Arnolfus de l’opera di sancta Reparata, MDCC. Il mourut le 8 mars 1300 (style ordinaire 1301).
  34. Fresque droite de la chapelle des Espagnols.
  35. Après la mort d’Arnolfo, la construction du Dôme fut interrompue. En 1357, il fut repris, agrandi, puis terminé par Francesco Talenti, qui conserva la largeur de la nef, mais allongea l’église de deux travées du côté de la façade. Les murs latéraux furent surélevés, et leur décoration extérieure en partie modifiée.