Modèles de lettres sur différents sujets/Lettres de félicitation

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Chez Pierre Bruyset Ponthus (p. 252-280).

LETTRES
DE FÉLICITATION.



INSTRUCTION.



L’Amitié, ou cet intérêt déguisé que l’on nomme bienséance, dictent toutes les Lettres de félicitation. L’on se réjouit avec ses amis, parce que l’on prend réellement part à leurs avantages ; on félicite ses protecteurs & ses égaux, pour n’être pas soupçonné d’ingratitude ou de jalousie.

Les premieres de ces Lettres sont faciles à faire. C’est bien là que j’appliquerois ce beau mot de M. d’Alembert[1] sur l’éloquence : Sentez vivement, & dites tout ce que vous voudrez.

Les autres coûtent davantage ; il est difficile de bien jouer le sentiment. Que faire alors ? se jetter sur ces lieux communs tant de fois épuisés : le mérite de la personne à qui l’on écrit, la justice qu’on lui a rendue, les espérances dont on la flatte pour l’avenir, l’intérêt qu’on prend à tout ce qui la regarde ; en un mot, recourir à ce jargon, à ce fatras de mots que la politesse place tous les jours sur nos levres, les tourner & les retourner jusqu’à ce que l’on puisse amener décemment l’honneur d’être, &c.

Un peu d’enjouement ne gâte rien dans une Lettre de félicitation. Il ôte aux compliments cette fadeur qui les accompagne presque toujours, & qui a fait dire à un de nos Poëtes :

D’un compliment naquit un jour l’ennui.

La longueur est un grand défaut dans une Lettre de félicitation. Il est à supposer que vous n’êtes pas le seul à faire votre compliment à une personne ; il faut donc lui laisser le loisir d’écouter aussi les compliments des autres. D’ailleurs une Lettre de félicitation n’est le plus souvent qu’un tissu de flatterie : autre grande raison d’être courte. Le sage Addisson[2] a dit quelque part : La médisance est préférable à la flatterie. Celle-là ne fait que taxer les gens d’être vicieux, celle-ci les rend tels.


MODELES
DE LETTRES
DE FÉLICITATION.



LETTRE de M. Benserade
à Mgr. le Cardinal le Camus, sur sa promotion.
Monseigneur,

Il faut avouer que Sa Sainteté & Votre Eminence se font honneur l’une & l’autre. On ne s’attendoit pas ici de vous trouver sur la liste des Cardinaux, & le Pape nous auroit bien moins surpris s’il vous eût mis dans les litanies que dans le sacré Collège. Il n’auroit en cela tout au plus, qu’anticipé sur la fonction de quelqu’un de ses successeurs. Il n’y a rien de si pur, rien de si net que votre promotion, rien de si désintéressé que nos compliments. Votre pourpre n’ajoûte guere à notre vénération, & nous irons toujours à vous comme l’on s’adresse aux Saints : pour les Cardinaux, on ne les prie plus, le temps en est passé. Je suis, &c.



LETTRE de M. Flechier
au Cardinal Gualteri, sur sa promotion.
A Nîmes, ce 15 Juin 1705.


J’ai appris avec beaucoup de joie la justice que Sa Sainteté vous a rendue, que nous vous avons souhaitée, & que vous avez méritée, il y a long-temps. Les affaires du St. Siege que V. E. a si sagement & si honorablement traitées, l’approbation qu’elle a eu des peuples qu’elle a gouvernés, du Roi auprès duquel elle a été envoyée, du Pontife qu’elle a servi, lui ont attiré la dignité dont elle jouit comme une récompense de ses vertus & de ses services. Elle doit avoir cette satisfaction particuliere, qu’elle a l’agrément & les suffrages de tous ceux qui ont eu l’honneur de la connoître. Pour moi, Monseigneur, j’ai toujours attendu cette promotion de tant de Cardinaux, comme si elle n’eût regardé que vous, croyant qu’on ne pouvoit assez vous approcher de la premiere place de l’Eglise, & sentant qu’on ne peut être avec plus de vénération que je le suis, &c.



LETTRE de M. le Comte de Bussy à M. ***,
sur sa nomination à l’Evêché de Lombez.
A Chaseu, ce 10 Janvier 1671.


