Aller au contenu

Lettre du 16 août 1675 (Sévigné)

La bibliothèque libre.



431. —— DE MADAME DE SÉVIGNÉ
À MADAME DE GRIGNAN.
À Paris, du 16e août.

JE voudrois mettre tout ce que vous m’écrivez de M. de Turenne dans une oraison funèbre : vraiment votre lettre est d’une énergie et d’une beauté extraordinaire ; vous étiez dans ces bouffées d’éloquence que donne l’émotion de la douleur. Ne croyez point, ma bonne, que son souvenir fût fini ici quand votre lettre est arrivée : ce fleuve qui entraîne tout, n’entraîne pas sitôt une telle mémoire ; elle est consacrée à l’immortalité, et même dans le cœur d’une infinité de gens dont les sentiments sont fixés sur ce sujet. J’étois l’autre jour chez M. de la Rochefoucauld. Monsieur le Premier[1] y vint : Mme de Lavardin, M. de Marsillac, Mme de la Fayette et moi[2]. La conversation dura deux heures sur les divines qualités de ce véritable héros : tous les yeux étoient baignés de larmes, et vous ne sauriez croire comme la douleur de sa perte est profondément gravée dans les cœurs : vous n’avez rien par-dessus nous que le soulagement de soupirer tout haut et d’écrire son panégyrique. Nous remarquions une chose, c’est que ce n’est pas depuis sa mort[3] que l’on admire la grandeur de son cœur, l’étendue de ses lumières et l’élévation de son âme : tout le monde en étoit plein pendant sa vie ; et vous pouvez penser ce que fait sa perte par dessus ce qu’on étoit déjà ; enfin, ma bonne, ne croyez point que cette mort soit ici comme les autres. Vous faisiez trop d’honneur au comte de Guiche ; mais pour l’un des deux héros de ce siècle, vous pouvez en parler tant qu’il vous plaira, sans croire que vous ayez une dose de douleur plus que les autres. Pour son âme, c’est encore un miracle qui vient de l’estime parfaite qu’on avoit pour lui ; il n’est pas tombé dans la tête d’aucun dévot qu’elle ne fût pas en bon état : on ne sauroit comprendre que le mal et le péché pussent être dans son cœur. Sa conversion si sincère nous a paru comme un baptême[4]. Chacun conte l’innocence de ses mœurs, la pureté de ses intentions, son humilité, éloignée de toute sorte d’affectation, la solide gloire dont il étoit plein, sans faste et sans ostentation, aimant la vertu pour elle-même, sans se soucier de l’approbation des hommes ; une charité généreuse et chrétienne. Vous ai-je pas conté comme il rhabilla ce régiment anglois[5] (il lui en coùta quatorze mille francs), et resta sans argent[6] ? Les Anglois ont dit à M. de Lorges qu’ils achèveroient de servir cette campagne pour le venger ; mais qu’après cela ils se retireroient, ne pouvant obéir à d’autres qu’à M. de Turenne. Il y avoit de jeunes soldats qui s’impatientoient un peu dans les marais, où ils étoient dans l’eau jusqu’aux genoux et les vieux soldats leur disoient « Quoi ! vous vous plaignez, on voit bien que vous ne connoissez pas M. de Turenne : il est plus fâché que nous quand nous sommes mal ; il ne songe, à l’heure qu’il est, qu’à nous tirer d’ici ; il veille quand nous dormons ; c’est notre père ; on voit bien que vous êtes bien jeunes ; » et les rassuroient ainsi. Tout ce que je vous mande est vrai ; je ne me charge point des fadaises dont on croit faire plaisir aux gens éloignés : c’est abuser d’eux, et je choisis bien plus ce que je vous écris que ce que je vous dirois si vous étiez ici. Je reviens à son âme : c’est donc une chose à remarquer, nul dévot ne s’est avisé de douter que Dieu ne l’eût reçue à bras ouverts, comme une des plus belles et des meilleures qui soient jamais sorties de lui. Méditez sur cette confiance générale de son salut, et vous trouverez que c’est une espèce de miracle qui n’est que pour lui : enfin personne n’a osé douter de son repos éternel. Vous verrez dans les nouvelles les effets de cette perte.

