Mont-Revêche/26

La bibliothèque libre.
Michel Lévy frères (p. 296-306).



XXVI


Thierray eut bientôt à lutter contre les soins officieux de Manette, qui, surprise de le trouver à la porte du salon lorsqu’elle s’y présenta, voulait absolument lui apporter du chocolat, ouvrir les jalousies et lui persuader de ne pas écrire davantage, jurant qu’il se tuerait à veiller ainsi jusqu’au grand jour. Thierray réussit à soutenir le colloque inévitable à travers la fente de la porte, et, pour en finir plus vite, il lui ordonna de ne pas le déranger davantage, disant qu’il ne voulait ni air, ni jour, ni repos, et jurant, de son côté, qu’il ne sortirait pas du salon et n’y souffrirait personne tant que sa tâche ne serait pas finie.

Manette, qu’il avait habituée à une déférence pleine d’égards, fut surprise et mortifiée d’être mal accueillie pour la première fois.

— Si monsieur ne veut pas me laisser faire mon service à présent, dit-elle, il faudra donc que je me passe de messe, aujourd’hui dimanche !

— Quoi ! c’est dimanche ? dit Thierray. Raison de plus ! Allez à la messe bien vite, ma chère dame, et restez à la paroisse jusqu’aux vêpres si vous voulez. Je ne déjeunerai pas ici, je n’y dînerai pas. Je n’ai besoin que de Forget. Qu’il ne me dérange pas, mais qu’il reste dans la maison.

— En ce cas, reprit la vieille, Gervais peut donc sortir aussi ?

— Toute la journée si bon vous semble, et même il me fera plaisir de profiter de ce jour de fête !

— Ah ! quel jour de fête ! dit Éveline aussitôt que Manette se fut éloignée, joyeuse d’un congé qu’elle pouvait prendre tous les jours, mais que, jalouse de ses fonctions, elle se faisait un devoir de demander : c’est à présent, monsieur Thierray, poursuivit Éveline, que je sens l’immense folie que j’ai faite. Hélas ! il n’est pas de volonté assez forte pour imposer ses caprices à la destinée, car la destinée aussi a les siens, plus aveugles et plus terribles que tous les nôtres !

— Ne parlez pas, chère Éveline, dit Thierray effrayé de son agitation ; vous avez la fièvre.

Elle s’endormit d’un sommeil pénible, entrecoupé de cris et de gémissements. Elle rêvait toujours qu’elle tombait, et Thierray, craignant le délire, lui couvrit la tête de linges mouillés et imbibés d’éther.

Pendant qu’il comptait les minutes, en proie à une inquiétude sans égale, et plus mécontent des causes de cette situation qu’il ne voulait le paraître à la pauvre blessée, Flavien, d’une course rapide, arrivait au hameau de Puy-Verdon, situé à l’entrée de la vallée que couronnait le château. Le premier objet qu’il vit à la porte d’une des plus pauvres maisons de ce hameau fut une des voitures de Dutertre dont Crésus tenait les chevaux. Il demanda au groom où était son maître.

— Oh ! bien loin, monsieur, dit Crésus ; il est à sa grande ferme, à trois lieues d’ici, et ne reviendra que ce soir à la nuit.

Flavien se souvint alors qu’Éveline lui avait parlé de cette circonstance. Il l’avait oubliée dans son trouble en partant.

— Qui donc est là ? demanda-t-il à Crésus en désignant la maison devant laquelle stationnait l’équipage.

— Il n’y a que madame toute seule, qui est venue porter des remèdes à un malade.

— La mère ? C’est encore mieux, se dit Flavien.

Mais, au moment de mettre pied à terre pour entrer dans la maison, il hésita.

