Mémoires (Saint-Simon)/Tome 13/Notes

La bibliothèque libre.


NOTES.


I. PROTESTATION DES DUCS ET PAIRS À LA SÉANCE DU PARLEMENT.


Page 117.


Le procès-verbal imprimé de la séance du parlement (2 septembre 1715) ne parle pas de la protestation des ducs et pairs [1] ; mais un manuscrit de la Bibliothèque impériale du Louvre, provenant de la famille de Caumartin (F. n° 401), contient quelques annotations marginales qui confirment et complètent, avec de légères modifications, le récit de Saint-Simon relativement à cette protestation. La note est connue en ces termes :

« Il faut remarquer qu’avant de se lever, MM. les ducs de Saint-Simon et de La Force ont demanda au parlement acte des protestations qu’ils faisoient que rien de tout ce qui venoit d’être fait ne pouvoit leur préjudicier. M. le premier président leur a répondu qu’ils pouvoient présenter au greffe leurs protestations, et se pourvoir ainsi qu’ils aviseroient. Ils ont répliqué qu’ils demandoient acte, et que si on leur refusoit, ils avoient amené un notaire pour verbaliser. M. le président de Novion leur a répondu : Vous reconnoissez donc la cour pour juge ? Ils ont répondu que non. Il leur a répliqué : Il n’y a donc que le roi, messieurs, qui puisse vous juger ; il faut attendre qu’il soit en âge. M. le duc d’Orléans a répliqué à cela qu’il décideroit toutes ces contestations. M. le président de Novion a répondu : Non pas, monsieur, s’il vous plaît ; le roi seul en sera juge. M. le maréchal de Villars a pris la parole, et a dit à M. le premier président que le roi défunt lui avoit souvent dit que les ducs avoient raison : Et moi, a répondu M. le premier président, le roi m’a dit tout le contraire. Sur quoi chacun s’est levé. »


II. MÉPRIS POUR LES ANCIENS USAGES PENDANT LA RÉGENCE.


Page 135.


La facilité avec laquelle le régent abandonna les anciens usages est bien caractérisée dans le passage suivant des Mémoires inédits du marquis d’Argenson :

« Saint-Cernain demanda à S. A. R. M. le duc d’Orléans, régent, l’honneur de porter l’habit à brevet ; il l’obtint et alla remercier. Le régent répondit : Je souhaite, monsieur, que votre tailleur vous le donne d’aussi bon cœur que moi. Ledit Saint-Cernain est pauvre et glorieux ; au reste, brave et ambitieux. Il se pique de ressembler au maréchal de Villars ; il le copie ; il prétend qu’il fera une aussi grande fortune que lui. On l’a trouvé une fois s’exerçant à signer : le maréchal-duc de Saint-Cernain. En attendant il va à pied. L’habit à brevet alloit mal à ce train-là. Le régent étoit non seulement fait à multiplier les grâces ci-devant singulières, mais il avoit une secrète malice pour avilir tout ce que le feu roi avoit eu à cœur d’illustrer : cela provenoit d’avoir été maltraité sur la fin du règne et par le testament. Ajoutez à cela qu’une cour moderne se pique de tourner en ridicule et de traiter avec une supériorité indiscrète tout ouvrage, manière et respects de l’ancienne cour. »


III. LE MARÉCHAL DE NOAILLES (ADRIEN-MAURICE).


Page 141.


Saint-Simon exprime souvent contre le duc de Noailles des sentiments de haine et de mépris qui s’expliquent surtout par l’influence que le duc de Noailles, devenu maréchal de France, exerça pendant une grande partie du règne de Louis XV. Ceux qui voudront apprécier sérieusement le rôle du maréchal de Noailles devront étudier non seulement les Mémoires imprimés sous son nom, mais surtout ses nombreux manuscrits, dispersés dans les bibliothèques de Paris. La Bibliothèque impériale seule possède près de quarante volumes in-folio de correspondance et Mémoires du maréchal de Noailles [2]. Ce n’est pas ici le lieu d’examiner, d’après ces papiers, quel a été le véritable caractère du maréchal de Noailles. Je me bornerai à extraire des Mémoires inédits du marquis d’Argenson une série de notes qui montrent à la fois la puissance du maréchal de Noailles et la jalousie qu’il excitoit à l’époque même où Saint-Simon écrivoit ses Mémoires. Ce qu’il y a de plus curieux dans ces extraits est la lettre remise par Louis XIV mourant à Mme de Maintenon, et par elle au maréchal de Noailles qui ne devoit la donner qu’au nouveau roi. On en trouvera l’analyse dans l’article qui porte la date du 9 avril 1743.

