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Lettres de Pline le Jeune/Tome premier/Panckoucke 1826/IV. À Sossius

La bibliothèque libre.
Traduction par Louis de Sacy revue et corrigée par Jules Pierrot.
éditeur Panckoucke (p. 259).
IV.
Pline à Sossius.

J’ai la plus tendre amitié pour Calvisius Nepos : c’est un homme plein d’habileté, de droiture, d’éloquence ; qualités que je place en première ligne. Il est proche parent de C. Calvisius qui demeure dans la même maison que moi, et qui est votre intime ami : c’est le fils de sa sœur. Faites-lui obtenir, je vous prie, une charge de tribun pour six mois[1], et que cette dignité l’élève à ses propres yeux et à ceux de son oncle. Vous m’obligerez ; vous obligerez notre cher Calvisius ; vous obligerez Nepos lui-même, qui certainement, en fait de reconnaissance, n’est pas un débiteur moins solvable que nous-mêmes. Vous avez souvent accordé des grâces ; mais j’ose vous assurer que vous n’en avez jamais mieux placé aucune, et à peine une ou deux aussi bien. Adieu.


  1. Tribun pour dix mois. À cause du grand nombre des candidats, la charge de tribun s’accordait seulement pour un semestre. Ceci explique deux vers de Juvénal, vii, 88, sur l’histrion Pâris :
    Ille et militiæ multis largitur honorem,
    Semestri vatum digitos circumligat auro.
    Le semestre aurum était l’anneau que portaient les tribuns nommés pour six mois.