Nouvelles de nulle part/Chapitre 02

La bibliothèque libre.
Traduction par Pierre Georget La Chesnais.
G. Bellais (p. 9-21).


CHAPITRE II

BAIN DU MATIN


Donc je me réveillai, et je m’aperçus que j’avais fait tomber mes couvertures à coups de pieds ; cela n’était pas étonnant : il faisait chaud et le soleil était éclatant. Je sautai hors du lit, fis ma toilette, et me hâtai de passer mes habits, mais dans un état d’esprit brumeux et mi-éveillé, comme si j’avais dormi un long, long temps et ne pouvais secouer le poids du sommeil. En somme, je considérais comme un fait acquis que j’étais chez moi, dans ma propre chambre, plutôt que je ne voyais qu’il en était ainsi.

Quand je fus habillé, je trouvai l’endroit si chaud que je me dépêchai de sortir de la chambre et de la maison ; et ma première sensation fut un soulagement délicieux, causé par l’air frais et la brise agréable ; ma seconde, lorsque je commençai à reprendre mes sens, une incommensurable stupéfaction : car nous étions en hiver, lorsque je m’étais couché la nuit précédente, et maintenant, au témoignage des arbres du bord de l’eau, c’était l’été, un beau matin brillant, apparemment du commencement de juin. Pourtant la Tamise était encore là, étincelante sous le soleil, un peu avant la marée haute, comme je l’avais vue dans la nuit, luisante sous la lune.

Je n’avais pas secoué le sentiment d’oppression de la veille, et, où que j’eusse été, je n’aurais pas été pleinement conscient du lieu ; il n’y avait donc rien d’étonnant à ce que je me sentisse plutôt embarrassé, malgré la vue familière de la Tamise. Et puis je me sentais étourdi et bizarre ; et, me rappelant que souvent les gens prennent un bateau et vont nager en plein courant, je me dis que c’était ce que j’allais faire. Il semble qu’il soit de très bonne heure, me dis-je, mais sans doute je trouverai quelqu’un pour me prendre à Biffin. Pourtant, je n’allai pas jusqu’à Biffin, je ne tournai même pas vers ma gauche pour y aller, car, à ce moment même, je m’aperçus qu’il y avait un ponton d’abordage juste en face de moi, devant ma maison, — de fait, à l’endroit où mon voisin en avait installé un, qui ne ressemblait pas tout à fait à celui-là. J’y descendis, et naturellement, parmi les bateaux vides qui y étaient amarrés, un homme était étendu sur ses avirons dans un bateau de solide apparence, évidemment à l’usage des baigneurs. Il me fit un signe de tête, et me souhaita le bonjour comme s’il m’eût attendu ; je sautai donc sans dire un mot, et il pagaya au large tranquillement, tandis que je me dépouillais pour me mettre à la nage. Je regardai l’eau et ne pus m’empêcher de dire :

— Comme l’eau est claire ce matin !

— Vous trouvez ? je ne l’ai pas remarqué. Vous savez que la marée montante la trouble toujours un peu.

— Hum, dis-je, je l’ai vue pas mal boueuse, même au milieu du reflux.

Il ne fit pas de réponse, mais parut plutôt étonné, et comme il luttait justement contre la marée, et que j’avais ôté mes habits, je sautai dans l’eau sans plus de cérémonie. Naturellement, lorsque ma tête fut revenue au-dessus de l’eau, je me tournai contre la marée, et mes yeux cherchèrent le pont ; je fus tellement stupéfait de ce que je vis, que j’oubliai de nager vigoureusement, et revins sous l’eau en éclaboussant, et lorsque je remontai, j’allai droit au bateau ; car je sentais qu’il me fallait poser quelques questions à mon marinier, tellement avait été effarante la demie vue que j’avais eue de la surface de la rivière, avec de l’eau encore dans les yeux, bien qu’à ce moment je fusse débarrassé de ma sensation de somnolence et d’étourdissement, complètement réveillé, et l’esprit lucide.

