Monsieur Vénus/15

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Brossier (p. 239-257).

CHAPITRE XV


Ma très chère belle-sœur,

« Rendez-vous donc ce soir, vers onze heures, chez votre ami M. de Raittolbe, vous y verrez des choses qui vous feront plaisir.

« Marie Silvert. »

Ce billet était aussi laconique qu’un soufflet donné en pleine joue. Raoule, en le lisant, éprouva une sensation d’horreur ; cependant, sa vaillante nature d’homme reprit un moment le dessus.

— Non ! s’écria-t-elle, il a pu vouloir ! tromper sa femme….. il est incapable de trahir son amant !

Il y avait un mois que Jacques ne quittait plus, pour ainsi dire, leur sanctuaire d’amour, et un mois, qu’une aurore, il avait demandé pardon comme une adultère repentante, baisant ses pieds, couvrant ses mains de larmes. Elle avait pardonné parce que peut-être, au fond, elle était heureuse qu’il se fût prouvé à lui-même qu’il était à la merci de son infernale puissance. Fallait-il donc que de la boue remontât une nouvelle insulte pour sa passion miséricordieuse ?

Oh ! mais aussi….. elle le savait trop bien, la chair saine et fraîche est la souveraine du monde. Elle le disait si souvent dans leurs nuits folles, plus voluptueuses et plus raffinées depuis la nuit d’orgie de Jacques. Raoule brûla le billet. Alors, les mots de ce billet transparurent sur les murailles de son salon, en lettres de feu. Elle ne voulait plus le relire, mais elle le revoyait partout, du parquet au plafond. Raoule fit venir un à un ses gens, elle leur posa cette question :

— Savez-vous de quel côté monsieur est allé ce soir, après sa promenade au Bois ?

— Madame, répondit le petit groom qui avait tenu la bride du cheval de Jacques, je crois que monsieur est monté dans un fiacre !…

Ce renseignement n’indiquait pas les intentions de son mari ; cependant, pourquoi n’était-il pas rentré pour lui faire part de sa fugue ?

Elle devenait stupide, ma foi !….. Est-ce qu’elle pouvait hésiter ? Est-ce que la nature humaine n’est pas toujours prête à succomber à la plus extravagante des tentations ? Est-ce qu’elle-même, un jour, il y avait juste un an, n’était pas allée trouver Jacques au lieu d’aller trouver de Raittolbe ?

— Alors, pensa la farouche philosophe, il est allé où son destin l’appelait ; il est allé où j’ai prévu qu’il irait, en dépit de mes caresses démoniaques ! Raoule, l’heure de l’expiation vient de sonner pour toi ; regarde le danger en face, et, s’il n’est plus temps, châtie le coupable !

Elle tressaillit, car, tout en mettant ses habits d’homme pour ne pas être reconnue rue d’Antin, elle se parlait haut.

— Coupable ! l’est-il ? Qui sait ? Ne dois-je pas supporter le poids d’un crime trop souvent prévu par mes soupçons et à l’idée duquel ses lâches instincts l’ont habitué ?

Elle ajouta, en gagnant l’escalier de service correspondant à leur chambre :

— Je ne le châtierai pas, je me contenterai de détruire l’idole, car on ne peut plus adorer un dieu déchu ! Et elle partit, le regard droit, le visage tranquille, avec le cœur broyé…

Rue d’Antin, le concierge lui dit :

M. de Raittolbe ne reçoit personne.

Puis, en clignant de l’œil parce qu’il voyait que ce jeune homme élégant devait être un ami intime :

— Il y a une dame chez lui.

— Une femme ! râla Mme Silvert. Une atroce supposition lui vint tout de suite à l’esprit. Il avait pu passer d’abord chez sa sœur….. chez sa sœur, il y avait des livrées à toutes les tailles !

— Eh bien, mon ami, c’est justement pour cela que je désire le voir !…..

