Monsieur le Marquis de Pontanges/Ch. 62
XXX.
DEGRÉS.
Quelques jours se passèrent ainsi dans une douleur véritable. Au bout de ce temps, Lionel, étonné de n’avoir point entendu parler de Laurence après un si cruel événement, demanda si l’on n’était pas venu savoir de ses nouvelles de la part de madame de Pontanges.
On répondit qu’il n’était venu personne.
Il se décida à envoyer chez elle, supposant que le billet de deuil ne lui était point parvenu.
— Elle m’écrira, pensa-t-il.
Le domestique qu’il avait envoyé revint sans lettre.
— Madame la marquise est partie pour la campagne depuis huit jours. Elle doit revenir la semaine prochaine.
— Elle est partie pour Pontanges ?
— Non, monsieur. J’ai demandé si c’était à Pontanges qu’était en ce moment madame la marquise, et le concierge m’a dit qu’elle était allée du côté de Chartres… à… Je n’ai pas retenu le nom.
— Cela est étrange !… Et elle doit revenir la semaine prochaine ?
— Oui, monsieur.
— Ce voyage m’inquiète… pensa Lionel. Mais non, elle aura jugé sans doute plus convenable de s’absenter dans les premiers temps de mon deuil… Elle a bien fait.