Méliador/L'armorial de la Table Ronde et les blasons décrits dans le « Meliador »

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Texte établi par Auguste Longnon (IIIp. 345-357).


L’ARMORIAL DE LA TABLE RONDE
ET
LES BLASONS DÉCRITS DANS LE MELIADOR



Parmi les questions que soulève la lecture de Meliador, celle des rapports qui peuvent exister entre ce roman et les armoriaux de la Table Ronde était une des plus faciles à résoudre. Elle se posait ainsi : les blasons relativement nombreux décrits par Froissart se retrouvent-ils, en tout ou en partie, dans les dits armoriaux ; ou bien, au contraire, Froissart s’est-il inspiré de ces recueils ; ou bien encore n’y a-t-il aucun point de contact entre Meliador et les armoriaux ?

L’inspection des armoriaux de la Table Ronde que possèdent la Bibliothèque nationale[1] ou les Archives de France[2] m’a bien vite démontré que la dernière de ces trois hypothèses était la vraie. Elle m’a permis en outre de faire sur l’origine de l’armorial en question quelques remarques intéressantes.


I. L’Armorial de la Table Ronde.

Un certain nombre d’exemplaires de l’Armorial de la Table Ronde le présentent sous une forme abrégée, offrant une série de blasons figurés, avec description des dits blasons et l’indication des personnages auxquels ils étaient censés avoir appartenu. Mais en cinq manuscrits de la Bibliothèque nationale, cet armorial figure comme l’une des parties d’un livre sur les tournois de la Table Ronde, qui est l’œuvre d’un contemporain du roi René, et dont voici l’épître liminaire.


Pour ce que toutes bonnes meurs sont regies par vertus et que, en vertu, force est tres necessaire pour garder une chacune d’icelles, affin que les entendemens labeurent ung chacun selon sa vocation, les anciens pour entretenir ceste vertu de force toute leur entente misdrent en exercite d’armes, la ou ilz exposoient leur honneurs, vie et avoirs, pour quoy estoient les choses publicques maintenues, et seigneuries gouvernées en justice et les choses divines nourries en paix, a quoy tant de nobles hommes, directeurs de bonnes euvres, tant travaillerent que le nombre d’eulx ne des travaulx qu’ilz feirent sont a peine incongneuz et innumerables. Et, pour ce que assés sçay que mieulx le savez que moy, n’est ja besoing d’en nul particularizer ne alleguer, car je congnoiz, tres hault et tres puissant prince, mon tres chier et honnoré frere, prince de Vienne, que vous l’entendés et congnoissez moult clerement comme celuy qui voulentiers en telz choses vous delectez. Et encor pour tousjours vous adjoindre en toutes vertueuses choses necessaires en ce temps de paix et transquilité, faire joustes, tournoys et autres choses, qui apertient a tout avoir d’armes et a d’entretenement d’icelles, tellement que harnoys est si conjoinct et si amyable que a peine semble que toutes nobles euvres marciales soient nées avecques vous, que espoir est a tous nous, voz parens et amys, de grans choses de bien en advenir. Et pour ce que je sçay que toutes choses qui a armes appartiennent, soit en guerre ou en paix, vous sont plaisantes et agreables, vous envoye ung petit livret ou est la forme que l’on tenoit aux tournois et assemblées que l’on faisoit du temps du roy Artus ou royaume de la Grant Bretaigne, et avecques ce la forme des serements que tenoient les chevaliers recevant la haultesse de l’ordre de la Table Ronde, les noms des chevaliers d’icelles et de leurs armes, lesquelles choses j’ay concueillées en plusieurs livres traictant de ceste matiere et mys en gros et rude langaige selon la forme des montaignes de Carlat. Je sçay que se n’est chose ou doyez mettre l’oeil pour lire, mais aucuns de vous serviteurs y pourront passer le temps. Et, après ce qui a ceste petite euvre ensuyt, y ai faict mettre ung beau traictié de la forme des tournois qui au jour d’uy ont cours, faictz et dictés par tres hault, tres puissant, tres excellent prince le roy Regné, roy de Jherusalem et de Secille[3], auquel suis seur que prandrés plaisir, car vous y verrés choses bien ordonnéez et tres honnestes qui bien vous plairont. Si vous prie tant comme je puis, tres chier et honnoré frere, que le tout prenés en gré, regardant au vouloir de l’envoyant qui est plus vostre que sien, en priant Dieu que croissance d’onneur et de vertus vous envoye en tous lieux[4].


