Lettres de Pline le Jeune/Tome premier/Panckoucke 1826/L5 XII. À Fabatus, aïeul de sa femme
J’ai reçu votre lettre qui m’apprend que vous avez embelli notre ville d’un somptueux portique, sur lequel vous avez fait graver votre nom et celui de votre fils ; que le lendemain de la fête célébrée à cette occasion, vous avez promis un fonds pour l’embellissement des portes ; qu’ainsi la fin d’un bienfait a été le commencement d’un autre. Je me réjouis premièrement de votre gloire, dont une partie rejaillit sur moi, par notre alliance ; ensuite, de ce que la mémoire de mon beau-père soit assurée par de si magnifiques monumens ; enfin, de ce que notre patrie devienne chaque jour plus florissante : je vois avec plaisir tous les nouveaux ornemens qu’elle reçoit, de quelque main qu’ils viennent ; mais qu’elle les doive à Fabatus, c’est pour moi le comble de la joie. Il ne me reste qu’à prier les dieux de vous conserver dans cette disposition, et de ménager à cette disposition de longues années. Car je ne puis douter qu’après avoir fini l’ouvrage que vous venez de promettre, vous n’en commenciez un autre : la libéralité ne sait point s’arrêter, quand une fois elle a pris son cours ; et plus elle se répand, plus elle s’embellit. Adieu.
- ↑ Aïeul de sa femme. (Voyez iv, 1.)