Ma tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle/20

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(Volume I, tome 2p. 129-149).
Partie 2, chapitre XX.




CHAPITRE XX.


Dispute au sujet de la robe. Ma tante
se décide à quitter Paris.


Je convins avec ma tante que le début de ses aventures avait été plus cruel que le peu qui m’était arrivé à moi jusqu’à ce moment, et que je priais bien le ciel de ne jamais me faire rencontrer dans des positions si dangereuses.

Ma robe étant achevée, je la reportai à la voisine, qui, en me louant de ma diligence, me promit de me redonner d’autre ouvrage le lendemain, en me payant celui-là, après qu’elle allait l’avoir livré à la dame qui l’avait commandé. Ce lendemain était aussi le jour convenu pour ma seconde séance chez le peintre, de sorte que nous nous couchâmes, ma tante et moi, avec l’espérance la plus flatteuse sur la belle recette que j’allais faire des deux côtés.

Le jour venu, nous nous levâmes de bonne heure toutes deux, ma tante pour faire du café (car, à la manière dont il paraissait que j’allais être employée, nous ne devions plus nous refuser rien), et moi, pour faire une toilette un peu plus soignée en l’honneur de sainte Suzanne, que j’allais figurer encore.

Ma tante me fit prendre un petit bain dans notre baquet à lessive, et mettre mon déshabillé des dimanches, qu’elle avait savonné et repassé exprès.

Notre déjeûner pris, nous allions partir, lorsque la couturière entra chez nous. Je pensai que c’était de l’argent qu’elle nous apportait, et le nouvel ouvrage qu’elle m’avait promis ; mais elle me dit simplement, d’un air de très-mauvaise humeur, de descendre chez elle et de venir recevoir des complimens pour mon beau travail.

« Qu’est-ce que c’est ? dit ma tante, ma nièce travaille bien, entendez-vous, madame ? Je réponds de sa couture, moi, et on peut lui en faire des complimens ; mais je défie et je défends qu’on lui en fasse des reproches… Au surplus, je vais aussi descendre avec vous, et je verrai qui sont les difficiles qui n’en sont pas contens ».

Nous trouvâmes une petite femme, aigre, maigre, une épaule plus haute que l’autre, point de gorge ni de hanches, des bras secs et longs, et qui, malgré tous ces défauts, avait la prétention de jouer la merveilleuse. Elle avait commandé cette robe sur une mode toute nouvelle, mais sans donner de mesure ; et comme elle était au lit quand on avait été chez elle, sur l’invitation de sa cousine, que la couturière habillait aussi, elle avait dit, par amour propre, de la faire comme pour cette cousine, parce qu’elles étaient à peu près de même taille… Or, il s’en fallait du tout, car la cousine était vraiment fort bien faite… La dame bistournée, empressée d’avoir cette robe pour une fête où elle voulait se trouver ce jour-là, était venue elle-même pour hâter la couturière, qui avait proposé de la lui essayer tout de suite ; mais elle lui allait, comme on dit vulgairement, comme des mitaines à un cochon.

Notre orgueilleuse, qui en ordonnant comme pour sa cousine, ou n’avait pas pensé aux défauts réels de son corps, ou avait cru peut-être qu’une robe bien faite les ferait disparaître, au lieu de songer que l’étui doit toujours être modelé sur la forme qu’il doit envelopper, fut scandalisée et irritée de voir que cette robe ne lui allait pas du tout, et ne la faisait au contraire paraître que plus mal bâtie. Elle s’emporta contre la couturière ; celle-ci se rejeta sur ce qu’elle l’avait bien taillée juste sur la mesure de la cousine ; mais que, si elle trouvait à critiquer sur la couture, elle s’en prît à l’ouvrière, et elle m’avait fait descendre.