« 14 novembre 1740. — Les Noailles sont actuellement dans l’intrigue la plus violente. Comme M. de Charost se meurt, il s’agit de sa place de chef du conseil royal et d’une place de ministre au conseil d’État. À cette occasion, le maréchal de Noailles remue ciel et terre pour cela. Il a enfourné l’affaire des bâtards pour faire régler le rang de M. de Penthièvre avant de le marier, et cela lui retombera sur le corps. Son fils le duc d’Ayen [3] fait l’amoureux de Mme de Vintimille [4], sœur de Mme de Mailly [5]. Par ses conseils, elle cherche à supplanter sa sœur, et toutes les confidences du roi vont à elle ; on ne sait ce qui en sera. »

« 18 décembre 1740. — Le parti du cardinal Tencin travaille à force et avec grande apparence de succès. Mme de Vintimille étant au grand bien avec le duc d’Ayen, elle est pour qu’on prenne ce premier ministre ; et Mme de Mailly, étant fort gouvernée par sa sœur, commence, dit-on, à entrer dans ce maudit projet. La grosse faction des Noailles et des légitimés y coopère de toutes ses forces. »

« 16 septembre 1741. — On se pique de prôner les Noailles, et de leur donner un grand crédit apparent depuis la mort de Mme de Vintimille [6]. On manda d’abord le maréchal de Noailles à Saint-Léger, pour travailler aux intérêts de Mme de Mailly, en vue de la mort du petit du Luc, et il travailla deux heures avec le roi. Ses fils et Mlle de Noailles ne quittent pas le roi. Le crédit de Mme la comtesse de Toulouse paroît accru. »

« 19 mars 1743. — Voilà le maréchal de Noailles général de toutes nos forces de France depuis le Rhin jusques à la mer, et maître d’y mouvoir nos forces arbitrairement pour la dépense de la frontière. Voilà M. de Belle-Isle tout à fait disgracie, etc. La sagesse ne consiste pas seulement dans l’abstention des folies, ni même dans celle des desseins trop élevés ; elle demande plus de sagacité dans des temps difficiles que n’en ont les Noailles, les Orry, les Amelot, » etc.

« 9 avril 1743. — La survenue du maréchal de Noailles dans le conseil rend la vie très dure aux ministres. Ce n’est pas un premier ministre, mais c’est un inspecteur importun qui leur a été donné et qui se mêle de tout, quoiqu’il ne soit le naître de rien. On assure que cela a été inspiré au roi par M. Orry ou par Bachelier. »

— « Le maréchal de Noailles a rendu au roi, quelques jours après la mort du cardinal [de Fleury], une lettre de Louis XIV, lettre très longue, toute écrite par ce monarque, et peu de jours avant l’extrémité de la maladie dont il mourut. Cette lettre avoit été remise à Mme de Maintenon, pour la rendre par quelqu’un de sûr au roi son petit-fils et successeur.

« Il lui disoit que cette lettre ne lui devoit être rendue que quand il pourroit l’entendre, et quand il commenceroit à gouverner réellement par lui-même. Louis XIV y disoit qu’ayant longtemps gouverné, il pouvoit lui donner des avis tirés d’une profonde expérience ; qu’il avoit fait plusieurs grandes choses, mais qu’il avoit fait quantité de sottises ; qu’il lui donnoit avis de s’appliquer principalement au choix des ministres ; que quand il commenceroit à gouverner, il laissât quelque temps en place les ministres qu’il y trouveroit, pour les mieux connoître et faire ensuite des choix plus sûrs ; qu’il se gardât bien de prendre jamais de premier ministre ; que, dans les commencements, il composât son conseil de plusieurs personnes habiles, et qu’il n’y craignit point la multitude ; que même les gens d’imagination [7] y seroient utiles, pourvu qu’ils fussent gens de probité, parce qu’ils feroient naître des idées. »

