Mémoires de Miss Coote/02

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Traduction par Louis Perceau.
Bibliothèque des deux hémisphères (Jean Fort) Collection Cressida (p. 20-34).

LETTRE II

Le lendemain matin, Jane et moi reprîmes notre conversation et en voici à peu près les termes :

Rosa. — Alors, Jane, vous avez été fouettée ? Et pour quel motif ?

Jane. — La première fois, ce fut pour avoir été vue marchant à côté d’un jeune homme en revenant de l’église. Le général prétendit que je n’étais pas du tout pieuse et que ma dévotion n’était qu’un prétexte à me promener avec des jeunes gens et qu’il fallait me guérir de cela sous peine de perdition.

Rosa. — Eh bien ! N’avez-vous éprouvé aucune idée de vengeance après avoir été fouettée pour ce motif ?

Jane. — Oh ! si ! Mais j’oubliai tout après avoir eu la joie de voir Jemima bien fessée à son tour. Elle en eut son compte, je vous le garantis ; mais elle est solide et dure comme du cuir !

Rosa. — Peut-être pourrais-je oublier de même si j’avais le plaisir de vous voir toutes solidement fouettées, et j’ai grande envie de commencer par vous, Jane, dès que je ne serai plus aussi meurtrie.

Jane. — Mais puisque vous haïssez Jemima, je le sais, n’auriez-vous pas plus de plaisir à la voir juchée sur le cheval ? Peut-être pourrions-nous, en nous entendant bien, la faire tomber dans un piège ?

Rosa. — Voyez-vous la bonne pièce ? Pensez-vous que je vous tienne quitte jusqu’à temps que je me sois vengée des autres ? Attendez que je me sente suffisamment bien et vous verrez si je ne règle pas votre compte en premier ! Je ne manquerai pas d’occasions puisque vous devez coucher toutes les nuits dans ma chambre. Je n’ai pas oublié que vous m’avez persuadée de m’habiller pour le dîner alors que vous saviez parfaitement ce qui m’attendait.

Jane. — Mlle Rosa, je ne pouvais pas faire autrement ; Mme Mansell m’avait envoyée pour vous habiller. Le vieux général avait remis la chose après le dîner, car il aime voir les pénitentes en grande toilette. Lorsqu’il corrige l’une de nous, il faut qu’elle soit habillée de son mieux, et si pendant la correction un vêtement se trouve abîmé, Mme Mansell nous le remplace ; si bien qu’une bonne fessée ne nous cause pas grand dommage. Jemima a même fait plusieurs fois exprès d’abîmer ses affaires. Il est vrai que si on les lui a payées, le général s’est bien remboursé sur ses fesses.

Je fus encore bien endolorie durant plusieurs jours pendant lesquels je confectionnai une jolie verge que je dissimulai pour en faire tâter à Jane quand elle s’y attendrait le moins. Elle ne savait pas, d’ailleurs, si j’étais allée dans le jardin ou hors de la maison. Comme elle était naturellement plus âgée et beaucoup plus forte que moi, il me fallait la maîtriser par quelque stratagème. Je lui laissai croire que j’avais complètement oublié mes griefs, mais un soir, comme nous étions déshabillées pour nous mettre au lit, je lui dis : « Jane, est-ce que Mme Mansell ou Jemima vous ont déjà fouettée sans que Grand-Père le sache ?

Jane. — Oh ! oui ! mademoiselle, plus d’une fois, et elles m’ont même rudement étrillée.

Rosa. — Comment ont-elles fait ?

Jane. — Parbleu, j’étais attachée par les mains aux montants du lit.

Rosa. — Oh ! montrez-moi cela, et laissez-moi vous attacher pour que je me rende compte.

Jane. — Volontiers, si cela peut vous faire plaisir, mademoiselle.

Rosa. — Avec quoi pourrai-je bien vous attacher, vous êtes forte comme Samson ?

Jane. — Une paire de mouchoirs fera très bien l’affaire et voici des serviettes pour me ficeler les jambes.

Selon ses indications, je lui eus vite ficelé les poignets aux deux pommeaux du pied du lit, puis je fixai ses jambes largement écartées aux pieds de la table.

