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Mémoires extraits des recueils de l’Académie royale de Berlin/Recherches d’Arithmétique

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RECHERCHES D’ARITHMÉTIQUE.


[Nouveaux Mémoires de l’Académie royale des Sciences et Belles-Lettres
de Berlin
, années 1773 et 1775[1].]


Séparateur

PREMIÈRE PARTIE.

Ces Recherches ont pour objet les nombres qui peuvent être représentés par la formule

sont supposés des nombres entiers donnés, et des nombres aussi entiers, mais indéterminés. Je donnerai d’abord la manière de trouver toutes les différentes formes dont les diviseurs de ces sortes de nombres sont susceptibles ; je donnerai ensuite une méthode pour réduire ces formes au plus petit nombre possible ; je montrerai comment on en peut dresser des Tables pour la pratique, et je ferai voir l’usage de ces Tables dans la recherche des diviseurs des nombres. Je donnerai enfin la démonstration de plusieurs Théorèmes sur les nombres premiers de la même forme dont quelques-uns sont déjà connus, mais n’ont pas encore été démontrés, et dont les autres sont entièrement nouveaux.

1. Avertissement. — On suppose toujours dans la suite que toutes les lettres désignent des nombres entiers positifs ou négatifs, et l’on représentera ordinairement par les premières lettres de l’alphabet les nombres donnés, et par les dernières les nombres indéterminés.

2. Observation. — La formule du premier degré et sont des nombres quelconques donnés et premiers entre eux, peut représenter un nombre quelconque ; mais il n’en est pas de même de la formule du second degré car nous avons prouvé ailleurs [voyez les Mémoires de l’Académie pour les années 1767 et 1768[2]] que l’équation

est toujours résoluble en nombres entiers, quels que soient les nombres pourvu que les deux derniers soient premiers entre eux ; mais que l’équation

ne l’est que dans certains cas, et lorsque certaines conditions ont lieu entre les nombres donnés On doit dire la même chose, à plus forte raison, des formules du troisième degré et au delà.

3. Scolie. — Il y a donc une grande différence entre les formules du premier degré et celles des degrés supérieurs, celles-là pouvant représenter tous les nombres possibles, au lieu que celles-ci ne peuvent représenter que certains nombres qui doivent être distingués de tous les autres par des caractères particuliers. De très-grands Géomètres ont déjà considéré les propriétés des nombres qui peuvent être représentés par quelques-unes des formules du second degré ou des degrés ultérieurs, comme celles-ci

(Voyez les Ouvrages de M. Fermat et les Nouveaux Commentaires de Pétersbourg, t. I, IV, V, VI, VIII). Mais personne, que je sache, n’a encore traité cette matière d’une manière directe et générale, ni donné des règles pour trouver à priori les principales propriétés des nombres qui peuvent se rapporter à des formules quelconques données.

Comme ce sujet est un des plus curieux de l’Arithmétique, et qu’il mérite particulièrement l’attention des Géomètres par les grandes difficultés qu’il renferme, je vais tâcher de la traiter plus à fond qu’on ne l’a encore fait ; mais je me bornerai pour le présent aux formules du second degré, et je commencerai par examiner quelle doit être la forme des diviseurs des nombres qui peuvent être exprimés par ces sortes de formules.

Théorème I.

4. Si le nombres est un diviseur d’un nombre représenté par la formule

en supposant et premiers entre eux, je dis que ce nombre sera nécessairement de la forme

où l’on aura

et étant aussi premiers entre eux.

Car soit le quotient de la division de par en sorte qu’on ait

et soit la plus grande commune mesure entre et (si et sont premiers entre eux, on aura ) ; de manière qu’en faisant

et soient premiers entre eux ; on aura donc

par conséquent sera divisible par mais et étant premiers entre eux (hypothèse), sera aussi premier à qui est un diviseur de donc il faudra que soit divisible par de sorte qu’on aura et l’équatiou étant divisée par elle deviendra

Maintenant, puisque et sont premiers entre eux, on peut supposer (par l’Observation précédente)

ce qui, étant substitué, donnera

de sorte qu’il faudra que le nombre soit divisible par et comme et sont premiers entre eux, il faudra que soit divisible par donc divisant toute l’équation par et faisant

on aura

Or sera égal à

à cause de Donc, etc.

Maintenant, comme et sont premiers entre eux (hypothèse), et le seront aussi, à cause de mais si et n’étaient pas premiers entre eux, il est clair que devrait être divisible par leur plus grande commune mesure, à cause de ce qui ne pouvant être, il s’ensuit que et seront nécessairement premiers entre eux si et le sont.

Théorème II.

5. Toute formule du second degré telle que celle-ci

dans laquelle est plus grand que ou (abstraction faite des signes de ces quantités), peut se transformer en une autre du même degré, comme

dans laquelle on aura

et où sera plus petit que

Car soit par exemple on fera

et la formule proposée deviendra

ou bien, en changeant en

où l’on aura

de sorte qu’on aura d’abord, quel que soit le nombre

Or, puisque est moindre que (hypothèse), il est clair qu’on peut déterminer le nombre en sorte que devienne moindre que donc, etc.

6. Corollaire I. — Donc, si dans la transformée

l’un des nombres ou est moindre que on pourra parvenir à une autre transformée telle que

dans laquelle on aura pareillement

et où sera plus petit que et ainsi de suite ; donc, comme la série des nombres

ne saurait aller à l’infini, à cause que ces nombres doivent être tous entiers et décroissants de l’un à l’autre, il faudra nécessairement qu’on vprive à une transformée, que je représenterai ainsi

dans laquelle ne sera pas plus grand que ni que et où l’on aura

7. Corollaire II. — Si les nombres et de la formule proposée sont premiers entre eux, il est clair que les nombres et de la transformée seront aussi premiers entre eux ; car si ceux-ci ne l’étaient pas il faudrait, à cause de et de que fût divisible par la plus grande commune mesure entre et

Donc les nombres et de la seconde transformée seront aussi par la même raison premiers entre eux, et ainsi de suite ; d’où l’on peut conclure que les nombres et de la dernière transformée seront nécessairement premiers entre eux, si les nombres et le sont.

Théorème III.

8. Si est un diviseur d’un nombre de la forme

et élant premiers entre eux, je dis que ce nombre sera nécessairement de la forme

et étant aussi premiers entre eux, et étant tels, qu’on ait

et de plus n’étant ni plus grand que ni plus grand que abstraction faite des signes de et

La démonstration de ce Théorème suit naturellement des deux Théorèmes hrécédents et de leurs Corollaires.

9. Corollaire I. — Si est un nombre positif, il faudra que soit aussi positif ; donc, à cause que ou et ou il est clair que sera aussi ou et par conséquent

donc on aura aussi

et de là

10. Corollaire II. — Soit maintenant un nombre négatif, en sorte que soit positif ; on aura donc dans ce cas ce qui, à cause que n’est jamais plus grand que ni plus grand que ne peut avoir lieu à moins que ne soit un nombre négatif ; ainsi sera un nombre positif ou à cause de ou et ou de sorte que sera ou et par conséquent sera aussi ou donc il faudra que

11. Corollaire III. — Donc, puisque doit être un nombre entier, on ne pourra prendre pour que les nombres entiers positifs ou négatifs qui ne surpasseront pas les limites trouvées, en comprenantaussi le zéro parmi les nombres entiers ; d’où l’on voit que ne pourra jamais avoir qu’un certain nombre de valeurs différentes.

De plus, il est clair que pour que l’équation

puisse subsister en nombres entiers, il faut que soit pair ou impair, suivant que sera pair ou impair, ce qui limite encore davantage le nombre des valeurs de

Connaissant on trouvera facilement et par la même équation ; car, à cause de

il est clair qu’il n’y aura qu’à prendre pour et les facteurs du nombre entier

en avant soin de rejeter ceux dont l’un ou tous les deux seraient plus grands que

Problème I.

12. Trouver toutes les formespossibles des diviseurs des nombres qui sont représentés par la formule du second degré

et étant des nombres premiers entre eux.

Il est évident, par ce que nous venons de démontrer ci-dessus, que chaque diviseur de la formule proposée est réductible à cette forme

et étant aussi premiers entre eux. Ainsi la difficulté se réduit à trouver les valeurs des coefficients lorsque celles de et sont données.

Pour cet effet je distingue deux cas, l’un lorsque le nombre est positif, et l’autre lorsque ce nombre est négatif.

1o Soit ( désignant un nombre positif) ; on déterminera d’abord par ces conditions que soit pair ou impair suivant que le sera, et qu’il ne surpasse pas le nombre ensuite on déterminera et par ces conditions-ci que et soient deux facteurs du nombre et que chacun de ces facteurs ne soit pas moindre que (9 et 11).

2o Soit on déterminera par ces conditions que soit pair ou impair suivant que le sera, et qu’il ne surpasse pas le nombre après quoi l’on déterminera les valeurs correspondantes de et par ces conditions, que et soient deux facteurs du nombre et que chacun d’eux ne soit pas moindre que (10 et 11).

13. Remarque I. — Si l’on avait alors étant égal à zéro, on ne pourrait prendre que et ensuite on aurait aussi de sorte que l’un des nombres ou serait nul et l’autre serait tout ce qu’on voudrait. Mais il faut remarquer que dans ce cas la formule

se réduit à celle-ci

de sorte que, comme peut représenter un nombre quelconque (2), les diviseurs de la formule proposée peuvent aussi être quelconques.

14. Remarque II. — La même chose doit avoir lieu, en général, lorsque la formule

est le produit de deux formules rationnelles du premier degré telles que et dont chacune peut représenter des nombres quelconques (2) ; c’est ce qui arrive quand est égal à un nombre carré pris négativement ; car supposant

on a

Or, quoique dans ce cas tout nombre puisse être un diviseur de la formule dont il s’agit, cependant si l’on cherche les formules des diviseurs

par le Problème précédent, on les trouvera comme dans les autres cas, de sorte qu’il en faudra conclure que ces formules renfermeront tous les nombres possibles.

Au reste, comme on a

il est clair que la formule générale des diviseurs

sera aussi résoluble en deux formules rationnelles du premier degré.

15. Remarque III. — Il est remarquableque les formules des diviseurs ne dépendent que de la valeur de c’est-à-dire du nombre mais il est facile d’en voir la raison en remarquant que la formule

peut se réduire à

de sorte que les diviseurs de la formule peuvent étre regardés aussi comme diviseurs de cette formule plus simple

Il résulte de là qu’il suffit de considérer les formules de cette dernière espèce ; et pour cela nous ajouterons encore le Problème suivant, qui peut être regardé comme un cas particulier du précédent, mais qui dans le fond a la même généralité.

Problème II.

16. Trouver toutes les formes possibles des diviseuts des nombres de la forme

étant un nombre quelconque positif donné, et et étant des nombres indéterminés premiers entre eux.

1o Considérons la formule

et la comparant à la formule générale du Problème I, on aura

donc donc devra être pair, et il ne devra pas être plus grand que ainsi, faisant et regardant comme positif, il faudra que ne soit pas plus grand que ensuite on aura

de sorte que si et dénotent deux facteurs de dont aucun ne soit moindre que on aura

pour la formule générale des diviseurs de

Il est bon de remarquer que comme il faudra que et soient de même signe, et il est clair qu’il faudra les prendre positivement pour que la formule

puisse représenter des nombres positifs.