« Cette lettre ayant été transmise de Mme de Maintenon au maréchal de Noailles, c’est par là que celui-ci a été choisi pour ministre, son caractère se trouvant quasi désigné par ce dernier trait. »

« 21 mai 1743. — Lui [Belle-Isle] et le maréchal de Noailles se sont tout à fait raccommodés ensemble par l’entremise de Bachelier [8]. Le Noailles est un bon homme ; il n’y en a point de meilleur ; mais il est bilboquet ; il sera bien avec tout le monde, et ne décidera jamais de rien. »

« 30 juillet 1743. — Le duc de Grammont et la timidité du duc de Noailles a rendu notre honte irrémédiable à Dettingen [9]. Nous sommes sans ressources et à la merci de nos ennemis, qui n’ont plus à mesurer notre destruction que sur leurs désirs. »

 « 5 août 1744. — Le roi se trouve actuellement à la tête de trente mille hommes destinés à joindre l’armée du maréchal de Coigny, et M. le duc d’Harcourt, à la tête de dix-huit mille hommes avant-coureur de Sa Majesté, se trouve sous Phalsbourg.

« Il y aura scission entre les généraux ; mais la présence du roi et des ministres les décidera ; le maréchal de Noailles achèvera de tomber de cette affaire-ci. La place de secrétaire d’État des affaires étrangères ne se donne point. Cette interruption de ministère continue toujours. On disoit que c’étoit la haute faveur de M. de Noailles qui en étoit cause. Mon frère [10] me dit en partant que c’étoit la perle du ministère ; que les seigneurs et favoris le détruisoient. »


IV. CONSEIL EXTRAORDINAIRE DE FINANCES TENU LE 24 OCTOBRE 1715 POUR L'INSTITUTION DE LA BANQUE DE LAW.


Page 431.


Les détails du conseil de finances mentionnés par Saint-Simon se trouvent dans les papiers du duc de Noailles[11]. Les membres ordinaires du conseil des finances étoient le duc d’Orléans ; le maréchal de Villeroy, chef du conseil ; le duc de Noailles, président ; le marquis d’Effiat, vice-président ; Le Pelletier des Forts, Rouillé du Coudray, Le Fèvre d’Ormesson, Gilbert de Voisins, de Gaumont. Taschereau de Baudry, Dodun, conseillers : Lefèvre et de La Blinière, secrétaires. Outre ces membres ordinaires du conseil, le régent appela à celui du 24 octobre MM. Pelletier[12], Amelot, Bignon, d’Argenson, conseillers d’État ; Le Blanc et de Saint-Contest, maîtres des requêtes, et d’Aguesseau, procureur général. Voici le procès-verbal de cette séance, dans laquelle le système de Law se produisit pour la première fois en public, et fut apprécié par des hommes d’État :

« M. Fagon[13] a proposé le projet du sieur Lass d’établir une banque à Paris. Il en a exposé la nature et la constitution ; il a fait voir d’un côté tous les avantages, et de l’autre tous les inconvénients, par objections et par réponses.

« L’idée de cette banque est de faire porter tous les revenus du roi à la banque ; de donner aux receveurs généraux et fermiers des billets de dix écus, cent écus et mille écus, poids et titres de ce jour, qui seront nommés billets de banque ; lesquels billets seront portés ensuite par lesdits receveurs et fermiers au trésor royal, qui leur expédiera dos quittances comptables. Tous ceux à qui il est dû par le roi ne recevront au trésor royal que des billets de banque, dont ils pourront aller sur-le-champ recevoir la valeur a la banque, sans que personne soit tenue ni de les garder, ni de les recevoir dans le commerce. Mais le sieur Lass prétend que l’utilité en sera telle que tout le monde sera charmé d’avoir des billets de banque plutôt que de l’argent, par la facilité qu’on aura à faire les payements en papier, et par l’assurance d’en recevoir le payement toutes les fois que l’on voudra. Il ajoute qu’il sera impossible qu’il puisse jamais y avoir plus de billets que d’argent, parce qu’on ne fera de billets qu’au prorata de l’argent, et que par ce moyen on évitera les frais de remise, le danger des voitures, la multiplicité des commis, etc.

