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Mémoires (Saint-Simon)/Tome 7/Notes

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NOTES.


I. cardinal de la rochefoucauld.


Page 195.


Saint-Simon (p. 195 de ce volume) parle du cardinal de La Rochefoucauld, qui avoit laissé un grand souvenir à Sainte-Geneviève. Je trouve dans les Mémoires inédits d’un contemporain, André d’Ormesson (fol. 234, v°), quelques détails sur ce personnage :

« François, cardinal de La Rochefoucauld, fut, à treize ans, abbé de Tournus, puis évêque de Clermont, maître de la chapelle du roi sous Henri III, cardinal en 1607, sous Henri IV, grand aumônier de France sous Louis XIII, en 1618, par la mort du cardinal du Perron ; premier ministre et chef du conseil en 1622, par la mort du cardinal de Retz ; se retira des affaires vers 1628, laissant l’autorité entière au cardinal de Richelieu ; fut fait abbé de Sainte-Geneviève par le décès de l’évêque de Laon (Brichanteau-Nangis). Il y alla faire sa demeure, fit les réformations presque dans tous les ordres religieux, qui étoient fort dépravés, assisté de conseillers d’État propres à son dessein, qu’il avoir choisis, le tout en vertu de brefs du pape et lettres patentes du roi ; remit en règle l’abbaye de Sainte-Geneviève, qui étoit auparavant à la nomination du roi ; transféra les Haudriettes[1] au faubourg Saint-Honoré, et en fit le monastère de l’Assomption, près les Capucins ; a fait bâtir la maison des Incurables, et ne voulut pas qu’on le sût. Il donnoit tout son revenu aux pauvres et aux hôpitaux. Il fit la réconciliation de l’année 1619, entre le roi Louis XIII et la reine sa mère, du temps du duc de Luynes, favori ; méprisa les grandeurs du monde, foula aux pieds les richesses, les distribuant en œuvres pies et nourriture des pauvres. Il vécut dans une telle pureté, tout le temps de sa vie, que dans Rome il étoit appelé le cardinal vierge, et sa sainteté et dévotion tellement louées et estimées que, nonobstant qu’il fût François, il fut nommé par Robert, cardinal, Bellarmin, jésuite, e dis : autres cardinaux, pour être pape. Il vécut toujours très-sobrement, sans ornements, sans magnificence. Il étoit commandeur de l’ordre du Saint-Esprit, et en portoit la croix et le cordon bleu. Ayant vécu saintement, il mourut encore plus saintement, ayant gagné le jubilé, reçu tous les sacrements, l’esprit sain et entier, et a fait, une très-belle fin, telle que promettoit une très-belle et très-sainte vie. » Le cardinal de La Rochefoucauld mourut le 14 février 1645.


II. origine du marquis de saumery.


Pages 204 et suiv.


M. le marquis de Saumery a adressé à M. le duc de Saint-Simon une nouvelle note, avec prière de la faire insérer en réponse aux allégations de Saint-Simon sur l’origine du marquis de Saumery, p. 204 de ce volume.

« Le marquis de Saumery, dont M. le duc de Saint-Simon a attaqué l’origine, descendoit de Gérault de Johanne et de Pausato, devenu seigneur de Mauléon, vers 1275, époque à laquelle les vicomtes héréditaires de Soule cédèrent leur souveraineté au roi d’Angleterre. Dès ce temps, cette famille tenoit un rang distingué parmi la noblesse de Béarn. Son arrière-grand-père (le prétendu jardinier de Chambord), Arnault de Johanne de La Carre, seigneur de Saumery, étoit fils de François Arnault de Johanne, seigneur de Mauléon, capitaine d’une compagnie d’arquebusiers à cheval, et de Gratiane Henriques de Lacarre, de l’illustre maison navarraise de ce nom. Son grand-père, don Henriques, baron de La Carre, étoit, comme ses ancêtres, maréchal héréditaire de Navarre ; il avoit épousé doña Maria de Luna. Son père, Pierre Henriques, baron de La Carre, s’étoit allié à Mlle de Belsunce, dont il n’eut que deux filles.

« Arnault fut appelé dans le Blaisois par son grand-oncle Bernard de Ruthie, grand aumônier de France, et par son oncle maternel, Menault Henriques de La Carre, aumônier du roi, lequel lui légua, en 1533, sa seigneurie de Saumery. Il servit d’abord sous les ordres de son père, et le suivit durant les guerres que le roi de Navarre, depuis Henri IV, eut à soutenir. Ce prince le prit en qualité de secrétaire de la chambre, puis le nomma premier président de la chambre des comptes de Blois. Il mourut conseiller d’État, et ne fut jamais rien à Chambord, dont le gouvernement n’a été établi qu’au commencement du règne de Louis XIII, et donné à son fils, François de Johanne de La Carre, seigneur de Saumery, premier gentilhomme de la chambre de Gaston de France, frère du roi, capitaine des chasses du comté de Blois, etc., etc.