De plus, comme cette formule ne change point de forme en y mettant à la place de il ne sera pas nécessaire de prendre successivement pour chacun des facteurs de et pour tous les facteurs correspondants ; c’est pourquoi dans chaque couple de facteurs de il suffira de prendre toujours le plus petit pour et le plus grand pour et c’est ainsi que nous en userons dans la suite.

2o Considérons maintenant la formule

et l’on aura

donc comme ci-dessus ; c’est pourquoi on fera de même et il faudra que ne soit pas plus grand que ensuite on aura

de sorte que si l’on désigne par et deux facteurs de dont aucun ne soit plus petit que on aura

ce qui donnera ces deux formules

pour les diviseurs de et l’on trouverait la même chose pour la formule

Quant aux nombres et nous les prendrons tous les deux positifs, et nous supposerons toujours que soit le plus petit des deux facteurs de et le plus grand, comme nous l’avons dit plus haut ; car il est visible qu’en changeant les signes de et ou mettant l’un de ces nombres à la place de l’autre, on n’aurait pas de nouvelles formules.

17. Corollaire. — Si l’on multiplie la formule

par elle pourra se mettre sous cette forme

c’est-à-dire à cause de sous celle-ci

qui est la même que celle de la formule D’où il s’ensuit que tout diviseur d’un nombre de la forme sera aussi nécessairement de la même forme si n’a d’autres valeurs que l’unité, ou le deviendra étant multiplié par une des valeurs de s’il y en a plusieurs. On prouvera de même que les formules

étant multipliées par deviendront, à cause de

De sorte que tout diviseur d’un nombre de la forme ou sera nécessairement de l’une ou de l’autre de ces deux formes si n’est que l’unité, ou bien le deviendra toujours étant multiplié par une des valeurs de s’il y en a plus d’une.

théorèmes sur les diviseurs des nombres de la forme
et étant supposés premiers entre eux.

18. I. Soit donc non plus grand que donc donc

Donc les diviseurs des nombres de la forme

sont nécessairement renfermés dans la formule

c’est-à-dire que : Tout diviseur d’un nombre égal la somme de deux carrés est aussi la somme de deux carrés.

II. Soit donc non plus grand que donc donc

Donc les diviseurs des nombres de la forme

sont renfermés dans la formule

c’est-à-dire que : Tout diviseur d’un nombre égal à la somme d’un carré et d’un double carré est aussi la somme d’un carré et d’un double carré.

III. Soit donc non plus grand que donc ou Faisant on aura donc

ensuite faisant on aura

donc, comme ni ni ne doivent être on aura

Donc les diviseurs des nombres de la forme

seront renfermés dans ces deux formules

Or comme la seconde de ces formules ne peut appartenir qu’à des nombres pairs, étant toute divisible par il s’ensuit que tout diviseur impair de

sera nécessairement renfermé dans la formule

c’est-à-dire que : Tout diviseur impair d’un nombre qui est la somme d’un

carré et d’un triple carré premiers entre eux, est aussi la somme d’un carré et d’un triple carré.

Au reste, comme il suffit de considérer les diviseurs impairs, nous ferons toujours abstraction, dans la suite, des formules qui ne pourraient convenir qu’à des diviseurs pairs ; c’est pourquoi nous rejetterons toutes les valeurs de et qui seraient paires à la fois.

IV. Soit donc non plus grand que donc ou Faisant on a donc

(car nous rejetons les valeurs parce qu’elles sont toutes deux paires) ; faisant on a donc

ce qui doit être rejeté à cause que serait

Donc les diviseurs impairs des nombres de la forme

seront aussi de la forme

V. Soit donc non plus grand que donc ou Faisant on a donc

et faisant on a donc

Donc les diviseurs des nombres de la forme

sont nécessairement de l’une ou de l’autre de ces formes-ci

de sorte que ces diviseurs eux-mêmes ou leurs doubles sont toujours (17) de la forme

VI. Soit donc non plus grand que donc ou Faisant on aura donc

faisant on aura donc

ce qui doit être rejeté parce que serait

Donc les diviseurs des nombres de la forme

seront de l’une ou de l’autre de ces formes

de sorte que ces diviseurs eux-mêmes ou leurs doubles seront de la même forme

VII. Soit donc non plus grand que donc ou Faisant on aura donc

faisant on aura donc

ce qui ne peut convenir qu’aux diviseurs pairs.

Donc les diviseurs impairs des nombres de la forme

seront nécessairement aussi de la forme

VIII. Soit donc non plus grand que donc ou Faisant on aura donc

et l’on rejettera les valeurs comme ne pouvant appartenir qu’à des diviseurs pairs ; faisant ensuite on aura donc

Donc les diviseurs des nombres de la forme

sont de l’une ou de l’autre de ces formes

de sorte que ces diviseurs eux-mêmes, ou leurs triples, seront toujours de la même forme

IX. Soit donc non plus grand que donc ou Faisant on aura donc

faisant on aura donc

Donc les diviseurs des nombres de la forme

sont nécessairement de l’une de ces trois formes

de sorte que ces diviseurs eux-mêmes, ou leurs doubles ou leurs triples, pourront toujours se rapporter à la même forme

X. Soit donc non plus grand que donc ou Faisant on aura donc

faisant on aura donc

ce qui n’est point admissible à cause que serait

Donc les diviseurs des nombres de la forme

sont toujours de l’une de ces formes

de sorte que ces diviseurs eux-mêmes ou leurs doubles seront nécessairement de la même forme

XI. Soit donc non plus grand que donc ou Faisant on a donc

faisant on a donc

car les valeurs et sont à rejeter à cause qu’elles ne conviendraient qu’aux diviseurs pairs.

Donc les diviseurs impairs des nombres de la forme

sont de l’une ou de l’autre de ces formes

de sorte que ces diviseurs eux-mêmes ou leurs triples seront toujours de la même forme

XII. Soit donc non plus grand que donc ou ou Faisant on aura donc

en rejetant les valeurs qui ne conviendraient qu’aux diviseurs pairs ; faisant on aura donc

ce qui doit être rejeté à cause que serait faisant on aura donc

car, à cause de ne doit pas être ce qui doit être rejeté si l’on ne considère que les diviseurs impairs.

Donc les diviseurs impairs des nombres de la formule

sont de l’une ou de l’autre de ces formes

de sorte que ces diviseurs eux-mêmes ou leurs triples seront de la même forme

Nous n’étendrons pas ces Recherches plus loin, d’autant que les Exemples que nous venons de donner sont plus que suffisants pour montreur l’application de nos méthodes et pour mettre sur la voie ceux qui voudront en faire usage pour découvrirde nouveaux Théorèmes sur la forme des diviseurs des nombres

19. Remarque. — Les trois premiers Théorèmes sont connus depuis longtemps des Géomètres, et sont dus, je crois, à M. Fermat ; mais M. Euler est le premier qui les ait démontrés. On peut voir les démonstrations de ce dernier dans les tomes IV, VI et VIII des Nouveaux Commentaires de Pétersbourg. Sa méthode est totalement différente de la nôtre, et elle n’est d’ailleurs applicable qu’aux cas où le nombre ne surpasse pas c’est ce qui a peut-être empêché ce grand Géomètre de pousser plus loin ses recherches sur ce sujet.

À l’égard des Théorèmes qu’il avait déjà donnés auparavant sans démonstration dans le tome XIV des anciens Commentaires, il est vraisemblvble qu’il ne les a trouvés que par induction, d’autant qu’il n’en a fait aucune mention dans les tomes cités des Nouveaux Commentaires, où il a même remarqué que ses démonstrations ne pouvaient s’étendre à d’autres nombres qu’à ceux de la forme et (tome VI, page 214).

Théorèmes sur les diviseurs des nombres de la forme
ou et étant supposés premiers entre eux.

20. I. Soit donc non plus grand que donc donc

Donc les diviseurs des nombres de la forme

sont de la forme

par conséquent (14) tout nombre est réductible à cette forme

c’est ce qu’on sait d’ailleurs.

II. Soit donc non plus grand que donc donc

de sorte que les formes des diviseurs de

seront

mais je remarque que ces deux formes reviennent à la même ; car faisant

(ce qui donne et et par conséquent des valeurs entières pour et ), la formule devient

Donc les diviseurs des nombres de la forme

sont nécessairement de l’une et de l’autre de ces formes

III. Soit donc non plus grand que donc donc

Donc les diviseurs des nombres de la forme

sont de l’une et de l’autre de ces deux formes

IV. Soit donc non plus grand que donc donc

Donc les diviseurs des nombres de la forme

seront nécessairement renfermés dans les formule

par conséquent (14) tout nombre quelconque sera de l’une de ces formes.

Au reste, nous pouvons faire abstraction des formes qui ne sauraient convenir qu’à des diviseurs pairs, telles que celle-ci ainsi nous rejetterons dans la suite, comme-nous l’avons déjà fait plus haut, les valeurs de et de qui se trouveront paires en même temps.

V. Soit donc non plus grand que donc ou Faisant on a donc

faisant on aurait de sorte qu’à cause que et doivent n’être pas on ne pourrait faire que

mais nous rejetterons ces valeurs à cause qu’elles sont toutes deux paires ; ainsi l’on n’aura que ces deux formes de diviseurs

lesquelles se réduisent d’ailleurs à la même, comme on peut s’en convaincre en faisant

(ce qui donnerait et et par conséquent des valeurs entières pour et ) dans la formule laquelle deviendra par ces substitutions celle-ci,

Donc les diviseurs impairs des nombres de la forme

sont en même temps de chacune de ces deux formes

VI. Soit donc non plus grand que donc ou Faisant on aura donc

faisant ensuite on aura ce qui ne donnerait que

valeurs qui ne sont point admissibles à cause que serait de sorte que les formules des diviseurs des nombres de la forme

seront

Mais j’observe que ces dernières se réduisent aux deux premières en faisant

ce qui donne

et par conséquent

Donc les diviseurs des nombres de la forme

seront toujours aussi de l’une ou de l’autre de ces formes.

VII. Soit donc non plus grand que donc ou Faisant on aura donc

et faisant on aura donc

de sorte que les formules des diviseurs de

seront

et leurs inverses

Mais je remarque ici que les deux premières de ces formules reviennent à la même, aussi bien que les deux dernières ; car faisant

(ce qui donne et c’est-à-dire des nombres entiers pour et ), la formule

deviendra

et la formule

deviendra de même

D’où il s’ensuit que les diviseurs des nombres de la forme

seront nécessairement aussi de la forme

VIII. Soit donc non plus grand que donc ou Faisant on aura donc

mais ces dernières valeurs peuvent être rejetées à cause qu’elles sont

toutes deux paires ; faisant ensuite on aura ce qui ne donnerait que

valeurs qui ne sont point admissibles à cause que serait

Donc les diviseurs impairs des nombres de la forme

seront de l’une ou de l’autre de ces deux formes

IX. Soit donc non plus grand que donc ou Faisant on aura donc

et faisant on aura ce qui, à cause de non plus petit que donnerait

valeurs qu’on peut rejeter à cause qu’elles sont l’une et l’autre paires.