— Oui, si c’était une mère ! pensa-t-il ; mais une belle-mère ! un être qu’à tort ou à raison on regarde comme un ennemi naturel ! Que faire ? Éveline ne me le pardonnera peut-être pas ! Cependant, tôt ou tard, il faudra bien que madame Dutertre sache ce qui est arrivé. Il me paraît même impossible qu’elle l’ignore jusqu’à ce soir… Les moments sont précieux, l’état d’Éveline peut être grave. Sa vie est une plus grande responsabilité pour nous que son secret… Allons !

Il descendit de cheval, et, au même moment, madame Dutertre, portant une petite pharmacie de campagne sous son bras, sortit de la chaumière, reconduite par une jeune fille qui la remerciait des soins rendus à ses parents.

Flavien, qui se regardait comme bien guéri de sa passion, se sentit pourtant ému, en la voyant, plus qu’il ne s’y attendait.

Olympe était de ces femmes que l’on ne regarde pas impunément, soit qu’on les voie des yeux du corps ou des yeux de l’âme. Elle avait une de ces beautés parfaites qui résultent d’une complète harmonie morale et physique dans l’organisation. Tout en elle était beau et pur, les traits, l’expression, la taille, les cheveux, les extrémités, la voix, le regard, le sourire et même les larmes, comme Flavien l’avait très-bien remarqué. Elle avait paru si parfaite à son père, qui était un artiste éminent, et à tous les artistes éminents qui avaient vu fleurir son adolescence ; son intelligence sereine, facile, féconde, répondait si bien à sa beauté, que, dans le groupe de talents choisis où elle avait été élevée en Italie, on s’était écrié cent fois que ce serait un sacrilège envers Dieu et les hommes que de ne pas la consacrer à l’art dont elle semblait née prêtresse. Elle avait une des plus belles voix, elle annonçait un des plus beaux génies musicaux de l’Europe. Elle avait atteint sa seizième année dans cette atmosphère de tendres sympathies et de paternelles admirations, sans être ni enivrée ni effrayée de ce grand avenir qui s’ouvrait devant elle. Elle marchait dans sa brillante destinée avec le calme des êtres privilégiés qui héritent du feu sacré sans orgueil, et qui savent qu’ils ont à s’aider eux-mêmes, tout en se sentant portés par l’amour et l’engouement de leur entourage.

Mais, à seize ans, Olympe Marsiniani avait vu Arsène Dutertre, et sa destinée avait été changée.

Dutertre avait alors trente-quatre ans. C’était plus du double de l’âge d’Olympe. Mais ce n’en était pas moins un être aussi accompli qu’elle dans son genre, on pourrait dire dans le même genre ; car il existait dans leurs goûts, dans leurs idées, dans leurs caractères, dans leur organisation tout entière, des rapports dont la puissance les entraîna irrésistiblement l’un vers l’autre, et se révéla à eux chaque jour davantage. Tous deux étaient calmes à l’extérieur avec une âme ardente ; tous deux étaient à la fois tendres et passionnés, combinaison bien rare et qui ne se rencontre que chez les natures d’élite : c’est dire que tous deux étaient énergiques et doux, enthousiastes et tolérants, sérieux d’esprit et enjoués de caractère.

Dutertre, élevé avec soin par des parents riches qui appartenaient à la haute industrie, richement doué, lui, par la nature, sentait vivement, et comprenait largement, les arts. Le hasard l’amena dans la maison Marsiani, où, dès la première heure, il fut aimé et apprécié. Il n’était pourtant ni musicien, ni peintre, ni auteur. Il n’en était pas moins artiste et poëte. Sa prédilection pour l’agriculture prenait sa source dans une immense admiration pour l’œuvre divine et dans une candeur de l’âme qui le portait aux occupations de la vie primitive. Sa femme le comparait souvent, avec Amédée, à ce personnage de Cooper, type de prédilection qu’il a développé dans plusieurs romans sous les noms si connus du Chercheur de sentiers, d’Œil-de-Faucon, du Guide, etc. Ce type, devenu populaire, est, à travers les développements souvent trop naïfs du récit, une des plus belles et des plus suaves créations de la pensée humaine. Il est pur et grand comme une forêt vierge. C’est la vertu du chrétien alliée à la liberté du sauvage, c’est l’homme primitif dans toute sa puissance physique, initié au progrès moral de l’humanité par ses côtés d’excellence incontestable, la charité, le pardon, la droiture, la justice.

