Lettres à la princesse/Lettre177

La bibliothèque libre.
Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 244-245).

CLXXVII

Ce mardi.
Princesse,

Si je ne comptais si fort sur votre indulgence, je m’excuserais pour demain, ayant depuis quelques jours une fatigue d’yeux qui se traduit tous les soirs après dîner en cuisson et en impossibilité d’ouvrir les paupières. Votre bonne grâce daignera m’accepter comme je suis. — J’ai un vrai chagrin de cette mort si soudaine (quoique le mal existât depuis longtemps) de ce brave Duveyrier[1]. Il m’était venu voir le samedi même, son dernier jour de sortie (il fut pris la nuit suivante de délire), et il me parlait de vous, Princesse, avec un sentiment d’homme charmé et reconnaissant. Je le comparais à un flambeau qui marchait toujours. C’est encore une intelligence qui vient de s’éteindre.

Veuillez agréer, Princesse, l’hommage de mon tendre et respectueux attachement.


  1. Charles Duveyrier est mort le 10 novembre 1866.