« Son Altesse Royale a jugé à propos d’entendre sur ce sujet des négociants et banquiers qu’elle a fait entrer pour avoir leurs avis. Ces négociants étant entrés au nombre de treize avec le sieur Lass, ils se sont expliqués et ont proposé trois avis :

« Le premier, que l’établissement de la banque seroit utile dès à présent. — Fénelon, Tourton, Guygner et Pion.

« Le second, que cet établissement pouvoit être utile dans un autre temps que celui-ci, mais qu’il seroit nuisible dans la conjoncture présente. — Auisson.

« Le troisième, que cela devoit être entièrement rejeté. — Bernard, Heusch, Moras, Le Couteux et quatre autres.

« Ces négociants retirés, Son Altesse Royale a pris les voix.

« Le Pelletier (de La Houssaye) a été d’avis d’établir la banque en donnant quelque profit sur les billets pour les accréditer ; mais il a ajouté que la conjoncture n’étoit pas propre, et qu’il falloit attendre.

« Dodun [14] croit la banque bonne sans donner un profit aux billets, parce que cela chargeroit l’État ; mais qu’il faut attendre que la confiance dans le gouvernement soit rétablie.

« M. de Saint-Contest ne croit pas que la banque puisse jamais avoir de solidité dans le royaume, parce que l’autorité y règne toujours et que le besoin y est souvent ; ainsi il n’y auroit jamais de sûreté ni de solidité [15].

« M. Gilbert [16] est persuadé que l’établissement de la banque est avantageux en soi par la circulation et la multiplication des espèces ; mais il ne pense pas qu’on puisse présentement l’établir sans de grands inconvénients, et il ajoute que l’incertitude du succès va à décréditer le gouvernement, et qu’il seroit fâcheux présentement de hasarder un projet qui pourroit ne pas roussir.

« M. de Gaumont [17], qu’on ne doit pas risquer cet établissement dans le présent, et que cela influeroit sur le gouvernement.

« M. Baudry [18] croit cet établissement bon, mais ne croit pas que, dans les circonstances présentes, le public puisse y donner sa confiance ; que c’est cependant ce qui doit l’accréditer, sans quoi la banque tomberoit d’elle-même. Ainsi il juge qu’il faut attendre, pour ne pas donner comme un remède ce qui seroit visiblement un mal.

« M. d’Argenson [19] ne regarde la banque que comme la caisse des revenus du roi, ne trouve aucun inconvénient à l’établir, on supposant que la fidélité en sera toujours exacte, et croit qu’on doit tenter cette voie innocente pour rattraper la confiance.

« M. d’Effiat [20] en croit l’établissement utile, mais non pas à présent, et que cela feroit présentement resserrer l’argent encore plus qu’il ne l’est.

« M. le duc de Noailles [21] est persuadé de l’utilité d’une banque, mais que les temps ne conviennent pas, la défiance étant générale ; que, de plus, l’opposition des négociants ; dont la confiance est essentielle pour l’accréditement de la banque, la feroit échouer ; qu’il faut la leur faire désirer avant que de l’établir, et commencer par supprimer toutes les dépenses inutiles pour payer les dettes de l’État ; que rien ne sera plus propre à regagner la confiance, par l’attention qu’on verra à Son Altesse Royale pour le bien public, dont on est déjà très persuadé par les premiers arrangements qu’elle a faits ; et afin que l’on ne soit pas plus longtemps dans l’incertitude, qu’on doit déclarer dès aujourd’hui que la banque n’aura pas lieu.

« M. Fagon, de même avis ; ajoute que le papier répandu dans le public est ce qui cause le discrédit, et qu’en arrangeant le papier, on regagnera la confiance.

« M. d’Aguesseau, que pour rétablir la confiance, Son Altesse Royale n’a qu’à continuer à travailler comme elle le fait pour le bien public, et de l’avis de M. de Noailles en tout.

« M. Le Blanc [22], de l’avis de M. de Noailles en tout.

« M. Rouillé [23], que l’on doit prendre l’avis du public sur ce qui le concerne, et que le public y est opposé ; qu’il n’y a qu’à persévérer dans le bien pour faire revenir la confiance.

« M. d’Ormesson [24], tout comme M. de Noailles.

« M. Amelot [25], que le public a parlé par la bouche des banquiers ; de l’avis de M. de Noailles.