Enfin, Monsieur, le Roi vous a fait justice, & cela lui est aussi glorieux qu’à vous ; car il y a long-temps que nous attendions des marques de l’estime qu’il vous devoit. Outre la joie que j’en ai, commune avec tous ceux qui sont bien aises de voir récompenser le mérite, j’en ai encore une particuliere & très-grande de voir celui de mon ami récompensé ; car il ne me relie plus sur ce sujet qu’à souhaiter que vous jouissiez longues années, & que vous croyiez bien toujours qu’on ne peut être plus à vous que j’y suis, &c.



LETTRE du même à Monsieur Mascaron,
sur sa nomination à l’Evêché de Tulles.
A Autun, ce 8 Mars 1679.


Je viens d’apprendre avec beaucoup de joie, Monsieur, la grace que le Roi vous a faite, non-seulement pour l’intérêt de mon ami, mais encore pour celui de mon Maître. Je trouve qu’il est aussi beau au Roi de vous faire du bien, qu’à vous de le mériter.



LETTRE[3] du Duc du Maine
au Roi
Sire,

Si Votre Majesté continue à prendre des villes, cela est décidé, il faut que je sois un ignorant ; car M. le Ragois[4] ne manque jamais de me faire quitter mes livres quand la nouvelle en arrive ; & je ne quitte la Lettre que j’ai l’honneur de vous écrire, que pour aller faire un feu de joie.



LETTRE de M. le Duc de Montausier
à Monseigneur[5], sur la prise de Philipsbourg.
Monseigneur,

Je ne vous fais pas de compliment sur la prise de Philipsbourg : vous aviez une bonne armée, une excellente artillerie, & Vauban. Je ne vous en fais pas non plus sur les preuves que vous avez données de bravoure & d’intrépidité : ce sont des vertus héréditaires dans votre maison. Mais je me réjouis avec vous de ce vous êtes libéral, généreux, humain, faisant valoir les services d’autrui, & oubliant les vôtres ; c’est sur quoi je vous fais mon compliment.



LETTRE de Mme. la Duchesse du Maine à M. le Duc de Vendome,
sur sa victoire de
Villa-Viciosa.


S’il m’étoit aussi facile de faire une belle Lettre, qu’il vous est aisé de rétablir les Rois, que d’heureuses pensées je vous enverrois sur la grande nouvelle que nous apprenons de Villa-viciosa ! Mais il s’en faut bien que j’aie une facilité si rare : & il vous est plus aisé de gagner une bataille, qu’à moi d’écrire un trait d’esprit. Je me souviens d’ailleurs fort à propos du proverbe : A grands Seigneurs peu de paroles. Les plus grands de tous les Seigneurs, selon moi, sont les vrais héros : ainsi je dois vous dire plus laconiquement qu’à personne, que vous êtes l’homme de l’Univers le plus comblé de gloire, le plus aimable, le plus aimé de tous les honnêtes gens & de votre famille ; que de tous ceux qui la composent, je suis celle qui vous aime le plus ; & qu’en vous préférant à tout, je ne crois faire que mon devoir.



LETTRE de M. Flechier à M. le Maréchal de Villars
sur sa campagne de 1707.
A Nimes, ce 3 Juin 1707.


Je m’étois bien attendu, Monsieur, que vous feriez parler de vous ; mais je ne croyois pas que ce fût ni si promptement, ni si hautement. A peine êtes-vous arrivé, que vous avez entrepris une affaire qu’on n’avoit guère osé tenter, & qu’on avoit quelquefois vainement tentée : il n’y a point de barriere si impénétrable que vous ne forciez ; & l’Allemagne a beau vous opposer des rivieres & des lignes qui semblent la mettre à couvert de toutes les forces étrangeres, vous passez tout, vous forcez tout dès l’entrée de la campagne. On vous craint, on fuit devant vous. Soldats, Officiers, Généraux, se sauvent comme ils peuvent, & vous finissez une grande action sans aucune perte. J’espere que les suites de cet heureux commencement seront glorieuses. Je vous en félicite par avance, par l’intérêt sincere que je prends à tout ce qui vous regarde, & par l’attachement & le respect particulier avec lequel, &c.



LETTRE du même à M. Pelletier, nommé à la charge
de Premier Président au Parlement de Paris.
A Nîmes, ce 16 Avril 1707.


Agréez, Monsieur, que je prenne part à la joie publique, sur le choix que le Roi a fait de vous pour être premier Président du premier Parlement de France. La réputation de votre sagesse, de votre droiture, de votre équité, avoit déjà prévenu les esprits en votre faveur, & vous sembliez être fait pour cet auguste tribunal de la Justice. Sa Majesté vous y a placé ; les peuples s’en réjouissent, par l’estime qu’ils ont pour vous, & par la protection qu’ils en esperent ; & moi, par le respectueux attachement avec lequel, &c.