— Mais c’est impossible, M. le baron ne plaisante pas avec ces sortes de consignes.

— Vous en a-t-il donné une ?…..

— Non… Tiens… ça se devine !…

Raoule monta sans daigner se retourner et sonna à la porte de l’entresol. Le valet de chambre de de Raittolbe arriva, un doigt sur la bouche.

— Monsieur ne reçoit pas en ce moment !

— Voici ma carte, il faut qu’on me reçoive !

Elle avait une carte de son mari dans la poche de son pardessus.

— Monsieur Silvert, bégaya le domestique ahuri, mais…

— Mais, dit Raoule, s’efforçant de rire, ma femme est ici, je le sais ! Vous avez peur que je veuille faire un esclandre ? Soyez tranquille, le commissaire de police ne me suit pas…

Elle lui glissa un billet de banque et referma la porte sur eux.

— En effet, monsieur, murmura le pauvre garçon terrifié, j’ai annoncé Mme Silvert il y a à peine un grand quart d’heure, je vous jure…

Raoule traversa rapidement la salle à manger et entra dans le fumoir, ayant toujours soin de refermer les portes qu’elle ouvrait.

Le fumoir était éclairé par une seule bougie, posée sur une console. M. de Raittolbe, debout près de cette console, tenait un pistolet à la main.

Raoule ne fit qu’un bond. Lui aussi voulait se tuer ? Qui est-ce qui l’avait trahi ? Une créature aimée ou sa force morale ?…

Elle saisit le pistolet, et l’attaque fut si brusque, si imprévue, que de Raittolbe le lâcha ; l’arme alla rouler sur le tapis.

— C’est toi ? bégaya l’ex-officier, pâle comme un mort.

— Oui, tu dois parler avant de te brûler la cervelle, je l’exige. Après… oh ! tu feras ce que tu voudras !…

Elle paraissait tellement calme que de Raittolbe crut qu’elle ne savait rien.

— Jacques est ici ! fit-il d’un ton guttural.

— Je m’en doute, puisque ton domestique vient de te l’annoncer tout à l’heure.

— En costume de femme ! s’exclama de Raittolbe, mettant dans cette phrase toute une explosion de rage insensée.

— Parbleu !

Et ils s’envisagèrent un moment avec une effrayante fixité.

— Où est-il ?

— Dans ma chambre à coucher !

— Que fait-il ?

— Il pleure !…

— Tu as refusé !

— J’ai voulu l’étrangler, rugit de Raittolbe.

— Ah ! mais ensuite tu as voulu te brûler la cervelle ?

— Je l’avoue !…

— La raison ?

De Raittolbe ne trouva rien à répondre. Anéanti, le viveur se laissa tomber sur un canapé.

— Mon honneur est plus susceptible que le vôtre ! dit-il enfin.

Alors Raoule se dirigea vers la chambre à coucher. Quelques instants, qui parurent des siècles au baron, s’écoulèrent dans le plus profond silence.

Puis une femme reparut, vêtue d’une longue robe de velours noir tout unie, la tête enveloppée d’une mantille. Cette femme était Mme Silvert, née Raoule de Vénérande. Livide et chancelant, son mari la suivait ; il avait relevé le collet de son pardessus pour cacher des traces rouges qu’il avait au cou.

— Baron, dit Mme Silvert d’une voix ferme, j’ai été surprise en flagrant délit, mais mon mari ne veut pas un scandale public. Il vous attendra à six heures, demain, avec ses témoins, au Vésinet, sur la lisière du bois.

M. de Raittolbe s’inclina sans se tourner du côté de Jacques, dont le front était baissé.

— Il suffit, madame ! murmura-t-il ; seulement, le flagrant délit ne peut pas être constaté par votre mari, car Mme Silvert n’est pas coupable, je l’affirme !

Et il posa la main sur sa rosette de la Légion d’honneur.

