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Lettres à la princesse/Lettre122

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Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 170-172).

CXXII


Ce 8 septembre 1865.
Princesse,

Quoi ! cette soirée commencée sous de si heureux auspices et où l’on n’apercevait au plus que quelques éclairs de chaleur, s’est terminée orageusement ! Je fais tout, quand je rencontre un de ces abbés un peu polis, pour l’apprivoiser, pour lui persuader qu’il n’y a pas lieu de se choquer. C’est donc en vain : on n’y réussit pas.

Je suis bien peu en mesure, Princesse, auprès de M. Walewski. Imaginez que j’ai, il y a plus de vingt ans, dans la Revue de Buloz, critiqué — oui, critiqué de ma plume sa comédie de l’École du monde ! De plus, j’ai quitté le Moniteur pour le Constitutionnel, lui étant ministre d’État et gouvernant le Moniteur. Il en a été choqué alors, malgré toutes les politesses que j’y ai mises, jusqu’à ne pas vouloir de mon nom dans une Commission de Propriété littéraire qui se formait à son ministère. Il dit non à Camille Doucet, qui me proposait. Des années ont passé déjà là-dessus, mais ce ne sont point des titres à être un bon recommandeur. — Si vous le voulez, toutefois, Princesse, ainsi avertie que vous êtes, j’écrirai.

— J’ai reçu hier d’un malheureux homme une lettre qui a un caractère particulier et poignant. Je verrai demain l’individu. S’il me paraît tel que sa lettre me l’a fait entrevoir, je solliciterai peut-être pour lui la charité (c’est le mot) de Votre Altesse.

Je vous prie de vouloir bien agréer, Princesse, l’hommage de mon respectueux et tendre attachement.


M. Pasteur avait fait dans le Moniteur de lundi un bon article sur Lavoisier.