LETTRE de Boursault à M. le Duc de S. Agnan,
qui venoit de recevoir du Roi une penston de dix mille liv.
Monseigneur,

Que j’aurois de joie si la justice que le Roi vous a rendue, égaloit le mérite que vous avez. Il n’y a personne en France qui fût aussi bien avec la fortune que vous y seriez ; & personne aussi ne seroit capable d’en faire un aussi bon usage que vous. Sa Majesté est pleinement récompensée des bienfaits qu’elle a répandus sur vous, par les bénédictions qu’on répand sur Elle ; on lui rend dans l’ame, des actions de graces de celles dont elle vous honore ; & les marques qu’elle vous donne de son estime, lui attirent celle de tout le monde. Je ne doute point, Monseigneur, qu’étant aimé & respecté comme vous l’êtes, vous n’ayiez reçu force compliments sur ce sujet. Je laisse à qui voudra la gloire de vous en faire de plus polis que le mien ; mais je suis sûr qu’on ne vous en a point fait de plus sincere.


LETTRE de Mme. la Marquise de Lambert à Mme. de ***,
sur son Mariage.


N’ayant pu, Madame, avoir l’honneur de vous voir, & ma mauvaise santé me retenant à la campagne, permettez-moi de vous faire ici mes compliments sur une alliance aussi illustre, & si digne de vous. Vous portez un nom, Madame, qui étoit autrefois un peu brouillé avec la pudeur ; mais vous allez le raccommoder avec la modestie, vous qui savez si bien en soutenir les droits. Que n’espere-t-on pas d’une personne comme vous, élevée dans des principes si purs, & endoctrinée par la vertu même ? Puissent vos jours heureux couler dans l’innocence & dans la paix ! Si je faisois des vers, vous auriez, Madame, un bel épithalame ; mais je n’ai que des souhaits à vous offrir & le très-respectueux attachement avec lequel je suis, &c.



LETTRE de M. Flechier à Mme. du Roure,
sur le même sujet.
A Nîmes, ce 13 Mars 1703.


Plus j’avois d’impatience, Madame, à vous faire mon compliment sur votre mariage, plus j’ai de plaisir à vous le faire aujourd’hui. Le Ciel sembloit depuis plusieurs années vous chercher, ou vous préparer un époux qui fût digne de vous. Il vous l’a donné, il vous a donnée à lui : le bonheur est égal de part & d’autre. Jugez de quelles bénédictions sera suivie l’union de deux cœurs bien assortis.



LETTRE de Mme. Maintenon à Mlle. d’Osmond,
sur le même sujet.
A Versailles, ce 28 Février 1701.


Je suis ravie de votre établissement, Mademoiselle. Celui qui vous épouse est bien estimable : il préfére votre vertu aux richesses qu’il auroit pu trouver ; & vous, vous préférez la sienne aux biens que vous allez partager avec lui. Avec de tels sentiments un mariage ne peut être qu’heureux. Dieu bénira deux époux dont la piété est le lien. Je ne cesserai jamais de vous aimer & de me souvenir que je suis aimée de vous.



LETTRE du P. Rapin au Comte de Busst
sur le mariage de sa fille.
A Basville, ce 12 Octobre 1675.


Je vous fais, Monsieur, mille conjouissances sur le mariage de Mlle. votre fille. Je le souhaite aussi heureux qu’elle en est digne ; car que ne mérite-t-elle pas ? Je vous demande la permission de lui faire mes compliments, en faisant mille vœux pour qu’elle soit heureuse. Je suis avec tout le respect imaginable, &c.



LETTRE de M. Flechier à M. ***,
sur les couches de son Epouse.
A Lavaur, ce 29 Septembre 1686.


J’ai beaucoup de joie, Monsieur, d’apprendre l’heureux accouchement de Mme votre femme. Ce sont des bénédictions que Dieu donne aux mariages, dont on doit le remercier. Il seroit à souhaiter qu’il y eût beaucoup de peres comme vous, capables de bien élever leurs enfants, & de leur laisser autant de vertus que de bien. Je me réjouirai toujours de tous les avantages qui vous arriveront, & je serai toute ma vie, &c.



LETTRE de Rousseau à M. de Crouzas,
qui avoit remporté le prix à l’Académie des Sciences de Paris.
A Vienne, le 29 Janvier 1721.