Nous ne vîmes pas plutôt cette bambine éclopée et contre-faite, qui se démenait dans cette robe en jurant et grimaçant devant un miroir, que je dis tout bas à ma tante : « Ah, ciel ! c’est une bossue !… Ça me rappelle le vôtre, et voilà une histoire qui tournera mal encore contre moi » !…

Sitôt qu’elle nous aperçut, elle nous cria avec une voix aussi désagréable que sa taille : « Ah ! c’est donc vous, belles ouvrières manquées, qui travaillez dans ce goût-là, et qui gâtez les étoffes qu’on a la duperie de vous confier » ?

« Qu’y trouvez-vous donc à redire, madame ?… lui répondit ma tante, avec un flegme philosophique qui m’étonna de sa part, la connaissant très-vive. Ma nièce n’a rien taillé ; elle n’a fait que coudre les morceaux qu’on lui a donnés, et ils sont bien cousus, j’en suis caution.

» Mais j’y trouve à redire que ça ne me va pas du tout. — Je le vois bien, madame ; mais de qui est-ce la faute ? — Eh mais ! certainement c’est de l’ouvrière. Vous voyez bien vous-même que, par-derrière, elle me serre au point de m’étouffer, et par-devant, voilà un vide qui fait une poche tout à fait de mauvaise grâce… et à fourrer je ne sais quoi dedans. — Oh ! je le sais bien, moi, madame, à fourrer ce que vous n’avez pas… et c’est doublement votre faute. Vous avez fait couper votre robe sur celle de votre cousine (car la couturière venait de nous le dire) ; elle est faite comme on doit l’être, apparemment, cette cousine-là ; et vous, vous sortez de la forme ordinaire ; au lieu d’avoir la gorge par-devant, vous la portez sur le dos ; ça fait un contre-sens, dans la coupe, que vous auriez pu éviter. Il fallait faire prendre mesure sur votre corps, ou au moins l’annoncer tel qu’il est ; on aurait tenu le devant plat, et laissé la place de la gorge par-derrière ; alors ça vous aurait été tout juste ».

« Comment, insolentes ! mal-adroites ! voleuses ! reprit la merveilleuse à l’envers, non contentes de m’avoir perdu mon étoffe, vous avez encore l’audace de m’insulter ? — Pas du tout, ma belle dame, dit ma tante, toujours avec son sang-froid piquant, c’est vous qui vous fâchez et nous insultez mal-à-propos. Nous ne sommes ni insolentes, ni mal-adroites ? ni voleuses, mais vous êtes bien bossue par-derrière et plate par-devant ; et si vous voulez plaider contre nous, nous demanderons qu’on vous fasse cadrer avec la mesure que vous avez donnée ; vous verrez qu’il n’y a pas un tribunal qui puisse vous faire passer sur l’estomac l’enflure que vous avez sur le dos ».

Plus ma tante avait raison, plus la bamboche se fâchait contre nous. Outrée de colère, elle finit par s’en aller en disant à la couturière qu’elle lui ferait payer cette robe, qu’elle laissait, sur les façons que sa cousine lui redevait d’ancien, et qu’elle n’aurait plus la pratique ni de l’une ni de l’autre.

A ma part, j’en fus donc, moi, pour mon travail, qui ne me fut pas payé, et je me vis obligée de renoncer aux autres ouvrages que la couturière m’avait promis. Je remontai avec ma tante, en nous consolant par la douce expectative des deux louis que j’allais gagner chez le peintre, et en promettant bien de ne plus être couturière pour des bossues.