— Oh ! sapristi, fit alors Jane, vous avez rudement serré ! Pourquoi diable m’attacher de la sorte, je ne pourrai plus m’en aller si vous ne me délivrez pas vous-même.

— Restez, ne bougez pas ! criai-je, je veux vous voir tout à fait en tenue, à présent que vous voilà bien attachée, — et rapidement je retroussai sa chemise de nuit bien au-dessus de sa taille, de façon à exposer son postérieur joufflu et son ventre joliment ombragé à mes regards surpris.

— Oh ! comme vous êtes belle, Jane, dis-je en l’embrassant, vous savez que je vous aime bien, seulement votre gros cucul a mérité d’être puni. C’est un devoir pénible pour moi, mais vous allez voir que ce n’est pas pour rire, mademoiselle, regardez quelle bonne grosse verge je vous destine, fis-je en lui montrant l’instrument.

— Grâce ! Grâce ! Mlle Rosa, s’écria-t-elle, vous ne voudrez pas me faire de mal, j’ai toujours été si bonne pour vous !

— Ce n’est pas par plaisir, Jane, c’est par devoir. Vous étiez avec les autres contre moi, vous êtes la première que j’attrape, tant pis pour vous. Je ne pourrai peut-être pas me venger des autres d’ici longtemps.

La vue de ses fesses rebondies me transportait du désir d’exercer mon habileté sur elle et de contempler ce spectacle que j’avais offert moi-même. Saisissant nerveusement la verge, sans plus tarder, je commençai l’attaque par quelques coups cinglants qui changèrent en rouge foncé la teinte rose des deux globes.

— Ah ! Ah ! C’est une honte ! Vous êtes aussi méchante que le vieux général, petite sournoise ! Vous m’avez tendu un piège !

— Vous n’en avez pas l’air bien fâchée, mademoiselle, lui criai-je, mais je vais faire en sorte de vous rabattre le caquet ; d’ailleurs, je commence à croire que vous êtes la pire du quatuor et que votre prétendue compassion n’était que pure hypocrisie. Mais, c’est mon tour à présent. Bien entendu, vous étiez trop forte pour moi, si je n’avais pas agi de ruse avec vous ! Que dites-vous de cela, mademoiselle Jane ? Et tout en parlant, Vzz, Vzz, Vzz, je cinglais de la verge son gros postérieur qui prit bientôt un aspect fort curieux.

— Petite scélérate ! Petite vipère ! criait Jane. Votre grand-père saura tout cela.

— C’est votre intention, mademoiselle la rapporteuse. Eh bien ! alors je vais vous faire payer cela d’avance, répliquai-je. La vue de sa croupe ne faisait qu’accentuer mon excitation, et ce fut avec un frisson de plaisir que j’aperçus de petites gouttes de sang. Elle se démenait et se tortillait avec des cris et des soupirs étouffés, mais chaque fois qu’elle prononçait quelques mots il semblait que c’était dans le dessein de m’irriter davantage. Ma surexcitation croissait en intensité ; ce sauvage exercice me causait un immense plaisir, et dans ma fureur irréfléchie, je mis réellement ses fesses en piteux état. À la fin, essoufflée, épuisée, je dus laisser tomber la verge et ma frénésie se changea en compassion lorsque je vis qu’elle paraissait inanimée, inerte, la tête renversée, les yeux fermés, les doigts crispés.

L’embrassant tendrement : « Jane, Jane ! », lui criai-je d’une voix émue, je vous aime et vous pardonne, et maintenant, je veux être aussi bonne pour vous que vous l’avez été pour moi après ma punition.

Ses mains et ses pieds furent bientôt déliés ; alors, à mon vif étonnement, elle jeta ses deux bras autour de mon cou, et, m’embrassant passionnément, elle me dit, les yeux brillants : « Et moi aussi, je vous pardonne, mademoiselle Rosa, car vous ne vous imaginez pas quel plaisir vous m’avez procuré, les derniers instants, surtout, ont été exquis. »

Sur le moment, tout cela était pour moi une énigme que je ne compris que plus tard. Elle ne se préoccupa guère de son postérieur marbré. « Ce qui a été terrible pour vous, mademoiselle Rosa, me dit-elle, n’a rien été pour moi, je suis plus âgée et plus endurcie que vous, en outre, c’est toujours la première fois qui est la plus pénible. Sir Eyre a été réellement barbare de vous écorcher comme il l’a fait, mais c’est votre obstination qui l’y a conduit. Vous verrez que vous aimerez bientôt cela ainsi que moi. »

Nous continuâmes à bavarder ainsi pendant que je baignais et pansais les parties meurtries, et finalement nous nous endormîmes après qu’il eut été convenu entre nous qu’elle me donnerait, dans un jour ou deux, une agréable leçon.

