Lettres à Sophie Volland/106

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Lettres à Sophie Volland
Lettres à Sophie Volland, Texte établi par J. Assézat et M. TourneuxGarnierXIX (p. 234-242).


CV


Paris, le 19 septembre 1767.


Voyez donc si je pourrai vous continuer mon journal. Mes dernières lignes étaient, je crois, de Monceaux. Bonne aventure du retour. Indiscrétion à laquelle on ne s’attend guère, et qui est pourtant fort naturelle. Nous nous en revenions le soir en cabriolet. Nous étions Bron et moi sur le fond, et devant nous une femme avec laquelle il est bien depuis longtemps, et qui, depuis fort longtemps, est jalouse d’une autre chez laquelle il prétend n’avoir aucune liaison, ne point fréquenter. Nous avions à passer devant la porte de cette femme ; nous y arrivons, et voilà tout à coup le cheval qui se détourne du chemin et qui se jette du côté de cette maison. Le cocher lui donne du fouet. L’animal croit qu’il tourne court ; il s’arrête, puis il fait les mouvements qu’un cheval a coutume de faire lorsqu’il se présente mal et qu’il tâche de se présenter mieux à une entrée de maison. En un mot, on eut toutes les peines à l’empêcher de nous mener où nous n’avions certainement aucun dessein d’aller. La femme dit à son ami, assis à côté de moi : « Vous voyez ; votre cheval est plus vrai que vous. » Le reste de notre route se fit en grand silence.

J’allai souper chez le prince, qui me lut encore une lettre de la belle dame. On ne saurait être plus sensible qu’elle l’est à toutes les affabilités que vous avez eues pour elle ; il est impossible de s’en expliquer avec plus de chaleur et de vérité. Lui, il en est transporté de joie ; et je reçois la récompense de vos bons procédés : il m’embrasse, il me caresse, il ne cesse de me remercier ; il me charge de le mettre à vos pieds. C’est le lundi au soir que nous soupâmes ensemble. Depuis, il n’a point entendu parler de son amie, et il est tout soucieux. Moi, je le console en lui disant : « Elle arrive, elle a des visites à faire, à recevoir ; peut-être qu’elle est à présent à Metz. Elle est occupée à faire sa cour à M. d’Estaing, et à pousser ses frères dans le service. » Il se lève avec fureur ; il crie : « Maudit enragé philosophe, est-ce que vous avez résolu de me rendre fou ? » Puis se radoucissant, il ajoute : « Ça, mon ami, plus de ces mauvaises plaisanteries-là ; vous me déchirez l’âme de gaieté de cœur. » Le mélancolique ambassadeur de Hollande s’en tient les côtés et rit jusqu’aux larmes ; nous traitons ensuite la chose sérieusement.

Nous convenons qu’une femme un peu aimable et un peu leste a cent occasions par mois de nous tromper, sans que nous nous en doutions, et que le plus court, le plus sûr, le plus honnête, est de s’abandonner avec tant de confiance qu’on ait honte de nous trahir. Le prince en convient, mais à condition qu’on lui permettra d’être soupçonneux, jaloux, et qu’on n’en plaisantera pas.