« Enfin le frère du marquis de Saumery, si cruellement traité, Jacques de Johanne de La Carre, marquis de Saumery, commença à servir dans les mousquetaires ; il devint mestre de camp du régiment d’Orléans, puis maréchal de camp, grand bailli de Blois le 15 février 1650, et conseiller d’État. Il avoit épousé Catherine Charron de Nozieux, sœur de Mme Colbert.

« Quant à la familiarité dont M. de Saumery auroit usé envers à MM. de Chevreuse et de Beauvilliers, elle semble parfaitement justifiée, puisque ces deux seigneurs étoient ses cousins germains.

« Des documents de famille, l’estime dont fut toujours entourée Marguerite de Montlezun, marquise de Saumery, ses liaisons avec les femmes de la cour les plus vertueuses, attestent que l’auteur des Mémoires étoit aussi mal renseigné sur sa conduite que sur la naissance de MM. de Saumery [2]. »


III. état de l’espagne en 1709.


Page 210.


Saint-Simon parle (p. 210 de ce volume) de l’effet que produisit en Espagne la nouvelle qu’on y avoit répandue du rappel prochain des troupes françaises. Plusieurs lettres d’Amelot, ambassadeur de France, donnent des détails importants sur ce fait, et en général sur la situation de l’Espagne en 1709.


§ I. Amelot à Louis XIX

A Madrid, le 6 mai 1709.

« Sire,

« J’ai reçu la dépêche dont Votre Majesté m’a honoré le 22 du mois passé. Le roi d’Espagne a entendu avec plaisir le compte que je lui ai rendu de ce que Votre ; Majesté me mande au sujet de la sortie du nonce. IL est certain, Sire, bien loin que les Espagnols aient désapprouvé la résolution de Sa Majesté Catholique, qu’il a paru, au contraire, qu’elle étoit applaudie, même par la plupart des religieux, que la juridiction du nonce fatigue en bien des choses, et dont elle tire beaucoup d’argent, par les petites grâces ou exemptions qu’ils sollicitent auprès du ministre de Sa Sainteté, et par les procès qu’ils ont continuellement les uns contre les autres. On a vu, même pendant le voyage du nonce depuis Madrid jusqu’à la frontière de France, que fort peu de prêtres et de moines se sont empressés à le voir dans les lieux de son passage.

« Votre Majesté, Sire, aura entendu bien au long, par ma dernière lettre, ce qui s’est passé ici pendant les trois derniers jours qui l’ont précédée. La déclaration que le roi d’Espagne a faite à plusieurs de ses ministres, s’étant répandue dans le public, a causé beaucoup de rumeur, et a donné lieu à des discours fort extraordinaires parmi les gens de toute espèce qui composent cette grande ville. On a rapporté ce que Sa Majesté Catholique avoit dit d’une manière bien différente de la vérité, comme il arrive ordinairement lorsque les choses passent par plusieurs bouches, et sont redites par des gens ou ignorants ou malintentionnés. On a publié non seulement que Votre Majesté abandonnoit l’Espagne, mais encore que le roi votre petit-fils étoit sur le point d’en sortir, et qu’il n’avoit appelé ses principaux ministres que pour leur en faire part. Il a cependant paru en général de l’attachement pour le roi d’Espagne, et de l’amour pour Mgr le prince des Asturies, que les Espagnols regardent comme Espagnol, et comme devant les gouverner un jour à leur manière.

« L’ancienne haine contre la nation française s’est réveillée en cette occasion, et on ne parloit pas moins que de couper la gorge aux François qui sont à Madrid, et de saccager leurs maisons. Les gens sensés ont connu l’injustice de ces emportements, sachant les prodigieux efforts que la France fait depuis huit ans pour conserver la monarchie d’Espagne en son entier, et conserver Sa Majesté sur le trône ; mais cela ne peut empêcher le premier effet que fait dans le public une nouveauté de cette nature.

« Le roi d’Espagne a cru, Sire, après la démarche qu’il a faite, qu’il convenoit de nommer des ministres pour les conférences de la paix. Quoique Votre Majesté ne lui ait pas encore mandé qu’il en fût temps, je n’ai pas jugé qu’il fût du bien de votre service de m’y opposer, outre que mes représentations auroient peut-être été inutiles. Il m’a paru, au contraire, que cette nomination pourroit peut-être calmer les esprits, en faisant voir qu’il n’y avoit encore rien de conclu, puisque Sa Majesté Catholique nommoit des ministres pour traiter la paix. Après avoir cherché des sujets propres pour une pareille négociation, on a trouvé tant de difficultés et d’inconvénients dans deux qu’on avoit pu envoyer de Madrid, que le roi d’Espagne s’est déterminé au duc d’Albe et au comte de Bergheyck.