J’achevai ma toilette, qui avait été interrompue par cet entr’acte de la robe, et ma tante, transportée en me regardant, me disait : « Va, va, ma chère nièce, moquons-nous de ce petit échec-là ; ça n’est pas une grande perte ; et belle comme te voilà, ce serait du temps de perdu de travailler à la couture. Deux jours et presque deux nuits pour gagner six malheureux francs qu’on nous vole après !… tandis que tu vas avoir deux louis en deux heures… encore, qui est-ce qui sait ?… Le peintre ne t’a pas vue avec ce déshabillé-là, et il t’en donnera peut-être trois aujourd’hui. — Eh ? ma bonne tante, repris-je, vous savez bien que ce n’est pas mon déshabillé qu’il paye ni qu’il peint. — Ah ! c’est vrai, dit-elle, sainte Suzanne n’avait rien de ses couturières dans ce moment-là…

» Mais, mon enfant, je fais une réflexion, moi… Puisque ce brave homme-là ne veut te tirer, comme il dit y qu’en sainte Suzanne, il a bien des confrères, habiles gens comme lui… un autre pourrait te tirer en sainte Geneviève, qui est ma patronne, à moi… Un autre en Madeleine pécheresse ; un autre en Madeleine pénitente ; un autre en… un autre en… enfin ce qu’il voudrait… il y a tant de saintes à choisir !… Et si tu pouvais être employée comme ça seulement la valeur d’une semaine par mois, ces séances-là nous rendraient plus qu’une boutique de marchande de modes… et sans risquer de mise de fonds, encore, ce qui est bien essentiel !… Allons toujours chez ce premier-là ; c’est une bonne idée qui m’est venue, et nous verrons peut-être à la réaliser ».

Nous allions partir, quand ma tante reçut deux lettres ; nous nous arrêtâmes pour les lire. La première était anonyme et contenait un avis important, qui nous était donné, disait-on, par un homme qui nous voulait du bien à toutes deux. Il nous prévenait que le prieur des Carmes, qu’elle avait enlevé par son lavement d’air inflammable, bien revenu de cet accident, mais furieux du scandale que son vol et sa posture indécente avaient occasionné, intentait à ma tante un procès-criminel et religionnaire… et que, d’autre part, le procureur chez qui j’avais été cuisinière, avait rendu de même plainte contre moi, pour complicité dans le vol, effraction et dilapidation de ses propriétés par ses clercs, et où ma tante était aussi impliquée. Il ajoutait qu’on était à notre recherche, et que les ordres étaient donnés pour nous appréhender au corps.

Cette lettre nous brouilla la cervelle à toutes deux. Nous lûmes cependant bien vîte l’autre.

Elle venait d’un vieux curé chez qui ma tante avait déjà servi pendant quelque temps, avec qui elle entretenait encore une certaine correspondance… Il lui marquait que, sa gouvernante étant morte, il la recevrait de préférence à toute autre, si elle voulait aller la remplacer.

Ma bonne tante, croyant déjà voir à ses trousses et aux miennes, et les sbires de l’inquisition pour le prieur des Carmes, et les recors du Châtelet pour le procureur, calculant de plus que sa seringue ni ma couture ne pouvaient plus rien nous rapporter, se détermina subitement à profiter de l’occasion favorable que lui offrait le bon curé.

Dans ce moment, monsieur de Lafleur arriva. Il remarqua aisément notre trouble, nous en demanda la cause, et l’ayant appris de moi, qui babillais toujours plus que ma tante, il s’empressa de saisir la circonstance pour nous offrir le seul moyen qui, disait-il, dépendait de lui, et pouvait nous mettre toutes deux à couvert du danger.

C’était que ma tante partît sur-le-champ, par une voiture avec laquelle il allait la conduire lui-même à une campagne à deux lieues, chez un fermier de ses amis, où elle resterait cachée tant qu’elle voudrait, parce que c’était elle qui risquait le plus, d’autant que la rancune des gens d’église ou de religion était bien plus tenace et dangereuse que celle des autres ; et pour moi, ajoutait-il, je pouvais me tenir tranquille et assurée dans la chambre qu’il avait déjà offert de me louer, parce qu’il gagnerait son maître, monsieur l’abbé, qui assoupirait l’affaire du procureur, peut-être même aussi celle du prieur des Carmes… et qu’ensuite nous irions la rejoindre, ou que nous la rappellerions auprès de nous.