Quelques jours se passèrent tranquillement ; mon châtiment avait été trop sévère pour que je risquasse à la légère un nouveau conflit avec le général. Cependant j’attendais avec impatience l’occasion de me venger de toute la bande, excepté de Jane qui était devenue mon amie de cœur. Nous examinions, sans succès, d’ailleurs, toutes sortes de plans pour faire mettre soit l’une soit l’autre dans un mauvais cas. Le vieux général me conseillait souvent de prendre garde à moi, car il ne manquerait pas la première occasion de me faire danser sans musique.

Un jour, cependant, étant dans le jardin avec la gouvernante, je lui fis remarquer que le général était réellement bizarre de laisser les brugnons tomber et se perdre plutôt que de nous les laisser manger.

— Ma chérie, dit Mme Mansell, si vous en prenez deux ou trois, il ne le remarquera pas, en tous cas, ne dites pas que je vous l’ai conseillé, c’est, en effet, absurde de les laisser pourrir.

— Mais, mademoiselle Mansell, répliquai-je, ce serait un vol ?

— Ce n’est pas un vol de prendre ce qui aurait été perdu, répondit-elle, vous n’avez pas la notion exacte de l’honnêteté, d’ailleurs n’êtes-vous pas un peu la maîtresse de la maison.

— Vous me faites l’effet du serpent et moi d’Ève ; c’est vrai qu’ils ont l’air délicieux ; vous ne me trahirez pas, au moins ? lui dis-je avec candeur. Sur ce je cueillis un des fruits et Mme Mansell le partagea avec moi, ce qui me mit tout à fait à l’aise.

Le lendemain, juste avant le dîner, nous entendîmes la voix du général nous appelant tous brusquement dans sa chambre. « Comment se fait-il, Mme Mansell, dit-il, l’air furibond, que je ne puisse laisser mes clés dans la serrure de cette étagère sans que quelqu’un goûte à mon rhum ? Comme je soupçonnais depuis longtemps qu’il y avait dans mon entourage un dégustateur trop rusé, j’ai usé de ruse à mon tour. Voyant que le rhum semblait à son goût, la dernière fois que le flacon a été rempli, j’ai fait une petite raie avec mon diamant pour marquer la hauteur du liquide dans la bouteille, et depuis, je me suis contenté de boire du brandy. Eh bien ! regardez ! En trois ou quatre jours, il n’en a pas filé moins d’une demi-pinte. Venez ici, Rosa… et vous Mme Mansell… à votre tour, Jemima ! » et ce disant, il sentit notre haleine à tour de rôle.

— Femme, dit-il à celle-ci comme elle se troublait et hésitait à se soumettre à cette épreuve, je n’aurais pas cru que vous étiez une sournoise et une voleuse ; si vous avez réellement besoin d’un peu d’alcool, Mme Mansell, j’en suis certain, vous eut permis d’en prendre. Comme vous êtes ici depuis plusieurs années et que nous n’aimons pas le changement, on ne vous mettra pas à la porte, mais on vous guérira demain de l’envie de voler ; vous auriez dû être fouettée sur le champ, mais comme j’ai un ami à dîner ce soir, cela vous fera du bien d’attendre et de réfléchir à ce que vous allez recevoir. Filez, maintenant, et que le dîner soit servi correctement, ou je vous réserve quelque chose à la mode hindoue dont vous me direz des nouvelles.

Notre visiteur était notre plus proche voisin, ancien colonel et grand chasseur de renards, et pourtant mes idées étaient si surexcitées par la perspective du châtiment de Jemima que la soirée me parût fort agréable.

