Monographie de l’abbaye de Fontenay/2-28

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Librairie Saint-Joseph (p. 182-184).

28e abbé

Simon Évrard, 1440-1459

Simon envoie, en 1440, un moine de Fontenay pour être abbé de Maroilly-lès-Avallon. En 1442, notre abbé croyant en avoir le droit commande à Jean de Baigneux et à Dom Jean de Coulmiers d’aller couper du bois à Notre-Dame de Caillé, première fondation de l’hôpital de Montbard, près du chemin du Jailly sur la route de Châtillon, tandis qu'il se transporte lui-même avec son neveu dans la combe qui va de Cruchy à Montbard, et enlève les outils aux maçons Perrin et Poincot qui travaillaient dans une carrière sur laquelle ils pensaient avoir des droits, mais sur la plainte des habitants, Simon est condamné sur ces deux chefs et l’arrêt ducal donne raison aux habitants de Montbard.

Quelques années après, il put se venger contre ces mêmes habitants. Doynot, meunier à Semur, avait un procès pour avoir péché dans le ruisseau de Fontenay au-dessous du moulin de Choiseau ; les habitants de Montbard épousent sa cause en prétendant que les eaux de Marmagne étaient communes, mais le lieutenant général du bailliage de l’Auxois les condamna et Fontenay conserva seul le droit de pêche.

Cet abbé et Jean de Chalon, seigneur de Vitteaux, et de Grignon font la délimitation de la Justice sur les territoires d’Éringes, Seigny et Grignon, et au nom de Simon, Dom Guillaume de Chaource, procureur de Fontenay, fait avec le même seigneur un accord pour un bois entre Seigny et Grignon, et condamne les habitants de ces communes à 12 livres tournois au profit du couvent, pour les dégâts causés dans ce bois.

Simon rachète d’un Philippot de Montbard, quelques terres qui lui avaient été vendues illégalement, et déclare lui-même qu’il ne peut les garder plus longtemps parce qu’il n’est pas homme de Fontenay. Dans un procès intenté à l’abbé de Molesmes, prés de Tonnerre pour des dîmes qu’il réclamait injustement, Simon est condamné à 100 livres tournois pour frais et dépens. (Dormois, Petit-Fontenay.)

L’évêque d’Autun, le cardinal Rolin, fils du chancelier Rolin fait avec Fontenay une transaction touchant les arrérages de six setiers de froment, de neuf setiers d’orge que les moines avaient droit de prendre sur le moulin de Touillon, et sur trois muids de vin qu’ils devaient pour les dîmes des vignes de Sainte-Reine. Une seconde transaction survint entre les mêmes pour 24 journaux de terre en Bréviande de Lucenay que des hommes de Chaume cultivaient sous la direction des moines de Fontenay. (Archives d’Autun.) Sous l’administration de Simon, Fontenay fut une troisième fois la victime des Écorcheurs. C’est peut-être dans ce troisième pillage qu’ils mirent le feu au grand dortoir qui sera rebâti par l’abbé suivant.

Simon gratus Deo et hominibus Fonteneti curam gessit ; sepultus est ad introitum ecclesiæ. (Man. Chât.)