Le Roi a dit d’un certain homme[7], dont vous aimiez assez l’absence cet hiver, qu’il n’avoit ni cœur, ni esprit : rien que cela. Mme de Rohan, avec une poignée de gens, a dissipé et fait fuir les mutins qui s’étoient attroupés dans la duché de Rohan. Les troupes sont à Nantes, commandées par Fourbin ; car Vins est toujours subalterne. L’ordre de Fourbin est d’obéir à M. de Chaulnes ; mais comme M. de Chaulnes est dans son Fort-Louis, Fourbin avance et commande toujours. Vous entendez bien ce que c’est que ces sortes d’honneurs en idée, que l’on laisse sans action à ceux qui commandent. M. de Lavardin avoit fort demandé le commandement ; il a été à la tête d’un vieux régiment[8], et prétendoit que ces honneurs lui étoient dus ; mais il n’a pas eu contentement. On dit que nos mutins demandent pardon ; je crois qu’on leur pardonnera moyennant quelques pendus. On a ôté M. Chamillart[9] qui étoit odieux à la province, et l’on a donné pour intendant de ces troupes M. de Marillac[10], qui est un fort honnête homme. Ce n’est plus ces désordres qui m’empêchent de partir, c’est autre chose que je ne veux pas quitter ; je n’ai pas pu même aller à Livry, quelque envie que j’en aie ; il faut prendre le temps comme il vient : on est assez aise d’être au milieu des nouvelles dans ces terribles temps.

Écoutez, je vous prie, encore un mot de M. de Turenne. Il avoit fait connoissance avec un berger qui savoit très-bien les chemins et le pays ; il alloit seul avec lui, et faisoit poster ses troupes selon la connoissance que cet homme lui donnoit : il aimoit ce berger, et le trouvoit d’un sens admirable, et disoit que le général Beck[11] étoit venu comme cela, et qu’il croyoit que ce berger feroit sa fortune comme lui. Quand il eut fait passer ses troupes à loisir, il se trouva content, et dit à M. de Roye[12] :

« Tout de bon, il me semble que cela n’est pas trop mal ; je crois que M. de Montecuculi trouveroit assez bien ce que l’on vient de faire. » Il est vrai que c’étoit un chef d’œuvre d’habileté. Mme de Villars a vu encore une relation depuis le jour du combat : on lui dit que dans le passage du Rhin le chevalier de Grignan fit encore des merveilles de valeur et de prudence : il est impossible de s’être plus distingué qu’il a fait. Dieu le conserve ! car le courage de M. de Turenne est passé à nos ennemis : ils ne trouvent plus rien d’impossible depuis la défaite du maréchal de Créquy.

M. de la Feuillade a pris la poste, et s’en est venu droit à Versailles, où il surprit le Roi ; il lui dit : « Sire, les uns font venir leurs femmes (c’est Rochefort), les autres les viennent voir : pour moi, je viens voir une heure Votre Majesté, et la remercier mille et mille fois ; je ne verrai que Votre Majesté, car ce n’est qu’à elle que je dois tout. » II causa assez longtemps, et puis prit congé, et dit : « Sire, je m’en vais, je vous supplie de faire mes compliments à la Reine, à Monsieur le Dauphin, à ma femme et à mes enfants, » et s’en alla remonter à cheval, et en effet n’a vu âme vivante. Cette petite équipée a fort plu au Roi ; il a raconté en riant comme il étoit chargé de compliments. Il n’y a qu’à être heureux, tout réussit. Je finis, au pied de la lettre entièrement à vous. J’embrasse le Comte.

Nous allons songer à votre tapis de pied[13]. Enfin M. de la Trousse est trouvé ; admirez son bonheur dans toute cette affaire. Après avoir fait des merveilles à la tête de ce bataillon, il est enveloppé de deux escadrons, et si bien enveloppé, qu’on ne sait ce que tout cela est devenu : tout d’un coup il se trouve qu’il est prisonnier ; de qui ? du marquis de Grana, qu’il a vu pendant six mois à Cologne[14], et qui l’aime extrêmement[15]. Il a aussi une jolie petite blessure, et pourra fort bien faire ses vendanges à la Trousse ; car il viendra très-assurément sur sa parole ; et pour mieux dire, il sera reçu très-agréablement à la cour. Je n’ai jamais vu tant de soins et tant d’amitiés que tous ses amis lui en ont témoigné : je le plains d’avoir tant de remerciements à faire ; mais n’est-il pas vrai que si on avoit fait exprès une destinée, on n’auroit pas imaginé autre chose que ce qui lui est arrivé ?

Pour le bon Sanzei, nous n’en avons aucune nouvelle : cela n’est guère bon. Le maréchal de Créquy est à Trèves, à ce que l’on dit : ses gens l’ont vu passer, lui quatrième, dans un petit bateau :

On parle d’eaux, de Tibre, et l’on se tait du reste[16]

.

Sa femme est folle de douleur, et n’a pas reçu un mot de lui. Je crois qu’il est noyé ou tué par les paysans en allant à Trèves ; enfin je trouve que tout va mal, hormis la Trousse. Monsieur le Prince s’achemine vers

l’Allemagne ; Monsieur le Duc y est déjà[17]. M. de la Feuillade est allé ramasser les débris de l’armée du maréchal de Créquy, pour se joindre à Monsieur le Prince. Il ne faut point faire d’almanachs ; mais si les ennemis ont pris Haguenau, comme on l’a dit, la carte nous apprend que cela n’est pas bon[18]. Si vous trouvez que vous n’ayez pas assez de nouvelles présentement, vous êtes, en vérité, ma fille, bien difficile à contenter : je crois même que de longtemps vous ne manquerez de grands événements. On nous dit ici que votre armée de Messine s’est embarquée tout doucement, et s’en revient en Provence[19].