Ma tante, qui était déjà déterminée, mais qui avait appris à juger les intentions des hommes… qui, en outre, était fine et impénétrable quand elle voulait l’être, remercia beaucoup monsieur de Lafleur de l’intérêt qu’il prenait à nous ; lui dit qu’elle était très-sensible à cette preuve de son attachement pour moi, qu’elle l’acceptait, et qu’il n’avait qu’à aller louer sa chambre, et revenir me prendre sur les deux heures de l’après midi, pour m’y conduire avec la même voiture qui la mènerait ensuite chez ce fermier son ami… Il partit donc sur cette belle invitation, et nous assura qu’il serait exact à l’heure juste.

Mais ma tante avait son but, et elle avait deviné le sien, qui était de me tenir seule à sa disposition.

Effectivement, elle le jugeait bien, car nous sûmes depuis que c’était lui qui, pour nous faire jeter dans ses bras, en profitant de notre épouvante, nous avait envoyé cette lettre supposée, qui nous prévenait faussement de ces deux procès criminels, qu’on ne pensait seulement pas à nous faire.

En conséquence, il ne fut pas plutôt hors de chez nous, que ma tante sortit elle-même, après m’avoir enfermée à double tour, sans m’expliquer son projet. Elle revint bientôt avec un pantalon de coutil, un gilet et une veste, qu’elle me fit revêtir au lieu de mon habillement de fille, et me mit un petit chapeau rond sur la tête. Ensuite, je vis entrer un fripier marchand de meubles, à qui elle vendit tout son ménage, et jusqu’à mes hardes… Elle lui donna en même temps la quittance de son terme, qui était payé d’avance, lui laissa la clef de sa chambre pour la remettre au propriétaire de la maison, quand il aurait fait son déménagement, et elle me fit descendre avec elle, en me chargeant d’un petit paquet contenant sa seringue et quelque peu de nipes à son usage ; car, pour moi, changée maintenant de costume, je portais toute ma garde-robe sur mon corps.

Je la suivis sans dire un seul mot dans tout notre escalier, tant j’étais surprise et saisie de cette opération subite et de cette métamorphose à laquelle ma tante m’avait obligée… mais la langue me démangeait fort, et ma curiosité ne pouvant résister à un silence plus long que celui que j’avais gardé pendant six mortels étages, j’allais lui demander l’explication de cette énigme, lorsque nous voyant dans la rue, elle me fit arrêter dans une petite allée, pour me la donner d’elle-même.

« Ma chère nièce, me dit-elle, tu vois, comme moi, d’après l’avis qu’on nous a fait parvenir dans la première lettre, que nous risquerions trop à rester dans Paris… tu as vu aussi par la seconde, la ressource honnête que le ciel m’envoie pour nous mettre toutes deux à couvert des dangers qui nous menacent. Je me suis donc décidée promptement à faire argent du peu que j’avais, et à partir pour aller chez ce bon curé que j’ai déjà servi… et, tant pour éviter les aventures scandaleuses qui pourraient t’arriver sur la route avec tes habillemens de fille (car nous allons à quinze lieues d’ici, au-dessus de Fontainebleau), que pour pouvoir te faire rester avec moi chez ce bon curé, qui ne voudrait pas recevoir une jeune et jolie personne, je t’ai vêtue en garçon, et je te présenterai comme mon neveu.

» Mais, ma tante, lui demandai-je, pourquoi donc avez-vous dit à monsieur de Lafleur de revenir nous prendre à deux heures ? — C’est justement pour qu’il ne te trouve pas… Tu commences à être raisonnable, et tu dois voir, aussi bien que moi, que ce monsieur de Lafleur n’est qu’une façon d’engeoleur ; il voudrait te tenir toute seule dans une chambre, pour faire de toi à sa volonté, et, quand il en serait las, il t’abandonnerait, te laisserait malheureuse et déshonorée… Va, va, mon enfant, ne le regrette pas. Je connais les hommes mieux que toi ; j’ai vu du louche dans toute sa conduite, et je t’assure que s’il avait eu de bonnes intentions, il s’y serait pris différemment.