Je ne pouvois recevoir, Monsieur, une plus agréable nouvelle que celle de votre dernier succès à l’Académie des Sciences. C’est un honneur pour vous d’avoir réuni les suffrages de tant de Savants de toute espece qui la composent : ce n’en est pas un moindre pour cette Compagnie d’avoir su distinguer un mérite aussi éclatant que le vôtre. C’est de ce mérite qu’il faut vous féliciter ; & l’Académie doit être félicitée de l’équité de son jugement.



FRAGMENTS
DE LETTRES
DE FÉLICITATION.

Lettre de Voiture au Duc d’Enghien.

Je crois que vous prendriez la lune avec les dents, si vous l’aviez entrepris. Je n’ai garde de m’étonner que vous ayiez pris Dunkerque : rien ne vous est impossible. Je suis seulement en peine de ce que je dirai à Votre Altesse là-dessus, & par quels termes extraordinaires je lui pourrai faire entendre ce que je conçois d’Elle… à nous autres beaux esprits qui sommes obligés de vous écrire sur les bons succès qui vous arrivent, c’est une chose bien embarrassante que d’avoir à trouver des paroles qui répondent à vos actions, & de temps en temps de nouvelles louanges à vous donner. S’il vous plaisoit vous laisser battre quelquefois, ou lever seulement le siege de devant quelque place, nous pourrions nous sauver par la diversité, & nous trouverions quelque chose de beau à vous dire sur l’inconstance de la fortune, & sur l’honneur qu’il y a à souffrir courageusement ses disgraces. Mais dès vos premiers exploits, vous ayant mis avec raison de pair avec Alexandre, & voyant que de jour en jour vous vous élevez davantage ; en vérité, Monseigneur, nous ne saurions où vous mettre, ni nous aussi, & nous ne trouvons plus rien à dire qui ne soit au dessous de vous, &c.

Lettre de Me. de Sevigné à M. le Duc de Chaulnes,
Ambassad. à Rome.

Mais, mon Dieu ! quel homme vous êtes, mon cher Gouverneur[6] ! on ne pourra plus vivre avec vous ; vous êtes d’une difficulté pour le pas qui nous jettera dans de furieux embarras. Quelle peine ne donnâtes-vous point l’autre jour à ce pauvre Ambassadeur d’Espagne ! Pensez-vous que ce soit une chose bien agréable de reculer tout le long d’une rue ? Et quelle tracasserie faites-vous encore à celui de l’Empereur sur les franchises ? Vous êtes devenu tellement pointilleux, que toute l’Europe songera à deux fois comme elle se devra conduire avec votre Excellence. Si vous nous apportez cette humeur, nous ne vous connoîtrons plus, &c.

Lettre du P. Brumoi
à M. le Cardinal de Gesvres.

Il n’est ici question que de votre nouvelle dignité. Tout parle de vous nuit & jour, jusqu’aux fifres, aux tambours, aux cloches mêmes, qui, je vous jure, ont réveillé bien d’honnêtes gens en votre honneur. Connu ou non, chacun vous félicite à sa maniere. Souffrez donc, Monseigneur, qu’un inconnu se mêle au concert de la joie publique, &c.

Lettre de Scaron au Car. de Retz.

Vous m’avez fait riche en dépit de la fortune, en vous faisant Cardinal en dépit de tous vos envieux. J’ai hazardé tout mon bien à parier que vous le seriez bientôt ; il faut qu’il augmente de moitié, si j’ai affaire à des gens d’honneur, &c.

Lettre de Mme. de Grignan à M. de Bussy.

Mais ce n’est pas tout ce que je veux vous écrire, c’est un compliment que je veux vous faire sur le mariage de Mademoiselle votre fille. Je ne sais pas trop comment il faut s’en démêler, & je ne puis que répéter quelqu’un de ceux qu’on vous aura déjà faits & dont vous vous êtes déjà moqué. Ce sera donc pour une autre fois, &c.


MODELES
DE RÉPONSES
A DES LETTRES
DE FÉLICITATION.



REPONSE de M. ***, Evêque de Lombez, à M. de Bussy.
Paris, ce 26 Janvier 1671.