« Je crois, Sire, que ce choix sera plus agréable à Votre Majesté qu’aucun autre, puisque ces deux ministres ont l’honneur d’être connus de Votre Majesté ; qu’ils se trouvent actuellement sur les lieux (ce qui épargne de la dépense, de l’embarras et du temps, s’il étoit question d’une prompte négociation), et que d’ailleurs Votre Majesté prendra plus aisément les mesures qu’elle jugera convenables avec ces deux ministres, qui sont au fait des affaires, et qui sont déjà occupés par d’autres emplois, qu’avec deux qui viendroient d’Espagne remplis d’idées et de maximes très opposées aux nôtres.

« Cette nomination de plénipotentiaires, que le roi a communiquée aussitôt aux ministres du Despacho et au conseil d’État, a été très approuvée ; elle a même fort apaisé les bruits qui couroient et les mauvais discours qui se tenoient dans les conversations et dans les places. Sa Majesté Catholique fait travailler aux instructions par le marquis de Mejorada, et elle en donnera une secrète de sa main, qui, je crois, se réduira à ne jamais céder l’Espagne et les Indes, et à se rapporter du reste à tout ce que Votre Majesté jugera de plus convenable.

« Pour ce qui regarde, Sire, la nouvelle forme à donner au gouvernement, l’idée qu’on a toujours eue quand on en a parlé d’avance, même avec les Espagnols, et qui se renouvelle aujourd’hui, est de charger plusieurs ministres de différents départements d’affaires, indépendants les uns des autres, pour en rendre compte au roi d’Espagne séparément ou dans un Despacho, selon qu’il sera jugé plus à propos. La grande difficulté est de trouver des sujets dont ce prince puisse espérer d’être bien servi, et c’est ce qui s’agite tous les jours entre Leurs Majestés Catholiques, Mme la princesse des Ursins et votre ambassadeur, sans avoir pu encore se fixer sur aucun des nouveaux ministres, qu’il faut pourtant tirer du nombre de ceux qu’il y a présentement. Les Espagnols de confiance auxquels on en parle n’y sont pas moins embarrassés eux-mêmes.

« Je me confirme, au reste, Sire, de plus en plus dans l’opinion que ce changement est nécessaire, de quelque manière que les choses tournent. Si le roi d’Espagne demeure sur le trône, on a toujours dit, et il convient qu’il établisse un gouvernement certain, composé de ministres espagnols, et qu’on connoisse que Votre Majesté n’est entrée par son ambassadeur dans le détail et la direction des affaires que par la nécessité indispensable d’une guerre dont Votre Majesté supportoit presque tout le poids. Si, au contraire, Sa Majesté Catholique est forcée d’abandonner l’Espagne, et qu’elle exécute la résolution qu’elle a prise de se défendre jusqu’à l’extrémité avec ses seules forces, en cas que Votre Majesté retire ses troupes, il y a beaucoup de raison encore de mettre le ministère dès à présent sur un autre pied, ainsi que Votre Majesté le jugera aisément, sans que je m’étende davantage pour le prouver. Lorsque Votre Majesté jugera à propos de m’instruire du progrès des négociations de M. Rouillé, je serai plus en état de représenter à Votre Majesté ce que j’estimerai du bien de son service en ce pays-ci, et d’agir en conformité.

« Sur l’article de mon congé, j’espère, Sire, que Votre Majesté ne désapprouvera pas ce que j’ai eu l’honneur de lui proposer, et qu’elle connoîtra que le système présent des affaires d’Espagne le demande ainsi beaucoup plus que mes convenances particulières, tant par rapport à ma santé que pour le reste. »


§ II. extrait d'une lettre d'Amelot, ambassadeur de France en Espagne, au roi louis xiv.


« Madrid, 27 mai 1709.

« Les choses, Sire, sont ici au même état que j’ai eu l’honneur de l’expliquer à Votre Majesté par mes dernières lettres. Le roi d’Espagne paroît plus résolu que jamais à ne point abandonner sa couronne, et à se défendre avec ses seules forces jusqu’à l’extrémité, si Votre Majesté retire ses troupes. Il songe en ce cas à M. l’électeur de Bavière pour commander son armée sur la frontière de Catalogne, et il écrit à Votre Majesté pour la prier de permettre qu’il prenne à son service les quatre bataillons irlandois de Votre Majesté qui servent en ce pays-ci ; savoir : les deux de Berwick, un de Dillon et un de Bourck, et le bataillon allemand de Reding, dont le colonel est Suisse. Comme je ne sais point sur quel pied la paix se traite, ni quelles seront les intentions de Votre Majesté sur le dessein du roi son petit-fils de se maintenir en Espagne tant qu’il pourra, je ne puis ni ne dois lui déconseiller des choses qui vont à son but ; et quand je le ferois, ce seroit fort inutilement. Il me paroît donc absolument nécessaire que Votre Majesté ait agréable de m’instruire au plus tôt, et plus particulièrement de la conduite que je dois tenir, afin que je m’y conforme sans abuser de la confiance que le roi d’Espagne a encore en moi, ce que je sais bien que Votre Majesté ne m’ordonnera jamais.