Le livre, on le voit, est dédié à un haut seigneur, le prince de Vienne, ou, pour parler comme les historiens modernes, le prince de Viane. Le titre de prince de Viane désignant alors l’héritier présomptif de la couronne de Navarre, on peut hésiter en l’espèce, puisqu’il s’agit d’un contemporain du roi René, entre le fameux don Carlos d’Aragon, fils de la reine Blanche de Navarre et de l’infant don Juan d’Aragon, lequel vécut de 1421 à 1461, et le fils aîné du comte de Foix, Gaston IV, qui, appelé Gaston comme son père, trouva la mort en 1470 dans un tournoi. Mais, j’estime que le destinataire du livre était don Carlos[5], car, à mon sentiment, l’auteur même, ce parent de l’infant qui semble s’excuser d’écrire dans le rude langage des montagnes de Carlat, autrement dit comme un auvergnat, doit être reconnu en Jacques d’Armagnac, qui devint plus tard duc de Nemours et que ses intérêts éloignèrent après la mort de don Carlos de la maison de Foix.

Né vers 1433, Jacques était de par son aïeule maternelle, Béatrix de Navarre, le neveu à la mode de Bretagne de don Carlos[6], et le château de Carlat[7], où il avait probablement passé la meilleure partie de sa première jeunesse, resta l’une de ses demeures préférées. C’était en outre, il convient de le remarquer, l’un des deux manoirs entre lesquels il partageait les beaux livres qu’il possédait en nombre relativement élevé[8]. L’hypothèse que j’émets se fortifie d’ailleurs du fait que, par héritage, Jacques possédait les grands romans en prose de la Table Ronde et qu’en l’un des volumes où il les pouvait lire, l’auteur de Lancelot du Lac était appelé Gautier Moab[9], comme en l’ouvrage dédié au prince de Viane, au lieu de Gautier Map. Ainsi, Jacques d’Armagnac ne se recommande pas seulement à l’attention des savants par « le goût éclairé qu’il manifesta toute sa vie pour les arts, sa passion pour les beaux manuscrits, l’aisance avec laquelle il avait appris à exprimer sa pensée[10] », il devra figurer un jour dans l’Histoire littéraire de la France comme l’auteur d’un livre inspiré par les romans de la Table Ronde et qui est de nature à lui assurer une place honorable parmi les prosateurs du xve siècle.


L’ouvrage que Jacques d’Armagnac dédia au prince de Viane se compose de deux parties bien distinctes : la première partie, purement théorique, traite des tournois ou assemblées de la Table Ronde et de la réception des chevaliers ; je ne m’en occuperai pas autrement. La seconde, qui affiche des prétentions historiques, est consacrée aux chevaliers et compagnons de la Table Ronde, et c’est là que figurent leurs armoiries. Cette seconde partie débute ainsi :


Et pour ce qu’il me semble qu’il sert a la matiere de savoir les noms et armes des chevaliers et compaignons de la Table Ronde a ceulx qui veullent ensuivir la façon de leur tournoyer, en la maniere qu’ilz en usitoient au temps du roy Artus, ay cerchié et concueilli les noms et armes des dessusdits chevaliers en la saison qu’ilz jurerent la queste du Sainct Graal, tant ou livre de maistre Helye, maistre Robert de Borron, maistre Gaultier Moab (sic), le Bret, que de maistre Rusticien de Pise, qui en parlent en leurs livres, la ou sont escriptz les grans faiz de tous les chevaliers de la Table Ronde.

Ce sont les noms, armes et blasons des chevaliers et compaignons de la Table Ronde, au temps que ilz jurerent la queste du Sainct Graal, a Camaloth, le jour de la Penthecouste, et par la vertu divine estoient tous a ce jour assemblés.


Vient ensuite une série de cent soixante-quatorze portraits des « chevaliers ou compaignons de la Table Ronde », envisagés tant au point de vue moral qu’au point de vue physique. Afin de donner une idée de cette partie de l’ouvrage et du style de l’auteur, j’en transcris le chapitre initial, qui est en même temps l’un des plus étendus :


C’est la devise de la forme, meurs et condicions, blason et armes du tres noble et puissant roy Artus, jadiz roy de la Grant Bretaigne.