Le lendemain, grand-père passa toute la journée à inspecter le jardin et j’eus le pressentiment qu’il remarquerait la disparition des brugnons. Ayant été si méfiant pour le rhum, il pourrait l’être de même pour les fruits.

Mes craintes n’étaient que trop fondées, m’ayant aperçue avec Mme Mansell cueillant un gros bouquet pour mettre à la coupable, il s’écria : « Mme Mansell pendant que vous y êtes, faites donc un second bouquet, quelqu’un a rendu visite aux brugnons. Ne sauriez-vous pas qui, Rosa ? »

— Oh ! grand-père, vous savez bien qu’on m’a formellement défendu de toucher aux fruits, dis-je, l’air aussi innocent que possible.

— Et vous, madame Mansell, savez-vous quelque chose à ce sujet ? Rosa me répond à côté de la question, reprit-il en me regardant sévèrement.

J’étais très embarrassée, et, pour comble, Mme Mansell, affectant une profonde répugnance à dire un mensonge confessa toute la vérité.

— Ma parole, j’ai affaire à une jolie bande, car Jane ne vaut pas mieux que les autres. Madame Mansell, votre conduite m’étonne et vous serez assez punie en considérant quelle gravité j’attache à ce cas, et quant à Rosa, une telle duplicité, chez une enfant si jeune, me fait frémir ; mais occupons-nous d’abord de Jemima, et nous verrons ensuite ce qu’il y aura lieu de faire.

Dans l’état d’incertitude où j’étais, je courus vers Jane pour lui confier mes angoisses ; c’était, selon elle, une heureuse circonstance que Jemima passât la première, car le vieillard serait fatigué, et, sans doute, me tiendrait quitte à bon compte, surtout si je criais et implorais grâce.

Ainsi réconfortée, je m’arrangeai pour dîner copieusement et pris un verre de vin en plus (j’étais supposée n’en prendre qu’un) puis, je me rendis à la salle des corrections, à peu près rassurée, d’autant plus que j’étais fort désireuse de voir Jemima bien fouettée.

Quand je jetai les yeux sur elle, elle faisait une révérence au général, assis dans son fauteuil, verge en main. Son apparence me frappa d’admiration. Sa taille était au-dessus de la moyenne, elle avait de beaux cheveux châtains, un teint éclatant, de grands yeux bleus très vifs, elle portait une robe de soie bleue échancrée très bas, qui révélait les trésors de sa poitrine bombée, son gros bouquet était fixé de côté, elle avait des souliers de satin rose à hauts talons avec des boucles d’argent ; son corsage était à manches courtes, mais des gants de chevreau de couleur fauve montant au-dessus du coude dissimulaient la rudesse de sa peau et la rougeur de ses mains.

— Préparez-la immédiatement, dit le général, elle sait trop bien ce qui l’amène ici pour qu’il soit utile de le lui dire. Tenez, Rosa, passez-moi cette grosse poignée de verges, la petite ne serait qu’un joujou pour son gros cul, Ha ! Ha ! celle-ci fera bien l’affaire ! ajouta-t-il en la faisant siffler dans l’air.

Jane et la gouvernante l’avaient déjà dépouillée de la robe bleue, et étaient en train de lui enlever le jupon blanc bordé de dentelle ; le bouquet, tombé sur le parquet, la victime se trouva en chemise et pantalon, et je pus admirer sa poitrine bien prise, son cou harmonieux et surtout ses jambes pleines et rondes dans leurs bas de soie rouge, retenus par d’élégantes jarretières (le général était très exigeant sur la toilette de ses pénitentes).

J’aidai à l’attacher et à dénouer son pantalon que Jane rabattit complètement, tandis que Mme Mansell retroussait et épinglait sa chemise, étalant dans leur magnifique plénitude ses fesses glorieusement charnues, dont la peau blanche resplendissait sous la clarté des flambeaux.

Je lui donnai quelques bonnes tapes pour lui montrer que je n’avais pas oublié celles qu’elle m’avait données, puis je m’écartai pour laisser la place à Sir Eyre.

J’étais si absorbée par ce fascinant spectacle que j’en oubliai totalement ce qui m’attendait moi-même.