« Plus je réfléchis sur l’état des choses, Sire, plus je suis persuadé qu’il est du service de Votre Majesté de m’accorder le congé que je lui ai demandé, sans attendre que Votre Majesté déclare au roi son petit-fils les articles dont elle sera convenue pour la conclusion de la paix. Il est certain que, dès le moment de cette déclaration faite, le roi d’Espagne, persistant dans sa résolution, sera forcé de se mettre entièrement entre les mains de ses ministres espagnols. Ceux-ci ne manqueront pas de demander l’éloignement de votre ambassadeur, ne croyant pas ou ne voulant pas croire qu’il puisse demeurer ici sans avoir part à la confiance du roi leur maître, ce qui leur serviroit de motif et d’excuse pour ne pas s’efforcer de bien servir, et pour dire qu’on feroit échouer leurs desseins par des avis et des insinuations secrètes.

« Il faut cependant, Sire, que Votre Majesté ait, dans tous les cas, un ministre à Madrid. Celui que vous honorez du caractère de votre ambassadeur ne seroit pas ici, dans une pareille conjoncture, aussi agréablement qu’il convient à un représentant du premier ordre. Il ne seroit aussi nullement à propos qu’un homme tout neuf, qui ne connoîtroit pas le terrain, et qui ne trouveroit pas les mêmes accès que ses prédécesseurs, fût choisi pour un emploi de cette nature. Ces deux réflexions me font prendre la liberté de dire à Votre Majesté que personne, à mon sens, ne seroit plus propre à être chargé des ordres de Votre Majesté en Espagne, dans cette conjoncture, que M. de Blécourt, qui a été revêtu de la qualité de votre envoyé extraordinaire pendant quelque temps, sans compter le séjour qu’il a fait avec M. le maréchal d’Harcourt. Je ne connois point M. de Blécourt, mais je sais qu’il a ici la réputation d’un honnête homme, que les Espagnols se sont bien accommodés de lui, et que comme il connoît et le pays et les sujets, il peut servir Votre Majesté plus utilement qu’un autre, sans donner trop d’inquiétude à ceux qui auront le plus de part au gouvernement. Je conçois, du reste, que l’envoi de M. de Blécourt ne seroit que pour un temps, et jusqu’à ce que le changement des affaires et le système de cette cour donnassent lieu à Votre Majesté d’envoyer un ambassadeur. »


IV. MÉMOIRE POUR LE MARQUIS DE BLÉCOURT, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE DU ROI EN ESPAGNE[3].


Page 280.

Le successeur d’Amelot, Blécourt, étant arrivé à Madrid le 23 août 1709, Amelot, avant son départ, rédigea pour lui un mémoire important sur les relations de la France et de l’Espagne, et sur la conduite que devoit tenir l’ambassadeur françois à Madrid. Voici ce mémoire, qui se trouve dans les papiers du maréchal de Noailles :

« Le roi ayant jugé à propos, dès le mois de juin dernier, de faire revenir son ambassadeur de Madrid, et lui ayant ordonné en même temps de se retirer du maniement des, affaires du roi d’Espagne, à moins que Sa Majesté Catholique ne le désirât autrement pour le bien de son service, il semble que, dans la situation présente, M. de Blécourt doit donner uniquement ses soins à entretenir la correspondance entre les deux cours, à maintenir le roi et la reine d’Espagne dans les sentiments de reconnoissance et d’attachement pour le roi leur grand-père, dont ils ne se sont jamais écartés ; à protéger la nation et le commerce de France, et à faire payer régulièrement les troupes du roi pour y servir à la solde de Sa Majesté Catholique.

« Il d’est pas besoin de s’étendre sur ces deux derniers points ; il suffit de remettre à M. de Blécourt, comme je le fais, les différents décrets du roi d’Espagne qui ont été obtenus sur les matières qui se sont [présentées], et qui établissent en bien des choses de nouvelles règles plus avantageuses à la marine de France, au commerce et aux privilèges de la nation. Je remets en même temps à M. de Blécourt des états bien détaillés de toutes les troupes françaises qui restent en Espagne, de ce qu’il faut leur payer par mois, y compris les états-majors, l’artillerie et tout le reste de ce qui en dépend, et j’y joins un mémoire de ce qui a été payé à compte à Sa Majesté Catholique.

« Le premier point demande plus de réflexions. Leurs Majestés Catholiques sont certainement très bien disposées ; elles pensent sur ce qui regarde la France comme il convient à leur sang et à leur élévation ; elles connoissent parfaitement l’intérêt qu’elles ont de conserver l’union entre les cieux couronnes ; elles sentent les obligations infinies qu’elles ont au roi leur grand-père ; mais comme le système qui a duré pendant toute la guerre est sur le point de changer, par la retraite des troupes de France, qui apparemment ne demeureront pas encore longtemps en Espagne, et peut-être par la conclusion prochaine d’une paix particulière de la France avec les alliés, il y aura en ce cas plus de mesures à prendre qu’auparavant pour détourner tout ce qui pourroit altérer la bonne intelligence, pour dissiper et comme pour provenir les impressions sinistres et dangereuses que bien des gens s’efforceront de donner à Leurs Majestés Catholiques dans des conjonctures aussi délicates et aussi épineuses. C’est l’objet, ce me semble, de la principale application de M. de Blécourt. Il n’y a rien pour cela de plus convenable que de s’ouvrir avec franchise au roi et à la reine d’Espagne, de les informer de tout ce qu’il apprendra des vues et des intrigues des seigneurs et des ministres espagnols, et de leur en faire voir les inconvénients.

