Monographie de l’abbaye de Fontenay/2-04

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Librairie Saint-Joseph (p. 141-142).
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4e abbé

Raoul Ier, 1163-1165

Le manuscrit de Châtillon en mettant pour 4e abbé Hugues est dans l’erreur. Raoul Ier est cite nominément comme 4e abbé dans une Charte d’Alain, évêque d’Auxerre pour le monastère de Rigny, et dans le nécrologe de Fontenay au 16 des calendes de décembre. (Gallia. Christ. 4072).

Le 3 janvier 1163. Alexandre III approuve l’accord fait entre les moines de Saint-Martin d’Autun et ceux de Fontenay pour les biens entre la Braine et la Seine, et le moulin du Petit-Fontenay d’Autun, plus tard cet accord. fut sujet a des contestations qu’on trouve dans Pérard, page 400.

C’est peut-être sous cet abbé, qu’eut lieu la légende suivante rapportée par Chifflet, au livre Il des miracles de saint Bernard par Herbet, abbé de Mores prés Bar-sur-Seine et plus tard évêque de Torte en Sardaigne.

Deux religieux étaient malades à l’infirmerie, quand un étranger vêtu d’un habit étincelant y vint. Il dit au premier de le suivre, car il voulait le conduire dans un lieu plein de bonheur. Au lieu d’accepter, il s’assombrit et resta dans son lit ; l’étranger adressa les mêmes paroles au second qui se mit gaiement en devoir de le suivre, mais le messager céleste lui dit de ne pas quitter sa couche, de rester calme, en attendant le jour et l’heure où il viendrait le chercher. Ce malade s’empressa de communiquer cette heureuse nouvelle a tous ses frères et dit aux infirmiers de préparer ce qu’il fallait pour sa sépulture, car sa fin était proche. Cependant, ajouta-t-il, ne vous tourmentez pas, ne veillez pas, je vous appellerai quand il faudra. Au milieu de la nuit la plus profonde, il s’écria, levez-vous, faites résonner la crécelle, je vais mourir, et, pendant que les lampes étaient éteintes, son lit fut environné d’une lumière si éclatante qu’il était facile de lire. Les religieux témoins de ce prodige en furent dans la jubilation et lui préparèrent de magnifiques funérailles. Quant au premier malade qui avait été récalcitrant il traîna dans une grande langueur le reste de sa vie sans pouvoir remonter sur le lit d’où il était descendu.

Cette légende a pu être faite pour montrer la récompense accordée à l’obéissance, ou à la correspondance à la grâce.