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Malte-Brun - la France illustrée/0/5/2/6/11

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Jules Rouff (1p. lxxvi).
COMMUNE DE PARIS.

Après l’armistice, les Prussiens avaient fait, le 1er mars, une entrée triomphale dans la partie de Paris qui leur avait été dévolue. Jour de deuil pour la population parisienne, que les souffrances prolongées du siège et son triste dénouement n’avaient que trop disposée à prêter l’oreille aux anarchistes du 31 octobre, qui n’avaient pas désarmé. De là la journée du 18 mars, préparée et menée à bonne fin par le Comité central, mais souillée par l’assassinat des généraux Lecomte et Clément Thomas à Montmartre. Devant l’insurrection maîtresse de Paris, le gouvernement jugea prudent de se retirer à Versailles, n’ayant alors que des forces insuffisantes pour résister. Avec des troupes de province et des soldats prisonniers, revenus d’Allemagne, il organisa une armée de siège sous le commandement du maréchal de Mac-Mahon, et, du 2 avril à la fin de mai, les fédérés de la Commune défendirent Paris contre des Français avec un courage qui, pendant la guerre, eût été plus utilement employé contre les Prussiens. Après des excès de toute sorte, — pillage des deniers de l’État, confiscations, assassinat des otages, — la Commune de 1871 qui, sous prétexte de franchises municipales, ne visait rien moins qu’à renouveler celle de 1793, — disparut, non sans laisser une traînée sanglante ni sans livrer Paris à l’incendie.