Nouveaux contes berbères (Basset)/88

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Ernest Leroux, éditeur (Collection de contes et de chansons populaires, XXIIIp. 50-51).

88

Les noces de la fourmi (163).
(Harakta).

La fourmi se mit du koh’eul et se rougit les lèvres. Elle partit et en chemin rencontra un chacal qui lui demanda : « Où vas-tu ? tu t’es mis du koh’eul ; tu t’es rougi les lèvres et tu t’es parfumée. — Je veux me marier. — Si tu me prenais ? — Parle, je te connaîtrai à ton langage. » Le chacal parla ; elle lui dit : « Je ne t’épouserai pas. »

Après l’avoir quitté, elle rencontra le grillon qui lui dit : « Fourmi, m’épouseras-tu. — Parle. » Il parla et elle l’épousa.

Ils égorgèrent un mouton : de sa toison ils bâtirent une tente ; de ses tibias ils firent des piquets ; de ses cuisses des poteaux. Le grillon apporta de la farine. La fourmi se mit à la passer au crible : « Secoue la poussière de ta tête, » lui dit-il. Elle secoua sa tête qui s’envola ; il se mit à rire si fort qu’il creva et mourut.