Lettres à la princesse/Lettre172

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Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 235-236).


CLXXII

Ce mardi.
Princesse,

J’ai lu l’article de Geffroy ; il est net et bien cinglé[1]. — J’étais invité moi-même aux Tuileries pour demain soir, mais c’était pour moi subordonné à mon mercredi.

Maintenant, Princesse, laissez-moi vous dire tout bas et pour vous que je vais entrer en indisposition pour un nombre de jours indéterminé. Les docteurs se sont décidés à me faire une légère opération plus douloureuse que grave ; mais c’est toujours quelque chose d’inconnu et d’incertain qui pourra me retenir plus ou moins de temps dans la chambre.

Veuillez ne pas accuser ma négligence tant que cette impossibilité de sortir durera.

Je suis à vous, Princesse, avec le tendre et respectueux attachement que vous savez.


  1. La publication des Lettres de Marie-Antoinette soulevait alors une vive polémique dans les revues et dans les journaux. Il y a déjà été fait allusion à propos d’un article de M. de Sybel (page 195). M. Albert Geffroy, de son côté, avait attaqué la question dans le Temps (5 janvier 1866) et dans la Revue des Deux Mondes (1er  juin, 15 juillet, 15 août 1866). C’est à l’un de ces articles que se rapporte la lettre de M. Sainte-Beuve. Il a d’ailleurs développé sa pensée, et au complet, sur toute cette affaire des autographes contestés, dans une note à la fin de son troisième article sur Marie-Antoinette (Nouveaux Lundis, tome VIII, page 382).