Donc les diviseurs impairs des nombres de la forme

seront toujours de quelqu’une de ces formes

par conséquent (14) tout nombre quelconque impair sera réductible à l’une de ces formes.

X. Soit donc non plus grand que donc ou Faisant on aura donc

faisant on aura donc

de sorte que les formules des diviseurs de

seront

Or je remarque d’abord que cette dernière formule peut se réduire à ces deux-ci

en faisant

ou

ce qui donne toujours pour et des nombres entiers ; je remarque ensuite que les deux formules

peuvent aussi se réduire à la même en faisant dans la première

ce qui la transformera en et quant aux nombres et il est clair qu’ils seront toujours entiers, puisque l’on aura

De là je conclus que les diviseurs des nombres de la forme

seront toujours de l’une ou de l’autre de ces deux formes

aussi bien que de celles-ci

XI. Soit donc non plus grand que donc ou Faisant on aura donc

faisant on a donc

De sorte que les formules des diviseurs seront, dans ce cas,

Mais je remarque que ces deux dernières formules peuvent se réduire aux deux premières ; car en faisant

(ce qui donne et et par conséquent toujours des nombres entiers pour et ), la formule

devient

et la formule

devient de même

D’où il s’ensuit que les diviseurs des nombres de la forme

sont toujours de l’une ou de l’autre de ces formes

XII. Soit donc non plus grand que donc ou Faisant on aura donc

en rejetant les valeurs paires et faisant ensuite, on aurait donc

valeurs qui ne sont point admissibles à cause que serait ainsi l’on n’aura que ces formules

sur lesquelles je remarque que les deux dernières sont réductibles aux deux premières, en faisant

ce qui donne et et par conséquent des valeurs entières pour et

D’où l’on peut conclure que les diviseurs impairs des nombres de la forme

seront toujours de l’une ou de l’autre de ces deux formes

aussi bien que de ces deux-ci

21. Remarque. — Telle est la méthode qu’il faudra suivre pour trouver les formules des diviseurs des nombres de la forme

en donnant à des valeurs quelconques au delà de cette méthode est, comme on voit, d’un usage très-facile et très-simple ; mais elle paraît sujette à une espèce d’inconvénient, c’est qu’elle donne quelquefois plus de formules qu’il n’en faut pour représenter tous les diviseurs des nombres d’une forme donnée ; de sorte qu’il arrive que quelques-unes de ces formules reviennent à la même, comme nous l’avons vu dans les Exemples précédents. Pour y remédier il faudrait donc avoir une règle

générale par laquelle on pût reconnaître facilement les formules qui sont identiques entre elles : c’est ce que nous allons examiner, avec toute la généralité dont la matière est susceptible ; et comme il n’est pas démontré jusqu’ici que cette identité de formules ne puisse avoir lieu dans les diviseurs des nombres de la forme quoique les différents cas du no 18 n’en fournissent aucun exemple, pour ne rien laisser à désirer sur ce sujet, nous considérerons également les formules de l’une et de l’autre espèce.
Problème III.

22. Étant donnée la formule

dans laquelle et sont des nombres indéterminés et sont des nombres positifs ou négatifs, déterminés par ces conditions, que

( étant un nombre positif donné) et que ne soit ni ni absfraction faite des signes de et trouver si cette formule peut se transformer en une autre de la même espèce et qui soit assujettie aux même conditions.

Comme la transformée doit être analogue à la proposée, il est visible qu’on ne saurait employer d’autres substitutions que celles-ci

et étant deux nouvelles indéterminées, et des nombres arbitraires. En effet ces substitutions donneront une transformée de cette forme

dans laquelle on aura

et il ne s’agira que de voir si l’on peut déterminer les nombres en sorte que l’on ait

et que ne soit ni ni

Pour satisfaire à la première condition je substitue dans la quantité les valeurs de et je trouve, en effaçant ce qui se détruit,

mais (hypothèse)

donc, pour que soit aussi égal à il faudra que l’on ait

et par conséquent

À l’égard de la seconde condition, il est clair qu’elle ne saurait avoir lieu à moins que ne soit en même temps et ainsi nous supposerons que soit en effet et et nous allons voir ce qui doit s’ensuivre.

Soit (le raisonnement serait le même si était en prenant seulement à la place de ), il est clair qu’on peut faire

et qu’on peut prendre tel que devienne moindre que car il n’y a qu’à prendre pour le quotient de la division de par et sera le reste ; de plus il est facile de voir qu’on peut toujours supposer que ne soit pas moindre que car si l’on trouvait en sorte que on pourrait faire

c’est-à-dire prendre et à la place de Or si l’on suppose aussi, ce qui est permis,

étant un nombre quelconque, et qu’on substitue ces valeurs de et

de dans l’expression de elle deviendra

de sorte qu’en faisant, pour abréger,

on aura

Or il faut que soit donc, puisque est ou il est clair que cette condition ne saurait avoir lieu à moins que les deux quantités et ne soient de signes différents et que ne soit en même temps abstraction faite des signes.

Maintenant on aura

de sorte que si l’on fait

on aura

et la substitution de ces valeurs dans la formule

donnera la nouvelle transformée

en supposant

et

comme plus haut.

Or à cause de

on aura

ei par conséquent

On trouvera aussi

et par conséquent

De sorte que, comme est positif et que est il faudra que soit ainsi la transformée précédente sera telle, que sera et

De la même manière, à cause que est on pourra supposer

et prendre en sorte qu’il ne soit pas et que soit et faisant ensuite

en sorte que l’on ait

on parviendra, par des opérations et des raisonnements semblables aux précédents, à cette nouvelle transformée

dans laquelle on aura

et où l’on aura aussi

en sorte que sera et abstraction faite des signes de et

On pourra trouver de même une troisième transformée telle que

laquelle sera soumise aux mêmes conditions que les transformées précédentes, et ainsi de suite.

Je considère maintenant que comme les nombres

forment (abstraction faite de leurs signes) une suite décroissante, on arrivera nécessairement à un terme qui sera égal à zéro. Supposons que soit ce terme, en sorte que l’on ait donc à cause de

on aura

donc

donc

les signes ambigus étant arbitraires.

Or il faut :

1o Que l’on ait abstraction faite des signes de ces nombres ; mais et à cause de non plus grand que (hypothèse), donc ne pourra être à moins que ne soit égal à zéro ou égal à

2o Que soit en même temps or si on a

de sorte qu’à cause de non plus grand que (hypothèse), sera toujours au lieu d’être plus grand ; si on aura

mais on suppose que soit donc, pour que soit il faudrait que pût être ce qui ne se peut à cause que n’est jamais et que d’ailleurs et doivent être de mêmes signes en vertu de l’équation
un nombre positif.

De là je conclus qu’il est impossible que la formule proposée soit transformée en une autre où les conditions énoncées aient lieu ; de sorte que si l’on a plusieurs formules où les mêmes conditions soient observées, on peut être assuré que ces formules sont essentiellement diflérentes entre elles, et qu’elles ne peuvent pas se réduire à un plus petit nombre.

Problème IV.

23. Étant donnée la formule

dans laquelle et sont des nombres indéterminés, et des nombres positifs ou négatifs, déterminés par ces conditions, que

( étant un nombre positif donné) et que ne soit ni ni abstraction faite des signes de et trouver si cette formule peut se transformer en une autre semblable, et où les mêmes conditions soient observées.

Faisant, comme dans le Problème précédent et par la même raison,

on aura la transformée

dans laquelle

ainsi la difficulté consiste à déterminer, s’il est possible, les nombres en sorte qu’on ait

et qu’en même temps ni ni ne soient abstraction faite des signes de et

Je remarque d’abord que la quantité devient, en mettant à la place de et leurs valeurs,

donc il faudra qu’on ait comme dans le Problème précédent

et par conséquent

Comme sont supposés des nombres entiers, il est clair que cette équation ne saurait subsister à moins que les produits et ne soient de mêmes signes ; de sorte que si et sont de mêmes signes, il faudra que et en soient aussi.

Or, puisqu’on peut donner aux nombres indéterminés et tels signes que l’on veut, il est évident qu’on peut, sans nuire à la généralité du Problème, prendre toujours les nombres et positifs ; et alors il faudra prendre les nombres et de mêmes signes, c’est-à-dire tous les deux positifs ou tous les deux négatifs ; ainsi il n’y aura qu’à mettre et à la place de et ou, ce qui revient au même, il n’y aura qu’à donner le signe ambigu à la quantité c’est-à-dire prendre la valeur de cette quantité en plus et en moins ; moyennant quoi on pourra regarder les quatre nombres comme positifs.

Maintenant il est clair que si n’est ni ni comme on le suppose, sera toujours moindre que de sorte que ne pourra être égal à un nombre positif, à moins que ne soit un nombre positif ; d’où il s’ensuit qu’il faut nécessairement que et soient de même signe ; et cette condition suffit, comme nous l’allons voir, pour faire trouver les nombres

Pour cela j’observe qu’à cause de

la quantité peut se mettre sous cette forme

et la quantité sous celle-ci

Or, comme est il est clair que la quantité sera toujours positive, et la quantité toujours négative ; de sorte que les deux quantités

seront nécessairement de signes différents. Nommant donc celle de ces deux quantités qui sera positive, et celle qui sera négative ( et dénotant des nombres positifs), on aura

D’où l’on voit que, pour que les nombres et soient de mêmes signes, il faut que les facteurs et soient de signes différents, parce que les facteurs et sont tous les deux positifs.

Cela posé, soit on pourra faire

et prendre pour un nombre entier positif tel, que soit aussi positif et moindre que car pour cela il n’y aura qu’à diviser par et faire le quotient égal à et le reste égal à Qu’on fasse de même

étant un nombre quelconque, et substituant ces valeurs dans l’équation

on aura celle-ci

d’où l’on voit qu’à cause de et positifs, il faudra que soit aussi un nombre positif.

Or les valeurs de et de deviendront par ces mêmes substitutions

ou bien, en faisant comme plus haut

et, ces valeurs étant substituées dans la formule

on aura la transformée

Et je dis que les nombres et seront nécessairement de mêmes signes ; car on aura

or

donc, comme est un nombre positif et que et sont de signes différents, il faudra, pour que cette équation puisse subsister, que les quantités et soient de mêmes signes, et par conséquent que et soient de signes différents ; mais et sont des quantités positives, et étant

des nombres positifs ; donc les deux nombres et seront nécessairement de même signe.

De même, puisque on pourra supposer

et prendre positif et tel, que soit aussi positif et moindre que et faisant

on aura (en substituant ces valeurs dans l’équation )

de sorte que sera nécessairement aussi positif.

Ensuite, si l’on fait

on aura

et, substituant ces valeurs dans la formule

on aura cette autre transformée

Et l’on prouvera, comme on a fait plus haut, que les nombres et seront de mêmes signes.

On pourra trouver pareillement une troisième transformée telle que

dans laquelle

et où et seront de mêmes signes, et ainsi de suite.

