Lettres de la Vendée/I/01
Apparence
Treuttel et Würtz, (I, p. 1-2).
LETTRES DE LA VENDÉE.
LETTRE PREMIÈRE.
De ***, 11 août 1793.
Je suis lasse, nous avons fait dix
lieues, moitié à pied, moitié en charrette ; on s’est battu hier toute la
journée ; mon frère ne nous a pas
encore rejoints ; je ne t’écrirai, ma
chère, que deux mots, je manque
de temps et de forces ; on m’assure
que ma lettre t’arrivera par un exprès que nous envoyons près de
Rennes, et qui passera. Quelle vie
nous menons ! Je conçois cependant
qu’on s’y accoutume, du mouvement et des choses nouvelles. Si tu en as de
mes parens, tâches de m’en faire arriver.
Adieu, cousine,
ton amitié me
tient lieu de tout ce que je n’ai pas, et
c’est beaucoup dire… À l’instant, on
nous oblige en hâte de repartir. Ni
paix, ni trêve ; ton amitié du moins.