Marie-Claire/44

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Eugène Fasquelle (p. 165-166).



Et maintenant que l’hiver était revenu et que nous ne pouvions plus nous asseoir devant la porte, il restait entre nous comme une communication secrète. Quand il se moquait de quelqu’un, ses yeux pleins de finesse cherchaient les miens, et s’il donnait son avis dans un cas embarrassant, il se tournait de mon côté comme s’il attendait de moi une approbation.

Il me semblait que je l’avais toujours connu, et tout au fond de moi-même, je l’appelais mon grand frère.

Il demandait souvent à Pauline si elle était contente de moi. Pauline répondait qu’il n’y avait pas besoin de me montrer deux fois la même chose ; elle me reprochait seulement de manquer d’ordre dans mon travail. Elle disait que je commençais aussi bien par la fin que par le commencement.

Je n’avais pas oublié sœur Marie-Aimée ; mais je ne m’ennuyais plus, et je me trouvais heureuse à la ferme.