Normandie, Poitou et Canada français/05
V
APPENDICE
Citations et titres d’ouvrages ou d’articles tendant à montrer comme quoi l’appellation de Poitou doit s’étendre bien au delà des limites fixées généralement à cette province et comme quoi Angoumois, Aunis, Poitou et Saintonge constituent une unité régionale de province sœurs qui ont été étroitement unies, associées, entremêlées, sinon fondues ensemble au cours des siècles.
« Le vieux Poitou, et par là nous pouvons entendre cette partie de l’ancienne Aquitaine qui, avant de former quatre provinces distinctes, le Poitou, l’Aunis, la Saintonge et l’Angoumois, fut d’abord et longtemps presque toute comprise sous la dénomination générale du Poitou. »
« Poitou, Aunis, Angoumois, Saintonge, provinces sur lesquelles un ciel aux bleus profonds et aux gris délicats étend un pavillon mouvant, sans cesse agité par les vents venus de l’Océan… Pays d’Ouest où se heurtèrent des races : les Visigoths d’Alaric, contre les Francs de Clovis ; les Arabes d’Abdérame, contre les soldats blonds de Charles Martel ; les Anglais du Prince Noir, contre les Français de Jean le Bon… Terres d’histoire et de légende… »
« Ainsi, la Saintonge, l’Aunis, le Poitou et la partie occidentale de l’Angoumois se trouvent être compris en entier dans le domaine de la langue d’oïl. »
« Cette grande cité (Saintes) était (à l’époque gallo-romaine) le centre, non seulement du territoire qui est devenu la Saintonge, mais encore de celui qui a pris le nom d’Angoumois et qui eut comme capitale Angoulême. Les Ecolismenses n’apparaissent en effet qu’au IVe siècle, quand ils furent séparés politiquement des Santones par Honorius. C’était donc même pays et même race, et la vie dans toute cette région devait être identique. »
« Quatre anciennes provinces : Poitou, Aunis, Saintonge et Angoumois, étendent leurs merveilles touristiques, leur sol fertile, leurs calmes paysages entre la Loire et la Gironde qui les limitent au Nord et au Sud.
« Cette vaste région semble réunir tous les agréments naturels que l’on se plaît à rencontrer, sauf les hautes altitudes qui lui sont inconnues. »
« La production caprine a pris une place importante et méritée, — dans les petites, les moyennes et même les grandes exploitations des riches cantons de Lusignan, la Mothe-Saint-Héraye, Saint Maixent… Elle s’étend, plus loin, sur les cantons de Ruffec et de Villefagnan en Charente, qui sont, pour une grande partie un prolongement du Poitou tant par l’origine géologique et la nature de leurs terrains que par leurs productions, les mœurs et les coutumes de leur population. »
« Le grand port fluvial de Niort était (au moyen Âge) l’entrepôt continental des sels de l’Aunis, de Saintonge, du Bas-Poitou ; Brouage en était l’entrepôt océanique. »
« Poitou, Saintonge, Angoumois : pays d’Ouest. Chemin naturel de toutes les migrations d’hommes entre les deux grandes plaines françaises. »
« Le pays d’ouest mérite qu’on le regarde et qu’on fasse halte. »
« Le pays d’Ouest n’accroche pas ; on ne l’aime pas en coup de foudre, mais d’une affection lente, progressive et qui dure. »
« Les agglomérations principales, Poitiers, Angoulême, Niort, La Rochelle, Rochefort, ne sont que de petites villes et le vent champêtre pousse entre leurs maisons l’odeur des campagnes profondes. »
« …en 1893 fut fondée l’Association centrale des Laiteries coopératives des Charentes et du Poitou, dont le siège social fut fixé à Niort. Au début, elle réunit une vingtaine de sociétés ; ce nombre s’éleva à 60 en 1895, 86 en 1900 et est actuellement (1926) de 129, dont 53 en Charente-Inférieure, 43 dans les Deux-Sèvres, 15 en Vendée, 6 dans la Vienne, 4 en Charente… »
« Entre Loire et Gironde, trois provinces : Vendée, Poitou et Saintonge composent une région assez homogène, bien qu’elles conservent une physionomie personnelle…
« Le voisinage de l’Océan, la communauté de climat maintiennent entre ces provinces une évidente solidarité. Elles constituent une région de transition entre le nord de la Loire où il pleut davantage, et le sud de la Garonne où le soleil est plus vif… »
« J’avais perdu de vue que ce programme du Centre régional[1], qui groupe sur les bords de la Seine poteries, meubles, tissages, dentelles, bijoux, tous ces modestes reflets d’un monde fait à la main, nous l’avions réalisé dès 1896, sous l’égide de Gustave Boucher, un des premiers régionalistes groupés autour de Charles Brun, de Jean Lahor, de Vincent d’Indy. Nous avions évoqué l’âme de la vieille France, dans ces cinq départements de la Vienne, de la Vendée, des Deux-Sèvres, de la Charente et de la Charente-Inférieure qui sont pour nous beaucoup plus simplement le « Pays d’Ouest ».
