Monographie de l’abbaye de Fontenay/2-16

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Librairie Saint-Joseph (p. 160-163).

16e abbé

Guillaume IV, 1252-1269

Guillaume avec plusieurs autres abbés assistèrent à la translation des reliques de saint Lazare à Autun, en 1250. Sous cet abbé, Alexandre IV déclare que les religieux de Cîteaux ne pourront être appelés devant des juges laïques ; qu’ils ne pourront être sentencés que par leurs pairs ; défend aux moines et aux bourgeois de Flavigny de lever des dîmes sur les terres appartenant à Fontenay ; leur commande même de restituer ce qu’ils avaient reçu injustement ; permet aux moines qui sont tr0p éloignés du couvent de faire les offices divins dans leurs métairies, mais à condition qu’ils seront soumis à l’autorité locale. Urbain IV, à cause des guerres continuelles, exempte les religieux de toute redevance aux évêques et aux princes pendant trois ans[1].

Nos moines ayant beaucoup souffert de ces guerres envoyèrent une députation a saint Louis à Asnières pour lui exposer leur misère et solliciter quelque secours. Leur demande fut écoutée ; saint Louis leur accorda la facilité de circuler partout dans son royaume, sur terre, sur eau, sans rien payer, les dispensa du tribut in Pedagio, Pontanagio et aliaquacumque costume, puis fonda des prières peur ses ancêtres, Louis VIII et Blanche de Castille, sa mère. Ce fut la première faveur obtenue du roi de France et qui lit donner à Fontenay le nom d’abbaye royale[2].

À la demande de Guillaume, le duc de Bourgogne termine la difficulté pendante entre l’abbaye et la Dame du Fain, Marguerite de Cuisseney pour la forêt qui touchait aux mur du couvent, qui en fut établi maître et propriétaire. En 1739, les religieux profiteront de cette décision ducale pour repousser les prétentions des habitants de Marmagne sur le Gros-Buisson. Malgré cette décision favorable, le 21 Mars 1753, la Table de marbre débouta l’abbaye de sa propriété qui fut reconnue appartenir à la commune ainsi que le Larris des Fours[3].

En 1253, Bernard, curé de Marmagne, donne sa vigne des Arpains et la Charriére près la Borde de Fontenay ; Jean, noble homme de Salmaisc, donne une aumône sur Beaune, Otho, bourgeois de Tonnerre et sa femme abandonnent leur maison devant l’église Notre-Dame; Huon et Dulcis, son épouse, cèdent leurs biens à condition qu’ils seront sépulturés au convent, s’ils meurent citra mare, en deçà de la mer. Cet abbé reçoit de Renaud du Fain sa part dans la forêt voisine de Fontenay, l’étang de Marmeau et son moulin, celui de Buffon, une partie de celui de Nogent, et celui de Grignon donné par un Gantier, ancien Prévôt de Grignon[4].

Marmagne lui vend pour 20 livres viennoises la haute, moyenne et basse justice avec les censes, coutumes et droit de pêche[5].

Malgré le malheur du temps, ou mieux à cause de l’instabilité des choses humaines, le nombre des moines allaient toujours en augmentant. L’abbé les employait à cultiver les nombreuses fermes que possédait l’abbaye. C’est sous Guillaume que Gueniot de Semur fonda son anniversaire avec les conditions citées au Chapitre des anniversaires.

Sous cette administration, Fontenay acheta de Clairvaux la moitié de la crierie du vin à Tonnerre[6].

En 1267, le pape Clément défend de recevoir un moine sans dot pour qu’il ne soit pas à charge au couvent. (arch de Dijon.)

Guillaume fut inhumé dans la grande église en face de la chapelle des Ducs de Bourgogne, c’est-à-dire la seconde du côté de l’épître.

  1. Cart. Font. 57, 58, 48.
  2. Cart. Font. 6.
  3. Greffe de Dijon, année 1753. Cart. Fani. 219.
  4. Cart. Marm. 7. 189. — Cart. Nog. 74. — Cart. Ton. 14. Roussel. III.
  5. Cart. Marm. 7.
  6. Cart. Tonnerre, 6.