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Mémoires d’une ex-palladiste parfaite, initiée, indépendante/21/Étrange mutisme

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ÉTRANGE MUTISME. — M. Eugène Veuillot garde un complet silence sur ce que j’ai révélé au sujet de son rédacteur romain ; voir, notamment le fascicule n°18, pages 545-549. Le grand architecte de l’Univers est gêné de ce que j’ai montré le franc-maçon qui se cache derrière les mystérieuses trois étoiles, signature des correspondances de Rome, publiées par le journal de la rue Cassette.

Il faudrait pourtant répondre, vous, le monsieur qui sommez si bien les autres de s’expliquer !… J’ai dit et je répète que votre rédacteur romain n’est autre que le F∴ Jean-Baptiste Vuillaume, l’agent-principal de la maçonnique Agence Stéfani, notoirement acquise à Nathan et à Lemmi. Votre rédacteur romain écrit les lettres, qu’il vous envoie, dans l’officine même dont le directeur est un juif franc-maçon et dont le sous-directeur, franc-maçon comme ses deux compères, est en outre un prêtre apostat, l’ex-abbé Casalegno. Voilà d’où sortent vos correspondances de Rome, M. Eugène Veuillot. Je mets les points sur les i, et vous n’osez pas démentir ; car vous pouvez tromper vos lecteurs français, mais vous savez bien que personne de Rome ne démentira ce que j’écris là et qui est de notoriété publique dans la Ville-Sainte.

La Vérité, de Paris, n’ose pas nier non plus, quand j’arrache le masque de son correspondant romain, le soi-disant Bertrand de Saint-Georges. Je vais mieux préciser encore. Ce pseudo Bertrand se nomme, en réalité, Joseph Vetter ; il est de Molsheim (Alsace) ; il n’a jamais opté pour la France, il ne s’est jamais fait naturaliser français ; en toute occasion, il se vante d’être allemand.

Est-il franc-maçon, comme son collègue Vuillaume ? C’est plus que probable. Il est familier de l’apostat Casalegno ; ses relations amicales avec les maçons les plus forcenés sont notoires à Rome. Entre autres, il fréquente intimement le comte Antonio Mastaï-Ferretti, petit-neveu dégénéré de Pie IX, lequel est un F∴ avéré et qui publie contre le Vatican un pamphlet hebdomadaire d’une rare violence intitulé l’Intransigente.

En même temps que, sous le faux-nom de Bertrand de Saint-Georges, il collabore à la Vérité, de Paris, M. Joseph Vetter est le correspondant de l’Indépendance Belge, de Bruxelles, — qui n’est pas précisément un journal catholique, n’est-ce pas ?

M. Auguste Roussel voudrait-il avoir la bonté de dire à ses lecteurs si ce que j’avance au sujet de son correspondant romain n’est pas rigoureusement exact ?