Lettre 269, 1672 (Sévigné)

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Texte établi par Monmerqué, Hachette (3p. 33-42).
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1672

269. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, ce mercredi 27e avril.

Je m’en vais, ma bonne, faire réponse à vos deux lettres, et puis je vous parlerai de ce pays-ci. M. de Pompone a vu la première, et verra assurément une grande partie de la seconde. Il est parti ; ce fut en lui disant adieu que je la lui montrai, ne pouvant jamais mieux dire que ce que vous écrivez sur vos affaires. Il vous trouve admirable ; je n’ose vous dire à qui il compare votre style, ni les louanges qu’il lui donne. Enfin il m’a fort priée de vous assurer de son estime et du soin qu’il aura toujours de faire tout ce qui vous la pourra témoigner, Il a été ravi de votre description de la Sainte-Baume ; il le sera encore de votre seconde lettre. On ne peut pas mieux écrire sur une affaire, ni plus nettement ; je suis très-assurée que votre lettre obtiendra tout ce que vous souhaitez ; vous en verrez la réponse ; je n’écrirai qu’un mot, car en vérité, ma bonne, vous n’avez pas besoin d’être secourue dans cette occasion ; je trouve toute la raison de votre côté ; je n’ai jamais su cette affaire par vous ; ce fut M. de Pompone qui me l’apprit comme on lui avoit apprise ; mais il n’y a rien à répondre à ce que vous m’en écrivez, il aura le plaisir de le lire. L’Évêque témoigne en toute rencontre qu’il a fort envie de se raccommoder avec vous : il a trouvé ici toutes choses si bien disposées en votre faveur, que cela lui fait souhaiter une réconciliation, dont il se fait honneur, comme d’un sentiment convenable à sa profession. On croit que nous aurons, entre ci et demain, un premier président de Provence.

Je vous remercie de votre relation de la Sainte-Baume et de votre jolie bague ; je vois bien que le sang n’a pas bien bouilli à votre gré[1]. Madame la Palatine eut une fois la même curiosité que vous ; elle n’en fut pas plus satisfaite ; vous ne m’ôterez pas l’envie de voir cette affreuse grotte ; plus on y a de peine, et plus il y faut aller ; et au bout du compte, je ne m’en soucie point du tout. Je ne cherche que vous en Provence ; ma pauvre bonne, quand je vous aurai, j’aurai tout ce que je cherche. Je suis en peine de votre fils ; je voudrois que vous eussiez une nourrice comme celle que j’ai ; c’est une créature achevée : Rippert vous le dira. Il m’a parlé d’un justaucorps en broderie que veut M. de Grignan ; c’est une affaire de mille francs qui ne me paroît pas bien nécessaire, devant venir ici cet hiver ; mais je ne veux point le fâcher : après lui avoir dit ces raisons, je lui mets la bride sur le cou.

Ma tante est toujours très-mal. Laissez-nous le soin de partir, nous ne souhaitons autre chose ; et même s’il y avoit quelque espérance de langueur, nous prendrions notre parti ; je lui dis mille tendresses de votre part, qu’elle reçoit très-bien. M. de la Trousse[2] lui en écrit d’excessives : ce sont des amitiés de l’agonie, dont je ne fais pas grand cas ; j’en quitte ceux qui ne commenceront que là à m’aimer. Ma bonne, il faut aimer pendant la vie, comme vous faites si bien, la rendre douce et agréable, ne point noyer d’amertume ni combler de douleur ceux qui nous aiment ; c’est trop tard de changer quand on expire. Vous savez ce que j’ai toujours dit des bons fonds : je n’en connois que d’une sorte, et le vôtre doit contenter les plus difficiles. Je vois les choses comme elles sont ; croyez-moi, je ne suis point folle ; et pour vous le montrer, c’est qu’on ne peut être plus contente d’une personne que je la suis de vous. J’envoie à Mme de Coulanges ce qui lui appartient de ma lettre ; elle sera mise en pièces : il m’en restera encore quelques centaines pour m’en consoler ; tout aimables qu’elles sont, ma bonne, je souhaite extrêmement de n’en plus recevoir. Venons aux nouvelles.

