Méliador/Appendice (1er et 2e fragments du ms. A)
Appendice
Page 207. — Le premier fragment de A débute par un vers :
Contre tous ses..........
Moult fu Agham[anor]........
Qui cuida moult........
Que on ne le peuist........
Or vodra il au bien,
Ce dist, contrevengier son honte.
Sus son ceval tantost remonte,
Car point ne parti de le priesse
L’espée ou poing, l’entente espresse
Qu’il puist faire aukun bon esploit.
Un chevalier devant lui voit,
Le blanch a une noire bende ;
Sus lui son mautalent amende,
Car telement le porte a terre
Qu’il le couvint venir requerre
Son escuier, ens ou tournoy,
Près que mort, dont il ot anoy.
Apprès resbati le secont,
Ens ou regart dou roy Hermont
Qui le prise moult grandement
Est il et de haute entreprise.
Mais encores trop mieus il prise
Le chevalier de bleu armé :
Autrement il ne l’a clamé
En chevauchant de chief en cor,
Fors le bleu au cler soleil d’or.
Bien est son entension toute
Que il passera d’iaus le route
Et ara le pris dou tournoy.
Il n’est mies seus, par ma foy,
Qui le prisent et recoumandent
....................[an]dent
.......................ient
.......................ent
....................llier
.....................illier
Entre lui et Aghamanor :
Il n’est nus qui les passe encor
De faire la trop plus que nus.
Messires Feughins et Caulus,
Desramez et Dreomedès,
Et li vaillans Pollicenès,
Par desous la baniere blanche
Se tienent en bonne ordenanche ;
Mais chil de le bleue baniere
Les reboutent de forche arriere,
Et conquerent et metent jus
Par l’emprise et les grans viertus
De Melyador le vassal.
N’en i a nul especial,
Deseure lui, sachiés pour voir,
Ne qui si bien se sache avoir
En l’estour et en la mellée,
Ou on voit mainte clere espée
Ensonniie de ferir.
On doit bien tel tournoy cerir.
Page 209. — Les dix vers 16462–16471 de notre texte sont représentés dans A par les vingt-huit vers que nous reproduisons ci-après, en les faisant précéder du vers initial de la première phrase, répondant au vers 16461 de la présente édition :
Tant dura chils fort capleïs,
Que li pluiseur telement furent
Lasset de faire ce qu’il dubrent,
Qu’il estoient si affoibli
Que leur cop a mains c’au demi
De forche estoient revenu.
Adont li hiraut sont venu
Sus les elles dou dit tournoy,
Et dient en haut cel envoy
En chevauchant près tout autour :
« Or sus, chevalier, au retour !
« Moult bien a esté la journée
« Hui par vo fait continuée. »
Ensi se depart li tournois.
Mais Melyador li courtois
Demora darainiers de tous,
Qui ce jour a les siens rescous
Et fait honneur oultre l’ensengne.
On le moustre au doi et ensagne.
Des chevaliers mors et estains
En y a vint et deus dou mains,
Et de navrés et de blechiés
Moult grant fuison, bien le sachiés.
Encores ne sont point ostées
Les banieres ne raportées.
On les lait ester sus le plache.
Melyador n’a qui le cache,
Ne qui le poursiue au retour,
Car tous sont parti de l’estour…
Page 218. Les six vers 16769–16774 de notre texte sont remplacés, dans A, par dix vers différents que nous reproduisons en les accompagnant des cinq qui les précèdent et qui sont ici nécessaires au sens :
« Damoiselle, je vous suppli
« Que dou chevalier vous souvigne,
« Qu’il est enssi c’a tour il vigne,
« Qui se combati l’autre fois
« Encontre Camel de Camois
« Pour vous et pour vostre cousine
« Qui chi est, ma dame Hermondine. »
Florée respondi en l’eure,
Qui point la granment ne demeure,
Car mies ne sçavoit encor
Que ce fust la Melyador,
Ne jamais pensé ne l’euist,
Ne croire adont ne le peuist,
Et dist : « Moult volentiers, par m’ame.
« Au gré dou roy et de ma dame…
Page 219. — Les quarante-sept vers numérotés 16779–16825 en notre édition sont remplacés, dans A, par les trois vers suivants (et non sept, comme nous l’avons dit plus haut, par erreur) :
Et Florée adont le regarde,
Et Melyador se retarde,
Qui se remet dedens la presse.