« M. des Forts [26], en tout de l’avis de M. de Noailles.

« M. le maréchal de Villeroy [27], qu’on n’en pourroit tirer présentement aucun profit, et que l’arrangement des rentes et des troupes, suivi de l’arrangement des billets, ramènera la confiance. Au reste, de l’avis entier de M. le duc de Noailles.

« Son Altesse Royale a dit qu’elle étoit entrée persuadée que la banque devoit avoir lieu ; mais qu’après ce qu’elle venoit d’entendre, elle étoit de l’avis entier de M. le duc de Noailles, et qu’il falloit annoncer à tout le monde, dès aujourd’hui, que la banque étoit manquée [28]. »


  1. Voy. ce procès-verbal dans les Anciennes lois françaises, t. XXI, pages 2 et suivantes.
  2. B. I. ms. suppl. fr. 2232 nos 22 et suiv.
  3. Louis de Noailles, fils aîné d’Adrien-Maurice.
  4. Pauline-Félicité de Nesle, née en 1712, morte en 1741.
  5. Louise-Julie de Nesle, née le 1er mars 1712, morte le 30 mars 1751.
  6. Mme de Vintimille était morte au commencement de septembre 1741.
  7. Souligné dans le manuscrit.
  8. Premier valet de chambre du roi.
  9. La bataille de Dettingen fut livrée le 27 juillet 1743.
  10. Le comte d’Argenson, ministre de la guerre.
  11. Bibl. imp., ms. S. F. 2232, t. XXIII. — Délibérations du conseil particulier des finances du 20 septembre 1715 au 15 mai 1716.
  12. Ce Pelletier, ou Le Pelletier, est appelé de La Houssaye, pour le distinguer des autres personnages du même nom. Il fut contrôleur général du 10 décembre 1720 au 10 avril 1722. Voy. Saint-Simon à l’année 1720.
  13. Saint-Simon parle souvent de ce personnage qui était conseiller d’État.
  14. Charles-Gaspard Dodun, ancien président aux enquêtes du parlement de Paris, devint plus tard contrôleur général des finances.
  15. Cette opinion est à peu près celle que Saint-Simon lui-même a exprimée en appréciant la banque de Law : « Tout bon que pût être cet établissement en soi, il ne pouvait l’être que dans une république ou dans une monarchie telle qu’est l’Angleterre, dont les finances se gouvernent absolument par ceux-là seuls qui les fournissent et qui n’en fournissent qu’autant et que comme il leur plaît ; mais dans un État léger, changeant, plus qu’absolu, tel qu’est la France, la solidité y manquait nécessairement, par conséquent la confiance. »
  16. Pierre Gilbert de Voisins avait été reçu maître des requêtes en 1711 ; il devint avocat général au parlement de Paris en 1718.
  17. Jean-Baptiste de Gaumont, intendant des finances.
  18. Gabriel Taschereau, seigneur de Baudry, devint dans la suite lieutenant de police.
  19. Marc-René Le Voyer de Paulmy, marquis d’Argenson, qui fut garde des sceaux et contrôleur général des finances. Saint-Simon parle souvent de ce personnage dans ses mémoires.
  20. Antoine Ruzé, marquis d’Effiat, conseiller d’État et membre du conseil de régence.
  21. Adrien-Maurice, duc de Noailles, fut nommé maréchal de France en 1734. Voy. sur ce personnage l’article précédent.
  22. Claude Le Blanc, conseiller d’État, devint, dans la suite, ministre de la guerre. Il est souvent question de Le Blanc dans les Mémoires de Saint-Simon.
  23. Hilaire Rouillé du Coudray, directeur des finances.
  24. Henri-François-de-Paule Le Fèvre d’Ormesson, seigneur d’Amboille, intendant des finances.
  25. Michel Amelot, marquis de Gournay, conseiller d’État.
  26. Michel-Robert Le Pelletier des Forts fut, dans la suite, contrôleur général des finances.
  27. François de Neufville, duc de Villeroy, maréchal de France, chef du conseil des finances. Les Mémoires de Saint-Simon abondent en détails sur le maréchal-duc de Villeroy.
  28. Voy. sur ce conseil de finances l’ouvrage de M. Levasseur, Recherches historiques sur le système de Law, p. 39 et suiv.