Flac ! La grosse verge s’abattit avec une violence qui l’eut fait bondir si elle n’eût été attachée. Elle poussa un « Ahhh ! » étouffé et un large sillon rouge apparut sur la chair. À chaque coup qui suivit, sa figure s’empourpra davantage et elle sembla suffoquer, tout en s’efforçant de ne pas hurler, mais la verge était si cinglante et le général frappait si fort qu’en moins d’une douzaine de coups, les fesses blanches furent tachées de sang et la verge volait dans toutes les directions. « Ah ! Ah ! Oh ! » hurla-t-elle enfin. « Assez ! pitié, monsieur, je n’en puis plus, c’est trop, je vous le jure ! »

— Abominable voleuse, je vais vous fesser jusqu’à ce que mort s’ensuive ; si je ne vous guéris pas aujourd’hui à tout jamais, c’est une bonne domestique que je perdrai, riposta Sir Eyre en la fouaillant de plus belle.

Mon sang bouillait sous l’excitation voluptueuse, à laquelle j’étais en proie, et jeune comme je l’étais, barbare comme je savais être la correction, je n’éprouvais pas la moindre pitié pour la victime. C’est un sentiment que, seuls, peuvent comprendre les fervents adorateurs de la verge.

— Vous aimez le rhum, je crois mademoiselle, faisait le général, mais c’est le payer un peu cher, n’est-ce pas, n’est-ce pas… n’est-ce pas ?…

Le pauvre vieux, hors d’haleine, ayant été obligé de s’asseoir, Mme Mansell, devançant son désir, prit une verge neuve et, sans laisser souffler la victime, se mit à la fouetter à son tour.

— Elle n’a pas volé sa punition, monsieur, car je ne lui refuse jamais rien pourvu qu’elle se conduise bien, dit-elle, prenant son air le plus pincé. Dans son ardeur à fouetter, sa coiffure s’étant dérangée et sa physionomie s’animant, elle me fit l’effet de la déesse de la vengeance. « Recommencerez-vous… dites… répondez… ingrate… voleuse… » criait-elle, ponctuant chaque mot d’un furieux coup de verge.

La pauvre Jemima sanglotait et implorait grâce d’une voix brisée, tandis que des gouttes de sang coulaient le long de ses cuisses, mais la gouvernante semblait sourde et Sir Eyre paraissait en extase. Quelque résistante que fut la victime, cela ne pouvait plus, néanmoins, durer bien longtemps. Terrassée par l’acuité de ses souffrances, Jemima s’évanouit et il nous fallut lui asperger la figure d’eau fraîche pour la ranimer. On la couvrit d’un manteau et on la conduisit dans sa chambre où on la laissa seule.

— À votre tour, Rosa, me dit alors le général tenant en mains une verge fraîche et souple ; embrassez la verge et apprêtez-vous.

Sachant à peine ce que je faisais, je m’inclinai et donnai le baiser ordonné. En un rien de temps, Mme Mansell et Jane m’eurent préparée, car je demeurais passive, et dès que je fus exposée en plein, les membres bien écartés, le général reprit son rôle.

— Vous avez pu voir, me dit-il, par l’exemple de Jemima, comme je suis sévère à l’occasion, peut-être n’avez-vous pas compris la gravité de la réponse que vous m’avez faite aujourd’hui, aussi, suis-je enclin à être indulgent pour cette fois ; mais, souvenez-vous, pour l’avenir, si vous vous en tirez à bon compte aujourd’hui, qu’un mensonge est préférable à une réponse évasive. Je crois que la dernière fessée a produit son effet, car vous vous comportez ce soir tout autrement. Ainsi, souvenez-vous… souvenez-vous… souvenez-vous…

Il me cinglait le derrière à chaque mot. J’implorais grâce, promettait d’être sincère à l’avenir. Après une vingtaine de coups qui me mirent les fesses en feu : « Je vous tiens quitte pour aujourd’hui, fit-il en m’octroyant une dernière cinglade, mais si violente que, cette fois, le sang se montra sur mes fesses déjà empourprées.

Je termine ici ma seconde lettre.

Croyez-moi votre amie dévouée.

Rosa Belinda Coote.
Mémoire de Miss Coote, vignette fin de chapitre
Mémoire de Miss Coote, vignette fin de chapitre