Le Roi part demain[3]. Il y aura cent mille hommes hors de Paris ; on a fait ce calcul dans les quartiers à peu près. Il y a quatre jours que je ne dis que des adieux. Je fus hier à l’Arsenal ; je voulus dire adieu au grand maître[4] qui m’étoit venu chercher ; je ne le trouvai pas. Je trouvai la Troche[5], qui pleuroit son fils ; la Comtesse[6], qui pleuroit son mari. Elle avoit un chapeau gris, qu’elle enfonça, dans l’excès de ses déplaisirs ; c’étoit une chose plaisante ; je crois que jamais un chapeau ne s’est trouvé à une pareille fête : j’aurois voulu ce jour-là mettre une coiffe ou une cornette. Enfin ils sont partis tous deux ce matin, l’un pour Lude, et l’autre pour la guerre ; mais quelle guerre ! la plus cruelle, la plus périlleuse, depuis le passage de Charles VIII en Italie. On l’a dit au Roi. L’Yssel est défendu, et bordé de deux cents pièces de canon, de soixante mille hommes de pied, de trois grosses villes, d’une large rivière qui est encore au devant[7]. Le comte de Guiche, qui sait le pays, nous montra l’autre jour une carte chez Mme de Verneuil : c’est une chose étonnante. Monsieur le Prince est fort occupé de cette grande affaire. Il lui vint l’autre jour une manière de fou assez plaisant, qui lui dit qu’il savoit fort bien faire de la monnoie. « Mon ami, lui dit Monsieur le Prince, je te remercie ; mais si tu savois une invention pour nous faire passer le Rhin sans être assommés, tu me ferois un grand plaisir, car je n’en sais point. » Il avoit pour lieutenants généraux MM. les maréchaux d’Humières et de Bellefonds. Voici un détail qu’on est bien aise de savoir. Les deux armées se doivent joindre : alors le Roi commandera à Monsieur ; Monsieur, à Monsieur le Prince ; Monsieur le Prince, à M. de Turenne ; M. de Turenne, aux deux maréchaux, et même à l’armée du maréchal de Créquy. Le Roi en parla à M. de Bellefonds, et lui dit qu’il vouloit qu’il obéît à M. de Turenne, sans conséquence. Le maréchal, sans demander du temps (voilà sa faute), repartit qu’il ne seroit pas digne de l’honneur que Sa Majesté lui avoit fait, s’il se déshonoroit par une obéissance sans exemple. Le Roi le pressa fort bonnement de faire réflexion à ce qu’il lui répondoit, qu’il souhaitoit cette preuve de son amitié, qu’il y alloit de sa disgrâce. Le maréchal répondit au Roi qu’il voyoit bien à quoi il s’exposoit, qu’il perdroit les bonnes grâces de Sa Majesté, et sa fortune ; mais qu’il y étoit résolu plutôt que de perdre son estime ; et enfin qu’il ne pouvoit obéir à M. de Turenne, sans déshonorer la dignité où il l’avoit élevé. Le Roi lui dit : « Monsieur le maréchal, il nous faut donc séparer. » Le maréchal fit une profonde révérence, et partit. M. de Louvois, qui ne l’aime pas, lui eut bientôt expédié un ordre pour aller à Tours. Il a été rayé de dessus l’état de la maison du Roi ; il a cinquante mille écus de dettes au delà de son bien : il est abîmé ; mais il est content, et l’on ne doute pas qu’il n’aille à la Trappe. Il a offert son équipage, qui étoit fait aux dépens du Roi, à Sa Majesté, pour en faire ce qui lui plairoit ; on a pris cela comme s’il eût voulu braver le Roi ; jamais rien ne fut si innocent. Tous ses gens, ses parents, le petit Villars[8], et tout ce qui étoit attaché à lui est inconsolable. Mme de Villars l’est aussi ; ne manquez pas de lui écrire et au pauvre maréchal. Cependant le maréchal d’Humières, soutenu par M. de Louvois, n’avoit point paru, et attendoit que le maréchal de Créquy eût répondu. Celui-ci est venu de son armée en poste répondre lui-même. Il arriva avant-hier ; il a eu une conversation d’une heure avec le Roi. Le maréchal de Gramont fut appelé, qui soutint le droit des maréchaux de France, et fit le Roi juge de ceux qui faisoient le plus de cas de ses dignités, ou ceux qui, pour en soutenir la grandeur, s’exposoient au malheur d’être mal avec lui, ou celui[9] qui étoit honteux d’en porter le titre, qui l’avoit effacé de tous les endroits où il étoit, qui tenoit le nom de maréchal pour une injure, et qui vouloit commander en qualité de prince. Enfin la conclusion fut que le maréchal de Créquy est allé à la campagne, dans sa maison, planter des choux, aussi bien que le maréchal d’Humières. Voilà de quoi l’on parle uniquement : l’un dit qu’ils ont bien fait, d’autres qu’ils ont mal fait ; la Comtesse[10] s’égosille ; le comte de Guiche prend son fausset ; il les faut séparer, c’est une comédie. Ce qui est vrai, c’est que voilà trois hommes d’une grande importance pour la guerre, et qu’on aura bien de la peine à remplacer. Monsieur le Prince les regrette fort pour l’intérêt du Roi. M. de Schomberg ne veut pas obéir aussi à M. de Turenne, ayant commandé des armées en chef. Enfin la France, qui est pleine de grands capitaines, n’en trouvera pas assez par ce malheureux contre-temps.