« Entre la Loire et la Gironde, la belle vallée de la Vienne à l’est et l’Océan à l’ouest, s’étendent les pittoresques régions qui constituaient, autrefois, les provinces du Poitou, de l’Aunis et Saintonge et de l’Angoumois. Le seul énoncé de ces titres fait immédiatement songer aux diversités de caractères que peut présenter cette Fédération de Syndicats d’initiatives. Ces quatre provinces sont devenues cinq départements, mais si l’on peut supposer qu’aucun d’eux n’est la réplique exacte de son voisin, on peut cependant affirmer qu’ils se complètent d’une façon très heureuse et que leur ensemble forme un groupement homogène, à tous les points de vue. »
« La plupart des provinces de notre belle France présentent un caractère unique : tantôt c’est la montagne avec ses sommets neigeux, ses torrents et ses vallées, tantôt c’est la mer avec ses falaises ou ses côtes rocheuses déchiquetées par le flot.
« Aucune, peut-être, ne réunit autant d’aspects divers que celle formée par les cinq départements constituant notre Fédération. Moins connue que ses voisines, elle mérite cependant, à tous égards, de retenir le touriste, qui rentrera chez lui, non pas seulement émerveillé, mais surpris des beautés que notre région lui réserve !… »
« Saintonge — Ancienne province de France qui formait, avec l’Angoumois, un des 33 gouvernements. »
« La population saintongeaise diffère peu de ses voisines, le patois ressemble au poitevin avec l’adjonction de formes particulières gasconnes, anglaises et peut-être celtiques. »
« La chute de la capitale de l’Aunis (Châtelaillon, rasée en 1131, par Guilhem VIII, comte de Poitiers) fit la fortune de La Rochelle. Guilhem VIII choisit ce site, où végétait une misérable population de pêcheurs, pour y placer le port des comtes de Poitiers et y attirer par des franchises, une nombreuse population cosmopolite. »
« Dix-huit Syndicats d’Initiative, groupés en une Fédération dont le siège est à la Rochelle, forment l’organisation touristique du Poitou, de l’Aunis, de la Saintonge et de l’Angoumois… »
Notons qu’alors l’expression de duché d’Aquitaine n’existe plus que dans les formules diplomatiques ; dans l’usage courant on dit Poitou et Gascogne ; le Poitou est toute la partie au nord de la Gironde.
Lorsque les Romains tentèrent d’assujettir la totalité des Gaules à leur gigantesque empire, trois petits peuples différents et distincts habitaient la partie du territoire qui a formé depuis le Bas-Poitou, avec les portions qui en ont été détachées au moyen-âge. Ces peuples, qui se trouvaient placés entre les Poitevins, Pictones, les Angevins, Andes, et les Nantais, Namnetes, étaient les Ambiliates ou Ambilatri, les Anagnutes, appelés autrement Agnutes ou Agnotes et les Agésinates.
…Les Ambiliates, les Anagnutes et les Agésinates,[2] étaient des alliés des Pictons, Pictones, avec lesquels ils se trouvèrent confondus, plus tard, sous Auguste…
Ainsi l’évêché de Poitiers s’est d’abord étendu sur tous les territoires des Poitevins et même des petits peuples qui d’abord leur avaient été annexés, pour faire ensuite un seul tout avec eux. On peut même dire que c’est à cette époque que la fusion réelle des Pictons, des Ambiliates, des Anagnutes et des Agésinates, s’opéra entièrement.
…L’évêché de Poitiers et conséquemment le pays des Poitevins s’avançaient donc encore jusqu’à la Loire du côté de l’Anjou, dans le IXe siècle.
Il reste une vaste région, celle de l’Ouest, Saintonge et Poitou… Nulle part en France, l’art roman n’a plus de séduction. On rencontre dans des villages… des églises, véritables merveilles, où quelques éléments du décor arabe se combinent avec quelque chose de mystérieux, qui est le génie des provinces de l’Ouest… Il n’est pas surprenant de voir les voussures ornées de personnages se multiplier dans les portails de l’Ouest, puisque c’est là que ce motif paraît avoir pris naissance… Si incomplets que puissent être ces portails de la Saintonge et du Poitou, ils n’en restent pas moins fort intéressants. Ils n’ouvrent pas le ciel à l’homme, comme font les autres, mais ils lui parlent de ses devoirs.