« Si Mme la princesse des Ursins demeure à Madrid, il n’y aura rien de mieux que d’agir de concert avec elle ; de commencer par lui donner part de tout, et de profiter de ses conseils et de l’extrême confiance que Leurs Majestés Catholiques ont justement en elle. Si M. de Blécourt ne connoît pas à fond Mme des Ursins, il s’apercevra bientôt que rien n’est plus éloigné de la vérité que les idées qu’on a voulu donner du génie et de la conduite de cette dame. Il trouvera qu’on ne peut penser plus noblement qu’elle fait, agir avec plus de désintéressement, ni se conduire en tout avec plus de zèle pour le service du roi et plus d’attachement pour Leurs Majestés Catholiques qu’elle a toujours fait.

« Si Mme la princesse des Ursins se retire, M. de Blécourt sera certainement privé d’un grand secours et d’une grande consolation. Il faudra en ce cas, comme je l’ai marqué ci-dessus, non seulement qu’il s’explique avec franchise au roi et à la reine d’Espagne, mais qu’il les supplie de lui prescrire les règles de sa conduite, pour la leur rendre agréable ; qu’il leur demande quelles sont les personnes de leur cour avec qui il doit former ses liaisons, et qui sont celles qu’il doit éviter ; les consulter sur la manière dont il devra parler sur des matières de l’importance de celles qui peuvent se présenter tous les jours dans des temps aussi difficiles que ceux-ci, et leur dire que c’est l’ordre qu’il a reçu du roi. Rien, à mon sens, n’est plus propre à plaire à Leurs Majestés Catholiques, à gagner leur confiance, et à les entretenir dans les sentiments qu’ils doivent au roi leur grand-père. Je n’ai pas besoin de dire en cet endroit, à un homme comme M. de Blécourt, que tout ceci ne s’entend qu’autant qu’il n’y aura rien de contraire aux intentions du roi notre maître.

« J’ai dit en particulier mon sentiment à M. de Blécourt sur la plupart des ministres et des seigneurs de cette cour ; mais je ne puis m’empêcher de remarquer ici que le duc de Veragua est un de ceux qui est le plus dévoué au roi d’Espagne, sur qui l’on peut le plus compter et avec qui on peut plus sûrement avoir des liaisons [4]. Le marquis de La Jamaïque son fils [5] a beaucoup d’esprit et est du même génie que son père. Ils sont haïs des autres grands, parce qu’ils ont constamment été attachés au gouvernement.

« Le duc de Popoli est homme de bon sens, de bon esprit, d’un zèle à toute épreuve, et Leurs Majestés Catholiques ont pour lui plus d’estime et de confiance que pour aucun autre homme de son rang. M. de Blécourt ne sauroit mieux faire que de rechercher son amitié.

« Comme M. de Blécourt n’a pas connu sans doute les deux secrétaires du Despacho [6], qui n’étoient pas en place de son temps, il est bon de les peindre ici en peu de mots.

« Le marquis de Mejorada est homme d’esprit, de mérite et attaché au roi son maître, mais il est entêté des anciens usages ; il est opiniâtre, abonde dans son sers, et n’approuve presque jamais rien lorsqu’il ne l’a point pensé. Le roi et la reine d’Espagne le connoissent tel qu’il est et ils ne laissent pas d’en faire cas, parce qu’il a effectivement de très bonnes choses. Son département se réduit aux affaires politiques et ecclésiastiques, et à celles de justice ; ce qui ne lui donne pas infiniment de travail dans un temps comme celui-ci.

« Don Joseph Grimaldo a du bon sens et de l’activité pour le travail. Il est modeste et désintéressé. Il a été mis en place de mon temps et il est plus au fait que personne de la nouvelle forme que l’on donné aux affaires de guerre et de finance, qui avec le commerce forment son département. La multiplicité des affaires dont il est chargé lui donne des occasions plus fréquentes d’approcher du roi. Sa Majesté Catholique s’est fort accoutumée à lui et fait passer par son canal presque toutes les affaires secrètes et extraordinaires, qui seroient naturellement du département de son collègue. Don Joseph de Grimaldo est fort aimé et u des manières polies ; il n’a jamais abusé de tout ce qu’on lui a confié ni de l’estime qu’on lui a témoignée. C’est un homme à conserver. Il sait qu’il m’a obligation de son avancement, et j’ai lieu de croire qu’il ne changera pas de style et qu’il ne s’éloignera pas des lions sentiments où je l’ai toujours vu pour maintenir une étroite union entre les deux couronnes.