M. d’Aligre[11] a les sceaux ; il a quatre-vingts ans : c’est un dépôt ; c’est un pape. Je viens de faire un tour de ville : j’ai été chez M. de la Rochefoucauld. Il est comblé de douleur d’avoir dit adieu à tous ses enfants : au travers de tout cela, il m’a priée de vous dire mille tendresses de sa part ; nous avons fort causé. Tout le monde pleure son fils, son frère, son mari, son amant : il faudroit être bien misérable pour ne se pas trouver intéressé au départ de la France tout entière. Dangeau et le comte de Sault[12] me sont venus dire adieu :

ils nous ont appris que le Roi, au lieu de partir demain, comme tout le monde le croyoit, afin d’éviter les larmes est parti à dix heures du matin, sans que personne l’ait su. Il est parti lui douzième ; tout le reste courra après. Au lieu d’aller à Villers-Cotterets, il est allé à Nanteuil[13], où l’on croit que d’autres gens se trouveront, qui sont disparus aussi[14]. Demain il ira à Soissons, et tout de suite, comme il l’avoit résolu. Si vous ne trouvez cela galant, vous n’avez qu’à le dire. La tristesse où tout le monde se trouve est une chose qu’on ne sauroit imaginer au point qu’elle est. La Reine est demeurée régente : toutes les compagnies souveraines l’ont été reconnoître et saluer. Voici une étrange guerre, et qui commence bien tristement.

En revenant chez moi, j’ai trouvé notre pauvre cardinal de Retz qui me venoit dire adieu : nous avons causé une heure ; il vous a écrit un petit mot, et part demain matin ; Monsieur d’Uzès part aussi : qui est-ce qui ne part point ? Hélas ! c’est moi ; mais j’aurai mon tour comme les autres. Il est vrai que c’est une chose cruelle que de faire deux cents lieues pour se retrouver à Aix. J’approuve fort votre promenade et le voyage de Monaco : il s’accordera fort bien avec mon retardement. Je crois que j’arriverai à Grignan un peu après vous. Je vous conjure, ma bonne, de m’écrire toujours soigneusement ; je suis désolée quand je n’ai point de vos lettres. J’ai été chercher quatre fois le président de Gallifet, et même je l’avois prié une fois de m’attendre, ce n’est pas ma faute si je ne l’ai pas vu. Je suis ravie, ma bonne, que vous ne soyez point grosse ; j’en aime M. de Grignan de tout mon cœur. Mandez-moi si on doit ce bonheur à sa tempérance ou à sa véritable tendresse pour vous, et si vous n’êtes point ravie de pouvoir un peu trotter, et vous promener dans cette Provence, à travers des allées d’orangers, et de me recevoir sans crainte de tomber et d’accoucher. Adieu, ma très-aimable enfant, il me semble que vous savez assez combien je vous aime, sans qu’il soit besoin de vous le dire davantage. Si Pommier vous donne la main, la Porte n’est donc plus que pour la décoration[15].