Si le Coadjuteur avoit pris dans sa harangue le style ordinaire des louanges, il ne seroit pas aujourd’hui fort à propos. Il passe sur l’affaire présente avec une adresse et un esprit admirable ; il vous mandera le tour qu’il donne à ce petit inconvénient ; pourvu qu’il sache recoudre ce

morceau bien juste dans sa pièce, ce sera le plus beau et le plus galant[20].

Que dit le Comte de toutes nos nouvelles ? C’est à lui que j’adresse la parole pour me réjouir des merveilles du chevalier. Saint-Hérem a perdu deux de ses neveux en huit jours ; l’aîné étoit à la tête du régiment Royal-cavalerie ; je l’avois voulu demander pour mon fils ; mais Mme de Montrevel[21] le demande avec la même fureur qu’elle demandoit un mari : le moyen de le lui refuser ? Adieu, ma très-chère et très-aimable.

On dit que la Marck n’est point mort : je plains sa femme et peut-être sa maîtresse.


  1. LETTRE 431 (revue sur une ancienne copie). — Henri de Beringhen, premier écuyer du Roi. Voyez tome II, p.185, note 3.
  2. Tel est le texte du manuscrit, et des impressions de 1725, 1726 et 1734. Perrin, dans sa seconde édition, a ainsi corrigé la phrase : « J’étois l’autre jour chez M. de la Rochefoucauld, avec Mme de Lavardin, Mme de la Fayette et M. de Marsillac. Monsieur le Premier y vint ; la conversation, etc. »
  3. On lit à sa mort, pour depuis sa mort, dans les éditions de 1725 et 1726.
  4. Voyez la lettre à Bussy, du 27 août 1675, p. 92.
  5. Le mot anglois n’est que dans l’édition de 1754.
  6. Voyez plus haut, lettre 426, p. 34, la note 13, extraite d’une lettre officielle.
  7. Le manuscrit porte : « à un certain homme. »
  8. Du régiment de Navarre, l’un des six vieux. (Note de Perrin.) On appelait ainsi familièrement les six plus anciens régiments de l’armée, et petits vieux les six régiments suivants. Ces douze-là avaient le privilège de ne point changer de nom en changeant de colonel. Voyez l’Histoire de Louvois de M. Rousset, tome I, p. 222-224.
  9. Celui qui conclut à la mort dans l’affaire de Foucquet (voyez tome I, p. 453 note 11), et qui mourut intendant de Caen cette année-là même (1675).
  10. Probablement celui qui devint le beau-père du fils de Mme de la Fayette : voyez les lettres des 14 et 25 septembre 1689. — Dans l’édition de 1725, il y a Marsillac ; dans celle de la Haye (1726), Martillac.
  11. « De postillon, d’autres (Turenne, par exemple) disent de berger, Beck, devenu soldat, avoit passé par tous les grades militaires, et enfin étoit parvenu à la dignité de maréchal de camp général et de gouverneur du duché de Luxembourg. Sa fortune égaloit celle des plus riches seigneurs ; son nom figuroit parmi les noms les plus illustres de l’Europe. Il excelloit surtout dans la connoissance du théâtre de la guerre et dans la science des postes. » (Désormeaux, Histoire de Louis II, prince de Condé, livre III.) C’était Beck qui commandait à Lens (1648) ; l’archiduc Léopold n’avait que le nom et les honneurs de général. Après de vains prodiges de valeur, « il fut percé de coups, baigné de sang, conduit à Arras, » et mourut peu de temps après, inconsolable de sa défaite. Voyez l’ode de Sarasin Sur la bataille de Lens. — On lit dans les deux éditions de Perrin : le colonel Bec ; dans le manuscrit : le général…. (le nom propre est omis).
  12. Fils d’une sœur et mari d’une nièce de Turenne : Frédéric-Charles. de la Rochefoucauld, comte de Roye et comte de Roucy (son fils aîné, et sans doute son père, mort en 1680, portèrent ce dernier titre ; voyez la fin de la note). Il était, comme l’auteur des Maximes, arrière-petit-fils de François III, comte de la Rochefoucauld, qui fut tué à la Saint-Barthélemy ; mais il descendait de la deuxième femme de ce François III, Charlotte de Roye, comtesse de Roucy, sœur puînée de la première femme de Louis Ier prince de Condé. Il avait dès 1638 perdu sa mère Julienne-Catherine de la Tour, dont en 1656 il épousa la nièce Isabelle de Durfort (sœur des ducs de Duras et de Lorges : voyez tome II, p. 85, note 7, et tome III, p. 537, note 17). « Toute cette branche de la Rochefoucauld Roye étoit huguenote. Lors de la révocation de l’édit de Nantes, le comte de Roye. et sa femme se retirèrent en Danemark, où, comme il étoit lieutenant général en France, il fut fait grand maréchal et commanda toutes les troupes. C’étoit en 1683, et en 1686 il fut fait chevalier de l’Éléphant. Il étoit là très-grandement établi, et lui et la comtesse de Roye sur un grand pied de considération. » Une plaisanterie cruelle de la comtesse sur la reine de Danemark leur attira l’ordre de quitter le pays. Le comte de Roye « ne put conjurer l’orage. Il vint avec sa famille à Hambourg.