« J’ai informé en particulier M. de Blécourt des gens qui ont eu le malheur de déplaire à Sa Majesté Catholique, et avec qui par conséquent il ne convient pas d’avoir des liaisons. Il seroit inutile de le répéter ici.

« Il y a, au reste, trois idées dont il me semble qu’il est bon d’être prévenu, pour s’en expliquer dans les occasions qui se présenteront de s’entretenir avec les grands et les ministres d’Espagne. La première regarde l’intérêt que les principaux seigneurs peuvent avoir à faire en sorte que la monarchie sait réunie en son entier en la personne de l’archiduc, supposant qu’elle ne pourroit se conserver entre les mains de Philippe V qu’avec des démembrements très considérables. Outre que la vanité de la nation seroit flattée par cette réunion prétendue, les grands y croiroient trouver en particulier leur avantage, par les vice-royautés et les grands gouvernements de Naples, de Sicile, de Flandre et de Milan, auxquels ils auroient espérance de parvenir. Il est important de détruire le fondement d’une pareille tentation, qui pourroit être dangereuse. Il n’y a pour cela qu’à leur faire faire attention sur les articles préliminaires que les alliés ont proposés en dernier lieu à la Haye, et qu’ils ont fait imprimer dans toutes les langues. On voit dans ces articles qu’il y a des démembrements promis aux Hollandois, au roi de Portugal et au duc de Savoie, et qu’on se réserve encore le pouvoir de régler d’autres conventions entre l’archiduc et les alliés ; ce qu’on ne peut presque douter qui ne regarde les États d’Italie, qu’on sait que l’empereur veut s’approprier. Si l’on prend soin de faire faire là-dessus de sérieuses réflexions aux Espagnols, ceux qui sont de bonne foi et non prévenus de passion ne pourront s’empêcher de convenir qu’ils ne trouveront aucun avantage particulier à avoir l’archiduc pour maître.

« La seconde idée, dont on peut faire usage avec gens de toute condition, surtout avec les ecclésiastiques, c’est qu’il est visible que la religion souffriroit beaucoup par un changement de domination. On ne peut douter que les Anglois et les Hollandois, qui ne font la guerre que pour leur commerce, ne se rendissent maîtres absolus de celui des Indes et par conséquent des principaux ports de ces vastes royaumes, où ils ne manqueroient pas d’introduire leur religion. Il faut s’attendre en même temps qu’ils s’établiroient de la même manière à Cadix, à Bilbao, à Mahon et peut-être dans d’autres ports d’Espagne, et que la cour de Madrid ne pourroit plus s’y faire obéir que sous leur bon plaisir. On sait ce qu’ils ont fait en Aragon et en Valence, pendant qu’ils en ont été les maîtres ; que la doctrine catholique y a été corrompue en bien des endroits, et que l’on a trouvé sur un vaisseau anglois qui a été pris, quatorze mille exemplaires du catéchisme de la liturgie anglicane, que la reine Anne envoyoit pour faire distribuer dans ces deux royaumes.

« La troisième idée consiste à faire connoître aux Espagnols qu’il leur convient beaucoup plus par rapport à leur repos et à leur sûreté que le roi Philippe V demeure sur le trône que d’y laisser monter l’archiduc. On ne peut disconvenir, dans ce dernier cas, que, malgré l’usurpation violente du prince autrichien, les droits du roi d’Espagne et du prince des Asturies, juré et reconnu par les états, ne demeurent en leur entier, surtout ceux du prince des Asturies, qui n’est pas en âge de faire une renonciation. La France rétablira ses affaires après quelques années de paix, comme les alliés le publient eux-mêmes ; elle sera en état de remettre sur pied de nouvelles et nombreuses armées, et dix ans ne se passeront pas que Philippe V, ou en son nom ou en celui du prince des Asturies, ne rentre en Espagne et n’en fasse la conquête. Ce royaume deviendra alors le théâtre de la guerre, et Dieu sait à combien de désolations et de nouveaux malheurs il se trouvera exposé, au lieu que conservant leur roi légitime sur le trône, tout demeure tranquille, sans trouble et sans fondement légitime de craindre de nouvelles révolutions. Il semble que ce raisonnement peut frapper les Espagnols. »


V. ARRESTATION DE FLOTTE ET DE RENAUT.


Page 308.


Saint-Simon parle (p. 300 et, suiv. de ce volume) de l’accusation que l’on porta contre le duc d’Orléans à l’occasion des affaires d’Espagne, ainsi que de l’arrestation de ses agents Flotte et Renaut. On trouve dans la correspondance d’Amelot quelques passages relatifs à cette accusation. Voici les principaux :


lettre d'Amelot à Louis XIV[7].
« 29 juillet 1709.
« Sire,

« Je n’ai point été honoré des ordres de Votre Majesté par le dernier ordinaire. J’ai rendu compte, il y a huit jours[8], à Votre Majesté de tout ce qui regarde la détention du sieur Flotte. Il a été conduit au château de Ségovie et a dit, sans être pressé, aux officiers qui l’ont approché, le sujet de sa négociation avec le sieur Stanhope avec des circonstances qu’il a crues propres à rendre sa conduite moins odieuse, ajoutant qu’il faudroit faire une alliance entre le roi d’Espagne et Mgr le duc d’Orléans, auquel Sa Majesté Catholique pourroit céder quelque partie de sa monarchie. Je ne crois pas, Sire, devoir entrer dans de plus grands détails à cet égard, sachant que le roi d’Espagne envoie des extraits à Votre Majesté des déclarations volontaires du sieur Flotte.

