Monographie de l’abbaye de Fontenay/2-03

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Librairie Saint-Joseph (p. 139-140).

3e abbé

Arnaud, 1154-1163

Cet abbé de race ducale, était frère de Henri, évêque d’Autun, de Raymond, père de Mathilde, comtesse de la Motte de Grignon, tous trois fils de Hugues II, duc de Bourgogne.

En 1159, il obtient du pape Alexandre III que les moines de Fontenay ne seront pas soustraits à la justice monacale pour être traduits devant un tribunal civil sans son autorisation spéciale[1].

Dans une Charte de 1162, Godefroy, alors évêque de Langres, cite Arnaud comme abbé de Fontenay, le réconcilie avec Marguerite de Mellot, abbesse de Rougemont qui lui disputait ses droits sur le moulin du Fain[2], approuve la donation que Viard de Sennevoi et Reignier de Champ-d’Oisel ont faite des terres labourables qu’ils avaient entre Marmagne et l’abbaye[3], atteste que Milon de Molesmes et Godefroy son fils ont donné à l’abbé Arnaud Essentias de la forêt de Fontaines-les-Sèches appelée Fratte[4].

D’un autre côté, son frère Henri, évêque d’Autun reconnaît que Roger de Semur du consentement de son épouse Pontia a donné à Fontenay son casamentum de Fresne en présence de Thibaud prieur et de Wuillelme d’Écharlis, et de Hugues de Corabois, que Hugues le jeune et Hugues le Vieux de Maligny ont donné le droit de pâturage sur Lucenay ; que Roger de Corabois a donné aussi vignes, près, terres, moulin à Laignes, origine de la prOpriété considérable que l’abbaye avait sur Laignes et les environs[5].

Cet abbé reçut de Humbaud de Rougemont droit de pêche dans les eaux de Courcelles[6] ; d’un certain Uldrey de Grignon ses dîmes à condition qu’il pourrait se retirer au monastère pour y être sépulturé avec les prières dues a un moine.

Il eut plusieurs démêlés avec Marguerite de Mellot, abbesse de Rougemont, avec Odo d’Issoudun, mari de Mathilde de Grignon pour des donations faites par son père Raymond, avec Richard de Corabois pour les propriétés qui avoisinaient le monastère. Ce seigneur se sentant malade se retira à Fontenay pour se préparer à mourir, et, en signe de réconciliation, donna toute la forêt qui touchait aux murs[7].

À sa mort l’abbé Arnaud tut inhumé dans l’église au côté de l’Épitre.

La nomination d’Arnaud fils de Hugues II, duc de Bourgogne, explique l’intérêt que les ducs de la première race ont toujours montré à Fontenay.

  1. Cart de Fontenay, 63.
  2. Chifflet, 1462.
  3. Cart. de Marmagne.
  4. Cart. de Font, 574.
  5. Cart. de Font, 573, 577 et passim.
  6. Chifflet, 1468.
  7. Cart. de Fontenay.