— Je vous crois, monsieur ! Elle salua comme un adversaire et elle se retira, le bras passé autour de la taille de Jacques. En franchissant le seuil du fumoir, elle se retourna :

— À mort ! jeta-t-elle simplement dans l’oreille de de Raittolbe, qui la reconduisait.

Le valet de chambre dit plus tard, au sujet de cette étrange aventure :

Mme Silvert, que j’aurais juré avoir vue blonde comme les blés en entrant, était brune comme la suie en sortant… Ah ! c’est de toutes les façons une bien jolie femme !

— Ce fut Raoule elle-même qui, le lendemain, vint éveiller Jacques dès l’aube ; elle lui donna les deux adresses de ses témoins.

— Va, dit-elle d’un accent très doux, et n’aie pas peur. Il s’agit d’un assaut en plein air, au lieu d’être à la salle d’escrime !

Jacques se frotta les yeux comme un être qui n’a plus conscience de ce qu’il fait ; il avait dormi tout habillé sur son lit de satin :

— Raoule, murmura-t-il avec humeur, c’est ta faute, et puis, j’ai voulu plaisanter, voilà tout !…

— Aussi, lui dit-elle, souriant d’un sourire adorable, je t’aime encore !… Ils s’embrassèrent.

— Tu iras faire ton devoir de mari outragé, tu recevras une petite égratignure, c’est la seule vengeance que je veux tirer



1 de toi. Ton adversaire est prévenu : il doit respecter ta personne !…

— Ah ! Raoule, s’il ne t’obéissait pas ? murmura Jacques inquiet.

— Il m’obéira !

Le ton de Raoule n’admettait pas de réplique.

Cependant, Jacques, à travers les brouillards de son imagination idiotisée par le vice, revoyait toujours devant lui la figure menaçante de de Raittolbe, et il ne comprenait pas pourquoi, elle, le bien-aimé, lui pardonnait si lâchement.

Il trouva le coupé tout attelé près du perron, monta d’une allure machinale et se rendit aux adresses indiquées.

Martin Durand accepta sans contestation de lui servir de témoin dans une affaire inconnue. Mais le cousin René, devinant qu’il s’agissait d’une escapade de Raoule, ne trouva pas amusant d’avoir à soutenir l’honneur de Jacques Silvert. Il ne céda que quand il sut qu’il n’y avait qu’une querelle d’escrime en jeu.

Alors, comme Jacques avait épousé une de Vénérande et, de ce chef, faisait partie de leur noblesse, par esprit de corps, le cousin rejoignit Martin Durand.

Les deux témoins, ne sachant pas le moins du monde à quoi s’en tenir, n’échangèrent que de rares paroles. Jacques Silvert, lui, se renversa dans le coin le mieux rembourré de sa voiture et s’endormit.

— Alexandre ! fit René, montrant le mari de Raoule en ricanant.

— Parbleu, riposta Martin Durand, il se bat pour la galerie. De Raittolbe à probablement à lui faire essayer une nouvelle botte. Est-il assez complaisant, ce mari !

René eut un geste de hauteur qui arrêta net la diatribe malencontreuse de l’architecte.

Après une heure un quart du trot relevé de son pur sang, Jacques, réveillé par ses témoins, sauta à terre sur la lisière du bois. Ils furent quelques instants à trouver l’adversaire. Tout était singulier dans ce duel, et le lieu du rendez-vous n’était pas plus défini que son réel motif.

Enfin, de Raittolbe apparut, amenant avec lui deux anciens officiers. Jacques savait qu’on salue son adversaire, il le salua.

— Très crâne, de plus en plus crâne ! affirma René.

Puis les témoins s’abordèrent, et, Jacques, pour se donner la contenance d’un vrai mâle, alluma une cigarette offerte par Martin Durand.