Pendant que je montais les marches qu’il avait abaissées, et qu’il tendait la main pour m’aider, la marée nous faisait rapidement remonter vers Chiswick ; mais ensuite il reprit les avirons et retourna la barque, et dit :

— Courte séance, voisin ; mais peut-être vous trouvez l’eau froide ce matin, après votre voyage. Voulez-vous que je vous fasse atterrir tout de suite, ou aimeriez-vous descendre à Putney avant de déjeuner ?

Il parlait de façon tellement différente de ce que j’aurais attendu d’un marinier de Hammersmith, que je le fixai en répondant :

— Maintenez la barque un instant, je vous prie, j’ai besoin de regarder un peu autour de moi.

— Si vous voulez ; ce n’est pas moins joli par ici, dans son genre, qu’au-delà de Barn Elms ; c’est gai partout à cette heure du matin. Je suis content que vous vous soyez levé de bonne heure ; il n’est encore que cinq heures.

Si j’étais étonné de la vue des quais du fleuve, je n’étais pas moins étonné de mon marinier, maintenant que je le regardais à loisir et que je le voyais avec une tête et des yeux lucides.

C’était un beau jeune homme, avec, dans les yeux, un air particulièrement agréable et amical, — une expression qui m’était toute nouvelle alors, mais qui me devint bientôt familière.

Il avait les cheveux noirs et la peau grain de café, il était bien bâti et vigoureux, évidemment habitué à exercer ses muscles, mais sans rien de brutal ou de grossier, et aussi propre que possible. Son habit ne ressemblait à aucun vêtement de journalier moderne que j’eusse vu, mais aurait très bien pu donner une idée du costume au XIVe siècle : C’était un vêtement bleu sombre, assez simple, mais de fine toile, et sans une tache. Il avait une ceinture de cuir brun autour de la taille, et je remarquai que l’agrafe était d’acier damasquiné superbement travaillé. Bref, il semblait un jeune gentleman très élégant et raffiné, jouant au marinier par plaisanterie, et je conclus que tel était le cas.

Je sentis qu’il fallait causer un peu ; je désignai le quai de Surrey, où je remarquai plusieurs pontons légers en planches le long de l’eau, avec des cabestans à leur extrémité du côté de la terre, et dis :

— Qu’est-ce qu’on fait de cela ici ? Si nous étions sur la Tay, j’aurais dit que c’est pour tirer les filets à saumons ; mais ici…

— Eh ! dit-il en souriant, bien entendu c’est pour cela qu’ils sont là. Où il y a du saumon, il est naturel qu’il y ait des filets à saumons, que ce soit sur la Tay ou la Tamise ; mais, bien entendu, on ne s’en sert pas tout le temps ; on n’a pas besoin de saumon tous les jours de la saison.

J’allais demander : « Mais sommes-nous bien sur la Tamise ? » mais dans ma surprise je gardai le silence, et tournai mes yeux éperdus vers l’est pour regarder de nouveau le pont, et de là vers les bords du fleuve londonien ; et vraiment il y avait de quoi m’étonner. Car bien qu’il y eût un pont jeté sur la rivière, et des maisons sur les quais, comme tout était changé depuis la nuit dernière ! Les usines de savons, avec leurs cheminées vomissant le charbon, avaient disparu ; les ateliers de construction disparus ; les tanneries disparues ; et le vent d’ouest n’apportait de Thorneycroft aucun bruit de rivets, ni de marteaux. Et le pont ! J’avais peut-être rêvé d’un semblable pont, mais n’en avais jamais vu de pareil dans aucun manuscrit enluminé ; car le Ponte Vecchio de Florence lui-même n’en donnait pas l’idée. C’étaient des arches de pierre, magnifiquement assises, et aussi gracieuses qu’elles étaient fortes, assez hautes aussi pour laisser passer facilement le trafic habituel du fleuve. Sur le parapet on voyait de petites constructions élégantes et capricieuses, que je supposai être des baraques et des boutiques, chargées de girouettes et d’aiguilles peintes et dorées. La pierre était patinée par le temps, mais ne montrait pas trace de l’affreuse noirceur que j’étais habitué à voir sur tout monument de Londres vieux de plus d’un an. Bref, pour moi, une merveille de pont.

