Lettres de Jules Laforgue/058
LVIII
À M. CHARLES HENRY
Comment allez-vous ? Je ne sais rien, rien de vous.
Recommencement de ma vie de Berlin. De la neige, de la bière, de la musique ; avachissement.
Ici une exposition de quelques expressionnistes. Je fais, pour être traduit dans une revue, un article expliquant l’impressionnisme à ces gens qui diront alors que l’Impressionnisme — avec sa folie, — est né en Allemagne de la loi de Fechner.
J’ai trouvé un Monsieur qui a trouvé adorable ma cire de Cros. Il lui achèterait volontiers, « pour pas cher », quelque chose de moderne comme ça, en cire toujours.
En outre, dites à Cros, s’il y tient, de songer à préparer quelques menues choses. Nous organiserions ici une petite exposition de ses cires avec une notice-catalogue. Il risquerait simplement des frais de transport contre la chance d’être acheté. Je n’en promets pas plus. Voulez-vous lui en parler ? Avec les menues choses qu’il a dans son atelier, — en ajoutant la mienne que j’ajouterais à l’exposition, — il pourrait préparer quelque petite machine moderne, quelque élégance parisienne, qui aurait ici le plus de chance.
Kahn m’a répondu. Je lui ai reécrit (secrétaire d’état-major télégraphiste, 19eesection, Mahrès), mais il croit qu’il changera d’adresse un de ces jours.
Bonjour à Mme C…, qui m’a absolument oublié.
Et écrivez-moi un petit mot, n’est-ce pas ?