On était au mois de mars, il faisait un temps gris, mais très tiède. Il avait plu la veille et les bourgeons naissants des arbres étincelaient de mille gouttelettes brillantes. En levant le front, Jacques ne put s’empêcher de sourire de son sourire vague qui était chez lui toute la spiritualité de sa molle matière. À quoi souriait-t-il ? Mon Dieu, il l’ignorait ; seulement, ces gouttes d’eau lui avaient fait l’effet de regards limpides abaissés tendrement sur sa destinée, et il en ressentait de la joie au cœur !

Quand il voyait la campagne, ayant Raoule à son bras, le corps de cette terrible créature, maître du sien, obstruait tout devant lui.

Et il l’aimait cruellement, cette femme… ; il est vrai qu’il l’avait cruellement offensée pour cet homme qui lui avait fait si mal au cou…

Il ramena son regard sur la terre. Des violettes perçaient çà et là le gazon. Alors, de même que les gouttes de pluie avaient semé des paillettes dans son obscur cerveau, de même les petits yeux sombres des fleurs à demi voilées mélancoliquement par les brins d’herbe comme par des cils, le rendirent plus obscur encore.

Il vit la terre maussade, fangeuse, et il frémit à la pensée d’être un matin couché là, pour ne jamais se relever.

Oui, certes, il l’avait offensée, cette femme ; mais cet homme, pourquoi lui avait-il fait si mal au cou ?…

Ensuite, rien n’était de sa faute !… La prostitution, c’est une maladie ! Tous l’avaient eue dans sa famille : sa mère, sa sœur ; est-ce qu’il pouvait lutter contre son propre sang ?…

On l’avait fait si fille dans les endroits les plus secrets de son être, que la folie du vice prenait les proportions du tétanos ! D’ailleurs, ce qu’il avait osé vouloir, c’était plus naturel que ce qu’elle lui avait appris !

Et il secouait au vent ses cheveux roux en pensant à ces choses ! Ils allaient poser un peu sous des épées croisées, faire des pliés. « Allez, messieurs ! »

Ils ferrailleraient jusqu’à ce qu’il reçût l’égratignure promise, puis il reviendrait bien vite lui faire boire dans un baiser la perle pourpre pas plus grosse que les perles de la pluie…

… Pourtant, cet homme lui avait fait bien mal au cou…

Le choix des armes appartenait à de Raittolbe. Il choisit. Quand Jacques prit son épée aux mains il fut surpris de la trouver pesante. Celles dont il se servait habituellement étaient fort légères. Le sacramentel « Allez, messieurs ! » fut prononcé.

Jacques maniait son arme gauchement, comme toujours.

Le baron ne voulait pas regarder Jacques en face, mais le jeune homme manifestait une quiétude si grande, quoique muette, que de Raittolbe sentit le froid lui envahir l’âme.

— Dépêchons, songea-t-il, débarrassons la société d’un être immonde !

À ce moment, l’aurore déchira la nue grise. Un rayon glissa jusqu’aux combattants. Jacques fut illuminé et, sa chemise s’entr’ouvrant au creux de sa poitrine, l’on put apercevoir sur une peau fine comme la peau d’un enfant, des frisons d’or qui formaient à peine une estompe à la chair.

De Raittolbe fit une feinte. Jacques para, mais un peu lâchement. Lui aussi avait hâte d’en finir… Si le baron se trompait ? sa poigne était terrible, il l’avait appris à ses dépens. C’était surtout ce silence religieux qui lui pesait ! Au moins Raoule l’amusait de ses saillies mordantes quand elle lui donnait ses leçons, et il avait envie d’être beau…

De Raittolbe eut quelques secondes d’hésitation. Une angoisse affreuse le tenaillait et une sueur moite l’inondait.

Ce Jacques, tout rose, lui paraissait joyeux ! Il n’était donc pas poltron, cet être maudit, il ne comprenait donc pas, il ne se défendait pas ?… Les coups d’épée n’avaient donc pas plus de prise sur ses membres de jeune dieu que les coups de cravache ?