Maintenant, comme les nombres

forment une suite décroissante de nombres entiers, il est clair qu’on doit parvenir nécessairement à un terme qui soit nul. Supposons donc, par exemple, que l’on ait et à cause de

on aura

(car, à cause que les nombres et sont tous deux positifs, il est évident qu’il faut prendre dans ce cas le signe supérieur), donc

de sorte qu’on aura dans ce cas

D’où je conclus que, pour transformer la formule proposée

en celle-ci

dans laquelle on ait

et où et soient de mêmes signes, il faut faire les substitutions suivantes

et prendre les nombres et positifs et tels, que dans les transformées résultantes

les coefficients et soient tous de mêmes signes.

Voyons donc comment on pourra remplir ces conditions.

En faisant d’abord la substitution de à la place de on aura la première transformée, où

Or

donc, pour que et soient de mêmes signes, il faudra que les facteurs

soient de signes différents ; mais, à cause de il est clair que sera toujours un nombre positif ; donc, si est positif, sera toujours positif, et il faudra que soit négatif, et par conséquent que

si au contraire est négatif, sera positif, et il faudra que soit négatif, donc

Substituons ensuite à la place de et l’on aura la seconde transformée, dans laquelle

J’observe que

de sorte que pour que et soient de mêmes signes il faut que les deux facteurs

soient de signes différents ; or comme

( et étant de mêmes signes), il s’ensuit que sera plus petit que et par conséquent de sorte que sera toujours un nombre positif ; donc, si est positif, sera positif, et il faudra que soit négatif ; donc

mais, devant être un nombre entier, il faudra que soit plus grand que l’unité ; donc donc, à cause de

il faudra que soit plus grand que c’est-à-dire

et par conséquent

et de là

Or doit être positif lorsque est positif, auquel cas on a déjà trouvé donc on aura dans ce cas

On trouvera de même, pour le cas de négatif,

D’où l’on voit que le nombre devant être entier, sera nécessairement déterminé, puisque les deux limites entre lesquelles il doit se trouver ne diffèrent que de l’unité.

Enfin on substituera à la place de et l’on aura la troisième transformée dans laquelle

Et, en faisant attention que

(à cause de ), on prouvera comme ci-dessus que, dans le cas de positif, on aura

et dans le cas de négatif

De sorte que le nombre sera aussi déterminé, et qu’il n’y aura d’indéterminé que le nombre

Or, si l’on veut de plus que ne soit ni plus grand que ni plus grand que comme les conditions du Problème l’exigent, il faudra d’abord déterminer en sorte que ne soit pas plus grand que abstraction faite des signes de et et il est clair que prenant pour un nombre entier positif, il n’y aura qu’une seule valeur de qui puisse satisfaire à cette condition ; de sorte que le nombre sera par ce moyen entièrement déterminé. Ainsi il ne restera plus qu’à voir si est aussi auquel cas la transformée

aura les conditions requises.

On voit par là comment on peut résoudre la question proposée sans aucun tâtonnement, et voici la méthode qu’il faut suivre pour cet objet.

méthode pour transformer la formule dans laquelle on a ( étant nombre entier positif donné) et où n’est ni ni (abstraction faite des signes de ), en d’autres formules semblables assujetties aux mêmes conditions.

24. Nous changerons d’abord, pour mieux conserver l’analogie dans nos formules, les lettres et en et de sorte que notre formule deviendra

Maintenant, comme et doivent être de mêmes signes en vertu de l’équation nous les supposerons d’abord tous les deux positifs mais pourra être positif ou négatif, et devra même être pris successivement en plus et en moins. Cela posé

1o On fera

ce qui donnera cette première transformée

où l’on aura

On prendra, s’il est possible, pour un nombre entier positif, tel que ne soit pas ensuite on verra si est ou non, et dans ce dernier cas la transformée trouvée aura les conditions requises.

2o On déterminera en sorte que

Ensuite on fera

ce qui donnera cette seconde transformée

en faisant

On prendra entier positif et tel que ne soit pas et si en même temps ne surpasse pas la transformée précédente aura les conditions requises.

3o On déterminera en sorte que

Ensuite on fera

et l’on aura cette troisième transformée

dans laquelle

On prendra pour un nombre entier positif et tel que ne soit pas et si la valeur de n’est pas en même temps on sera assuré que la transformée trouvée aura les conditions requises.

4o On déterminera en sorte que

Ensuite on fera

ce qui donnera la quatrième transformée

On prendra tel que ne soit pas et si n’est pas en même temps la transformée aura les conditions requises.

5o On déterminera

De cette manière on trouvera successivement toutes les transformées de la formule proposée, dans lesquelles les conditions prescrites pourront avoir lieu ; et il est clair que le nombre des tranformées différentes sera nécessairement limité ; car nous avons vu dans le Problème II qu’il ne peut y avoir qu’un nombre limité de formules différentes où les mêmes conditions soient observées.

Mais, pour avoir toutes les différentes transformées possibles d’une même formule, il faudra faire un double calcul en prenant la valeur de successivement en plus et en moins.

Si les nombres et au lieu d’être tous deux positifs, comme nous l’avons supposé, étaient tous deux négatifs, il n’y aurait qu’à changer les signes de ces nombres aussi bien que celui du nombre c’est-à-dire qu’on prendrait la formule

négativement ; et ensuite on changerait de même tous les signes des transformées qu’on aurait trouvées. Ou bien, ce qui est encore plus simple, on écrira à la place de à la place de et à la place de ce qui donnera la formule

et seront des nombres positifs.

25. Corollaire. — Il suit de l’analyse du Problème précédent que les nombres seront tous de mêmes signes et tels que

ainsi chacun de ces nombres sera moindre que le nombre donne par conséquent en continuant la série il faudra nécessairement que le même nombre revienne plusieurs fois, et même que la même couple de deux nombres successifs revienne aussi ; donc, en continuant le calcul, suivant la méthode précédente, on retrouvera nécessairement une transformée identique avec quelqu’une de celles qu’on aura déjà eues ; c’est ce qu’on reconnaîtra aisément lorsqu’on trouvera, par exemple,

et que sera un nombre pair ; alors il sera inutile de pousser le calcul plus loin, parce que les transformées suivantes seraient les mêmes qu’on aurait déjà trouvées.

Donc, dès qu’on aura trouvé par le Problème II toutes les différentes formules

qui peuvent représenter les diviseurs des nombres de la forme

on pourra les réduire au plus petit nombre possible en excluant celles qui ne sont que des transformées de quelques-unes de ces formules. Ainsi, comme la formule est toujours une de celles des diviseurs de (en faisant et ), on commencera par chercher toutes les transformées de cette même formule, où les propriétés prescrites pourront avoir lieu, et comme ces transformées se trouveront nécessairement parmi les autres formules des diviseurs de on pourra d’abord les rejeter comme étant identiques entre elles. Ensuite on fera la même opération sur les formules qui resteront ; et après les avoir parcourues toutes, rejeté celles qui se trouveront identiques entre elles, on sera sûr que les restantes seront toutes différentes entre elles, et qu’elles seront en même temps toutes nécessaires pour représenter tous les diviseurs possibles des nombres de la forme donnée.

Au reste il arrivera le plus souvent que les transformées de la formule renfermeront toutes les autres formules des diviseurs de surtout lorsque est un nombre premier ; mais on aurait tort d’en faire une règle générale ; car nous apporterons des Exemples où elle se trouverait en défaut : ce qui servira en même temps à montrer l’utilité et l’importance des méthodes que nous venons de donner.

Exemples.

26. Soit proposée la formule

donc

ainsi l’on aura

or il est clair qu’on ne peut rendre ainsi l’on passera à une seconde transformée.

Pour cela, on prendra donc

c’est-à-dire ce qui donnera

ensuite on aura

or, pour que ne soit pas il faut prendre ce qui donne

de sorte que, comme est en même temps non on aura la transformée

c’est-à-dire

qui aura les conditions requises ; or cette transformée est semblable à la formule

de sorte que les deux formule

que notre méthode générale donne pour les diviseurs des nombres de la forme reviennent à la même, comme nous l’avons déjà remarqué (20, II).

On trouvera, de même, que les deux formules

reviennent à la même, comme on l’a observé dans le numéro cité, V.

Considérons, pour donner un autre Exemple, le cas du no 20, VII, où nous avons trouvé que les formules des diviseurs de

étaient

1o Soit donc

on aura

où l’on voit que ne saurait devenir

2o On prendra donc

donc

de là on aura donc

et pour que ne soit pas il faudra faire ce qui donnera

de sorte que, comme est en même temps non la transformée

c’est-à-dire

aura les conditions requises.

3o On prendra

donc d’où

ensuite de quoi on aura

donc, pour que ne soit pas il faudra prendre ce qui donnera

de là on aura la nouvelle transformée

qui aura aussi les conditions requises.

4o On fera

donc et de là

ensuite on aura

où l’on voit qu’on ne saurait prendre en sorte que ne devienne pas

5o On fera

donc et de là

ensuite on aura

donc, pour que ne soit pas on fera ce qui donnera

de sorte qu’on aura la transformée

qui aura les conditions prescrites.

6o On fera

donc par conséquent

j’observe ici, sans aller plus loin, que ces valeurs de et sont les mêmes que celles de et (2o, page 743) ; donc, puisque la différence des exposants de est paire, il s’ensuit que les transformées qu’on pourrait trouver en continuant le calcul seraient les mêmes que celles qu’on a déjà trouvées ci-dessus (25).

Ainsi la formule ne saurait fournir d’autres transformées qui aient les conditions prescrites que ces deux-ci

d’où l’on voit que les formules

reviennent à la même, comme aussi les formules

qui ne sont que les négatives de celles-là ; mais que les deux formules

ne sauraient se réduire l’une à l’autre, comme cela a lieu dans les formules

de l’Exemple précédent.

27. Pour développer davantage l’application de nos méthodes des Problèmes II et IV, nous allons chercher ici les formules des diviseurs des nombres de la forme

On aura donc ici donc il faudra que ne soit pas de sorte qu’on ne pourra faire que Faisant on aura donc

faisant on aura donc

faisant on aura donc

enfin faisant on aura donc

Ainsi l’on aura pour les diviseurs dont il s’agit les formoles suivantes

et leurs inverses

ce qui fait en tout douze formules ; mais il faut maintenant les trier, et en rejeter celles qui sont identiques entre elles.

Considérons d’abord la formule

1o On aura

donc

or est toujours à moins qu’on ne fasse ce qui ne donnerait aucune nouvelle formule.

2o Ainsi l’on fera

donc par conséquent

ensuite, on aura

où l’on fera pour que ne soit pas on aura donc

mais, comme serait ces valeurs ne donnent point de transformée convenable.

3o On fera donc

donc et de là

ensuite on aura

qu’on prenne ou pour avoir non et deviendra égal à de sorte qu’on aura cette transformée, qui aura toutes les conditions prescrites

4o En poursuivant le calcul on fera

c’est-à-dire d’où

ensuite, on fera

et l’on prendra pour avoir non ainsi l’on aura

mais, comme est plus grand que on rejettera ces valeurs comme inutiles.

5o On fera donc

donc par conséquent

après quoi on supposera

et l’on prendra pour avoir

ce qui donnera la transformée

qui est entièrement semblable à la première formule

6o Je fais

savoir ce qui donne

or je remarque que ces valeurs de et sont les mêmes que celles de et du 2o, page 747 ; de sorte que, comme la différence des exposants de est paire, on retrouvera les mêmes transformées qu’on a déjà eues ; d’où il s’ensuit que la formule

ne peut se changer en aucune autre qu’en celle-ci

et qu’ainsi parmi toutes les formules trouvées pour les diviseurs de il n’y a que ces deux-ci

qui soient identiques entre elles, auxquelles on doit encore ajouter leurs inverses

qui seront aussi identiques entre elles.