Le batelier remarqua mon regard curieusement étonné, et dit, comme pour répondre à ma pensée :

— Oui, c’est un joli pont, n’est-ce pas ? Même les ponts d’amont, qui sont bien plus petits, ne sont pas plus gracieux, et ceux d’aval sont à peine plus majestueux et imposants.

Je me trouvai dire, presque malgré moi :

— De quand est-il ?

— Oh, pas très vieux ; il a été construit, ou du moins ouvert, en 2003. Il y avait auparavant un pont de bois assez simple.

Cette date me ferma la bouche, comme une clef tournant dans un cadenas fixé à mes lèvres ; je vis qu’il était arrivé quelque chose d’inexplicable, et que, si je parlais trop, je serais perdu dans une suite confuse de questions et de réponses. Je m’efforçai donc de prendre un air indifférent et de porter mes regards d’une façon très quelconque sur les bords du fleuve, et pourtant voici ce que je voyais jusqu’au pont, et même un peu au-delà, à peu près jusqu’à l’ancien emplacement de l’usine de savons. Les deux rives portaient une rangée de très jolies maisons, basses et peu grandes, à une petite distance du bord de l’eau ; elles étaient construites surtout en briques rouges, les toits étaient de tuiles, et, par dessus tout, elles paraissaient confortables et vivantes, pour ainsi dire, et en harmonie avec la vie de leurs habitants. Sur le devant, un jardin continu descendait jusqu’au bord de l’eau, une luxuriante floraison s’y épanouissait en ce moment, et envoyait par dessus les remous du fleuve de délicieuses effluves de senteur estivale. Derrière les maisons, je voyais s’élever de grands arbres, surtout des platanes, et en regardant sur le fleuve, les langues de terre du côté de Putney donnaient l’impression d’un lac bordé d’une forêt, tant les gros arbres se serraient ; et je dis tout haut, mais comme à moi-même :

— Bon, ça me fait plaisir qu’on n’ait pas construit au delà de Barn Elms.

En laissant échapper ces mots, je rougis de mon impertinence, et mon compagnon me regarda avec un demi sourire que je crus comprendre ; aussi, pour cacher ma confusion, je dis :

— Faites-moi aborder maintenant, je vous prie : je vais déjeuner.

Il fit un signe de tête, et fit tourner la barque d’un coup adroit ; en un instant nous étions revenus au ponton d’abordage. Il sauta, et je le suivis ; naturellement je ne fus pas surpris de le voir rester là, comme s’il attendait le pourboire inévitable, suite de tout service rendu à un concitoyen. Je mis donc la main à ma poche de gilet, et demandai : « Combien ? » tout en éprouvant le sentiment désagréable que j’offrais peut-être de l’argent à un gentleman.

Il parut embarrassé, et dit :

— Combien ? Je ne comprends pas tout à fait de quoi vous parlez. Est-ce la marée ? Dans ce cas, on est tout près du changement maintenant.

Je rougis, et dis, en bégayant :

— Je vous prie de ne pas prendre mal ma question ; je n’ai pas l’intention de vous offenser : mais qu’est-ce que je vous dois ? Vous voyez que je suis un étranger, et je ne connais pas vos habitudes,… ni votre monnaie.

Et en même temps je sortis une poignée de pièces de ma poche, comme on fait en pays étranger, et ce faisant, je vis que l’argent s’était oxydé, et avait pris la couleur d’un poêle de fonte.