» Ma chère tante, lui répondis-je, je me ferai toujours un devoir de suivre vos sages conseils. Partons, allons à Fontainebleau, chez monsieur le curé » ; et je lui pris le bras pour marcher.

« Ecoute-moi encore », reprit-elle alors en me regardant, d’un air qui voulait dire bien des choses…

« Suzon, est-ce que tu ne penses pas à sainte Suzanne ? — Comment ça, ma tante ? — Eh bien, oui, c’est aujourd’hui que nous devions aller chez le peintre : la vente de mon petit ménage ne m’a pas rapporté lourd ; ton habillement en a encore écorniflé quelque chose, et quand on entreprend un voyage, on n’a jamais trop d’argent… Il y a deux louis là qui nous attendent chez ce peintre… — Ah dame, ma tante, comment faire à présent pour lui donner une séance avec cet habit-là ? — Eh ! simple que tu es, souviens-toi donc, comme tu me l’as dit tout-à-l’heure, que ce n’est pas avec tes habits qu’il te tire, et sous tes vêtemens de garçon tu as toujours ton joli corps de fille… Crois-moi, viens-y ; deux heures sont bientôt passées, et ces deux louis-là de plus nous serviront bien : d’ailleurs c’est même un acte de dévotion que tu dois à ta patronne, dont le tableau, vois-tu, ne serait pas achevé sans cette séance-là. Surement elle nous récompensera de ça par sa protection pendant notre voyage. — Si vous le croyez, ma tante, allons donc chez le peintre… Mais vraiment il me semble à présent que je serai plus honteuse pour déboutonner des culottes, que pour laisser tomber une jupe. — Bon, bon !… enfance que tout ça ! tu verras que l’un n’est pas plus difficile que l’autre. Dépêchons-nous : voilà dix heures qui sonnent ; c’est juste le moment où il nous attend. Nous serons quittes à midi, et nous aurons encore deux heures d’avance sur monsieur de Lafleur ».

Nous allâmes donc chez le peintre, qui ne fut pas peu surpris de me voir en cet équipage ; mais qui, dit-il galamment, ne m’en trouva pas moins charmante. Bien plus même, il sembla que mon corps, en sortant de cette enveloppe contradictoire, lui parut encore plus attrayant, et fit sur lui plus d’effet que la première fois, sous mes habits de fille ; car ses transports préliminaires furent bien plus vifs. Malgré la présence de ma tante, il ne pouvait modérer l’ardeur de ses baisers et de ses caresses. La bonne Geneviève avait toutes les peines du monde en le retenant à brasse corps, en lui parlant honneur, vertu, conscience… en lui rappelant la chasteté de sainte Suzanne, que je devais représenter à ses yeux, à lui persuader de rester tranquille et de se renfermer dans les bornes de son talent… Ce ne fut qu’en le menaçant de me remmener, qu’elle parvint à le calmer… d’autant plus qu’elle y mit malignement une condition qu’elle n’avait pas envie de tenir ; ce fut que s’il était sage et modeste sur-tout, qu’il ne fît pas venir tous ses jeunes élèves pour me regarder et me faire rougir, elle n’aurait pas de scrupule de m’y laisser revenir une autre fois toute seule ; au lieu que s’il me tourmentait, je n’y reviendrais plus, même avec elle. Cette adroite et insidieuse promesse eut tout l’effet qu’elle avait pu désirer. Le peintre fut sage, la séance fut secrète entre nous trois seulement, et nous partîmes avec nos deux louis, après avoir accepté un autre rendez-vous où le pauvre peintre ne devait pas nous voir plus exactes que monsieur de Lafleur, à celui que nous lui avions donné pour deux heures.