Tel eût été Dutertre s’il eût vécu dans les déserts d’un monde vierge, et la comparaison de sa femme s’appliquait avec justesse à ce qu’il y avait d’inné en lui. La société l’avait enrichi de toutes les connaissances nécessaires à l’époque et au milieu où il vivait, et, chose étrange ! elle n’avait rien effacé, rien corrompu dans cette organisation admirable. Il avait acquis, dans cette société, la notion de l’utile, inconnue au héros de la solitude ; mais, habile à tirer parti des ressources de la nature, il n’en avait pas abusé en vue de lui-même, il en avait largement et sagement usé en vue des autres. Le bien qu’il avait fait était immense, et, dans ses mains, la richesse était un levier pour en faire chaque jour davantage.

Olympe, enfant, n’avait pu comprendre cet homme dès le premier jour. Elle l’avait aimé d’instinct, non pas comme Éveline aimait Thierray, avec la volonté de le vaincre, mais comme les âmes dévouées aiment ce qui leur ressemble, avec le besoin de faire son bonheur.

Dutertre avait aimé Olympe enfant avec autant d’entraînement spontané et plus de certitude encore. Lui qui avait des enfants, des filles en qui il voyait poindre des qualités et des défauts, il avait discerné, dès l’abord, chez cette jeune créature, une supériorité sans alliage. Il avait compris, tout aussi bien que senti, que cet être était fait pour lui seul et qu’ils se chercheraient en vain ailleurs tout le reste de leur vie.

Il est fort inutile de raconter ici par quelles alternatives de résolution et de crainte, d’espoir et d’effroi, il avait passé durant quatre années, en songeant d’une part au sort de ses filles, de l’autre à celui d’Olympe elle-même. On peut bien croire qu’un tel homme n’avait rien sacrifié à la passion aveugle, comme le prétendait l’envieuse Nathalie. Il s’était effrayé d’arracher Olympe à un avenir de gloire que toute sa richesse à lui ne pourrait peut-être pas remplacer. Il était revenu en France plusieurs fois pour sonder l’âme et l’esprit de ses filles. Il les avait trouvées empressées de revenir au foyer paternel, bonheur impossible pour elles tant qu’il ne leur aurait pas donné une seconde mère, et elles l’avaient supplié de se remarier, Nathalie plus ardemment que les deux autres, parce qu’elle était l’aînée et sentait plus vivement l’ennui du cloître.

À son troisième voyage en Italie, Dutertre avait trouvé Olympe orpheline et retirée aussi dans un couvent, avec la résolution de n’en sortir que pour le mariage, jamais pour le théâtre. Elle abjurait la vie libre de l’artiste avec une obstination dont ses parents et ses amis ne pouvaient pénétrer la cause, tant elle avait gardé avec patience et modestie le secret de son amour pour Dutertre.

Dutertre attribua comme eux cette résolution soudaine au premier effet de la douleur filiale. Olympe avait adoré son père ; il avait désiré qu’elle fût cantatrice ; elle avait travaillé à le devenir pour le satisfaire. Il n’était plus, elle abandonnait un projet qui, disait-elle, n’était pas le sien, mais dont elle ne devait plus compte à personne.

Il fallut que Dutertre devinât la vérité lui-même. Olympe, fière et timide, ne lui eût jamais révélé sa passion. Elle avait compris ses scrupules, elle avait voulu lui épargner le remords de lui faire manquer sa vocation. Elle avait compris également qu’un père de famille ne pouvait épouser une cantatrice. Elle fit ce sacrifice, sans même songer que c’en fût un.