Il parut encore embarrassé, mais nullement offensé ; et il regarda les pièces avec quelque curiosité. Je me dis : Bon, tout de même, il est marinier, et, il réfléchit combien il peut se risquer à demander. Il a l’air d’un si brave garçon que je ne lui disputerai pas un prix un peu exceptionnel. Je me demande, après tout, si je ne vais pas le louer comme guide, pour un jour ou deux, puisqu’il est si intelligent.

Là dessus, mon nouvel ami dit d’un air réfléchi :

— Je crois savoir ce que vous voulez dire. Vous pensez que je vous ai rendu un service ; alors, vous vous sentez obligé de me donner quelque chose, que je ne donnerais à un voisin qu’en échange de quelque chose qu’il ferait pour moi. J’ai entendu parler de ces sortes de choses ; mais excusez-moi de dire que cela nous paraît une coutume ennuyeuse et compliquée ; et nous ne savons pas la pratiquer. Et vous voyez : manœuvrer cette barque et faire baigner les gens, c’est mon emploi, et je le fais pour tout le monde ; recevoir des cadeaux pour cela paraîtrait donc très bizarre. En outre, si quelqu’un me donnait quelque chose, un second devrait aussi le faire, et un autre, et ainsi de suite, et j’espère que vous ne me trouverez pas malhonnête, si je dis que je ne saurais où entasser de si nombreux souvenirs.

Et il rit à pleine voix et joyeusement, comme si l’idée d’être payé pour son travail était une plaisanterie très drôle. J’avoue que je commençai à craindre que l’homme ne fût fou, bien qu’il eût l’air parfaitement sain ; et j’étais heureux de penser que j’étais bon nageur, car nous étions tout près du fleuve profond et rapide. Il continua, nullement comme un fou :

— Quant à vos pièces, elles sont curieuses, mais pas très anciennes ; elles paraissent être toutes du règne de Victoria ; vous devriez les donner à quelque musée peu riche. Le nôtre a assez de ces monnaies, outre bon nombre d’autres plus anciennes, dont beaucoup sont belles, tandis que celles du dix-neuvième siècle sont si stupidement laides, n’est-ce pas ? Nous avons une pièce d’Édouard III, avec le roi dans un vaisseau, et de petits léopards et des fleurs de lys tout le long du plat-bord, d’un travail si fin. Vous voyez, dit-il, avec un peu de coquetterie, j’aime travailler dans l’or et les métaux précieux ; cette boucle est un de mes premiers travaux.

Mon attitude devait certainement exprimer quelque éloignement à son égard, suite de mes doutes sur sa raison, car il s’arrêta court, et dit d’un ton aimable :

— Mais je vois que je vous ennuie, et je vous demande pardon. Pour parler net, je peux dire que vous êtes un étranger, et que vous devez venir de quelque pays très différent de l’Angleterre. Mais il est bien clair qu’il ne faudrait pas vous surcharger de renseignements sur ce pays, et qu’il vaut mieux que vous vous assimiliez cela peu à peu. D’ailleurs, vous seriez très aimable de me permettre de vous guider dans notre nouveau monde, puisque vous êtes tombé d’abord sur moi. Mais vraiment, ce serait pure amabilité de votre part, car tout le monde serait aussi bon guide que moi, et beaucoup seraient bien meilleurs.

Il n’y avait pas en lui le moindre goût de Colney Hatch[1] ; et puis je pensai qu’il serait difficile de m’en débarrasser, s’il était vraiment fou ; je dis donc :

— C’est une offre très aimable, mais il m’est difficile de l’accepter, à moins…

J’allais dire : à moins que vous ne me permettiez de vous payer convenablement ; mais par crainte de réveiller Colney Hatch, je changeai la phrase en :

— J’ai peur de vous éloigner de votre travail… ou de votre amusement.

