Lettres à une inconnue/143

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CXLIII

Paris, 22 avril au soir, 1852.

Votre lettre m’a fait grand bien. Je suis en ce moment nerveux comme on l’est après avoir cédé à un premier mouvement ; vous savez qu’ils sont presque toujours honnêtes. C’est le moment où tous les sentiments bas reviennent. On me menace d’un procès pour mépris de la justice et attaque contre la chose jugée. Cela me paraît fort, mais tout est possible, y siempre lo peor es Cierto. D’un autre côté, l’École des chartes aiguise ses griffes pour me déchirer. Il va falloir subir peut-être des interrogatoires et faire une polémique enragée. J’espère qu’au moment de la bataille je retrouverai mon énergie. À présent, je suis tout déconfit et ennuyé. Je vous remercie de ce que vous me dites ; j’y suis très-sensible. Tâchez de vous porter de mieux en mieux pour venir me voir en prison, le cas échéant.