Les anciennes et vraies hystoires nous racomptent que le roy Artus estoit filz du roy Uterpandragon, qui estoit venu a la couronne de Grant Bretaigne, et trop seroye mauvaiz et paresseux si ne vous descripvoye la forme et meurs de sa personne et blason de ses armes, que j’ay veu et peu cueillir, tant au livre de maistre Robert de Bourro[n]s, qui a traieté principalement ceste hystoire que aussi ou livre de maistre Helyes son frere, au grant livre du Bret et de messire Luces du Glat (sic), et tous ceulx cy qui en ont parlé selon la vraye hystoyre. Le roy Artus estoit moult grant de sa personne, et .i. des grans de sa maison, et estoit bel et droit a merveilles, et les cheveulx moult blons, les yeulx vers et rians, et le nez bien fait selon la forme du visaige. Sanguin estoit de sa droit couleur et si belle que nul ne pouoit mieulx. Les espaules larges, les bras longz, les mains blanches comme neige ; mais moult avoit longz doiz et grossetz. Hault estoit, mais estoit gresle par le cas ; les cuisses et les jambes eust belles et longues selon la grandeur du corps. Autant que oncques homme eust plus[11] les piedz eust longz et voltitifz (sic)[12]. De si grant force estoit et de si grant isneleté que quant il estoit courroucé, riens ne luy estoit impossible. Quant il estoit armé et a cheval, vous eussiez dit que c’estoit le plus beau chevalier du monde, et moult chevauchoit bien. Quant il s’affichoit aus estriez, pour puissant que fut le cheval, il le faisoit ployer soubz luy. Et, quant il tenoit en sa main Escalibor sa bonne espée, quanqu’il attaignoit a plain cop nulle armure ne luy avoit mestier, et moult estoit mal aisé a rapaiser depuis qu’il estoit fort courroucé, mais a tart se courroussoit. De ses meurs et condicions, vous di je bien qu’oncques homme de son temps ne les eust meilleurs : Dieu les luy avait données. Il amoit Dieu et oyoit voulentiers son service, et moult gardoit bien le droit de Saincte Eglise, et les pouvres aymoit sur toutes riens et de grans biens leur faisoit. Large et si habandonné estoit que on l’appelloit le second Allixandre. Riens n’avoit qui fut siens, tout departoit a ses chevaliers, et aux autres aussy piteux et misericors estoit quant on luy requeroit mercy, mais aux mauvais estoit fort justicier. Les estrangiers accueilloit si bien que de toutes terres y venoit gens, et pour ce eust il de tant bons chevaliers en sa compaignie. Moult estoit envoisez et joyeulx, et aymoit fort menestriers et gens de joyeuse vie. Rapporteurs et mensongiers hayoit mortellement et blachemeurs de Dieu. Moult estoit esbatant, et aymoit boiz, rivieres et chasses de bestes mordans. Quant il oyoit dire quelque perilleuse avanture, il ne le disoit pas, mais moult estoit courroucé, s’il n’y eust esté des premiers, et moult y apparut bien aux grans fais qu’il fist. Et eust esté renommé ung des bons chevaliers du monde, s’il n’eust esté si hault prince comme il estoit, et n’afferoit mie qu’il suyvit les armes comme ung povre chevalier. En son mangier et boire estoit moult atrempé, et si mengeoit il assez bien et voulentiers rosty ; vin ne cervoise ne buvoit guieres qu’il ne fut fort trampé en eaue. Entre gens estoit de si bonnes parolles, et si bonne grace luy avoit Dieu donnée que nul ne se pouoit saouler de l’escouter et d’estre en sa compaignie. Et moult fut aymé des dames en son temps, et souvent disoit que nul chevalier ne viendroit a grant chose s’il n’aymoit par amours. Il portoit en ses armes d’asur a treize couronnes d’or, et pourtoit les treize couronnes pour achoison de .xiii. royaumes qu’il conquesta. De telles façons et meurs estoit le roy Artus comme je vous ay devisé et telles armes portoit[13].


