Mémoires d’une ex-palladiste parfaite, initiée, indépendante/05/Symboles du Palladisme

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Symboles du Palladisme[1]

(Suite)




Les Croix


Tableau à l’angle supérieur de droite. Ce qui frappe l’œil, d’abord, c’est une large croix noire, dont la hauteur est égale à la largeur et qui porte au centre un cœur ayant les lettres grecques Χ et Ρ réunies ; autour, en quatre fragments, en caractères blancs se détachant sur le noir de la croix, les mots latins : Cor exe-cran-dum. Cette croix noire est dominée par un soleil rayonnant surmonté d’un croissant lumineux ; le nombre 666 est inscrit au centre du soleil, qui a exactement 33 rayons. À droite, en haut dans le tableau : une petite croix noire, du même modèle que la grande, mais sans cœur ni inscriptions ; elle tient, par son extrémité supérieure, à un cercle dont la haute moitié est blanche et la basse moitié est noire ; ce cercle entoure un signe bien connu en magie et qui est appelé « la signature de Lucifer » ; la lettre L est au centre ; les lignes, enchevêtrées, donnent le dessin d’une étoile à cinq pointes ; les mots latins Post te-ne-bras lux sont disposés par syllabes, tout autour de l’étoile. À gauche, en haut dans le tableau : un disque blanc, sur lequel se détache une croix dont la verticale est grise et l’horizontale est noire ; une rose épanouie est au centre de cette croix ; autour, les mots latins Ro-sa mys-tica sont dispersés sur le disque ; de ce disque s’élève une figure en forme de fût de colonne blanche, portant inscrit PH∴ SANCTUS ; et enfin, cette sorte de fût est couronné d’un triangle blanc, ayant au centre la lettre L et, sur les trois côtés, les mots latins Lumen, Labor, Libertas.

Je rappellerai, d’abord, que toutes les écoles d’occultisme se sont toujours fait une loi de profaner la Croix. C’est là la marque évidente de l’esprit satanique des sectes, et je me demande aujourd’hui comment je ne l’ai pas compris plus tôt. Le diable exècre le Divin Rédempteur, et sa haine s’attaque jusqu’au signe de la rédemption ; le simple tracé d’une croix lui rappelle que Jésus s’est immolé pour racheter les âmes de l’humanité souillée du péché, par suite des perfides conseils du serpent trop complaisamment écoutés et suivis.

La principale croix qui figure sur ce tableau du Bref ne laisse aucun doute de la haine satanique. Malgré la modification de la forme, c’est véritablement la Croix du Calvaire que la rage des Maçons palladistes a entendu placer là, parmi les secrets symboles. Les lettres grecques Χ et Ρ, placées sur le cœur, signifient Christ ; c’est le Sacré-Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ que les lucifériens crucifient, en l’appelant « cœur exécrable » dans leur horrible blasphème. La croix est noire, parce que Satan se prétend la lumière incréée, parce que sa rugissante colère nomme « ténèbres » la foi chrétienne.

À la Rédemption de l’humanité par l’adorable sacrifice de Jésus, la haute-maçonnerie des Triangles lucifériens oppose la venue de l’Ante-Christ, qu’elle appelle Anti-Christ, et qui est désigné par le nombre 666.

La tradition de l’occultisme palladique, fondée sur le sentiment de plusieurs démonologues, est qu’un daimon nommé Anti-Christ existe au royaume du feu et qu’il s’incarnera le 25 décembre 1961, naîtra le 29 septembre 1962, sous le nom d’Apollonius Zabah, et établira sur la terre le règne de Lucifer. L’opinion des démonologues porte seulement sur l’existence du daimon Anti-Christ ; le reste a été ajouté par les docteurs de la secte, principalement par Albert Pike, écrivant sous la dictée des diables d’enfer qu’ils évoquaient et qui apparaissaient.

Il ne m’appartient pas de me prononcer sur l’identité de ce daimon ; peut-être sont-ils plusieurs mauvais esprits qui prennent tour à tour ce nom, afin de se vanter de futurs exploits, de victoires assurées, aux yeux de leurs infortunées dupes et victimes, — au nombre desquelles j’ai été si longtemps.

Ce diable, que l’on fête dans les Triangles au jour de l’Ascension, et qui commande, à son dire, la 2336e légion dans la VIe grande colonne sous les ordres de Bitru, donne la signature que voici :

J’ai eu de lui quatre apparitions, au cours desquelles l’hypocrite sut fort bien déguiser sa méchanceté ; mais il n’agit pas de même à l’égard d’un Frère Rosicrucian d’Écosse, qui vit encore, que je nommerai, si cela est nécessaire, et qui ne me démentira pas.



  1. Voir le fascicule n°2 des Mémoires