Considérons maintenant la formule

savoir

1o On aura

étant toujours égal à ainsi l’on supposera

et comme on ne peut pas prendre tel que ne soit pas on passera à une autre transformée.

2o On fera donc

donc et

ensuite on supposera

on prendra donc pour avoir

et l’on aura

ainsi l’on aura la transformée

qui aura les conditions requises.

3o Soit

donc et

ensuite, soit supposé

et comme on ne peut pas prendre tel que ne soit pas on passera à la transformée suivante.

4o On fera donc

c’est-à-dire et l’on aura

ensuite de quoi on supposera

or on ne peut prendre tel que ne soit pas donc, etc.

5o On fera

c’est-à-dire donc

après quoi on fera

ici l’on peut prendre ce qui donne

valeurs qui ont les conditions requises ; de sorte qu’on aura la transformée

6o Soit maintenant

donc et

ensuite soit supposé

et il est clair qu’en prenant on aura on aura donc

de sorte que la transformée

aura les conditions requises.

7o Qu’on prenne

donc et

ensuite on supposera

et prenant on aura

ce qui donnera la transformée

qui est semblable à la proposée.

8o On fera donc

c’est-à-dire et par conséquent

valeurs qui sont les mêmes que celles de et de sorte que les mêmes

transformées qu’on a déjà trouvées reviendraient si l’on continuait le calcul.

Reprenons maintenant les mêmes valeurs de et du 1o, page 750, mais au lieu de supposer qu’on fasse donc

or, comme on ne saurait déterminer en sorte que devienne il faudra passer immédiatement à une autre transformée.

2o On fera donc

donc et

ensuite on supposera

et il est clair que prenant ne sera pas ainsi l’on aura

de sorte qu’il en résultera la transformée

qui a, comme on voit, les conditions requises.

3o On fera

c’est-à-dire d’où

ensuite on supposera

et l’on prendra pour avoir

ce qui donnera la transformée

qui a les conditions requises.

4o Soit

donc et

ensuite on supposera

et l’on pourra prendre ce qui donnera

mais alors on aura

de sorte que ces valeurs ne sont pas convenables.

5o Soit donc

donc et

ensuite on fera

et l’on pourra prendre ce qui donnera

de sorte : qu’on aura cette transformée

6o Soit

donc et

qu’on fasse ensuite

et, comme on ne peut pas prendre en sorte que devienne non on passera d’abord à la transformée suivante.

7o Soit donc

donc et

qu’on fasse ensuite

et prenant on aura

donc on aura la transformée

qui est analogue à la proposée.

8o Soit encore

donc et

valeurs qui sont les mêmes que celles de et du 2o, page 753 ; ainsi l’opération sera terminée.

On voit donc que la formule n’a pu fournir que ces transformées

d’où et de ce qui a déjà été trouvé ci-dessus, je conclus que les douze formules que nous avons données pour les diviseurs des nombres de la forme peuvent se réduire à ces quatre-ci

lesquelles doivent être regardées comme essentiellement différentes l’une de l’autre, en sorte qu’elles n’admettent plus aucune réduction.

28. D’après ces principes on pourra construire deux Tables pour les formes des diviseurs impairs des nombres et en supposant successivement

Voici ces Tables poussées jusqu’à il serait bon de les continuer au moins jusqu’à mais nous nous contentons ici de mettre sur la voie ceux qui voudront dans la suite se charger de ce travail.

On remarquera, à l’égard de la seconde Table, que les signes ambigus qu’on y trouve dénotent que les valeurs de et de qui en sont affectées peuvent être prises également avec les signes supérieurs ou avec les inférieurs ; ainsi, puisque à répond il s’ensuit que tout diviseur impair de sera en même temps de la forme et et ainsi des autres ; de sorte que, dans ce cas, on sera libre de prendre les signes supérieurs ou les inférieurs.

On doit remarquer encore que l’on a omis, pour plus de simplicité, toutes les valeurs de qui seraient égales à des carrés ou divisibles par des carrés ; c’est pourquoi dans la colonne des valeurs de on ne trouve ni le nombre ni le nombre ni, etc. ; en effet il est visible que la formule est comprise sous celle-ci On voit de même que la formule est réductible à celle-ci et ainsi des autres.

TABLE I
Formule des nombres proposés
Formule de leurs diviseurs impairs
TABLE II
Formule des nombres proposés
Formule de leurs diviseurs impairs

SECONDE PARTIE.

J’ai donné, dans les Recherches précédentes, des méthodes directes et générales pour trouver toutes les formes dont sont susceptibles les diviseurs premiers des nombres de la forme

étant un nombre entier donné, et des nombres quelconques entiers et premiers entre eux ; et j’ai prouvé que ces diviseurs sont toujours réductibles à la forme

dans laquelle et sont des nombres entiers indéterminés, et où sont des nombres entiers dépendants du nombre en sorte qu’ils ne peuvent avoir qu’un nombre fini de valeurs différentes, lesquelles sont faciles à trouver par les règles que j’ai données pour cet objet, et que j’ai déjà appliquées à toutes les valeurs non carrées de depuis jusqu’à

Je me propose maintenant de donner les moyens de ramener la mêmes formule

à cette autre beaucoup plus simple

étant un nombre entier quelconque, et un nombre donné dépendant des nombres je donnerai ensuite des Tables pour toutes les valeurs de répondantes aux valeurs non carrées de depuis jusqu’à et je montrerai l’usage de ces Tables pour trouver facilement tous les diviseurs d’un nombre quelconque proposé ; je traiterai enfin des nombres premiers de la forme qui sont en même temps de la forme j’établirai les principes généraux de la théorie de ces nombres, et j’en déduirai un grand nombre de Théorèmes, dont quelques-uns sont déjà connus, mais dont la plupart sont entièrement nouveaux.

Au reste, comme ce Mémoire n’est, à proprement parler, qu’une suite de celui qui est imprimé dans le volume de 1773, j’y conserverai, pour la commodité des citations, l’ordre des numéros et des Propositions.

de la manière de ramener les diviseurs des nombres de la forme à la forme

Comme nous avons déjà démontré que les diviseurs des nombres de la forme

sont nécessairement de la forme

il est clair qu’il ne s’agit plus que de ramener cette formule à celle-ci

c’est à quoi sont destinés les deux Problèmes suivants.

Problème V.

29. Étant donnée l’expression

et sont des nombres entiers donnés, et des nombres entiers indéterminés, on propose de la réduire à la forme

étant égal à étant un nombre positif ou négatif, ébal ou moindre que et un nombre entier indéterminé.

Il est clair que, quels que soient les nombres et on peut toujours les représenter par les formules et et étant des nombres entiers indéterminés ; il est visible de plus qu’on pourra toujours prendre les nombres avec les signes des nombres et en sorte que ces derniers soient l’un, savoir moindre ou au moins non plus grand que et l’autre, savoir non plus grand que

Qu’on substitue donc ces valeurs dans l’expression elle deviendra, à cause de

d’où l’on voit que la réduction proposée aura lieu en faisant

et prenant successivement pour tous les nombres entiers jusqu’à et pour tous les nombres entiers jusqu’à et il est clair que les valeurs de qu’on trouvera de cette manière pourront être augmentées ou diminuées de tels multiples de qu’on voudra ; moyennant quoi on pourra toujours réduire ces valeurs à être au-dessous, ou au moins à n’être pas plus grandes que pour cela il n’y aura qu’à diviser d’abord par et si le reste est égal ou moindre que on le prendra pour la vraie valeur de mais si ce reste est plus grand que on en retranchera et l’on aura un reste qui sera nécessairement moindre que et qu’on prendra à la place de

30. Corollaire. — Il est clair que si l’on change en même temps les signes des nombres et la valeur devra aussi changer de signe ; par conséquent, si est la forme des nombres on aura sur-le-champ pour celle des nombres les valeurs de étant les mêmes.

31. Remarque. — Si l’on ne veut considérer que les nombres impairs qui peuvent être représentés par la formule lorsque et ne sont pas pairs à la fois, il faudra dans ce cas rejeter toutes les valeurs paires de et ne prendre par conséquent à la fois pour et que des nombres qui rendent l’une des quantités paire et l’autre impaire.

Si l’on voulait de plus ne considérer que les nombres qui seraient premiers à il faudrait encore rejeter toutes les valeurs de qui ne seraient pas premières à ou à et il est visible qu’il ne faudrait prendre alors pour que des nombres moindres que et premiers à et pour que nombres moindres que et premiers à

Problème VI.

32. Étant donnée l’expression

sont des nombres entiers donnés dont le premier ou le dernier est supposé impair, et des nombres entiers indéterminés ; on propose de la ramener à la forme

en supposant un nombre entier positif ou négatif qui ne soit pas plus grand que et un nombre entier indéterminé.

Supposons d’abord que soit un nombre impair, et faisant l’expression proposée égale à en sorte que l’on ait

qu’on multiplie cette équation par elle deviendra

à cause de (hypothèse), ou bien en faisant

Maintenant supposons, en général, que la plus grande commune mesure de et soit étant un nombre non carré ni divisible par aucun carré ; et faisant

il est clair que et seront premiers entre eux, et que l’équation

devenant

ne pourra subsister en nombres entiers à moins que ne soit divisible par ainsi l’on aura

et divisant toute l’équation par il viendra

où je remarque que sera nécessairement premier à car si ces deux nombres avaient une commune mesure autre que l’unité, il faudrait que le nombre fût aussi divisible par cette commune mesure ; ainsi et ne seraient plus premiers entre eux contre l’hypothèse. Donc sera en même temps premier à et à et par conséquent aussi à

Cela posé, puisque et sont divisibles à la fois par il est clair que le sera aussi, de sorte qu’on aura

et l’équation

étant toute divisée par deviendra

Or faisant on pourra réduire, par le Problème précédent, l’expression à la forme sera un nombre entier indéterminé, et aura des valeurs connues. Qu’on mette à la place de et l’on aura l’équation

laquelle devra avoir lieu en prenant pour et des nombres entiers, et qu’on pourra, par conséquent, résoudre par les méthodes connues [voyez les Mémoires de cette Académie pour l’année 1768[3]].

Or, comme on suppose que est impair, il est clair que qui est un facteur de sera aussi impair ; par conséquent et seront premiers entre eux, puisqu’on a déjà prouvé que est premier à ainsi l’équation proposée sera toujours résoluble, quelques valeurs qu’on donne à

Qu’on divise par puis par le premier reste, puis le premier reste par le second reste et ainsi de suite, jusqu’à ce que la division se fasse exactement, et nommant les quotients provenant de ces divisions, on en formera les fractions convergentes

dont la dernière sera la fraction même et l’avant-dernière, que nous désignerons par sera telle que le signe supérieur étant pour le cas où le quantième de la fraction est impair, et l’inférieur pour celui où ce quantième est pair.

Cela fait, on aura, en général,

étant un nombre quelconque entier.

