Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes/peint9
DORBON-AINÉ, (1, p. 79-80).
Chapitre IX. — De la peinture à l’huile sur toile.
Pour pouvoir porter les peintures de pays en pays, les hommes ont
trouvé la commodité des toiles peintes ; elles pèsent peu et sont faciles
à transporter, une fois roulées. Les toiles peintes à l’huile, pour être
souples, et, si elles ne doivent pas rester raides, ne sont pas plâtrées,
parce que le plâtre se casserait, si on le roulait. On fait donc une pâte
de farine avec de l’huile de noix, et on y mélange deux ou trois
poignées de céruse écrasée. Après avoir recouvert les toiles de trois ou
quatre couches de colle légère qu’on étend d’un bord à l’autre, on y
passe cette pâte avec le couteau, et l’on bouche tous les trous, en
égalisant le tout à la main. Cela fait, on donne encore une ou deux
couches de colle légère, et on pose ensuite l’enduit ou l’imprimure. On peint ensuite dessus, de la même manière qu’il a été dit ci-dessus
pour les autres procédés. Comme celui-ci a paru pratique et commode
on a fait non seulement de petits tableaux portatifs, mais encore des
tableaux d’autel et des œuvres représentant de très grands sujets. On
en voit dans les salles du palais de Saint-Marc, à Venise, et ailleurs.
Au delà de la limite de dimensions des panneaux, on a recours à la
grandeur et à la commodité des toiles.