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Lettres de Pline le Jeune/Tome premier/Panckoucke 1826/II. À Maxime

La bibliothèque libre.
Traduction par Louis de Sacy revue et corrigée par Jules Pierrot.
éditeur Panckoucke (p. 169-171).
II.
Pline à Maxime.

Je crois être en droit de vous demander, pour mes amis, ce que je vous offrirais pour les vôtres, si j’étais à votre place. Arrianus Maturius tient le premier rang parmi les Altinates. Quand je parle de rang, je ne le règle pas sur les biens de la fortune dont il est comblé, mais sur la pureté des mœurs, sur la justice, sur l’intégrité, sur la prudence. Ses conseils dirigent mes affaires, et son goût mes études. Il a toute la droiture, toute la sincérité, toute l’intelligence que l’on peut désirer. Il m’aime (je ne puis dire rien de plus) autant que vous m’aimez vous-même. Comme il ne connaît point l’ambition, il s’est tenu dans l’ordre des chevaliers, quoiqu’il eût pu fort aisément monter aux premières dignités. Je n’en regarde pas moins comme un devoir pour moi de l’élever et de l’agrandir. Je serais heureux de lui faire obtenir quelque distinction, sans qu’il y pensât, sans qu’il le sût, et peut-être même malgré lui : mais j’en voudrais une qui eût de l’éclat, sans lui causer trop d’embarras. C’est une faveur que je vous demande pour lui, à la première occasion qui s’en présentera. Vous aurez en moi, vous aurez en lui-même un débiteur plein de reconnaissance ; car, quoiqu’il ne souhaite pas ces sortes de grâces, il les reçoit comme s’il les eût vivement désirées. Adieu.