  1. Lettre 269 (revue sur une ancienne copie). — 1. D’après une antique tradition, sainte Madeleine avait apporté en Provence un vase plein du sang qu’elle avait recueilli sur le Calvaire pendant qu’il coulait des plaies de Jésus-Christ. Ce vase était gardé dans le couvent des dominicains de Saint-Maximin, et « jusqu’à présent, dit le P. Guesnay, au livre II de sa Massilia gentilis et christiana (1657), nous y voyons tous les ans, le jour du vendredi saint, après la lecture de la Passion, le sang se liquéfier et bouillonner comme s’il venoit seulement d’être versé. » —Voyez plus haut, p. 28, et plus bas, p. 62.
  2. 2. Le cousin germain de Mme de Sévigné. Voyez la note 6 de la lettre 39.
  3. 3. Le Roi, comme il est dit plus loin, partit dès le 27, à dix heures du matin, et alla coucher à Nanteuil, et le lendemain à Soissons, d’où il continua sa route vers les Pays-Bas.
  4. 4. Le comte du Lude, grand maître de l’artillerie depuis 1669.
  5. 5. Sur Mme de la Troche, voyez la note 4 de la lettre 41, et sur son fils, la lettre du 24 juin 1672.
  6. 6. Renée-Éléonore de Bouillé, première femme du comte du Lude, étoit grande chasseresse, et toujours vêtue en homme (une chasseuse à outrance, et qui joue ici au mail publiquement en justeaucorps, dit Tallemant des Réaux, tome V, p. 363). Elle passoit sa vie à la campagne. (Note de Perrin.) — C’est sans doute à cause de ses habitudes viriles que Mme de Sévigné dit un peu plus bas, en parlant d’elle, l’un, et non pas l’une. C’est le texte du manuscrit, aussi bien que de l’édition de la Haye (1726) et de la première de Perrin (1734). Dans la seconde (1754), le chevalier a remplacé l’unet l’autre par la femmeet le mari.
  7. 7. Le Rhin, en Hollande, se partage, comme l’on sait, en trois bras : le Wahal au Sud, le Rhin ou Leck au milieu, et l’Yssel au Nord. On crut d’abord que c’était l’Yssel, le plus faible des trois bras, que le Roi voulait passer. Voyez le Mémoire de Louis XIV sur la campagne de 1672, cité par M. Rousset dans son Histoire de Louvois, tome I, p. 357 et suivantes.
  8. 8. Le petit Villars, depuis le célèbre maréchal de Villars, faisait alors ses premières armes : il était cousin germain et aide de camp du maréchal de Bellefonds.
  9. 9. Turenne. Voyez la note 6 de la lettre 271. Voyez aussi sur le conflit entre Turenne et les maréchaux, l’Histoire de Louvois par M. Rousset, tome I, p. 350 et suivantes.
  10. 10. La comtesse de Fiesque.
  11. 11. Étienne Haligre ou d’Aligre, né à Chartres le 13 juillet 1592, fils du premier chancelier de ce nom, et cousin germain de Michel le Tellier. Il « fut conseiller au grand conseil… enfin conseiller d’État et doyen du conseil, et comme tel premier des commissaires nommés pour assister aux sceaux lorsque le Roi les voulut tenir lui-même… et ne remplir point la charge de chancelier. Le Tellier… avoit porté de tout son crédit son cousin Aligre aux emplois par où il avoit passé, quoique ce fût… un très-pauvre homme. Le Tellier eut grande envie de succéder à Seguier… Néanmoins, soit que le Roi ne voulût pas se priver (de lui) dans les importantes fonctions de sa charge à l’ouverture d’une si grande guerre, ou que, accoutumé à des chanceliers octogénaires, il trouvât le Tellier trop jeune qui n’avoit pas encore soixante et dix ans, ils (le Tellier et Louvois) ne purent l’emporter… Ils firent en sorte que le Roi, deux jours avant son départ, donnât les sceaux à Aligre sans faire de chancelier… Ainsi ils se réservèrent la