… et à la révolution d’Angleterre il y passa, c’est-à-dire quelques mois devant. Le roi Jacques, qui y étoit encore, le fit comte de Lifford et pair d’Irlande, dont un fils qui l’avoit suivi prit le nom. Le comte de Roye étoit donc à Londres avec un fils et deux filles, et le comte de Feversham, frère de sa femme, chevalier de la Jarretière et capitaine des gardes du corps. À la révolution, ils ne se mêlèrent de rien ; et il a passé dix-huit ans en Angleterre sans charge et sans service, et mourut aux eaux de Bath en 1690. Ses autres enfants étoient demeurés en France ; on les avoit mis dans le service après leur avoir fait faire abjuration, et les autres dans des colléges ou dans des couvents. Le Roi leur donna des pensions, et M. de la Rochefoucauld avec MM. de Duras et de Lorges leur servirent de pères. » La comtesse de Roye, qui « étoit très-opiniâtre huguenote et avoit empêché la conversion de son mari, » mourut fort âgée en Angleterre au milieu de janvier 1715. Voyez les Mémoires de Saint-Simon, tomes I, p. 419-421, et XII, p. 12. — Dans le manuscrit, on lit  : « M. de Roix ; » dans l’édition de 1725 « : M. de Roncy ; » dans celles de 1726 : « M. de Roucy. »
  13. Ces mots, dans le manuscrit, qui seul les donne, viennent après ceux-ci, qui terminent un alinéa de la p. 53 : « les effets de cette perte. » Mme de Sévigné les avait sans doute écrits, après avoir achevé sa lettre, à une place quelconque de son papier, demeurée blanche. — Trois lignes plus haut, après le mot compliments, le chevalier de Perrin, dans son édition de 1754, a ajouté : « de M. de la Feuillade. »
  14. Où il était sans doute envoyé de l’Empereur ; il le fut auprès du prince d’Orange en 1675.
  15. Dans l’édition de 1754 : « et qui s’étoit lié d’amitié avec lui : vous pouvez penser comme il sera traité. Il a aussi, etc. »
  16. Vers de Corneille (Cinna, acte IV, scène iv), déjà cité plusieurs fois.
  17. La Gazette (p. 658) annonce que le duc d’Enghien arriva à l’armée le 17 août, et le prince de Condé le 19.
  18. Ce fut seulement le 18 août que Montecuculi se détermina au siège de Haguenau, « qu’il alla investir le lendemain, et qu’il fit battre le 20 et le 21, dit la Gazette (p. 646), avec trente-deux pièces de canon ; mais dans la nuit du 21 au 22, ayant appris que le prince de Condé venait l’attaquer avec toutes ses troupes, il se hâta de lever le siége.
  19. « Nous avons eu avis de plusieurs endroits de Sicile que le duc de Vivonne, après avoir bien pourvu à la sûreté de Messine et de tous les forts, par de bonnes garnisons, étoit parti avec vingt galères, autant de vaisseaux de guerre et un grand nombre de navires de charge, ayant laissé le reste de la flotte dans le port…. On avoit appris que le duc de Vivonne avoit résolu de faire une descente dans le royaume de Naples…. On ajoute que les vaisseaux de charge françois, ayant été écartés bien avant, s’étoient séparés de l’armée pour aller en Provence, afin d’y prendre les munitions de guerre et de bouche qu’on y a préparées. » (Gazette du 24 août, sous la rubrique de Gênes, 7 août.)
  20. Dans l’édition de 1754, ce paragraphe commence et finit autrement : « Le Coadjuteur avoit pris…. mais aujourd’hui cela seroit hors de propos…. et pourvu que ce morceau soit recousu bien juste, ce sera le plus beau et le plus galant de son discours. » — C’est le 17 août que le Coadjuteur harangua le Roi au nom de l’assemblée du clergé ; il avait communiqué son discours à Mme de Sévigné avant de le prononcer. Voyez la note 16 de la lettre suivante, p. 65.
  21. Voyez tome III, p. 461, note 1, et plus loin la lettre du 4 septembre 1675, p. 113.