Mardi, depuis sept heures et demie jusqu’à deux ou trois heures, au Salon ; ensuite dîner chez la belle restauratrice de la rue des Poulies ; un tour de promenade jusqu’à la chute du jour. Sur les huit heures, rue Saine-Anne. Son fils[1] fait des progrès inouïs. M. Digeon vient lui en rendre compte. Elle en est transportée de joie ; mais c’est un éclair qui passe, et je les trouve tristes tous deux. Comme ce que je sais de plus est de confidence et non d’observation, il ne m’est pas permis de vous en dire davantage. M. Digeon n’a et n’a jamais eu rien de commun avec Mme de Grandpré. On a fait cette découverte à l’occasion de l’instituteur qu’on se propose de prendre et qu’on ne prend toujours point. Elle lui disait : « Cela devient absolument nécessaire. Je crains que les assiduités que vous avez ici ne rendent soucieuse une personne à laquelle je serais bien fâchée de causer la moindre peine. — Je vous entends, madame ; je vous jure que cette personne prend le plus grand intérêt au succès de mes soins, et qu’elle n’a aucun droit de les désapprouver. — Mais il peuvent être sus d’une autre. — Cette autre-là les sait, et il y a longtemps qu’elle est la maîtresse de sa conduite, et moi de la mienne. Nous nous disons tout quand nous nous rencontrons, et nous ne nous reprochons plus rien. — Mais le public ? J’ai une fille ; si l’on vous supposait des vues de son côté, il n’en faudrait pas davantage pour éloigner ceux qui pourraient y prétendre ; et si l’on faisait une autre supposition, il y a des gens sensés qui jugent des mœurs de l’enfant par celles de la mère. — Madame, je ne sais point de réponses à cela. » Et moi j’ajoute au récit qu’on me fait de ces conversations : Je ne sais, chère sœur, ce que vous vous proposez ; mais ne concevez-vous pas que vous voilà dans la grande intimité ; que vous avez autorisé M. Digeon à toucher sans scrupule, avec vous, certaines cordes ; et qu’après les questions indiscrètes que vous lui avez faites, il lui est libre de vous entretenir de ce qu’il lui plaira ? Elle en convient. « Mais quel remède à cela ? — Aucun, si ce n’est, à la première causerie de cette nature, de vous expliquer nettement, mais sans que cela paraisse apprêté, sur les devoirs d’une femme honnête, sur les périls de ces sortes de liaisons, la paix domestique perdue, la considération publique hasardée, le respect de soi-même, et tant d’autres choses que vous peindrez avec force, et qui arrêteront votre homme tout court, au moins pour quelques mois. Je ne sais plus ce que cela deviendra. — Ni moi non plus. — Mais comme il est constant que Nature ne fera pas en votre faveur une exception à la loi générale, que vous favorisiez ou non le penchant de M. Digeon, on s’en apercevra, et voilà votre fils privé du meilleur instituteur qu’il pût avoir, votre porte fermée à M. Digeon, et peut-être l’enfant confiné dans un collège. Arrangez-vous là-dessus. »

Mardi au soir, en rentrant chez moi, j’ai appris, par un billet, que le Baron était à Paris, et par un autre billet de Grimm, qu’il était revenu de la Briche avec un certain baron de Studuitz, qui ne voulait pas s’en retourner à Gotha sans pouvoir dire à sa princesse qu’il m’a vu, tenu, embrassé pour elle, et qu’il ne fallait pas manquer à un pique-nique qu’on avait arrangé pour le lendemain mercredi chez le suisse des Feuillants. Ce billet de Grimm était assaisonné de quelques mots d’humeur qui me blessèrent ; que j’allais partout excepté à la Briche ; que Mme d’Épinay y avait été seule, et m’avait inutilement espéré ; qu’elle n’était récompensée des attentions qu’elle avait pour mon goût et même mes fantaisies que par une exclusion qui l’offensait. Imaginez que je n’ai été au Grandval que pour servir le Baron ; à Monceaux que pour la commodité de revenir tous les matins au Salon, et que je ne reste à Paris que pour ce maudit Salon et que pour lui. Le Baron, qui aurait été content de faire ses affaires à Paris, et de me ramener jeudi au Grandval, trompé dans ses espérances, me fait, d’un autre côté, une sortie abominable. L’impatience me prend ; et, rendu éloquent par l’injustice de tous ces gens-là, je fais une sortie abominable contre l’amitié ; je la peins comme la plus insupportable des tyrannies, comme le supplice de la vie, et je finis par ces mots : « Mes amis, vous que j’appelle mes amis pour la dernière fois, je vous déclare que je n’ai plus d’amis, que je n’en veux point, et que je veux vivre seul, puisque je suis assez malheureusement né pour ne pouvoir faire le bonheur de personne, en m’abandonnant sans réserve à ceux qui me sont chers. » À l’instant, mon âme se serra, je versai un torrent de larmes ; et le marquis, qui était à côté de moi, me prit entre ses bras, m’entraîna dans une autre allée des Tuileries où cette scène se passait. En attendant le dîner, il me dit les choses les plus honnêtes, les plus douces et les plus consolantes ; versa un peu de baume sur mes blessures, et me ramena à ces amis que j’avais abjurés, résolu à dîner avec eux, car je voulais m’en aller, et un peu apaisé. Ce qui m’avait ulcéré, c’est un mot de Grimm qui me dit que, puisqu’il ne pouvait plus m’écrire sans me dire la vérité, et que la vérité me faisait tant de mal, il ne m’écrirait plus. « Voilà, disais-je au marquis, ces hommes qui se piquent de délicatesse ; ils me désespèrent, et, quand je me plains des peines qu’ils me causent, ils y mettent le comble en me disant froidement qu’ils ne m’en donneront plus. » Cependant le dîner fut fort bien ; on s’entretint de la petitesse de ceux qui refusent des secours par vanité..... On se sépara de bonne heure..... et nous nous embrassâmes tous fort tendrement.

