Nos femmes de lettres/3

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Librairie académique, Perrin et Cie, libraires-éditeurs (p. 101-140).

III

MADAME HENRI DE RÉGNIER


Combien diverses les destinées d’écrivains… aussi diverses que les physionomies humaines dont aucune ne reproduit exactement la voisine ! J’ai connu pourtant deux frères jumeaux qui se ressemblaient à tel point que leurs parents eux-mêmes n’arrivaient pas à les distinguer. Quand ils furent mariés l’un et l’autre, pour que leur femme ne s’y pût tromper — ce qui aurait eu plus de conséquence — chacun portait une cravate de couleur déterminée. Vainement, chercherait-on, dans l’ordre intellectuel, des similitudes aussi marquées : les catégories y sont mieux délimitées. Chez certains, le don d’écrire est un fait naturel, spontané, s’épanouissant ainsi qu’une fleur sur sa tige. Chez d’autres, il apparaît comme un phénomène plus complexe, qui se rattache à l’instinct d’imitation sommeillant chez tout être, en vertu duquel chacun de nous tend à répéter les gestes qu’il voit accomplir autour de lui.

Mme Henri de Régnier (Gérard d’Ouville) fait partie d’une puissante association, merveilleusement agencée pour le succès de ses adhérents… la plus active, la plus énergique qui fut jamais, et — détail unique, je crois, dans la vie littéraire — se restreignant toute aux membres d’une même famille. Qui donc prétend que se relâchent les liens d’autrefois ? L’esprit de famille sur lequel s’attendrissaient nos mères, qu’elles proposaient à notre culte, avec raison d’ailleurs, comme la Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/107 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/108 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/109 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/110 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/111 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/112 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/113 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/114 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/115 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/116 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/117 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/118 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/119 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/120 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/121 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/122 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/123 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/124 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/125 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/126 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/127 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/128 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/129 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/130 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/131 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/132 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/133 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/134 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/135 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/136 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/137 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/138 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/139 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/140 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/141 Page:Flat - Nos femmes de lettres.djvu/142 fondamental de toute esthétique : que la Forme seule peut imprimer la durée aux œuvres de l’esprit, c’est déjà un mérite singulier que d’en connaître la vertu. Mais lui rendre témoignage en un livre où précisément l’exécution correspond au double principe de notre génie français, résumé dans ces deux mots : sobriété du détail, pureté de la forme, c’est assez pour qu’à ce premier sous-titre : Roman, nous puissions substituer celui de Poème en Prose, qui plus exactement fait justice à son mérite.