Lettres de Chopin et de George Sand/Lettre 49
49. — Frédéric Chopin à Julien Fontana, à Paris.
[Écrit sur du papier aux initiales de George Sand][1] Mon chéri, Je me sens beaucoup mieux. Je commence à jouer, à manger, à marcher comme tout le monde. Tu vois que j’écris même facilement puisque je t’adresse de nouveau quelques mots. Mais c’est encore pour affaires. Je voudrais beaucoup que mes Préludes fussent dédiés à Pleyel (c’est possible puisqu’ils ne sont pas encore imprimés). Et la Ballade à Mr. Robert Schuhmann [sic]. Les Polonaises, à toi, comme elles le sont. Et rien à Kessler.[2] Si Pleyel tient à la Ballade, dédie les Préludes à Schuhmann [sic]. [Constant] Gaszynski est venu d’Aix hier pour me voir. C’est la seule personne que j’ai reçue car les portes sont fermées à tous les amateurs de musique et de littérature. Après t’être entendu avec Pleyel, tu parleras à Probst du changement des dédicaces. Embrasse Jeannot. Sur les nouveaux fonds, tu rendras cinq cents à Grzymala et tu le prieras de me faire parvenir le reste — 2.500 — Ne t’endors pas, aime-moi et écris. Pardonne-moi de t’accabler de commissions, mais je crois que tu fais volontiers ce dont je te prie.
Ch.