Damilaville voulait m’entraîner chez Mme de Meaux, qui est malade et qui rend le sang par les pieds. J’aimai mieux m’en aller rue Sainte-Anne, et j’y allai. J’y restai peu de temps. Mme Le Gendre se proposait d’aller reprendre Mme de Blacy chez M. de Tressan, et elle me demandait si je pourrais lui donner des chevaux. J’allai le soir souper avec le prince ; je lui en demandai, ce qu’il m’accorda. Nous passâmes la soirée, le prince et moi, à disputer sur un principe de peinture : c’est qu’il y avait dans la nature beaucoup de masses et peu de groupes. Vous n’entendez rien à cela ; mais il vous suffira de savoir qu’en ayant appelé tous deux aux compositions des grands maîtres, je lui montrai que, dans les compositions du Poussin, où l’on comptait jusqu’à cent, cent vingt figures, il y avait dix, douze, quinze, vingt masses, et à peine deux ou trois groupes ; et spécialement dans le Jugement de Salomon, vingt à trente figures, et pas un groupe.

Le reste de la soirée se passa à causer de mariages disproportionnés faits sans le consentement des parents ; il me dit à ce sujet quelques mots de M. de Parceval, que vous ne savez peut-être pas et qui vous feront plaisir. Son fils se maria sans son aveu. Le lendemain du mariage, sa bru vint chez lui. Il n’était pas encore levé. Elle se mit à genoux près de son lit, et lui prit une main qu’elle mouillait de ses larmes. M. de Parceval lui dit : « Est-ce que mon fils n’a pas craint d’être déshérité ? » Sa bru lui répondit : « Il vous connaît trop pour avoir cette crainte. » Après un moment de silence, M. de Parceval ajouta : « Ma fille, levez-vous ; vous m’avez ôté mon fils ; j’espère que, dans neuf mois, vous m’en rendrez un autre que vous élèverez si bien qu’il n’osera jamais faire même un bon choix sans votre consentement » ; et puis il l’embrassa ; mais il ne voulut pas recevoir son fils. Pour l’en rapprocher, on employa la médiation de M. de Saint-Florentin. Au premier mot de M. de Saint-Florentin, le bon Parceval lui dit : « Ah ! Monseigneur, combien vous m’auriez épargné de peine si vous eussiez bien voulu y penser plus tôt ! »

Toute ma journée du jeudi fut employée à ma négociation de Sainte-Périne[2] qui est moins avancée que jamais ; et la nuit du jeudi au vendredi, avec une grande partie du vendredi, à mettre à l’encre, chez moi, les observations que j’avais faites au crayon au Salon. Je dînai en famille. Je fis jouer du clavecin à l’enfant. Je reçus la visite de Mme Geoffrin, qui me traita comme une bête, et qui conseilla à ma femme d’en faire autant. La première fois, elle vint pour gâter ma fille ; cette fois, elle serait venue pour gâter ma femme et lui apprendre à dire des gros mots et à mépriser son mari.