Je compte, Monsieur, l’honneur que vous m’avez fait de prendre part à la grace que j’ai reçue des bontés du Roi, comme l’un des meilleurs revenus de l’Évêché de Lombez. Il m’est bien glorieux qu’un homme de votre qualité & de votre mérite veuille s’intéresser à ce qui me touche. J’en ai, Monsieur, toute la reconnoissance possible ; je m’en explique avec Dieu dans toutes les prieres que je lui fais : je lui demande pour vous la suite de ces sentiments chrétiens que vous me fîtes paroître, quand j’eus l’honneur de vous entretenir. Je vous souhaite tous les jours ce qu’une de vos amies dit être nécessaire à la félicité d’un homme ; Paris en ce monde, & Paradis en l’autre. Je suis, Monsieur, avec tout le respect imaginable, &c.



RÉPONSE de M. Mascaron
au même.
A Paris, ce 16 Avril 1679.


Le Roi m’a donné plus qu’il ne pense, Monsieur. Le compliment que la grace qu’il m’a faite, m’a attiré de votre part, est pour moi un second bien presque aussi précieux que le premier. Toute la différence que j’y vois, c’est qu’il ne m’est pas permis de croire que je sois digne d’un grand Evêché, & que mon cœur me dit que je mérite un peu de part dans votre amitié, par les sentiments avec lesquels je suis, &c.



REPONSE de M. de Harlay,
nommé à l’intendance de Bourgogne, au C. de Bussy.
A Dijon, ce 27 Avril 1686.


Je vous suis extrêmement obligé, Monsieur, de la part que vous voulez bien prendre à la grace que le Roi vient de me faire. Je souhaiterois qu’elle pût me fournir de fréquentes occasions de vous témoigner combien je suis sensible à l’honneur de votre souvenir, & à quel point je suis, &c.



REPONSE de M. *** au Comte de Bussy.
A Paris, ce 18 Mars 1662.


Monsieur,

J’ai vu par ce que vous m’écrivez sur le mariage de ma fille les témoignages que vous me donnez de la part que vous prenez aux choses qui me touchent. Je vous en suis bien obligé ; & je vous prie de croire que j’aurai toujours beaucoup de joie quand je pourrai trouver des occasions de vous faire connoître que je suis, &c.



REPONSE de M. Flechier
au P. Bontous, Jésuite.
A Montpellier, ce 10 Janvier 1609.


[7] Quoique vous me donniez, mon Révérend Pere, des louanges que je n’ai pas méritées, & que vous fassiez pour moi, au commencement de cette année, des souhaits qui ne peuvent pas être accomplis, je ne laisse pas de vous en être sensiblement obligé. Ce sont des hyperboles d’amitié que le cœur fournit à l’esprit, qui ne servent pas à persuader, mais qui ne laissent pas de plaire. Je ne prétends à aucune espèce d’immortalité en ce monde-ci. Nous passerons bientôt moi & mes ouvrages, & je ne puis pas dire avec le poëte, non omnis moriar. Mon dernier Mandement contre les spectacles, qui vient de tomber entre vos mains, durera autant qu’il pourra. Les hommes ont peine à se corriger ; il faut du moins les instruire & leur faire connoître le mal qu’ils font & qu’ils veulent faire. Le zéle le plus modéré a toujours son feu. Je ne sais s’il est bon qu’on me trouve encore quelque jeunesse dans l’esprit. En tout cas ce n’est pas moi qui ne vieillit point, c’est la justice & la vérité qui sont toujours vives & jeunes. J’espère, après votre carême, vous revoir à Nîmes, & vous assurer qu’on ne peut être plus que je le suis, Mon Révérend Pere, Votre très-humble, &c.



FRAGMENTS
DE REPONSES
A DES LETTRES
DE FÉLICITATION.

Lettre de M. de Montesquieu.

Vous êtes bien aimable, Madame, de m’avoir écrit sur le mariage de ma fille. Elle & moi vous sommes très-dévoués, & nous vous demandons tous deux l’honneur de vos bontés.



  1. Diction. Encyclop. Art. Elocution.
  2. Spect. Tom. II, Disc. 76.
  3. Cette Lettre, du 13 Mars 1678, est de Mme. de Maintenon, qui étoit chargée de l’éducation du Prince.
  4. Il étoit Précepteur de M. le Duc du Maine : on a de lui un Abrégé de l’Histoire de France & de l’Histoire Romaine par demandes & par réponses.
  5. M. de Montausier avoit été son Gouverneur. Lorsqu’il cessa d’en faire les fonctions, il lui dit : « Monseigneur, si vous êtes honnête homme, vous m’aimerez ; si vous ne l’êtes pas, vous me haïrez, & je m’en consolerai. »
  6. Il étoit Gouverneur de Bretagne.
  7. Cette Lett. n’avoit pas encore été imprimée.