« Don Bonifacio Manrique, gentilhomme biscaïen, lieutenant général des armées de Sa Majesté Catholique, dont la conduite a été désagréable au roi son maître, et qui ne servoit plus depuis trois ans, a été arrêté à Madrid, sur un grand mémoire écrit de sa main, qui a été trouvé dans les papiers du sieur Flotte. Il promet par ce mémoire d’engager plusieurs gens de distinction dans le projet et d’aller catéchiser (ce sont ses termes) dans les provinces d’Andalousie et d’Estrémadure, où il a beaucoup de connoissances. »

Amelot revient sur ce sujet dans une lettre adressée à Louis XIV le 19 août 1709 [9] :

« Votre Majesté me marque, par rapport à l’affaire du sieur Flotte, que les circonstances en sont si fâcheuses de quelque côté qu’on les regarde, que le seul parti qu’il y ait à prendre est celui de l’assoupir au plus tôt et de finir les recherches dont la découverte ne peut produire que de mauvais effets ; que Votre Majesté demande au roi, votre petit-fils, d’observer un secret que vous souhaiteriez pour ses propres intérêts qu’il n’eût jamais laissé pénétrer ; qu’il ne faut plus songer qu’à faire cesser l’éclat que la résolution du roi d’Espagne a causé et que j’y dois travailler pendant le temps qu’il me reste à demeurer à Madrid.

« J’ai commencé à m’acquitter, Sire, des ordres de Votre Majesté en informant le roi d’Espagne que je les avois reçus et en le pressant, autant qu’il m’a été possible, de finir les recherches dont il s’agit, remettant les sieurs Flotte et Renaut à la disposition de Votre Majesté. Je lui ai représenté les raisons expliquées dans la dépêche de Votre Majesté et celles que la connoissance de l’affaire offre naturellement à l’esprit. Sa Majesté Catholique m’a répondu qu’elle souhaitoit montrer en tout sa déférence aux sentiments de Votre Majesté ; qu’elle avoit envoyé ordre à Ségovie d’interroger encore une fois les sieurs Flotte et Renaut, surtout le premier qui s’étoit contredit dans ses déclarations sur plusieurs articles importants, et qu’aussitôt après qu’elle auroit vu leurs réponses elle prendroit sa résolution, dont elle me feroit part. Ce prince m’a dit que, pour ce qui est du secret, il avoit été gardé de sa part avec la dernière exactitude, et que, si le sieur Flotte n’avoit pas tenu les discours que l’on sait à un grand nombre d’officiers et d’autres personnes, le véritable motif de sa prison n’auroit jamais été pénétré. Je continuerai, Sire, à presser Sa Majesté Catholique d’assoupir entièrement cette affaire., ainsi que Votre Majesté me l’ordonne. »

La lettre d’Amelot à Louis XIV, en date du 26 août 1709, parle encore de Flotte et de Renaut :

« Le roi d’Espagne a reçu avant-hier les dernières interrogations des sieurs Flotte et de Renaut ; elles sont différentes des premières en bien des choses et presque conformes entre elles ; ainsi il y a lieu de croire qu’elles contiennent les faits dans leurs véritables circonstances. Je presse Sa Majesté Catholique de finir au plus tôt cette affaire, suivant l’avis de Votre Majesté. J’espère que cela n’ira pas loin, et je pourrai peut-être en savoir quelque chose de plus positif avant le départ de l’ordinaire. »


VI. PROCESSION DE LA CHÂSSE DE SAINTE GENEVIÈVE.


Page 220.


Saint-Simon rappelle (p. 220 de ce volume) que la procession de sainte Geneviève se faisoit dans les plus pressantes nécessités ; mais il ne donne pas de détails sur cette solennité. Les Mémoires d’André d’Ormesson (fol. 327 r° et v°) contiennent le récit d’une de ces processions :


L’ordre de la procession de madame sainte Geneviève, qui fut faite le jour Saint-Barnabé (13 juin 1652)

« La France étant en si piteux état, et menacée d’une ruine entière par l’animosité des princes, qui demandoient l’éloignement du cardinal Mazarin de la cour, et la reine y résistant de toute sa force, croyant y aller de son honneur et de son autorité de le maintenir, lesdits princes, pour l’y forcer, firent entrer les Espagnols, les ennemis du roi, dans le royaume. Le duc de Nemours les alla quérir. Le duc de Lorraine y entra avec son armée, ruina et fourragea tous les lieux par où il passoit, amena son armée dans la Brie, et, lui, entra et fut bien reçu à Paris des princes, et encore du peuple ennemi du cardinal. Les François se combattant ensemble dans le cœur du royaume, les Espagnols prirent Gravelines, qui ne put être secouru, et ils étoient en train de prendre encore Dunkerque. Le parlement donnoit des arrêts contre Mazarin, lequel empêchoit le roi de rentrer dans Paris.