Telle sera donc la forme de l’expression proposée d’où l’on voit que le Problème serait résolu si était égal à ce qui a lieu lorsque c’est-à-dire lorsque la plus grande commune mesure entre et n’est divisible par aucun carré. Dans ce cas il n’y aura donc qu’à prendre en ajoutant ou retranchant de cette valeur, s’il est nécessaire, un multiple de tel, que la valeur résultante de ne surpasse pas comme on l’a dit dans le Problème précédent.

Mais, si n’est pas égal à alors, pour réduire la valeur de à la forme

étant égal à , on remarquera que, quel que soit le nombre entier on pourra toujours le représenter par en prenant ainsi, substituant cette valeur dans l’expression de on aura

C’est pourquoi il n’y aura qu’n prendre

en donnant successivement à les valeurs jusqu’à

Si les nombres et sont premiers entre eux, la solution sera plus simple, car on aura non-seulement mais aussi et de là

Nous avons supposé jusqu’ici que était impair ; mais si était pair et impair, il n’y aurait alors qu’à prendre la valeur de à la place de celle de et si dans la formule

le signe supérieur a lieu, il n’y aura aucun changement à faire aux valeurs de trouvées d’après cette valeur ; mais si c’est le signe inférieur qui a lieu, il n’y aura qu’à prendre les valeurs de avec des signes contraires ce qui est évident par la nature même de la formule dont il s’agit.

À l’égard du cas où et seraient pairs à la fois, nous pouvons en faire abstraction, puisque dans ce cas l’expression

ne donnerait que des nombres pairs.

33. Par l’application des méthodes précédentes on pourra donc construire deux nouvelles Tables correspondantes à celles du no 28, et qui donnent pour chaque valeur de et de les valeurs convenables de en sorte qu’étant proposé un nombre de la forme ou on ait sur-le-champ toutes les formes particulières de l’espèce dont les diviseurs de ce nombre sont susceptibles.

La Table III, qui suit, répond, comme on voit, à la Table I, et la Table IV à la Table II ; on y a omis, poùr plus de simplicité, les valeurs paires de ainsi que celles qui ne seraient pas premières à de sorte que ces Tables ne donnent que les formules des diviseurs impairs et premiers à Lorsque deux valeurs différentes de ont donné les mêmes valeurs de on a réuni ces valeurs de dans une même case.

TABLE III.
Formule des nombres proposés
Formule de leurs diviseurs impairs, et premiers à
TABLE IV.
Formule des nombres proposés
Formule de leurs diviseurs impairs, et premiers à

34. On voit, par les deux Tables précédentes, que les valeurs de ne renferment pas tous les nombres moindres que et premiers à mais seulement une partie d’entre eux ; de sorte qu’il y en a toujours une partie d’exclue.

Ces nombres exclus, c’est-à-dire qui ne se trouvent point parmi les valeurs de donneront donc les formes des nombres qui ne peuvent jamais être diviseurs de et que nous appellerons simplement non-diviseurs.

Ainsi l’on pourra construire encore deux autres Tables qui donneront les formes des non-diviseurs de pour chaque valeur de en prenant pour tous les nombres positifs ou négatifs moindres que et premiers à lesquels ne se trouveront pas parmi les valeurs de contenues dans les deux Tables précédentes c’est d’après ce principe qu’on a formé les Tables V et VI qui suivent.

TABLE V.
Formule des nombres proposés
Formule des non-diviseurs
TABLE VI.
Formule des nombres proposés
Formule des non-diviseurs
usage des tables précédentes dans la recherche des diviseurs des nombres.

35. Cet usage se présente naturellement ; car il suffit de ramener le nombre proposé dont on cherche les diviseurs ou un quelconque de ses multiples à la forme ce qui est toujours possible de plusieurs manières, et si le nombre se trouve dans les Tables III et IV on aura sur-le-champ toutes les valeurs de que l’on peut admettre dans la forme générale des diviseurs cherchés ; en sorte qu’on sera assuré d’avance qu’il n’y aura que les nombres qui, étant divisés par donneront pour restes quelques-unes des valeurs de qui pourront être diviseurs du nombre proposé ; et comme pour trouver les diviseurs d’un nombre quelconque il suffit d’essayer successivement tous les nombres premiers moindres que la racine carrée de ce nombre, il est clair qu’on pourra d’abord exclure plusieurs de ces nombres premiers comme ne pouvant servir de diviseurs, ce qui épargnera beaucoup de tentatives inutiles, comme on va le voir par quelques Exemples.

Soit proposé de trouver les diviseurs du nombre

Suivant la méthode ordinaire il faudrait tenter successivement la division par tous les nombres premiers moindres que qui est la racine carrée la plus proche de de sorte que comme entre et il y a vingt-quatre nombres premiers, il faudrait faire vingt-quatre divisions particulières.

Or

1o Je remarque que

de sorte qu’on a ici et la Table III donne c’est pourquoi aucun nombre ne pourra être diviseur de à moins qu’il ne soit de la forme c’est-à-dire qu’étant divisé par il donne de reste ; ce qui exclut déjà un grand nombre de nombres premiers tels que

2o Je remarque ensuite que si l’on fait le carré de on a dont la différence avec le nombre proposé est

de sorte que le même nombre peut aussi se représenter par

ainsi l’on aura et la Table IV donnera d’où il s’ensuit que les diviseurs de ne pourront être que de l’une ou de l’autre de ces deux formes donc, puisqu’ils doivent être déjà de la forme il s’ensuit qu’ils ne pourront être que de la forme ainsi parmi tous les nombres premiers moindres que il ne faudra choisir que ceux qui, étant divisés par donneront l’unité pour reste ; et l’on ne trouvera que ces cinq-ci

qui seront admissibles ; de sorte que l’on n’aura plus que cinq diviseurs à essayer au lieu de vingt-quatre. On pourrait encore réduire le nombre de ces mêmes diviseurs en ramenant d’une autre manière le même nombre à la forme mais cela est presque inutile dans le cas présent où le nombre des diviseurs utiles est déjà si petit ; en effet, on trouvé que et ne divisent pas mais que le divise, et donne pour quotient le nombre qui est premier : d’où l’on conclut d’abord que les facteurs de sont et

Je vais chercher de même les diviseurs du nombre suivant

J’aurai d’abord la forme

qui donne avec le signe ensuite, à cause de j’aurai aussi

donc avec le signe

LaTable III donne pour de sorte qu’on aura d’abord ces deux formes

ensuite la Table IV donnera pour

d’où l’on tire les formes

Or puisqu’il suffit d’examiner les nombres premiers moindres que on fera d’abord dans ces dernières formes ou et, rejetant les nombres qui ne seraient pas premiers, on ne trouvera que ceux-ci

qui soient admissibles ; mais, en considérant les formes on voit qu’il faut encore rejeter tous ceux qui, étant diviséspar donneront des restes différents de ou de ainsi il n’y aura que ces six

qui puissent servir. La division réussit d’abord par et le quotient étant qui est premier, il s’ensuit que les diviseurs de sont seulement et

Prenons encore pour exemple un nombre beaucoup plus grand, comme

Il est visible qu’on aura d’abord la forme

ou bien en multipliantpar

de sorte qu’on aura avec le signe ensuite je considère les carrés qui approchent le plus de je trouve et dont les différences avec sont et de sorte que j’aurai encore ces deux autres formes

dont la première donne avec le signe et la seconde avec le signe

Considérons d’abord ces deux dernières formes, et elles donneront, suivant les Tables III et IV, l’une les formules et l’autre les formules d’où l’on voit que l’on ne peut admettre que ces deux-ci pour les diviseurs impairs du nombre proposé.

Maintenant la première forme où donnera, suivant la Table III, les formes suivantes :

qu’il faudra comparer avec les précédentes pour en rejeter celles qui ne s’accorderont pas. Pour cela il n’y aura qu’à diviser successivement les expressions par et l’on ne retiendra que celles qui donneront pour reste ou ou bien et comme le nombre est divisible exactement par il suffira de faire subir l’épreuve aux nombres De cette manière on ne trouvera que les nombres

de sorte que les formules utiles se réduiront à ces quatre-ci

Par conséquent, aucun nombre premier ne pourra être un diviseur du nombre à moins qu’il ne soit de l’une de ces formes, c’est-à-dire qu’étant divisé par il ne donne pour reste ou ou ou De plus, comme il suffit d’essayer pour diviseurs les nombres premiers qui sont moindres que c’est-à-dire moindres que on fera dans les quatre formes précédentes et et l’on ne retiendra des nombres résultants que ceux qui seront premiers, savoir

ainsi il n’y aura que ces six diviseurs à essayer, tandis que par la méthode ordinaire il faudrait en essayer soixante-quatre. Or on trouve que

la division ne réussit par aucun de ces six nombres premiers ; d’où l’on doit conclure sur-le-champ que le nombre est premier.

En général, on voit par la comparaison des Tables V et VI avec les Tables III et IV, que le nombre des formes des non-diviseurs est égal à celui des formes des diviseurs ; de sorte que les formes admissibles ne composent que la moitié de toutes les formes possibles ; ce qui doit nécessairement réduire le nombre des essais à faire à la moitié ; mais en combinant ensemble plusieurs formes différentes, ainsi que nous l’avons fait dans les Exemples précédents, on parviendra encore à diminuer ce nombre autant qu’il sera possible.

des nombres premiers de la forme lesquels sont en même temps de la forme

36. M. Fermat a trouvé le premier les Théorèmes suivants :

1o Tous les nombres premiers de la forme sont aussi de la forme

2o Tous les nombres premiers de la forme sont de la forme

3o Tous les nombres premiers de la forme sont de la forme

4o Tous les nombres premiers de la forme sont aussi de la forme

5o Tous les nombres premiers de la forme sont de la forme

6o Le produit de deux nombres premiers de la forme et terminés par les caractères ou est toujours de la forme et le carré de chacun de ces nombres en particulier est aussi de la même forme.

Les quatre premiers et le dernier de ces Théorèmes se trouvent dans une Lettre de M. Fermat à M. Digby insérée dans le Commercium epistolicum de M. Wallis (Wallisii Opera, t. II, p. 857) ; le cinquième ne se trouve, à la vérité, que dans les Lettres de M. Frenicle à M. Fermat, imprimées dans les Œuvres mathématiques de Fermat, pages 168, 170 ; mais il paraît, par ces Lettres mêmes, que ce dernier l’avait aussi déjà trouvé de son côté.

Quant à la démonstration de ces Théorèmes, M. Fermat ne l’a point donnée, du moins on n’en trouve aucune trace dans les Ouvrages de ce savant qui nous sont restés ; mais M. Euler a entrepris d’y suppléer, et a réussi en effet à démontrer les deux premiers Théorèmes, et même le troisième, quoiqu’il n’ait encore publié que la démonstration des deux premiers (voyez les Nouveaux Commentaires de Pétersbourg, t. V, VI, VIII).