Post-scriptum. — M. Gaston Paris m’apprend qu’une partie de l’œuvre que je viens de décrire a été, il y a trois ans, l’objet d’une luxueuse publication, tirée à cinquante exemplaires seulement et que son auteur, le comte A. de Blangy, a intitulée La forme des tournois au temps du roy Uter et du roy Artus, suivie de l’Armorial des chevaliers de la Table Ronde (Caen, 1897, in-4o). Le livre comprend 74 pages de texte, plus 150 feuillets donnant la reproduction en chromolithographie de 150 blasons, xvii pages renfermant la « Table alphabétique des noms des chevaliers de la Table Ronde, avec la description de leurs armes et blasons », et enfin un feuillet de table générale.

M. de Blangy interprète autrement que je ne l’ai fait l’épître liminaire ci-dessus reproduite. Pour lui, le titre de prince de Vienne ne saurait désigner que le dauphin de Viennois, fils de Louis XI, depuis roi sous le nom de Charles VIII, et c’est là d’ailleurs l’opinion qu’exprimait dès 1648 Vulson de la Colombière, qui, contrairement à toute vraisemblance, attribuait le formulaire des tournois de la Table Ronde au roi René[14]. Quant à l’auteur même de la lettre d’envoi et du livret, M. de Blangy le reconnaît dans le duc de Bourbon Jean II, époux d’une sœur du roi Louis XI. Le sentiment de l’honorable éditeur n’est point de nature à infirmer les conclusions auxquelles je me suis arrêté, et, puisque j’ai été amené à mentionner son opinion, qu’il me soit permis de faire connaître également celle qu’exprimait au dernier siècle le possesseur d’une copie de l’œuvre de Jacques d’Armagnac exécutée seulement vers la fin du xvie siècle : le formulaire des tournois et l’Armorial de la Table Ronde auraient été composés en 1570 par Catherine de Navarre, depuis duchesse de Bar, à l’intention du « prince de Viene, son frere, depuis Henri le Grand, roy de France et de Navar[r]e[15] » !


II. Les blasons décrits dans le Meliador.

En son roman de Meliador, Froissart donne la description de plus de quarante blasons, et, par ce côté, Froissart doit être rapproché d’un autre trouvère wallon, Adenet le Roi, qui vivait un siècle auparavant et dans l’œuvre duquel le comte de Marsy n’a pas recueilli moins de quarante-six blasons différents[16].

Quoiqu’imaginaires pour la plupart, les armoiries décrites par Adenet et par Froissart sont de précieux éléments pour l’histoire du langage héraldique français. À ce titre, j’estime qu’il n’est pas sans utilité de réunir dans la présente note les renseignements héraldiques disséminés dans le Meliador.


Chevaliers désignés nommément par Froissart.


1. Agaiant. — De rouge a une targe blance, 4524.

2. Agamanor, appelé le chevalier rouge 4473. — Cilz qui a les rouges draps || et qui porte une blance dame, 12885–12886 ; cf. 13992–13993.

3. Agamar et Aramé, son oncle. — Et portoit… d’or .i. bar || sus vermeil, 4211–4212.

4. Agravain, qui puissedi fu || li chevaliers au blanch escu[17] 30630–30631.

5. Arselon et Albanor, son frère. — Argent n’i avoit point ne or, || sus leurs targes…… || Une hace noire, a mon sens, || portoit cascuns dessus sa targe, 23420–23485.

6. Artus, roi de Bretagne. — Ses armes vermeilles || a .iii. couronnes d’or dessus[18], 28985–28986.

7. Balastre. — Ses parures… || estoient ce jour toutes blances, || semées de bleues parselles, 11132–11135.

8. Camel de Camois. — Li chevaliers au vert escu, 5912. — De rouge a une verde targe. || De nulle riens il ne le carge, || fors que d’une couronne d’or, 3770–3772.

9. Corbilier. — De blanc a .i. quartier de rouge, 13628.

10. Dagor, appelé le chevalier au vert escu, 24923.

11. Dagoriset. — .i. vermeil escu || a une harpe toute blance, 5537–5538.

12. Fernagu. — Une targe blance || a .i. feu vermeil contremont, 3408–3409.

13. Feugin. — De blanch et de bleu il s’armoit, || mais dessus sa targe il portoit || .i. capelet de rouges roses, 9421–9423.