Je ne sais ce que je devins le reste de la journée. J’allai passer quelques instants avec Mme Le Gendre, qui m’apprit que Mme de Blacy était de retour, et qu’elle se servirait des chevaux du prince pour Sceaux, ou pour quelque autre partie de campagne qu’elle avait arrangée avec M. Digeon. Je souris ; elle fit tout son possible pour que je laissasse le dîner de Monceaux, et m’entraîner avec elle. Sur mon refus absolu, elle se détermina à engager Mme de Blacy, et puis il lui vint en esprit que peut-être on imaginerait qu’elle redoute un long tête-à-tête ; et puis elle ne sut plus ce qu’elle ferait. Le lendemain samedi, elle m’écrivit, à propos d’une petite commission qu’elle avait à me donner, qu’elle avait proposé la partie à Mme de Blacy, et celle-ci l’avait acceptée. La voilà donc, elle et M. Digeon, ses enfants et Mme de Blacy, sur le chemin de Sceaux, et moi sur le chemin de Monceaux, d’où je vous écris, ce matin dimanche, que je retourne à Paris pour dîner avec elle, et de bonne heure, après dîner, pour m’en retourner chez moi et faire mon sac de nuit pour le Grandval où je serai conduit par le marquis Grimm et Damilaville, demain lundi. J’y passerai le reste du mois ; ce qui ne m’empêchera pas de recevoir vos lettres, et d’en mettre quelques-unes à la poste de Boissy.

J’ai oublié, dans ce détail de mes journées, beaucoup de choses. Le sort du prince est décidé. J’ai reçu des nouvelles de Russie. Il me vient un buste de l’impératrice. M. Falconet est brouillé avec le général Betzky ; mais il est tellement en faveur auprès de l’impératrice, qu’il est plus à redouter pour le ministre que le ministre pour lui. J’ai reçu de lui ce manuscrit sur le sentiment de l’immortalité et le respect de la postérité, que je craignais si fort qu’il ne publiât à Saint-Pétersbourg sans ma participation, et dans ce manuscrit un billet où il ajoute de nouvelles instances à celles que vous savez. Vous ne sauriez croire le souci que cela me cause. La reconnaissance que je dois à cette souveraine, la tendresse que j’ai pour vous me tiraillent d’une façon bien cruelle ; mais c’est vous, mon amie, qui l’emporterez toujours. Oui, je puis prendre la masse d’or que j’ai reçue[3] et la jeter aux pieds de l’ambassadeur ; mais je ne saurais me séparer de vous. Bonjour, mon amie. Ne me grondez point ; ne vous joignez point avec mes amis pour me rendre la vie amère. Je vous salue et vous embrasse de tout mon cœur. Présentez mes tendres respects, mon inviolable attachement à maman. Occupez-vous de sa santé ; qu’elle s’occupe de la vôtre. Hâtez-vous de revenir. Les beaux jours qu’il fait ! et les belles promenades que nous ferons encore à Meudon, si vous le voulez !

Bonjour, bonjour. J’espère que Damilaville, qui contresignera cette lettre, m’en remettra une de vous.

