Lettres à la princesse/Lettre116

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Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 161-162).

CXVI


Ce 4 août. 1865.
Princesse,

Vous êtes la bonté même. Je passe par dessus les scrupules et j’écris à Mme C… votre bonté. Elle mérite de vous en savoir tout le gré ; elle a du cœur, et, quoiqu’un peu grossière et violente, elle a du bon et votre action la touchera pour la vie[1]

Revenons à la vertu. Hier, les choses se sont bien passées : je suis sorti de ce défilé sans encombre. Malgré tout, Princesse, je n’ai pu vous regretter, car vous auriez eu de l’impatience et de l’ennui à certains moments. Toute la séance, d’ailleurs, a été de bonne compagnie.

Ce grand Carthaginois Flaubert est le meilleur cœur qui existe ; ce doit être une grande douleur pour lui, car il aime cette nièce presque paternellement[2].

J’écris à Mme Taine pour avoir le renseignement précis. Je vous l’enverrai, dès que je l’aurai.

Daignez agréer, Princesse, l’hommage de mon tendre et respectueux attachement.

  1. Mme C… crut devoir refuser les présents de la princesse : elle n’avait sollicité qu’une indemnité littéraire du ministère d’État.
  2. Allusion à un deuil de famille que venait d’éprouver M. Gustave Flaubert.