« Dans ce désordre, auquel il étoit difficile de remédier, le prévôt des marchands demanda à messieurs de Notre-Dame, et ensuite aux religieux et abbé de Sainte-Geneviève, la descente de sa châsse, pour obtenir, par son intercession, la lin des ruines et misères de la guerre civile, [puis] se présenta au parlement, qui donna le jour de la cérémonie au 13 juin, fête de Saint-Barnabé. Voici l’ordre qui y fut tenu   :

« Les religieux de Sainte-Geneviève, ayant jeûné trois jours et fait les prières ordonnées, descendirent la châsse ledit jour du mardi 13 juin, à une heure après minuit. Le lieutenant civil d’Aubray, le lieutenant criminel, le lieutenant particulier et le procureur du roi la prirent en leur garde. Les quatre mendiants[10] marchoient les premiers, savoir : les cordeliers, les jacobins, les augustins et les carmes, et puis les sept paroisses filles de Notre-Dame, avec leurs bannières ; puis furent portées les châsses de saint Papan, saint Magloire, saint Médéric, saint Landry, sainte Avoie, sainte Opportune et autres reliquaires ; puis la châsse de saint Marcel, évêque de Paris, qui fut portée parles orfèvres. Celle de sainte Geneviève fut portée par des bourgeois de Paris, auquel cet honneur appartient.

« A l’entour et à la suite d’icelle, étoient les officiers du Châtelet, qui l’avoient en garde. Le clergé de Notre-Dame marchoit à gauche, et l’abbé de Sainte-Geneviève avoit la droite, marchoit les pieds nus, comme tous les religieux de Sainte-Geneviève. Ceux qui portoient la châsse de Sainte-Geneviève étoient aussi pieds nus. M. l’archevêque de Paris étoit assis dans une chaire à cause de son indisposition, avoit à côté de lui ledit sieur abbé, et donnoient tous deux des bénédictions au peuple. Le parlement suivoit après, où étoient les présidents Le Bailleul, de Nesmond, de Maisons, d’Irval et Le Coigneux. Le maréchal de L’Hôpital, gouverneur de Paris, marchoit entre les deux premiers présidents ; MM. de Vertamont, Villarceaux-Mangot, Laffemas et Montmort, maîtres des requêtes, et puis les conseillers de la cour en grand nombre ; les gens du roi, MM. Talon, Fouquet et du Bignon, après eux ; la chambre des comptes à côté du parlement, en sorte que deux présidents des comptes étoient à côté de deux présidents de la cour, et ensuite tous de même.

« Par après marchoit la cour des aides, au côté droit, MM. Amelot et Dorieux présidents ; le prévôt des marchands, M. Le Feron, conseiller de la cour, avec sa robe mi-partie, avec les échevins et conseil de ville, au côté gauche.

« L’on me dit que M. le duc d’Orléans [11] et M. le Prince [12] étoient ensemble vers le petit Châtelet. L’on ne vit jamais tant de peuple ; les fenêtres remplies de gens d’honneur ; et cette procession fut faite en grande dévotion et grand respect. La châsse de monsieur saint Marcel étoit très belle et très riche ; celle de sainte Geneviève l’étoit encore plus, y ayant de grosses perles, rubis et émeraudes en grande quantité, qui avoient été donnés par la feue reine Marie de Médicis.

« Fait et écrit à Paris, l’après-dînée dudit jour Saint-Barnabé (13 juin 1652). »


fin des notes du septième volume.

  1. Ces religieuses tiraient leur nom d’Étienne Haudri qui leur avait donné, au XIIIe siècle, la maison où ils s’établirent, et le revenu nécessaire pour leur communauté.
  2. Archives du château de Saumery, registres de l’état civil de Huillier, archives de Pampelune, lettres patentes d’Henri IV du 4 novembre 1598, histoire de Navarre, histoire des grands officiers, etc., etc.
  3. Bibl. imp. du Louvre, F 325, 1. XXVI, pièce 74.
  4. Voy. Mémoires de Saint-Simon, t. III. p. 5.
  5. Ibidem. t. VI, p. 305.
  6. Secrétaires d’État.
  7. Papiers des Noailles, Bibl. imp. du Louvre, ms F 325, lettre 41. Compie du temps.
  8. Cette lettre ne se trouve pas dans les papiers des Noailles.
  9. Papiers des Noailles, ibidem., lettre 50.
  10. Les quatre ordres de religieux qui faisaient vœu de ne vivre que d’aumônes. Les noms de ces ordres sent indiqués dans la suite du récit.
  11. Gaston d’Orléans ; frère de Louis XIII.
  12. Louis de Bourbon, dit le grand Condé.