vacance, et l’espérance de la remplir… ou, s’ils n’y pouvaient atteindre, … avoir ainsi un chancelier de paille, qui par ce qu’il leur étoit et devoit, et par son imbécillité, ne les pourroit jamais embarrasser. Ils le tinrent ainsi au filet vingt mois durant… À la fin… Aligre fut fait chancelier en janvier 1674. Il le fut et toujours en place jusqu’au 25 octobre 1677 qu’il mourut… à plus de quatre-vingt-cinq ans. Le Tellier eut alors sa revanche et lui succéda quatre jours après… On ne fut pas longtemps à s’apercevoir de l’étrange incapacité (d’Aligre) … à qui ses secrétaires faisoient faire… tant de choses… que la famille en fut alarmée et vit la nécessité d’un tuteur. Un étranger étoit à craindre ; le fils aîné, plus imbécile que le père, ne put aller plus loin qu’être maître des requêtes et intendant de Caen ; il fallut avoir recours au second (abbé des chanoines réguliers de Saint-Jacques, près Provins) … Le Tellier le mit auprès du chancelier… qui ne signa plus rien et ne décida plus qu’en sa présence… C’étoit lui qui étoit chancelier et garde des sceaux d’effet, et qui le fut excellent… Il ne mit pas le pied hors de chez le chancelier… et le peu de temps qu’il pouvoit ménager, il le donnoit à Dieu. » (Saint-Simon, tome X, p. 71-74.)
  12. 12. François-Emmanuel, comte de Sault, arrière-petit-fils du connétable de Lesdiguières, dont il prit plus tard le nom, et petit-fils du maréchal Charles de Créquy (maréchal en 1622, tué devant Casal en 1638). — Ce premier maréchal, qui épousa successivement deux filles du connétable de Lesdiguières, était de son nom Blanchefort, et Créquy du nom de son aïeule ; mais en outre, il avait tenu de sa mère (remariée à Louis d’Agoult comte de Sault, et héritière du fils qu’elle eut de ce second lit) le titre de comte de Sault, titre qu’il fit porter à son fils aîné François, avant que ce dernier héritât de celui de duc de Lesdiguières (tout à la fois comme petit-fils et comme gendre du connétable : voyez la note 2 de la lettre 271). — Le fils aîné de François et de sa seconde femme, marquise de Ragni, François-Emmanuel, dont parle ici Mme de Sévigné, fut d’abord aussi, et même fort longtemps, connu sous le nom de comte, puis duc de Sault ; il ne devint sans doute qu’à la mort de son père, et que bien peu avant la sienne, duc de Lesdiguières ; c’est par avance et pour la rime que Boileau l’appelle ainsi dans sa quatrième Épître (au Roi, sur le passage du Rhin) :

    Mais déjà devant eux une chaleur guerrière
    Emporte loin du bord le bouillant Lesdiguière.

    Il était frère du marquis de Ragni (tome II, p. 141), et cousin germain du duc de Créquy, du comte de Canaples et du second maréchal de Créquy, issus du frère cadet de son père. Il épousa, le 12 mars 1675, Paule-Marguerite-Françoise de Gondi, duchesse de Retz, nièce du cardinal, qu’il laissa veuve dès 1681, et qui mourut, après leur fils unique, à soixante et un ans, le 21 janvier 1716. Il sera souvent question de sa femme ; voyez en attendant, sur elle et sur sa liaison avec Harlai de Champvallon, les Mémoires de Saint-Simon, tomes I, p. 290, et XIII, p. 330 et suivante.

  13. 13. Nanteuil-le-Haudouin, dans l’Oise, à douze lieues nord-est de Paris, au delà de Dammartin, sur la route de Soissons.
  14. 14. Il paraît qu’il s’agit ici de Mme de Montespan. Voyez la note 15 de la lettre suivante.
  15. 15. La Porte avait été congédié : voyez la lettre 291 et celle du 11 juillet 1672. Voyez aussi plus haut la lettre 262, p. 8.