À l’égard des autres Théorèmes de M. Fermat, et surtout du quatrième, M. Euler avoue qu’il n’a pu parvenir à le démontrer ; il en est de même de quelques autres Théorèmes semblables que M. Euler a trouvés par induction (voyez t. VI, p. 221, et t. VIII, p. 127 des Commentaires cités), et que voici :

7o Tous les nombres premiers des formes et sont de la forme

8o Tous les nombres premiers des formes et sont de la forme

9o Tous les nombres premiers des formes et sont de la forme

10o Tous les nombres premiers de ces formes sont de la forme

On trouve encore un plus grand nombre de pareils Théorèmes dans le tome XIV des anciens Commentaires de Pétersbourg, mais dont aucun n’a été démontré jusqu’à présent.

Les principes établis jusqu’ici peuvent servir à démontrer la plupart de ces Théorèmes et même à en trouver de nouveaux ; mais il faut pour cela poser les Lemmes suivants.

Lemme I.

37. Si est un nombre premier quelconque, et un nombre non divisible par le nombre est toujours divisible par

C’est le Théorème connu de M. Fermat dont M. Euler a donné différentes démonstrations dans les Commentaires de Pétersbourg. Voyez aussi à ce sujet les Mémoires de 1771[4]. Il y a donc un nombre de nombres entiers positifs ou négatifs, chacun moindre que qu’on peut prendre pour en sorte que devienne divisible par car ces nombres sont

Lemme II.

38. Si le binôme est résoluble en deux facteurs rationnels et entiers et dont les degrés soient et en sorte que je dis qu’il y aura nécessairement valeurs de moindres que qui rendront divisible par et valeurs de moindres que qui rendront aussi divisible par

Car puisque par le Lemme précédent il y a valeurs de moindres que qui rendent divisible par il y aura donc valeurs de moindres que qui rendront divisible par mais étant un nombre premier, ne peut être divisible par à moins que ou ne le soit ; d’autre part le nombre des valeurs de moindres que lesquelles peuvent rendre le polynôme ou divisible par ne peut surpasser ou ainsi que nous l’avons démontré dans les Mémoires de 1768[5] ; donc il faudra nécessairement que le nombre des valeurs de moindres que lesquelles rendront divisible par soit et que celui des valeurs de moindres que lesquelles rendront divisible par soit

En général, si est un polynôme quelconque entier et rationnel en dont le degré soit moindre que et que le polynôme soit résoluble dans les deux polynômes et rationnels et entiers, il suit de la démonstration précédente qu’il y aura toujours valeurs de moindres que qui rendront divisible par et valeurs de moindres que qui rendront divisible par

Lemme III.

39. Si un nombre premier est un diviseur d’un nombre de la forme étant un nombre donné positif ou négatif et des nombres premiers entre eux, et non divisibles par je dis que sera nécessairement divisible par

Et réciproquement si est divisible par ce nombre pourra toujours être un diviseur d’un nombre de la forme

Car :

1o Supposant on aura

or, par le Lemme I, et sont divisibles par donc

sera aussi divisible par mais en développant la puissance

on voit que tous les termes en sont d’eux-mêmes multiples de excepté

le premier

donc

sera divisible par mais étant aussi divisible par

sera encore divisible par par conséquent la différence de ces nombres, c’est-à-dire

sera nécessairement divisible par

2o Si est supposé divisible par alors, par le Lemme II, il y aura toujours quelques valeurs de qui rendront chacun des facteurs de

en prenant divisible par mais ce binôme a pour facteur donc pourra être diviseur de c’est-à-dire d’un nombre de la forme

Lemme IV.

40. Si l’on a un nombre premier de la forme lequel soit un diviseur d’un nombre de la forme il le sera aussi nécessairement d’un nombre de la forme

Et vice versâ si n’est jamais un diviseur d’un nombre de la forme il ne pourra jamais l’être d’un nombre de la forme

Car si est un diviseur d’un nombre de la forme on aura par le Lemme précédent divisible par mais donc sera divisible par donc aussi, changeant en sera divisible par c’est-à-dire que

sera divisible par par conséquent, par la seconde partie du Lemme précédent, sera un diviseur d’un nombre de la forme

De même, en changeant en on prouvera que si est un diviseur d’un nombre de la forme il le sera aussi d’un nombre de la forme par conséquent, si ne peut être un diviseur de il ne pourra l’être non plus d’un nombre de la forme

Lemme V.

41. Si est de la forme et que ce nombre soit un diviseur d’un nombre de la forme il ne pourra jamais l’être d’un nombre de la forme

Et réciproquement si ne peut être un diviseur d’un nombre de la forme il le sera nécessairement d’un nombre de la forme

Car étant un diviseur de il faudra que l’on ait savoir divisible par (Lemme III) ; de même, pour que fût divisible par il faudrait que l’on eût, en changeant en divisible par c’est-à-dire (à cause que l’exposant est impair) que fût aussi divisible par ce qui ne se peut.

Si ne peut être un diviseur de alors ne sera pas divisible par (Lemme III). Or est toujours nécessairement divisible par (Lemme I) ; mais

donc puisque est premier et que n’est pas divisible par il

faut nécessairement que soit divisible par Ainsi dans ce cas

sera divisible par donc aussi

sera divisible par Donc, par le Lemme III, le nombre sera diviseur d’un nombre de la forme

42. Corollaire. — Il suit des deux derniers Lemmes :

1o Que si est une des formes des diviseurs de ce sera aussi une des formes des diviseurs de lorsque sera de la forme et que si est une des formes des non-diviseurs de ce sera aussi une des formes des non-diviseurs de

2o Que si est une des formes des diviseurs de ce sera aussi une des formes des non-diviseurs de lorsque sera de la forme et que si est une des formes des non-diviseurs de ce sera aussi nécessairement une des formes des diviseurs de Les quatre dernières Tables fournissent des exemples de la vérité de ces propositions.

Lemme VI.

43. Si un nombre premier est à la fois diviseur de différents nombres de ces formes je dis qu’il sera aussi diviseur d’un nombre de la forme

Si divise en même temps les deux nombres et il divisera aussi le nombre

c’est-à-dire

et, si le même nombre divise encore le nombre on prouvera pareillement qu’il divisera aussi le nombre

et ainsi de suite. Au reste, on voit par cette démonstration que la proposition est vraie, en général, quel que soit le nombre premier ou non.
Lemme VII.

44. Si le nombre premier ne peut jamais être diviseur d’un nombre de la forme je dis qu’il sera nécessairement un diviseur d’un nombre de la forme

et même d’un facteur quelconque de cette formule.

Car si ne peut être un diviseur de alors ne sera pas divisible par (Lemme III) ; mais, étant toujours divisible par (Lemme I), il faudra que soit divisible par puisque

Maintenant si l’on considère la quantité et qu’on la résolve en série par le Théorème de Newton, on verra qu’à cause que est un nombre premier, tous les termes seront d’eux-mêmes divisibles par excepté le premier et le dernier et cela indépendamment des valeurs de Donc

sera toujours divisible par Mais et n’étant pas divisibles par on a, par le Lemme I, et divisibles par donc aussi

et par conséquent

seront divisibles par or est divisible par donc

le sera aussi ; donc

sera divisible par donc, prenant le radical en

sera également divisible par donc enfin multipliant la première de ces quantités par et la seconde par et prenant la différence, cette différence sera encore divisible par ainsi

sera toujours divisible par mais si l’on développe cette quantité, on voit qu’à cause, que est pair, tous les termes sont divisibles par donc, puisque ni ni n’est divisible par il s’ensuit que la quantité

sera divisible par

Cette quantité étant développée et ordonnée par rapport aux puissances de devient un polynôme entier et rationnel du degré ainsi, supposant donné, il y aura valeurs de tant positives que négatives, mais moindres que lesquelles rendront ce polynôme divisible par ces valeurs étant

Donc on prouvera, comme dans le Lemme II, que si ce polynôme a un facteur rationnel et entier de l’ordre il y aura nécessairement valeurs de qui rendront aussi ce facteur divisible par

théorèmes sur les nombres premiers de la forme

45. Comme les nombres premiers de cette forme qui ne sont pas diviseurs de le sont nécessairement de par le Lemme V (41), on pourra appliquer à ces nombres les propriétés qui conviennent aux diviseurs de donc en combinant la Table V avec la Table II et la Table IV, et la Table VI avec la Table I et la Table III, et ne considérant que les valeurs de qui sont de la forme on aura les Théorèmes suivants :

1o Tous les nombres premiers de la forme sont de la forme

2o Tous les nombres premiers de la forme sont en même temps de ces deux formes et

3o Tous les nombres premiers de la forme sont de la forme

4o Tous les nombres premiers de la forme sont de la forme

5o Tous les nombres premiers de ces formes sont de la forme ou bien ces nombres étant multipliés par deviendront de la forme

6o Tous les nombres premiers de ces formes sont en même temps de l’une et de l’autre des deux formes et

7o Tous les nombres premiers de la forme sont de la forme et tous ceux de la forme sont de la forme

8o Tous les nombres premiers de la forme sont de la forme et ceux de la forme sont aussi de la forme

9o Tous les nombres premiers de ces formes sont de la forme

10o Tous les nombres premiers des formes sont de la forme

11o Tous les nombres premiers de ces formes sont de la forme et ceux des formes sont de la forme

12o Tous les nombres premiers de ces forrnes sont en même temps de l’une et de l’autre de ces formes et et ceux des formes sont de l’une et de l’autre des formes et

13o Tous les nombres premiers de ces formes sont ou de la forme ou bien de la forme

14o Tous les nombres premiers de ces formes sont de la forme

15o Tous les nombres premiers de ces formes sont de la forme ou bien ces nombres étant multipliés par deviendrontde la forme

16o Tous les nombres premiers de ces formes sont en même temps de l’une et de l’autre de ces formes et

17o Tous les nombres premiers des formes sont ou de la forme ou de celle-ci et les nombres premiers des formes sont de la forme ou bien ces nombres étant multipliés par deviendront de la forme

18o Tous les nombres premiers de ces formes sont de la forme et tous ceux des formes sont de la forme

19o Tous les nombres premiers de ces formes sont de la forme et tous ceux des formes sont de la forme

20o Tous les nombres premiers de ces formes sont de la forme et ceux des formes sont de la forme

21o Tous les nombres premiers de ces formes sont de la forme ou bien ces nombres étant multipliés par deviendront de la forme

22o Tous les nombres premiers de ces formes sont en même temps de ces deux formes et

23o Tous les nombres premiers de ces formes sont ou de laforme ou bien de la forme

24o Tous les nombres premiers de ces formes sont de la forme

25o Tous les nombres premiers de ces formes sont de la forme et ceux des formes sont de la forme ou bien ces nombres étant multipliés par deviendront de la forme

26o Tous les nombres premiers de ces formes sont de la forme et ceux des formes sont de la forme

27o Tous les nombres premiers de ces formes sont de la forme et ceux des formes sont de la forme

28o Tous les nombres premiers de ces formes sont de la forme et ceux des formes sont de la forme

29o Tous les nombres premiers de ces formes sont ou de la forme ou bien de la forme

30o Tous les nombres premiers de ces formes sont de la forme

31o Tous les nombres premiers de ces formes sont ou de la forme ou bien de la forme et tous ceux de ces formes sont ou de la formes ou bien de la forme

32o Tous les nombres premiers de ces formes sont de l’une et de l’autre de ces formes et et ceux des formes sont en même temps de l’une et de l’autre de ces formes-ci et

33o Tous les nombres premiers de ces formes sont ou de la forme ou bien de celle-ci

34o Tous les nombres premiers de ces formes sont à la fois de ces deux formes et

35o Tous les nombres premiers de ces formes sont de la forme ceux des formes sont de la forme ceux des formes sont de la forme enfin ceux des formes sont de la forme

36o Tous les nombres premiers des formes sont de la forme tous ceux des formes sont de la forme tous ceux des formes sont de la forme enfin tous ceux des formes sont de la forme

Nous nous arrêtons ici, n’ayant poussé nos Tables que jusqu’à mais ceux qui sont curieux de ces sortes de Théorèmes pourront aisément les continuer aussi loin qu’ils voudront à l’aide des principes et des méthodes que nous avons donnés jusqu’ici.