Quand elle épousa Dutertre, elle avait vingt ans. Elle croyait qu’entre ses filles et elle il y aurait toujours la distance d’âge relative qui existait alors entre sa jeune expérience du monde et leur complète ignorance de la vie. Elle les regardait comme des enfants et se flattait naïvement de leur être une mère. Elle les avait aimées comme elle savait aimer, la pauvre femme, de toute son âme et même avec aveuglement, jusqu’à l’heure fatale où, forcée de découvrir chez Éveline une résistance invincible, chez Nathalie une haine profonde, elle avait pressé en silence la Benjamine sur son cœur, seul refuge qui lui restât en l’absence de son mari.

Amédée avait été littéralement un frère à ses yeux. Ils étaient du même âge, et ce jeune homme sérieux et triste, atteint du mal profond qui le rongeait à son insu, tout en l’appelant parfois sa mère, se trouvait réellement d’âge à la soutenir et à la consoler. Il s’était acquitté de ce soin avec un désintéressement admirable, et Olympe, ne comprenant pas sa souffrance, tant elle était vaincue par la sienne propre, s’était habituée à lui ouvrir son âme comme au meilleur ami qu’elle eût, après son époux.

Depuis quelques jours, Olympe était plus triste, plus effrayée qu’elle ne l’avait été de sa vie. Elle voyait son mari agité et préoccupé, partagé entre des accès d’idolâtrie pour elle et de subites froideurs qu’elle prenait encore pour l’effet d’un chagrin étranger à leur amour. Amédée lui manquait. Il lui semblait que cet ami délicat et ingénieux eût arraché à Dutertre l’aveu de son anxiété, ou que, du moins, il lui eût suggéré, à elle, le moyen de la faire cesser.

Lorsque Flavien la vit apparaître au seuil de cette chaumière, il fut frappé de l’altération de ses traits. Habituellement pâle, car elle était de ces organisations lymphatiques et bilieuses qui produisent les plus persévérantes et les plus lucides intelligences, elle avait, pour la première fois, les lèvres entièrement décolorées. Les plans de son visage conservaient la rondeur qui s’allie à la fermeté dans les beaux types italiens ; mais les narines, en se resserrant et en rendant son profil plus fin, attestaient l’invasion d’une maladie chronique. Enfin, ses yeux légèrement cerclés d’une teinte bleuâtre avaient pris un développement qui la rendait plus belle, mais qu’un diagnosticien plus habile eût observé avec inquiétude.

Flavien jugea qu’elle avait eu quelque grand chagrin depuis qu’il ne l’avait vue. Une circonstance que nous avons omise dans ce récit, parce qu’elle trouvera sa place plus tard, le préserva de la vanité de croire qu’il fût pour quelque chose dans ce chagrin. Il n’en fut pas moins touché, car cette altération l’embellissait encore à ses yeux, en la lui montrant plus souffrante, plus faible, plus femme, selon lui.

Olympe était vêtue avec une extrême simplicité, d’une robe de drap foncé, d’un mantelet pareil et d’un voile de dentelle noire, noué sous le menton, qu’elle portait souvent le matin pour sortir dans la campagne ; c’est la mantille des Italiennes. Tout ce noir, tout ce sombre la faisait paraître encore plus blanche. Aussi, les paysans, qui ne se trompent pas sur le solide éclat nécessaire à la santé, la jugeaient-ils fort malade, bien qu’autour d’elle, dans la famille, hormis Dutertre, personne n’y fît une attention sérieuse depuis le départ d’Amédée.

Elle fut un peu surprise de voir Flavien, mais elle ne manifesta aucune émotion, et lui fit un accueil froidement poli, qu’il comprit du reste, surtout lorsqu’elle ajouta :

— Je ne croyais pas, monsieur, que vous dussiez revenir.

Il la supplia d’écouter une communication importante qu’il avait à lui faire, et elle s’éloigna un peu de Crésus et des villageois pour l’écouter sans pruderie, bien qu’avec une répugnance visible et avec une attitude qui n’eût pas laissé d’espoir au roué le plus impertinent.

