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Notes Eglogues/Églogue X

La bibliothèque libre.
Traduction par divers traducteurs sous la direction de Charles Nisard.
Lucrèce, Virgile, Valérius Flaccus - Œuvres complètesFirmin Didot (p. 469).

Églogue X.

Une expédition militaire dont il est parlé dans cette églogue en fixe la date.

L’an 717, le consul Marcus Agrippa passa les Alpes avec une armée, et s’avança par les Gaules sur le Rhin. Il était le premier depuis Jules-César qui eût pénétré dans la Germanie. (Dion Cassius, liv. 48, chap. 49.)

À la même époque, Sextus Pompée, alors maître de la Sicile et de la mer, occupait par sa flotte le golfe Adriatique, menaçant à la fois les côtes de l’Italie et de la Grèce. Les vers 44 et 45 de cette églogue rendent probable que Gallus commandait alors pour Octave un corps de troupes dans le Péloponnèse, et sans doute aux environs de l’Arcadie, puisque Virgile le place au milieu des bergers arcadiens, ce qu’il n’eût point fait sans motifs.

Abandonné par Lycoris qui avait suivi un autre amant dans l’expédition sur le Rhin, Gallus engagea le poëte à chanter ses amoureuses douleurs :

Neget quis carmina Gallo ?

C’est à ce vœu de Gallus entendu par son ami que nous devons cette délicieuse églogue.

v. 1. Extremum hunc, Arethusa, mihi, concede laborem. Virgile, en terminant ses églogues, a soin, pour en compléter le classement, d’annoncer celle-ci comme étant la dernière. C’est une preuve de plus de l’attention qu’il a eue de marquer l’ordre dans lequel il les a composées.

v. 50. lbo, et Chalcidico quæ sunt mihi condita versu Carmina, pastoris Siculi modulabor avena. Gallus avait probablement écrit à Virgile que, pour se distraire de l’infidélité de Lycoris, il s’amusait à traduire les pastorales d’Euphorion, poëte grec, né à Chalcis. Toutes les poésies de Gallus, y compris quatre livres d’élégies sur Lycoris, sont perdues pour nous. Quintillien fait à ses vers le seul reproche d’être un peu durs.