Lettres à la princesse/Lettre099
XCIX
Le discours est parfait. Deux phrases seules me paraissent laisser à désirer. Je propose pour la première quelque chose comme ceci ou d’approchant :
« Mais elle soulage d’autant les familles affligées et leur épargne des soins que le plus souvent leur misère les empêcherait de pouvoir donner, » ou « les empêcherait de donner » ; c’est plus court.
L’autre phrase demande un léger complément, et je propose ceci ou quelque chose dans ce sens :
« Personne ne peut se dire exempt de souffrance ou de chagrin, soit dans le passé, soit dans l’avenir ; mais même, avec son lot de douleurs, chacun peut et doit tendre une main secourable à son prochain. » Il faut expliquer le mais, et c’est pour cela que je crois entrer dans la pensée en mettant : même avec son lot ou sa part de douleurs.
Ce sont mes seules remarques, Princesse ; je vous quitte pour passer à Bossuet[1].
Agréez, je vous prie, l’assurance de mon respectueux attachement.
- ↑ Le premier article sur M. Zeller, Entretiens sur l’histoire (16 janvier 1865), débute par une critique du Discours sur l’histoire universelle de Bossuet.