— Rassurez-vous, quant à moi, madame, lui dit-il dès qu’il put lui parler sans être entendu des autres témoins, mais préparez-vous à surmonter un moment d’inquiétude et de chagrin. Je vous apporte… je suis absolument forcé de vous apporter une nouvelle affligeante

— Mon Dieu ! s’écria Olympe, avez-vous vu mon mari ? que lui est-il arrivé ? Parlez donc vite, monsieur, de grâce !

— Non, madame, répondit Flavien baissant la voix, car il lisait de loin dans les yeux de Crésus combien il faisait effort de ses oreilles. — Non, il n’est pas question de M. Dutertre… Quelqu’un que vous aimez moins, mais encore beaucoup…

— Ah ! ciel ! Amédée ! dit Olympe, notre pauvre Amédée ! Oui ! vous venez de Paris… un malheur !…

— Je ne le savais pas à Paris, dit Flavien, qui s’effrayait beaucoup, en la voyant si émue, du coup qu’il allait lui porter.

— Mais qui donc, mon Dieu ? Mes filles sont toutes à Puy-Verdon… elles dorment… Bah ! vous me trompez, monsieur ! vous vous jouez de moi !

— Non, madame, car ce serait un jeu atroce ; toutes vos filles ne sont malheureusement pas à Puy-Verdon dans ce moment-ci.

— Ah ! parlez !…

— Éveline…

— Est déjà sortie ? seule ? elle est tombée de cheval ? Ah ! Dieu ! cela devait arriver… Où est-elle ?…

— Parlez plus bas, madame, ce n’est pas seulement un accident, c’est un secret plus grave que la blessure légère qu’elle s’est faite au pied.

— Vous me tuez ! expliquez-vous donc vite, dit Olympe tremblante.

Et, lui saisissant le bras, sans plus se souvenir de ses torts, elle le mena quelques pas plus loin.

En aussi peu de mots que possible, Flavien lui raconta ce qui s’était passé. Olympe l’écoutait avec ses grands yeux effarés, ne pouvant comprendre, croyant faire un rêve, et portant de temps en temps la main à son front comme pour tâcher d’y faire entrer le sens des paroles qu’elle était forcée d’entendre.

— J’allais chercher M. Dutertre, dit Flavien en finissant ; mais j’apprends qu’il est trop loin, et Éveline est dans un état inquiétant.

— Oui, oui, son père est trop loin, dit Olympe, dont les yeux s’étaient fixés à terre avec une expression de méditation douloureuse. D’ailleurs, il faut le préparer à une crise si rude. C’est moi, moi seule, qui dois aller vers elle. Attendez… je vais trouver le moyen de tout sauver pour aujourd’hui… Il faut que je le trouve !… mais d’abord partons, courons vers elle… En route il me viendra une idée ; je suis comme une folle en ce moment-ci ! Elle reprit le bras de Flavien, et, le ramenant vers la voiture avec une résolution dont elle ne paraissait pas capable au milieu d’un si grand trouble :

— Crésus, dit-elle au groom, montez sur le cheval de M. de Saulges ; retournez au château, et dites que, si je ne suis pas rentrée pour déjeuner, on ne m’attende pas. Je vais voir d’autres malades. Allons, monsieur le comte, dit-elle à Flavien, de manière à être entendue, puisque vous voulez bien me servir de cocher, conduisez-moi chez ces pauvres gens.

Elle monta vivement dans la calèche, qui se fermait avec des glaces et des stores, circonstance que Flavien avait déjà remarquée, et qui permettait de ramener Éveline cachée à tous les regards, au moins durant le trajet. Mais Éveline serait-elle transportable ? Là était la question. Flavien ne s’arrêta pas à réfléchir, il fouetta les chevaux et s’enfonça sous les bois qui conduisaient à Mont-Revêche, laissant Crésus stupéfait, et quelque peu narquois à la vue de ce tête-à-tête improvisé.