— Oh ! ne vous préoccupez pas de cela, ce sera pour moi l’occasion de rendre service à un de mes amis, qui veut prendre mon travail ici. C’est un tisserand du Yorkshire, qui s’est plutôt surmené entre son tissage et ses mathématiques, travaux renfermés tous les deux, comme vous voyez ; et, comme il est de mes bons amis, naturellement il est venu me trouver pour lui procurer quelque travail en plein air. Si vous croyez pouvoir vous arranger avec moi, je vous prie de me prendre pour guide.

Il ajouta aussitôt :

— Il est vrai que j’ai promis d’aller en amont chez des amis intimes, pour la moisson de blé ; mais ils ne seront pas prêts avant une semaine au moins ; d’ailleurs, vous devriez bien venir avec moi, voir des gens très agréables, tout en prenant note de nos parcours en Oxfordshire. Vous ne pourriez guère mieux faire si vous voulez voir le pays.

Je me sentis obligé de le remercier, quoiqu’il pût en advenir ; et il ajouta vivement :

— Eh bien, alors, c’est décidé. Je vais appeler mon ami ; il habite la maison des Hôtes, comme vous, et, s’il n’est pas encore levé, il devrait l’être par ce beau matin d’été.

Là dessus, il prit un petit cor de chasse d’argent à sa ceinture et y souffla deux ou trois notes aiguës, mais agréables ; et aussitôt, de la maison qui était sise sur l’emplacement de ma vieille demeure (j’en parlerai plus loin), un autre jeune homme sortit et s’avança tranquillement vers nous. Il n’était pas de si belle mine, ni si fortement bâti que mon ami le rameur, il avait des cheveux couleur de sable, le teint pâle, et une structure peu vigoureuse ; mais sa figure ne manquait pas de cette expression heureuse et amicale que j’avais remarquée chez son ami. Comme il arrivait vers nous en souriant, je vis avec plaisir qu’il me fallait abandonner la théorie Colney Hatch relativement au batelier, car jamais deux fous ne se sont conduits comme ils le firent devant un homme sain d’esprit. Son costume était de la même coupe que celui du premier, bien qu’un peu plus gai, le surtout étant vert clair, avec un rameau doré brodé sur la poitrine, et le ceinturon en filigrane d’argent.

Il me dit bonjour fort civilement, et salua gaiement son ami.

— Eh bien, Dick, qu’y a-t-il ce matin ? Est-ce que je prends mon travail, ou plutôt votre travail ? J’ai rêvé cette nuit que nous étions partis à la pêche en amont.

— Bien, Bob, dit mon rameur ; vous allez descendre prendre ma place, et, si vous trouvez que c’est trop, il y a George Brightling, qui est à la recherche d’un coup de travail, et il habite tout près, sous votre main. Voici un étranger qui veut bien aujourd’hui me faire le plaisir de me prendre pour guide à travers notre région, et vous pouvez penser que je ne voudrais pas perdre cette occasion ; le mieux serait donc que vous prissiez le bateau tout de suite. De toute façon vous ne seriez pas resté longtemps sans le prendre, puisque je suis engagé pour les champs de blé dans quelques jours.

Le nouveau venu se frotta les mains de plaisir, et, se tournant vers moi, me dit d’une voix amie :

— Voisin, vous avez de la chance, vous et l’ami Dick, et vous aurez du bon temps aujourd’hui, et moi aussi d’ailleurs. Mais vous devriez tous les deux entrer avec moi tout de suite, et manger quelque chose, de peur d’oublier de dîner dans votre amusement. Je suppose que vous êtes entré à la maison des Hôtes après que j’étais allé me coucher, cette nuit.

Je fis un signe de tête, ne me souciant pas d’entrer dans de longues explications qui n’auraient abouti à rien, et dont moi-même, à ce moment, je n’aurais plus été très sûr. Et nous nous dirigeâmes tous les trois vers la porte de la maison des Hôtes.



  1. Asile d’aliénés.