Mars, l’Amour, et la Mort, trois superbes gensd’armes
Seconde partie des Muses françoises, Texte établi par Despinelle, chez Matthieu Guillemot, (p. 252).
SONNET.
Mars, l’Amour, & la Mort trois ſuperbes genſd’armes,
Eſtriuoient à grands cris pour le prix du Laurier :
La Mort monſtroit ſa faulx, Mars ſon eſtoc meurtrier,
Et l’Amour ſon carquois fontaine de mes larmes.
La Mort plaidant ſon droict monſtroit les triſtes carmes
Des ſepulcres pouldreux, & Mars l’auanturier
Déduiſoit les beaux faicts d’henri le grand Guerrier,
L’Amour monſtroit mon cœur tout couuert de ſes armes.
Les morts reprendront vie, & les Rois paſſeront,
Diſoit Amour haultain, mes traicts demeureront
Dans le plus pur eſclair des ames immortelles :
Il est vrai, dit la Mort, ie le confeſſe außi,
Diſoit Mars grommelant, car ce Tyran icy
Trompe ſes dards aux yeux de la belle des belles.
A. D. V.