14. Gerpin. — De blanch et de noir, 14033.

15. Gratien. — De blanch a .ii. biaus pelz tous rouges, || l’un devant et l’autre derriere, 4765–4766.

16. Gobart des Marès. — Une targe vermeille et blance || portoit cilz, selon ma semblance, || a .vi. besans d’azur en mi, 3510–3512.

17. Hermonicet. — De blanch et de vermeil mi parti, 5589. — Rouges et blans fu ses escus, 5661.

18. Lion. — De blanch et de bleu… || et sus le bleu avoit assis || .i. blanch esprivier moult bien paint, 25439–25441.

19. Lionne. — Phénonée lui donne des armes calquées sur celles d’Agamanor : Et fera .i. droit chevalier || sans entremuer ne cangier, || ce dist, la devise a son frere, || fors tant que cilz, c’est cose clere, || qui son chevalier se tenra, || sa blanche dame portera || .i. blanch faucon pour la brisure, 13477–13483. — En .i. camp vermeil… || a fait mettre une blanche dame, 13542–13544. — Une targe vermeille porte. || En la targe… a escript une blanche dame, 14841–14844. — Lionne est appelé « chevaliers a la blanche dame », 13558, ou même « le blanch chevalier », 14845, 18475.

20. Meliador. — Armeüres bonnes et belles, || et vous di que blewes sont celles, 3326–3327. — Tu metteras en me targe || .i. soleil d’or, 3292–3293. Sa targe au biel soleil d’or, 3919. — Bleues armes porte || a .i. soleil d’or de brisure, 7113 et 7115. — D’un soleil d’or il se brise, 7184. — On l’appelle le chevalier || bleu, armé au cler solel d’or, 7006–7007 ; li bleus chevaliers 10800 ; le chevalier au soleil d’or, 3418, 3817, 3885, etc.

21. Morenois. — Sa targe… ou n’ot point d’or, || mais noire a une dame blance, 27504–27505 ; cf. 27355–27356. — Il est appelé le chevalier au noir escu, 27582.

22. Rolidanas. — Parties furent ses parures || de blanch et de vert, 27431–27432.

23. Sagremor. — Dedens une targe blance || … une blewe dame[19], 26301–26302.

24. Sansorin. — De blanc et de bleu fu parés, || tous semés de roses vermeilles, 15708.

25. Savare. — De blanch et de vert mi parti || et sus son blason, tout en mi, || avoit une harpe vermeille, 9417–9419.

26. Tangis le Norois. — En une targe toute rouge || portoit il une [harpe[20]] blanche, 15463–15464.


Le héraut du roi Hermont.


27. Une targe ouvrée, || de vermeil toute coulourée, || a une bleue dame en mi, || la quele dame, je vous di, || portoit une couronne d’or, 2742–2746.


Les chevaliers pris par Camel.


28. Le blanc et le vert tout premiers, 8572.

29. Et ossi le vert et le rouge, 8573.

30. C’est cilz qui en ce se deporte, || Qui unes blances armes porte, || A .i. feu vermeil, contremont, 8579–8581[21].

31. De vermeil a .i. vert escu, 8583.


Chevaliers tués par Camel.


32. Une targe vermeille || a unes noires armeüres, 8600–8601.

33. De noire a une rouge bende. || … Ceste bende semée estoit || de mouletes faites a droit, || toutes noires si com li camps, 8603–8607.

34. D’or a trois fasses azurées, 8609.

35. Blans fu li quars… || a .i. lyon d’azur rampant : || ces armes sont bien en Suede || et les porte cilz de le Hede, 8611–8614.

36. De geules a .ii. faissiés pels || De blanc et de bleu, 8615–8616.

37. Vairiet encontre vairiet, || a .i. baston parmi brisiet, || Qui estoit de blanc et de noir, 8619–8621.

38. De bleu fu a .iii. croissans d’or, 8623.

39. Il avoit geronné l’escu || de rouge et de noir, 8626–7.

40. Blans a une harpe noire, 8629.

41. D’azur a .ii. blans griffons, 8631.


Chevaliers divers.


