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Lettres de Pline le Jeune/Tome premier/Panckoucke 1826/L5 XII. À Fabatus, aïeul de sa femme

La bibliothèque libre.
Traduction par Louis de Sacy revue et corrigée par Jules Pierrot.
éditeur Panckoucke (p. 385-387).
XII.
Pline à Fabatus, aïeul de sa femme[1].

J’ai reçu votre lettre qui m’apprend que vous avez embelli notre ville d’un somptueux portique, sur lequel vous avez fait graver votre nom et celui de votre fils ; que le lendemain de la fête célébrée à cette occasion, vous avez promis un fonds pour l’embellissement des portes ; qu’ainsi la fin d’un bienfait a été le commencement d’un autre. Je me réjouis premièrement de votre gloire, dont une partie rejaillit sur moi, par notre alliance ; ensuite, de ce que la mémoire de mon beau-père soit assurée par de si magnifiques monumens ; enfin, de ce que notre patrie devienne chaque jour plus florissante : je vois avec plaisir tous les nouveaux ornemens qu’elle reçoit, de quelque main qu’ils viennent ; mais qu’elle les doive à Fabatus, c’est pour moi le comble de la joie. Il ne me reste qu’à prier les dieux de vous conserver dans cette disposition, et de ménager à cette disposition de longues années. Car je ne puis douter qu’après avoir fini l’ouvrage que vous venez de promettre, vous n’en commenciez un autre : la libéralité ne sait point s’arrêter, quand une fois elle a pris son cours ; et plus elle se répand, plus elle s’embellit. Adieu.


  1. Aïeul de sa femme. (Voyez iv, 1.)