Lionel Lincoln/Préface de la première édition

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Traduction par A. J. B. Defauconpret.
Furne, Gosselin (Œuvres, tome 4p. 7-8).
PRÉFACE


DE LA PREMIÈRE ÉDITION


DE LIONEL LINCOLN.




On trouvera dans cette histoire quelques légers anachronismes ; et, si l’auteur n’en parlait pas, les lecteurs qui s’attachent à la lettre pourraient en tirer des conclusions aux dépens de sa véracité ; ils ont rapport aux personnes plutôt qu’aux choses. Si l’on veut les traiter d’erreurs, comme elles sont d’accord avec le fond des faits, qu’elles sont liées à des circonstances beaucoup plus probables que les événements réels, et qu’elles possèdent toute l’harmonie du coloris poétique, l’auteur est hors d’état de découvrir pourquoi ce ne sont pas des vérités.

Il abandonne ce point difficultueux à la sagacité d’instinct des critiques.

Cette légende peut se diviser en deux parties à peu près égales : l’une comprenant des faits qui sont de notoriété publique, l’autre fondée sur des renseignements particuliers qui ne sont pas moins certains. Quant à ses autorités pour cette dernière partie, l’auteur s’en réfère à l’avant-propos qui précède ; mais il ne peut parler avec aussi peu de cérémonie des sources où il a puisé la première.

Les bons habitants de Boston connaissent parfaitement le rôle glorieux qu’ils ont joué dans les premières annales de notre confédération, et ils ne négligent aucun moyen louable pour perpétuer la gloire de leurs ancêtres. De la tous ces ouvrages d’un intérêt local, publiés en si grand nombre à Boston, qu’on ne pourrait en trouver autant dans aucune autre ville des États-Unis. L’auteur s’est efforcé de tirer parti de ces matériaux, en comparant les faits, en en faisant un choix, et en montrant, comme il l’espère, un peu de cette connaissance des hommes et des choses qui est nécessaire pour présenter un tableau fidèle.

S’il a échoué dans son projet, il n’a du moins rien négligé pour le faire réussir.

Il ne prendra pas congé du berceau de la liberté américaine, sans exprimer ses remercîments des facilités qui ont été accordées à son entreprise. S’il n’a pas reçu la visite d’êtres aériens, s’il n’a pas en de ces belles visions que les poètes aiment à inventer, il est certain qu’on le comprendra, quand il dira qu’il a été honoré de l’intérêt de quelques êtres ressemblant à ceux qui ont inspiré leur imagination.