42. De blanc et de vert mi partis, 15625[22].

43. De blanc a .i. quartier de rouge, 29232[23].




  1. Manuscrits français 1435, 1436, 1437, 1438, 5937, 12597 et 23999 de la Bibliothèque nationale.
  2. Archives nationales, MM 684 A.
  3. Cet ouvrage du roi René nous est parvenu en un grand nombre de manuscrits, notamment les manuscrits français de la Bibliothèque nationale 2692, 2693, 2694, 2695 et 2696. Il a eu plusieurs fois les honneurs de l’impression. Vulson de la Colombière le comprenait dès 1648 dans son Théâtre d’honneur ; une splendide reproduction, avec une suite de vingt planches coloriées, en a été publiée en 1826 par les soins de Champollion-Figeac, sous le titre les Tournois du roi René ; enfin, il a été publié en dernier lieu par le comte de Quatrebarbes en son édition des Œuvres complètes du roi René (1844–1846, 4 vol. in-4o).
  4. Je suis, pour te texte de cet épître, le ms. français 12597, où elle figure aux folios 70 et 71.
  5. M. G. Desdevises du Dézert a consacré à ce personnage une thèse de doctorat publiée à Paris en 1889 (Don Carlos d’Aragon, prince de Viane ; étude sur l’Espagne du Nord au xve siècle, in-8o, xiii–455 pages). À la fin de cet ouvrage, on trouve la reproduction du catalogue des livres du prince de Viane, dressé par ses exécuteurs testamentaires, et, parmi les manuscrits qui y figurent, je remarque un livre de chevalerie, en français, qui pourrait bien être l’original de la compilation ici étudiée : Hun altre [en frances] de cavalleria (p. 455).
  6. Et non son cousin germain, comme le dit M. de Mandrot, Jacques d’Armagnac, duc de Nemours (Revue historique, t.  XLIII, p. 294.).
  7. Carlat appartient aujourd’hui au département du Cantal (arr. d’Aurillac, cant. de Vic-sur-Cère).
  8. Sur la bibliothèque de Jacques d’Armagnac, duc de Nemours, voir L. Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale, t. I, p. 86–91.
  9. Catalogues de la Bibliothèque impériale. Manuscrits du fonds français, t. I, p. 8, col. 2.
  10. B. de Mandrot, Jacques d’Armagnac, duc de Nemours (Revue historique, t. XLIII, p. 276).
  11. Ces deux mots eust plus sont ici inutiles au sens.
  12. Lire voltifz, c’est-à-dire « cambrés ».
  13. J’emprunte ce texte au manuscrit français 12597 (fol. 1 ro à 2 vo) qui, aussi bien que les manuscrits français 1435, 1437 et 1438, a transposé les deux parties dont se compose le livre de Jacques d’Armagnac.
  14. Vulson de la Colombière, Le vray théâtre d’honneur et de chevalerie, t. I, p. 39.
  15. Note occupant la marge supérieure du feuillet 18 ro du ms. français 1436 de la Bibliothèque nationale.
  16. Le travail de M. de Marsy, intitulé le Langage héraldique au xiiie siècle dans les poèmes d’Adenet le Roi, a été publié dans les Mémoires de la Société des Antiquaires de France, t. XLII, p. 169 à 212.
  17. L’Armorial de la Table Ronde attribue des armes différentes à Agravain l’Orgueilleux : « de pourpre a ung aigle a deux testes d’or membrée de gueulles [et] a une fesse de sinople en devise ».
  18. On a vu plus haut, p. 352, que, selon l’Armorial de la Table Ronde, le roi Arthur aurait porte « d’asur a treize couronnes d’or. » C’est là tout au moins une variante importante.
  19. En mentionnant Sagremor le Desréé, neveu du roi de Hongrie, l’Armorial de la Table Ronde dit que, « pour la renommée du roy Artus », il « le vint servir jeune escuier ». Les armoiries que lui donne cette même compilation sont : de « sable a ung quartier d’argent a deux estoilles d’or, et sur le quartier une estoille de sable ».
  20. Le manuscrit porte à tort dame, mais c’est là un lapsus que le vers 15502 permet de corriger.
  21. Ces armoiries avaient été précédemment attribuées par Froissart à Fernagu, le premier des chevaliers vaincus par Meliador au cours de la quête.
  22. Cf., no 22, les armes de Rolidanas.
  23. Froissart avait déjà décrit ce blason comme celui de Corbilier, qui se mesura avec Agamanor ; il reparaît ici porté par un des chevaliers qui prennent part au tournoi de Monchus.