Alors, ne voulant pas savoir ce qu’il adviendrait, dans un coupé rapide, il se fendit en détournant un peu la tête et atteignit Jacques juste au milieu de ces frisons roux que l’aurore rendait luisants comme une dorure. Il lui sembla que son épée entrait toute seule dans la chair d’un nouveau né. Jacques ne poussa pas un cri, le malheureux tomba sur les touffes de gazon où le guettaient les petits yeux sombres des violettes. Mais de Raittolbe cria, lui ; il eut une exclamation déchirante qui bouleversa les témoins.

— Je suis un misérable ! fit-il avec l’accent d’un père qui, par mégarde, aurait assassiné son fils. Je l’ai tué ! je l’ai tué !

Il se précipita sur le corps étendu.

— Jacques ! supplia-t-il, regarde-moi ! parle-moi ! Jacques, pourquoi as-tu voulu cela, aussi ? ne savais-tu pas que tu étais condamné d’avance ? Ah ! c’est une atrocité, je ne peux pas, moi qui l’aime, l’avoir tué ! dites, monsieur ? ce n’est pas vrai ? je rêve ?…

Les témoins, navrés par cette douleur inattendue, essayaient de le calmer, tout en soulevant Jacques.

— Pour un duel au premier sang, c’est une issue regrettable, mâchonna l’un des deux officiers.

— Oui ! voilà une affaire désastreuse, murmurait Martin Durand.

— Et pas un médecin, ajouta René, horriblement vexé du dénouement de l’aventure.

— Moi ! j’ai l’habitude de ces choses-là, je vais le panser ; allez me chercher de l’eau, vite….., dit le second témoin du baron.

Pendant qu’on allait chercher de l’eau, de Raittolbe avait appuyé ses lèvres sur la blessure et tâchait d’attirer le sang qui coulait à peine.

Avec un mouchoir on aspergea le front de Jacques. Il entr’ouvrit les paupières.

— Tu vis ? dit le baron, oh ! mon enfant, me pardonnez-vous ? continua-t-il en balbutiant, vous ne saviez pas vous battre, vous vous êtes offert vous-même à la mort.

— Nous affirmons, interrompit l’un des officiers, qui pensait que son ami allait trop loin, que M. de Raittolbe s’est parfaitement conduit.

— Tu dois bien souffrir, n’est-ce pas ? poursuivait le baron, ne les écoutant plus, toi que le moindre mal fait trembler. Hélas ! tu es si peu un homme ! Il faut que j’aie été fou pour accepter ce combat. Mon pauvre Jacques, réponds-moi, je t’en conjure !

Les paupières de Silvert se levèrent tout à fait ; un amer rictus crispa sa belle bouche dont la chaude nuance pâlissait.

— Non ! monsieur, bégaya-t-il d’une voix devenue moins qu’un souffle, je ne vous en veux pas….. c’est ma sœur… qui est cause de tout… ma sœur !….. J’aimais bien Raoule….. Ah ! j’ai froid !

De Raittolbe voulut de nouveau sucer la plaie, parce que le sang ne coulait toujours pas.

Alors Jacques le repoussa et lui dit, plus bas encore :

— Non ! laissez-moi, vos moustaches me piqueraient…

Son corps frissonna en se renversant en arrière. Jacques était mort.

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— Vous n’avez pas remarqué, dit l’un des témoins du baron, lorsque la voiture se fut éloignée emportant le cadavre, vous vous n’avez pas remarqué que de Raittolbe, malgré son désespoir, a oublié de lui tendre la main ?

— Oui, d’ailleurs ce duel a été aussi incorrect que possible….. j’en suis navré, pour notre ami.

Le soir de ce jour funèbre, Mme Silvert se penchait sur le lit du temple de l’Amour et, armée d’une pince en vermeil, d’un marteau recouvert de velours et d’un ciseau en argent massif, se livrait à un travail très minutieux… Par instants, elle essuyait ses doigts effilés avec un mouchoir de dentelle.