Mais n’admirez-vous pas avec moi combien nous jugeons mal des choses, et combien de fois nous sommes trompés dans les avantages que nous leur attachons ? J’ai vu ma fortune doublée presque en un moment ; j’ai vu la dot de ma fille toute prête, sans prendre sur un revenu assez modique ; j’ai vu l’aisance et le repos de ma vie assurés ; je m’en suis réjoui ; vous vous en êtes réjouies avec moi ; eh bien ! jusqu’à présent, qu’est-ce que cela m’a rendu ? qu’est-ce qu’il y a eu de réel dans tout cela ? Ce don d’une impératrice m’a contraint à un emprunt. Cet emprunt a diminué mon petit revenu ; le nouvel emploi de mon argent, dont le fonds s’est trouvé diminué par la rente que j’en avais touchée d’avance, a occasionné un nouvel emprunt ; et de virement de parties en virement de parties, à la longue le fonds se réduirait à rien sans avoir été un moment plus riche et sans avoir rien dissipé. En vérité, cela est trop plaisant ; mais ce qui ne l’est pas, c’est que, si je ne veux pas être ingrat envers ma bienfaitrice, me voilà presque forcé à un voyage de sept à huit cents lieues ; c’est que si je ne fais pas ce voyage je serai mal avec moi-même, mal avec elle, peut-être. Toutes ces idées font mon supplice. Revenez donc ; hâtez-vous devons montrer, afin que j’oublie près de vous tous ces devoirs et toutes ces peines. Falconet, à qui M. de La Rivière a remis ma lettre, m’a écrit qu’elle est tout à fait du ton de celles qu’on envoie du coin de la rue Taranne dans la rue d’Anjou, et que, malgré cela, il a déjà été tenté cent fois de l’envoyer à l’impératrice. Il y succombera ; c’est moi qui vous le promets. Eh bien ! qu’y verra l’impératrice ? Que j’aime, que j’aime à la folie ; que tous les dons ne sont rien pour moi, au prix du bonheur de celle que j’aime. Elle y verra que ce qui m’arrête c’est ce qui a fait faire de tout temps aux hommes les grandes actions, les grands crimes, les petites et les grandes folies ; et que quand on est amoureux, on est tout ce qu’il y a de bien et de mal. Si elle lit et pense bien, elle ne dira pas : Il est ingrat ; mais elle dira : Il est amoureux. Je vous réponds qu’elle a déjà ma lettre, et qu’elle m’excuse ; j’aime du moins à le penser, cela me tranquillise. Mais revenez ; quand je vous verrai, tout sera bien, ou je ne me soucierai plus que tout soit mal. Je me souviens d’avoir dit autrefois d’un certain homme qu’il n’avait pas plus de morale qu’il n’y en avait dans la tête d’un brochet. J’ai changé de comparaison ; je dis à présent : dans le cœur d’un amant. Celui qui est amant n’est que cela. Tant pis pour la probité et pour la vertu, si l’amour s’y oppose. Ce n’est pas qu’on voulût faire une action vile ou basse par amour. On ne volerait pas un écu ; mais on brûlerait, on tuerait, on se tuerait soi-même.

Bonjour, bonjour. Ils m’avaient promis de m’éveiller de bonne heure, et de me déposer à Paris sur les neuf heures du matin ; ils sont partis sans moi. Leur projet est de me retenir ici à dîner, et j’ai bien peur qu’ils n’y réussissent. Cela supposé, j’arriverai tard à Paris ; rien ne m’empêchera de voir Mme de Blacy : il faut absolument que nous conférions sur son fils. Peut-être aura-t-elle vu celui qui lui a remis les lettres pitoyables qu’elle en a reçues ! Il est important qu’avant de m’adresser à M. Dubucq, je sache s’il est innocent ou coupable : cela change de ton.

Est-ce que vous ne m’apprendrez pas dans votre première lettre le jour de votre retour ?

Bonjour, encore une fois. Si vous ne m’aimez pas bien, prenez garde à ce qui en arrivera : le prince fait ses paquets.



  1. Le fils de Mme Le Gendre.
  2. Voir précédemment p. 232.
  3. Pour la vente de sa bibliothèque à Catherine.