Molière à Fontainebleau (1661-1664)/III
(p. 18-19).
Molière n’a pas dû revenir avec sa troupe au château de Fontainebleau après 1664, mais ses pièces y furent jouées sous Louis XV et Louis XVI. En 1725, le 5 septembre, Amphytrion et le Médecin malgré lui furent représentés dans la salle de la Grande-Cheminée, et le 14 octobre 1783, dans la salle de la Comédie, l’Amphytrion y fut de nouveau joué.
Nous ne voulons pas parler de Molière à Fontainebleau, sans mentionner aussi un acte notarié qui laisse supposer que l’auteur du Misanthrope a peut-être possédé quelques propriétés dans Seine-et-Marne, ou qui indique tout au moins qu’en 1667 il avait quelques créances à recouvrer dans l’arrondissement de Melun.
Le 28 juin 1667, Molière donnait à Paris au sieur Claude Le Long, bourgeois de Melun, procuration pour recevoir des sommes qui lui étaient dues dans ce pays. L’original de cet acte notarié a été acheté, au prix de 950 francs, à la vente de la belle collection d’autographes que possédait M. Lajarriette, de Nantes. Cet acte porte la signature rarissime de Molière, où le nom de Poquelin est en toutes lettres. Voici d’ailleurs la désignation de cette pièce telle qu’elle est donnée à la page 249 du Catalogue des Autographes dont nous parlons : « Acte notarié, sur papier, signé J.-B. Poquelin Molière ; Paris, 28 juin 1667 ; 1/2 p. in-fol. »
Quel était en 1667 le débiteur de Molière dans la Brie, nous l’ignorons, mais il y a lieu de supposer qu’il s’agissait de créances provenant de son avoir personnel qui, bien que fortement endommagé par ses aventures de jeunesse, n’était cependant pas tout à fait dissipé.