46. Maintenant il est clair que le Théorème 10 du numéro précédent renferme le Théorème 4o de M. Fermat (36) ; que le Théorème 2o ci-dessus renferme une partie du Théorème 5o de M. Fermat, et qu’il est même plus général que celui de ce Géomètre, en ce que le nôtre nous apprend que tous les nombres premiers de la forme sont non-seulement de la forme mais aussi de celle-ci Enfin il est visible que notre Théorème 3o renferme aussi le Théorème 2o de M. Fermat, mais pour le cas seulement où est impair.

Quant au Théorème 6o de cet Auteur, quoiqu’il ne soit point contenu immédiatement dans le Théorème 5o du numéro précédent, il est cependant facile de l’en déduire. En effet, on peut d’abord démontrer que tous les nombres de la forme qui sont terminés par les caractères ou sont nécessairement de l’une de ces deux formes car en faisant successivement

la forme donne celle-ci

où l’on voit qu’il n’y a que les deux premières qui puissent donner des nombres terminés par ou par Ainsi le Théorème de M. Fermat se réduit à ce que le produit de deux nombres premiers de ces formes est toujours de la forme Or notre Théorème 5o nous apprend que tous les nombres premiers des formes sont nécessairement de la forme Donc il n’y a qu’à prouver que le produit de deux nombres de la forme

est de la forme ce qui est facile, car on trouve que

À l’égard des autres Théorèmes de M. Fermat qui concernent les nombres premiers de la forme on en trouvera la démonstration ci-après.

47. Les Théorèmes du no 45 ne regardent que les nombres premiers de la forme Pour avoir de pareils Théorèmes sur les nombres premiers de la forme il faudrait pouvoir démontrer que les nombres premiers de la forme lorsque est de la forme peuvent toujours être diviseurs de quelque nombres de la forme ou car nous avons déjà prouvé (40) que tout nombre premier de la forme qui est un diviseur de l’est aussi de Or quoique l’induction paraisse prouver que les nombres premiers des formes qui conviennent aux diviseurs de peuvent toujours être effectivement des diviseurs de pareils nombres, cette proposition ne peut être démontrée rigoureusement par rapport aux nombres premiers de la forme que pour un très-petit nombre de cas ; du moins toutes les tentatives que j’ai faites pour en venir à bout ont été jusqu’à présent inutiles ; de sorte que je me bornerai ici à rapporter les résultats de mes Recherches dans quelques cas particuliers où j’ai réussi à trouver la démonstration de la proposition dont il s’agit ; ce sont ceux où et où ou au produit de quelques-uns de ces nombres, et où et

théorèmes sur les nombres premiers de la forme

48. Nous avons vu (Lemmes I et II) qu’on peut toujours trouver une valeur des telle que ou un quelconque des facteurs rationnels et entiers de ce binôme soit divisible par Soit donc on aura

ainsi pourra être divisible par lorsque c’est un nombre premier. Faisons et l’on aura le binôme qui pourra être divisible par faisons de plus et le binôme pourra se réduire à cette forme

quantité que nous appellerons pour plus de simplicité. Ainsi tout nombre premier de la forme pourra être un diviseur du polynôme ou même d’un facteur quelconque entier et rationnel de ce polynôme. Il faut seulement remarquer, à l’égard de la série qui représente ce polynôme, qu’elle ne doit être poussée que jusqu’aux termes exclusivement qui contiendraient des puissances négatives de c’est de quoi il est facile de se convaincre par la nature même de cette série, laquelle, en y substituant à la place de doit se réduire à

Cela posé, soit d’abord on aura

donc tout nombre premier de la forme pourra être un diviseur d’un nombre de la forme donc (18) :

1o Tout nombre premier de la forme est aussi de la forme

Soit ensuite on aura

d’où il s’ensuit que tout nombre premier de la forme peut être un diviseur d’un nombre de la forme et par conséquent aussi d’un nombre de la forme (Lemme IV) ; donc (18 et 20) :

2o Tout nombre premier de la forme est en même temps de ces trois formes et Soit en troisième lieu on aura

donc tout nombre premier de la forme pourra être diviseur d’un nombre de la forme et par conséquent aussi d’un nombre de la forme (Lemme IV) ; donc (18 et 20) :

3o Tout nombre premier de la forme sera en même temps de la forme et de l’une de ces deuxs et mais on voit par la Table IV que la forme ne donne que des nombres de la forme donc tout nombre premier sera nécessairement de ces deux formes et

Soit en quatrième lieu on aura

donc tout nombre premier de la forme pourra être un diviseur de par conséquent aussi de

c’est-à-dire d’un nombre de la forme donc il pourra l’être aussi d’un nombre de la forme (Lemme IV) ; donc (18 et 20) :

4o Tout nonabre premier de la forme est en même temps de ces trois formes et

En cinquième lieu, soit on aura

donc tout nombre premier de la forme pourra être un diviseur de et par conséquent d’un nombre de la forme comme aussi d’un nombre de la forme (Lemme IV) ; donc (18 et 20) :

5o Tout nombre premier de la forme sera en même temps de la forme et de l’une de ces deux-ci mais la Table IV montre que la forme ne peut donner des nombres de la forme donc tout nombre premier sera nécessairement de ces deux formes et

Si l’on faisait encore on aurait

de sorte que tout nombre premier de la forme pourra être un diviseur de

mais je ne vois pas comment cette quantité pourrait se réduire à la forme c’est pourquoi il me paraît que l’usage de la méthode précédente est borné aux seuls cas que nous venons d’examiner ; d’autant plus que ces cas sont les seuls où l’on ait pu jusqu’ici déterminer les racines de l’équation en supposant un nombre premier ; en effet, si l’on pouvait trouver, pour une valeur quelconque de l’expression de la racine et que cette expression contint d’une manière quelconque le radical ou il est facile de voir qu’on pourrait toujours avoir un facteur de qui serait de la forme et qui pourrait par conséquent être divisible par tout nombre premier de la forme

Ayant trouvé jusqu’ici que tout nombre premier de la forme est toujours un diviseur de lorsque il s’ensuit du Lemme VI que cela sera vrai aussi lorsque sera égal au produit de quelques-uns des nombres Ainsi, faisant successivement

on trouvera, d’après les Tables I et II combinées avec les Tables III et IV, les Théorèmes suivants :

6o Tout nombre premier de la forme est en même temps de l’une et de l’autre de ces deux formes et

7o Tout nombre premier de la forme est en même temps de chacune de ces trois formes et

8o Tout nombre premier de la forme est de la forme ou et en même temps de la forme

9o Tout nombre premier de la forme est à la fois de l’une et de l’autre de ces formes et

10o Tout nombre premier de la forme est à la fois de l’une et de l’autre de ces formes et

11o Tout nombre premier de la forme est à la fois de l’une et de l’autre de ces formes et

Considérons maintenant les nombres premiers de la forme et je dis que ces nombres sont nécessairement diviseurs de quelques nombres de la forme Car si on le nie, il faudra qu’on admette (Lemme VII, no 45) que le nombre

et même qu’un facteur quelconque de ce nombre est divisible par le nombre premier Or l’expression précédente a évidemment ce facteur

c’est-à-dire, en développant les termes,

donc le nombre sera nécessairement diviseur d’un nombre de la forme De là et des Tables citées résulte d’abord ce Théorème :

12o Tout nombre premier de la forme est en même temps de ces trois formes et

Enfin puisque les nombres de la forme sont aussi de la forme et que nous avons déjà vu que les nombres premiers de cette dernière forme sont toujours diviseurs de quelques nombres de la forme il s’ensuit du Lemme VI qu’en faisant les nombres premiers de la forme c’est-à-dire seront toujours diviseurs de quelques nombres de la forme c’est-à-dire de Donc

13o Tout nombre premier de la forme est en même temps de ces trois formes et

49. Scolie I. — Au reste, si l’on combine les Théorèmes que nous avons démontrés jusqu’ici avec le Lemme III, on en pourra déduire un grand nombre d’autres Théorèmes d’Arithmétique qui seraient peut-être bien difficiles à démontrer directement.

Ainsi, si est un nombre premier d’une de ces formes sera divisible par et si est de la forme sera alors divisible par

De même, si est de la forme sera divisible par et si est de la forme sera alors divisible par

Si est d’une de ces formes sera divisible par et si est d’une de ces formes alors sera divisible par Et ainsi de suite.

50. Scolie II. — Les nombres premiers de la forme sont toujours la somme de deux carrés (48) ; mais les nombres premiers de la forme ne pouvant jamais être la somme de deux carrés, seront nécessairement là somme de trois ou de quatre carrés, puisqu’il est démontré que tout nombre entier est ou carré ou la somme de deux ou trois ou quatre carrés [voyez les Mémoires pour 1770[6]]. Or je remarque que la forme se réduit à ces deux-ci et à l’égard des nombres premiers de la forme on a prouvé qu’ils sont toujours la somme d’un carré et du double d’un carré (45) ; et quant à ceux de la forme M. Fermat assure que le double de chacun de ces nombres est toujours aussi la somme d’un carré et du double d’un carré (voyez la Lettre à M. Digby citée ci-dessus, no 36) ; mais ce dernier Théorème est du nombre de ceux qui restent encore à démontrer. On peut observer que la forme se réduit à ces trois-ci dont il n’y a que les deux premières qui puissent convenir à des nombres premiers ; or il est déjà démontré (45) que tout nombre premier de la forme est de la forme donc le double d’un nombre premier de la même forme sera de la forme

c’est-à-dire la somme de trois carrés. Ainsi le Théorème dont il s’agit est démontré pour tous les nombres premiers de la forme lorsque n’est pas un multiple de et il ne reste plus qu’à le démontrer pour les nombres de la forme mais je ne vois pas, quant à présent, comment on y pourrait parvenir.

J’ajouterai, en finissant, que j’ai remarqué que tout nombre premier de la forme est la somme d’un nombre premier de la forme et du double d’un nombre premier de la même forme ; ainsi

mais ce n’est que par induction que j’ai trouvé ce Théorème.


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  1. La première Partie de ce Mémoire a été insérée dans le volume de la seconde Partie dans le volume de 1775.(Note de l’Éditeur.)
  2. Œuvres de Lagrange, t. II, p. 377 et 655.
  3. Œuvres de Lagrange, t. II, p. 659.
  4. Œuvres de Lagrange, t. III, p. 425.
  5. Œuvres de Lagrange, t. II, p. 667.
  6. Œuvres de Lagrange, t. III, p. 189.